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 Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]

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MessageSujet: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:19

[HRP] Voici le topic de commentaires, "pose ton com" En espérant que vous prendrez le temps de laisser une trace de votre passage[/HRP]


Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Kinder24



Je suis né comme tout le monde, dans un hôpital froid. Une explosion de sensations agressives. Tous mes sens attaqués par des sensations étranges, piquantes, nocives avais-je l'impression. Peut être un prémice de l'existence qui m'était destinée.

Je suis un numéro, un enfant né sous X. Un paria, un déchet, un poids dont on se défausse comme pour s'alléger la conscience de la responsabilité. En ce moment, et après la grande guerre qui ravagea le monde pour les mines d'uranium lourd de l'Afrique Noire, nous sommes nombreux à être abandonné ainsi, comme les habitants du siècle dernier laissaient sur le bas côté leurs animaux de compagnie au moment des vacances. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes retournés à l'état de monde anarchique, gouvernés par quelques dictatures complètement dépassées par la violence de leur propre peuple. Le Quatrième Reich qui s'est reformé aux Etats unis n'ose même plus sortir des enclaves surarmées et surprotégées qui ont poussé un peu partout dans le monde. Et le monde hors de ses enclaves ressemble désormais aux grandes jungles annihilées par les déflagrations nucléaires en Afrique. Ce continent ruine, ou les quelques espèces qui n'ont pas été anéanties par les radiations sont devenues des cauchemars vivants, des ersatz de fin du monde concentrés en une créature terrifiante.
Depuis longtemps, c'est devenu l'enfer terrestre. La nouvelle télé-réalité donne désormais dans le trash, puisqu'on lâche les condamnés à mort dans ce royaume d'Azraël et nos enclavés de regarder quel sera la mort de l'homme.

Revenons à ce charmant hôpital puant le désespoir et la mort. Je fais partie d'un groupe d'enfants, aux capacités jugées « dans la moyenne ». Aujourd'hui c'est un grand jour. Je pars de l'espace réservé aux enfants en bas âge, de moins de douze ans en fait, et je vais rentrer à « l'établissement ». Ce lieu qui rassemble les enfants ayant atteints l'âge requis et satisfaisant à toutes les conditions physiques et psychologiques. En fait, c'est un immense internat qui relève de la mythologie jusqu'à ce qu'on ait à y rentrer. Je suis le seul de l'orphelinat à y rentrer cette année. Tous mes amis ont été décidés inaptes, un jugement qui condamne ces gamins à rester dans ce trou puant une année de plus.
On nous a mis en rang et quelques surveillants passent pour obtenir le silence à coup de grandes torgnoles administrés avec une précision chirurgicale sur l'oreille. Après en avoir reçu une, je préfère me taire. J'en ai encore l'oreille qui résonne.

Enfin, après des heures de silence et d'attente, la colonne commence à avancer. Je lève les yeux, et j'aperçois enfin ce bâtiment gigantesque dans lequel je vais passer les huit prochaines années de ma vie.
Un cube de béton, c'est tout ce que je peux en dire. Pas la moindre aspérité pour accrocher le regard. Même pas de fenêtres. Se réveiller au chant du coq et avec le soleil ne semble pas au programme. Et tandis que la longue file d'enfants avance lentement. Je laisse mon esprit divaguer sur ce qui nous attend derrière cette porte massive en béton.

Après plusieurs dizaines de minutes d'avance lente, et d'attente, j'atteins enfin l'entrée. Rien à voir, tout rappelle cette saleté d'hôpital que je viens de quitter. On rentre dans une petite antichambre. La plusieurs types non identifiés nous observe comme de la viande dans un magasin. Je peux presque sentir ces grands hommes observer, faire semblant de rejeter, palper la marchandise.
L'un d'eux pose ses yeux globuleux sur moi et prend une moue de femme comme pour signifier que je suis à son goût. Ce genre de truc me donne envie de gerber. Je lui décoche un regard mauvais. L'autre me rend un grand sourire avant de me regarder avec un air d'envie. Et merde, ça commence bien.
L'un des surveillants a dû observer l'échange, car il s'approche de moi avec une tête amusée. Il me souffle à l'oreille

« Celui que tu viens d'interpeller, c'est un enseignant, et un vicieux. Et en prime, il adore les enfants. Ne fait pas le malin, Ce genre de mec se satisfait comme il peut.
Et respecte tes ainés, petit con, ou tu ne feras pas long feu. »


Hurle-t-il comme pour donner le change.

