Couture

Nombre de messages : 2050 Age : 26 Date d'inscription : 07/02/2008

Sentir les fils sur le doigt, la douceur du tissu, ou sa rugosité. Laisser glisser sur l'aiguille de la machine les pans qui formerons tantôt un sac, tantôt des doublures, tantôt des vêtements de poupées.

J'aime laisser mon imagination coudre, transformer des morceaux désœuvrés en choses utiles, en jouets pour enfants. J'aime observer les visages qui me complimentent quand je montre mon travail. Repasser le fil dans l'aiguille quand il s'en enlève, remplir la canette et choisir le fil qui lieras les tissus ensembles.

En accommodant les étoffes, en choisissant de quel motif elles serons assemblées, et en guidant le chemin de la pointe de fer, je me sens remplis de joie. Les morceaux de moi qui m'ont échappés se recousent lentement, résistants à certains motifs, à certaines couleurs, cédants à d'autres.

Le contact doux du fil sur mes doigts, celui des sacs, des vêtements. Assouplissant mes mains pour mieux me réparer. Coudre.

08/07/09

J'aime bien ce court texte. Ce texte glisse même si defois je trouve que des mots nous font nous arrêter car ils interloquent, comme si ils n'étaient pas indispensables et même qui mettent une barrière au côté lyrique du texte ( c'est peut être fait exprès). J'aime bien le parallèle entre les morçeaux de tissus et de soi. La phrase sur les visages qui complimentent le travail me chiffone ( c'est le cas de le dire) on ne s'attend pas vraiment à un narrateur orgueilleux qui s'attache au regard des autres mais plus comme on le voit après comme une personne qui coud pour elle et non pour une quelconque reconnaissance.

Justement j'aime pour ma part cette ponctualité du terre à terre qui ne noie pas ce court texte dans un lyrisme trop poussé. Ca appuie le double sens entre le geste et le symbole.

C'est très bien ficelé en tout cas Heureux

La lecture de ce texte m'a plu Egorann. Il est patient et tout en cohérence : l'effet, tout comme une infusion de thé, est tantôt ponctué, tantôt volatil. Le style retenu et bien rythmé entretient cet effet avec toujours ce souci du mot juste. D'un point de vu linéaire, c'est efficacement bien mené : la pratique ordinaire de la couture qui appelle à la spiritualité pour finalement revenir à la sensation du tissu. La boucle est bouclée. Il y a donc de la poésie dans ce texte, autant au niveau de la forme que du contenu - cela intimement mêlé. Bravo.