Je n'ai pas compris sur le coup. Mais autant se méfier, on ne l'est jamais assez. La sortie se rapproche.
Et je pars de cette pièce, avec le regard du vieux qui pèse sur mes épaules. Je le sens qui se promène partout. Eurk. Tout ça me donne un mauvais pressentiment !


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:26

Après avoir subi cette exposition, on nous conduit dans nos chambres. Ce qu'ils appellent chambre n'est en fait qu'une succession de dortoirs miteux. Quelques mètres carrés pour quatre personnes. Juste de quoi placer deux lits superposés et quatre tables accolées pour travailler.
Pas la peine d'en faire une visite complète comme a pu le faire le crétin qui nous y a menés : un grand et gros surveillant. Deux petits yeux engoncés dans un visage rond. S'il avait eu un nez en groin, je l'aurais pris pour un cochon. Ce type est notre chef de dortoir. Et s'il n'a pas l'air d'une lumière, ses grandes paluches calleuses suffisent à calmer le gamin qui chercherait à saper son « autorité ».

Une fois débarrassé du porc en chef, je peux me concentrer sur mes « camarades ». Première épreuve, échanger les prénoms. C'est là que je me rends compte qu'à part mes divers surnoms, je n'en ai aucun. Mieux vaut opter pour un pseudo.

« T'as qu'a m'appeler Tenace. »

Les autres hochèrent la tête. Un bon surnom indiquait que le mec en face savait se faire respecter, et aussi apprenait beaucoup de choses pour celui qui savait les décrypter. Tenace, ça voulait dire « pas la peine d'essayer de me prendre à l'usure, et apprend aussi que je suis rancunier et méchant. »

« Moi c'est Bœuf. »

Un grand gamin large comme deux fois moi. Et manifestement pas du genre à s'énerver comme ça. Surement pas très futé non plus.

« Moi c'est moineau ! »

Un autre, fin comme du fil. Parce qu'il courait vite, et qu'il ne savait pas se concentrer sur un quelque chose longtemps, il avait hérité de ce nom.
Une vraie basse-cour avec tous ces noms d'animaux !
Le dernier s'approcha du petit cercle inconsciemment, on avait formé.

« Moi on m'appelle Sombre. »

Evidemment, ça transpirait du personnage. Derrière ses yeux gris et ses cheveux noirs, rien ne se laissait deviner du personnage.
Je me suis lancé à ce moment-là.

« Bon, les gars, j'sais pas combien de temps on sera ensemble mais... »

« Quatre ans, après c'est une autre partie du bâtiment. »

On le regarda avec des yeux étonnés.

« C'est un surveillant qui me l'a dit. »

Moineau hein... tu m'étonnes.

« bref, en tout cas, j'veux que ce soit clair. Ce qui se passe ici reste ici. Pas de balance dans le groupe ok ? »

Je les regarde chacun à leur tour. Ils comprennent pourquoi. Déjà bien. Ca c'est fait.
Puis nous avons commencé à nous raconter nos histoires.

Boeuf venait d'une famille de boucher. Un énième enfant qu'ils n'avaient ni le courage ni les moyens d'élever. Un dommage collatéral du néopuritanisme ambiant. Ses parents avaient eu comme seul geste de lui donner un nom : Pierre. Un nom banal pour une histoire banale. Boeuf, du fait de sa carrure, avait été épargné par les traditionnels molestages, mais il avait eu tout de même à subir quelques moqueries sur la balourdise dont il faisait parfois preuve.

Le plus étonnant chez lui, c'est qu'il nous a raconté tout. Sans omettre les détails qu'on oublie habituellement, comme les complexes et les phobies. Il avait l'air un peu simplet, et attribuait facilement sa confiance. Un grand costaud un peu naïf quoi. Mais pas méchant pour un sou.

Sombre, c'était le fils du bourgeois déchu. Son défunt père avait fait faillite, son affaire tuée dans l'œuf par la mafia. Ledit père s'était débrouillé pour le mettre dans un orphelinat en sortant d'on ne savait où un peu d'argent. Il comptait dessus pour avoir un traitement de faveur. Jolie illusion. Le directeur avait empoché l'argent et avait envoyé le gamin avec les autres une fois le suicide paternel accompli. Il n'a pas voulu en dire plus sur son enfance. C'était manifestement la seule chose personnelle qui lui restait, il comptait la garder pour lui tout seul.

Moineau lui, ne se souvenait même pas de sa vie avant ces deux dernières années. Il avait été intégré dans l'Etablissement directement. En fait, c'était un gamin des rues, une petite chose sauvage qui subsistait en chapardant. Moineau s'était fait choper par un surveillant, qui avait décidé par caprice de le faire rentrer dans le système. Il avait suivi, la perspective de deux repas par jour et d'un lit l'ayant convaincu.

C'était une mine d'informations sur ce qui se passait ici. Ils apprirent qu'une semaine s'écoulerait avant le début des « cours ».

« En fait, c'est la semaine du bizutage. Les deuxièmes années passent au hasard des chambres et te... euh.... bizute quoi. »

« C'est trop con comme idée! » Lança Sombre.

« Si tu crois que ça t'épargnera parce que tu trouves ça débile, tu te fourres le doigt jusqu'où je pense » lui rétorqua Moineau. « Mais au moins on le sait »

Je me pris à rêvasser en les entendant se disputer. Ce qui me frappait dans notre groupe, c'était que même Bœuf était plus malin que le marmot de 8 ans de base. Je me laissais emporter par mes rêveries et j'entendis un grattement, une poignée de porte qui tournait doucement.
Je me suis mis à beugler.

« ALERTE, ALERTE, BIZUTAGE!!!! »

Deux sur trois restèrent interdits, mais Moineau réagit vite, sans doute des réflexes de gamin des rues. Il vint appuyer sur le montant avec moi.

« Restez pas là comme ça, venez nous aider! »

Sombre se bougea enfin et vint nous aider. Avec un air halluciné il hurla:

« Bouge toi grand con! »

Je me suis retourné, et je l'ai vu qui prenait son élan.

« Attention! » Et cette masse de muscles infantile se jeta de toutes ses forces contre la porte. On entendit des trucs bouler et jurer. Chez nous, l'adrénaline nous accélérait le cœur.

« Viens là Sombre, toi qu'es grand, ferme la porte à clé »

Sombre se dépêcha de tourner la clé et se retourna, le rouge aux joues.

Puis, je me suis demandé...



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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:30

« Merde, si c'était des surveillants? »

Sombre et Boeuf pâlirent. Il ne fallait pas se faire remarquer dans une école pareille ! L'autre secoua la tête.

« Si c'était des surveillants, la porte serait déjà ouverte. Ils ont un passe-partout. Et même, tu crois qu'ont aurait pu envoyer ballader deux ou trois adultes ? »

« Sais pas, me suis jamais battu contre eux. »

« Heureusement qu'ils nous ont pas vus, ils vont vouloir se venger. »

« Et tu proposes quoi ? »

« Des tours de garde ! Le seul moyen. » intervint Sombre.

« Dire qu'on est dans une école, nan mais vraiment. »

« Et pourquoi on fait des tours de garde si on a fermé la porte à clé ? »

« Parce qu'une porte, ça se force, ça se crochète, bref ça se passe. Et j'veux pas être en train de dormir quand ces tarés sadiques réussiront. »

Plusieurs fois dans la nuit, je me suis réveillé en croyant entendre un bruit suspect, et à chaque fois, mon camarade de faction secouait la tête et me disait que tout allait bien. La septième fois, comme je n'ai pas entendu le cri d'alarme, je n'ai levé qu'un oeil, avant de le refermer. Puis un doute s'est insinué dans mon esprit.
Des ronflements, ce crétin de Sombre dormait. Merde. Mon regard a dévié vers la porte. Qui tressautait. Puis, mes oreilles se sont enfin décidées à se concentrer. J'ai entendu les coups sourds qui secouaient la masse de bois. Et ma langue s'est mise de la partie.

« ALERTE ! ALERTE ! »

J'ai sauté de mon lit, et j'ai mis une mandale à cet ahuri de Sombre qui ne s'était même pas réveillé au cri d'alarme. Moineau regardait partout, cherchant ce qui clochait et Boeuf levait des yeux ensommeillés vers moi sans comprendre.

« Bordel, la porte bande d'idiots ! »

Boeuf se leva pesamment, Sombre se réveilla enfin. Et moineau regardait déjà par le trou de la serrure.

« J'en vois trois, y en a peut-être plus, mais ils ont tous des grandes capuches. »

« Ils se prennent pour une secte ou quoi ? »

« On fait quoi ? » Demanda Boeuf, inquiet.

« Pour l'instant, rien, si la porte cède, on leur met dans le crâne qu'ils vont en chier pour nous bizuter ! Ils n'ont qu'un an de plus que nous »

« Ca me va »Imperturbable, le Boeuf.

Moi je savais me battre, malgré ma petite taille. Dans un orphelinat où la moindre incartade se paye très cher, j'avais appris toutes les techniques pour cogner aux endroits sensibles non visibles, placer des béquilles qui mettent les larmes aux yeux et les armes par terre. Moineau avait grandi dans la rue, il était surement encore plus fourbe et vicieux que moi ! Boeuf, on en parle même pas, ce gamin est un muscle sur pattes.
Non, je ne me faisais pas de soucis pour eux. Mais je me demandais ce que Sombre serait capable de faire... Nous avons regardé la porte trembler pendant un moment.
Cela faisait une demie heure que ces types cognaient à la porte quand une sonnerie assourdissante retenti sur tout « l'établissement ».

« La bouffe ! » sourit le gamin des rues. « Y a une trève pour le petit-déj et le dîner ! »

On a pas été étonné cette fois-ci. Il connaissait déjà la moitié des habitudes du coin.
Nous nous sommes pressés contre la porte, en espérant déceler un bruit qui trahirait d'éventuels planqués. Tout doucement, nous avons entrouvert la porte, puis refermée soigneusement. Moineau connaissait le chemin, alors on a couru comme des condamnés à mort lâché en Centrafrique, la terre des néolions.
En quelques minutes, nous étions à la cantine. Une salle immense, aux murs souillés de nourriture séchée et desséchée. A peine quelques centimètres carrés de peinture survivaient çà et là. Une rangée de cuistots devant leurs étals, comme des gardiens devant un détenu shooté à la mauvaise came.
Même eux avait l'air dégoûtés parce qu'ils cuisinaient. Mais les élèves emportaient haut la main le qualificatif de « cafard », « petite merde », « petit con » et autres joyeusetés du même tonneau.
On nous a donné un bol rempli de morceaux non identifiés, qui faisaient surface et surnageaient comme si le contenu de la bolée les répugnaient eux aussi.
On a avalé aussi vite que pouvait l'accepter notre estomac. Et on est reparti aussi sec... Pour découvrir la porte ouverte ! Tout le monde se plaqua contre le mur.

Pas un bruit ! Nous sommes rentrés, et rapidement écœurés. La chambre avait été saccagée par les deuxièmes années. Rien de valeur n'avait été volé, puisqu'on ne possédait rien. Orphelins.
Derrière moi, un cri mouru dans la bouche qui venait de le mettre au monde.
Sombre tremblait de tout son corps, comme un dément. Dans sa main, des morceaux de photos tombaient. De l'autre il serrait un petit coffret qui béait.

Et nous avons eu peur. Très peur.

Les larmes coulaient sur le visage de Sombre. Les traits déformés par la haine, la rage.

Une violence !

Une violence d'une puissance incroyable. Puissante.

Les violences, c'est un nouveau concept de l'après guerre. C'est l'état dans lequel un homme ne se contrôle plus. Des nobles et des riches s'offraient des séances d'hologrammes qui les mettaient dans une colère noire, afin de retrouver cette émotion, m'avaient raconté les enseignants de l'orphelinat. C'est la nouvelle drogue des nouveaux riches.

Celle de Sombre était une quintessence pure et parfaite. J'avais été une fois cueilli par une violence... On se sent si enragé que rien, plus rien ne peut nous arrêter ! Bilan, j'ai cassé deux bras et quelques dents à celui qui m'avait mis dans cet état. Deux mois de mise à l'écart .

Et avec un timing parfait, la porte s'est ouverte sur deux deuxièmes années.
Le sourire aux lèvres, l'oeil condescendant, ils ont criés « Bizutage, mes mignons ». Des cordes, des baillons décoraient leurs épaules et leurs ceintures. Une chaîne dorée dépassait de sa poche... Les traits de Sombre se sont encore durcis.

Il s'est jeté sur eux.

Un carnage !

Les deux deuxièmes années se sont enfuis en boitant et en criant. Sombre est parti vers sa couche, et s'est roulé en boule sur sa paillasse déchirée.
Nous, on était encore sous le choc. Une furie, un démon. Une tornade de coups... violents, durs, vicieux. On l'a observé, étendu, le poing fermé sur ce pendentif, les jointures blanches.
On a mis en place nos tours de garde, et on s'est couché, la porte fermée à clé. Plus personne ne se faisait de soucis pour Sombre.


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:34


Le matin nous a trouvés plus réveillés que l'intensité des « combats » auraient pu nous laisser croire.

Deux jours plus tard, pas un incident n'avait émaillé notre quotidien. Ca en devenait presque ennuyeux. Apparemment, l'humiliation des deuxièmes années avait fait le tour du campus.
Mais ces idiots devaient avoir envie de se venger. Aussi, le premier jour, je n'ai pas arrêté de motiver mes camarades. « Restons vigilants » Martelais-je toute la journée. Mais après deux jours de calme plat, plus personne ne l'était.

Fatale erreur! Et encore avons-nous eu de la chance!
En plein milieu de la nuit, un rugissement éclata dans le couloir. J'ai eu à peine le temps de me lever que la porte craquait déjà sur ses gonds. Quelques bruits de baillons ont étouffé la chose qui avait hurlé.

Les autres avait entendu aussi. L'oeil hagard, pas très bien réveillés, ils regardaient dans tout les sens.

Après quelques signes, nous nous sommes tous rassemblés. Et j'ai expliqué mon plan.

« Ceux là ont l'air beaucoup plus méchants. Pas question de se battre contre eux à mon avis. »

Moineau, qui s'était glissé près du chambranle confirma.

« Sont au moins 8, plus le truc qui a gueulé! »

« La porte ne tiendra pas? »

« S'ils sont un peu moins cons que les précédents, ils ont sûrement de quoi la forcer. » Tiens, Sombre s'adapte à son environnement...

« Boeuf, dès que la porte s'ouvre, tu fais comme la première fois! »

« Ok »

Pile à ce moment, la serrure en a profité pour céder. Boeuf n'a pas fait dans le sentiment! A un point près... C'est que ce qui se trouvait derrière n'a pas bougé d'un poil! L'épaule de Boeuf a craqué horriblement .

La porte s'est ouverte doucement. Une main est apparue, une main énorme, suivie d'un cauchemar vivant.

« Il est gigantesque »

Deux bon mètres. Le corps était complètement déformé! Des bras de singe couraient le long de son torse jusqu'au sol. Au moins trois genoux cassaient ces jambes gigantesques et musculeuses! Le buste était surdimensionné, et des muscles dont nous n'avions jamais entendu parler saillaient dans tous les sens!
Seul un pagne à la couleur indescriptible l'habillait, un peu du même gris verdâtre que sa couleur de peau! Des champignons devaient avoir colonisé son épiderme pour avoir une couleur pareille
Mais sa tête, sa tête dépassait tout ce que j'avais vu de ma vie! En forme de tête de mort, des yeux énormes, noirs comme la nuit et qui montraient une envie de tuer si intense que j'en étais glacé d'effroi. Une bouche fendait son visage cauchemardesque, montrant des dents pointues éparses sur ses mâchoires. Le tout couvert par une sorte de muselière de cuir qui laissait juste de quoi voir cette horreur, cousue et clouée à même la peau! La boite crânienne énorme se dénudait parfois jusqu'à l'os, entre des cheveux filasses qui pendaient lamentablement ici et là!

Cette chose a hurlé un cri qui appelait à une terreur primaire, un hurlement profond, grave et rauque, puis qui a viré dans l'aigu, comme un cri de spectre!

Il s'est élancé!

Un coup, un seul, qui m'écharpa le bras, la douleur remonta jusque dans l'épaule!
Un autre dans le ventre, le sang colora ma bouche et éclaboussa le sol!
Un dernier sur la tête, et l'image vacilla, comme un film qui s'arrête!

Mon dernier souvenir fut sombre qui se faisait frapper avant qu'un brouillard de sang ne m'obscurcisse la vue.., et des visages réjouis dans le couloir.


___________________________________________________________________________________________________________________________



La conscience me revint deux fois durant mon transport. La première, j'étais sur l'épaule de ce monstre. La puanteur âcre m'agressa les narines, et je tournais de l'oeil aussi sec.

La deuxième fois, j'étais sur un lit, un boucher au-dessus de ma tête, un scalpel à la main. J'entendis « ...opérer, il a le foie en mauvais état... ». J'émettais une faible protestation et gémissais un peu. Le toubib jeta un oeil sur moi, me mit une taloche sur le bras, avant de s'exclamer: « Tiens le bras aussi! » Je m'évanouissais de nouveau aux sons des ricanements, encore!

Je ne suis pas sorti de mon coma durant deux semaines. Deux semaines ou, m'a-t-on dit, je me suis pris une dose de morphine exceptionnelle. Je ne crois même pas avoir émergé pendant ce laps de temps.

Une quinzaine plus tard, ils ont stoppé les injections, je n'aurais d'après les médecins pas survécu à une piqure de plus. Aussi, mon premier souvenir fut la vue de mon ventre, orné d'une cicatrice de sept ou six centimètres. Ma première sensation, une impression d'étirement sur mon ventre. Personne ne m'a dit ce que mon foie avait subi sur le moment. Mon bras dans un plâtre nauséabond rendit la pareille dès qu'il en eu l'occasion. Je sentais une odeur de renfermé, de sueur, comme si mon bras croupissait.

Un flash

Je me souviens de tout. Et ce n'est pas agréable. La vision de ce cauchemar sur pattes m'assaille un moment. Et je pense alors à Boeuf, Moineau et Sombre. Ca me perturbe d'ailleurs, je n'ai pas l'habitude de m'attacher facilement, c'est même plutôt l'inverse. La sensation de douleur revient. Je m'abstiens, mais j'en ai besoin, et au bout d'un moment, j'hurle un bon coup. Ca calme, mais pas beaucoup. Silence.

J'ai cru entendre un grognement. Je siffle un bon coup. Un autre grognement. Un appel

« TA GUEULE »

J'étouffe un hurlement, c'est un toubib, un foutu toubib au nez rouge vinasse, à l'haleine infecte et à la finesse d'un hachoir à viande en face d'un
scalpel.

« Je dors, alors t'arrête de me les briser, sinon je te recasse le bras. »

Je reste interdit sous le choc. L'autre prend ça pour un assentiment, mais je l'arrête:

« Vous savez ce qu'on m'a fait, et combien de temps je vais rester ici. »

Le temps d'opérer un demi tour, le voilà de nouveau à quelques centimètres de mon nez.

« Et t'as d'autres questions peut-être ? » d'un ton mielleux.

« Je peux avoir à bouffer ? »

« Un comique, hein ? »

Et sans me laisser le temps de broncher, il enfonce un doigt dans ma cicatrice au ventre. Urgh, le salaud. Il remue son gros doigt puant comme un couteau, le sourire grand ouvert, toujours presque collé contre mon visage.


« Qu'est-ce que tu fous Chark? »

Un dernier sourire, et ce dernier s'en va, en léchant son doigt rouge carmin. Mais l'autre médecin l'attrape, et s'énerve. Mais il se dégage et s'esquive derrière un drap érigé en mur pour cacher son intimité..

« Tu te rends compte que t'aurais pu le buter connard? Il est bon à désinfecter maintenant. »

Chark ne l'écoute pas, il ronfle ! Enfoiré!

« T'as compris la leçon j'espère, Chark n'est même pas le plus méchant du coin. » Lâche-t-il.

Le temps pour lui de voir que j'ai vomi ma bile dans une cuvette posée à côté du lit.

« "soupir", bon maintenant, tu la fermes et t'encaisses, ça va piquer un peu! »

Ledit boucher vient d'attraper une bouteille incolore. La débouche, et m'asperge le ventre de son contenu. J'ai les yeux exorbités, les mâchoires serrés. Des sueurs froides. Ting, une dent vient de s'ébrécher. Le toubib nettoie consciencieusement ma cicatrice réouverte. Me jette un oeil, et approuve d'un sourire amusé mon silence. Les piqûres faites par l'alcool se calment un peu.
Je souffle un bon coup. Je sens ce bout de dent qui se balade dans ma bouche. Ma langue me dit que c'est un bout d'incisive. Merde. Le toubib, lui, semble être pris d'un accès de pitié. Il me donne une rasade d'un truc sorti de sa blouse tachée par le sang et les saletés. Je manque de m'étouffer. Une sensation de chaleur me descend dans l'estomac, et les picotements disparaissent.
Pendant que l'alcool fait son effet, il me refait le point de suture que l'autre Chark m'a cassés. Puis change mon plâtre et balance l'ancien dans une poubelle. J'en profite pour le détailler, les effets de l'eau de vie m'empêchent d'y voir clair. Il est jeune, une barbe de trois jours, assez maigre et brun noir, c'est tout ce que je peux voir.
Avant de m'endormir, j'arrive à lui demander pour combien de temps j'en ai. Deux semaines minimum. La réponse est crachée, mais au moins, il m'a répondu. J'ai donc deux semaines à tuer en compagnie de l'autre taré. Pas très réjouissant, mais je n'ai pas le choix. Je m'endors emporté par les vapeurs de l'alcool puissant qui court dans mes veines. Et je me sens à peu près bien.

Je vais mieux depuis cette nuit tranquille. Mais qu'est-ce que je m'ennuie ! Au moindre bruit, l'autre psychopathe me crie dessus et me lance des menaces horribles, qu'il est parfaitement capable de mettre à exécution. Même éternuer devient un sujet d'imprécations folkloriques. Alors, dans ce cas, on pense. Je n'ai rien d'autre à faire. Et c'est horrible. Mon esprit vagabonde dans tous les sens. Expérimente le suicide et teste le meurtre. Reconstitue l'espèce de montagne musculeuse qui m'a broyé en deux, me refais encaisser ses coups. Je pense à tout, mais jamais à rien. J'éprouve pitié et haine mêlées contre Chark, plus souvent de la haine d'ailleurs. J'explore le meurtre et la torture sous toutes ses formes, tout son plaisir pervers et sadique. Penser est une chose horrible. Je me suis même démontré que je ne ressentais rien, avant que mon ventre n'envoie une petite décharge de douleur, histoire de me ramener sur terre.

Au bout d'une semaine, on vient me retirer le plâtre. C'est un vieux que je n'ai jamais vu, qui me fait ça en un temps record ! Il me lance un regard mauvais, l'air de m'accuser de l'état de mon bras, et se casse boire un café en ricanant bêtement aussitôt la besogne finie. Moi, de mon côté, j'ai surtout vu que j'avais perdu beaucoup de muscles, surtout sur les bras et le torse. Je saute sur cette occasion de me sortir de cette pensée stupide. Je saisis tout ce qui me tombe sous la main, avant de me fixer sur mon pot de chambre en fer blanc inutilisé depuis que je suis capable d'aller aux toilettes. L'objet pèse deux kilos, et me permets de me remuscler un peu les bras. Je n'ose pas m'attaquer au torse de peur de rouvrir ma blessure. Je pensais d'ailleurs que ça m'empècherais de penser.
Raté.
Je suis incapable de faire mes exercices plus de dix minutes d'affilée, et cet effort m'affûte le cerveau. Je n'ai jamais pensé autant. Mais au moins, je dors bien, et longtemps.

Enfin, ça fait deux semaines.
Je suis lâché dans la nature, enfin, dans l'Etablissement. Charge à moi de trouver mes quartiers, vaguement indiqués ; et obligation de reprendre les cours le lendemain.

Après une recherche rapide, je trouve la chambre et les affaires des trois autres. Rien d'autre à faire qu'attendre. Je ne fais que ça depuis deux semaines de toutes façons. Alors j'attends.
Des bruits, je me réveille en sursaut, en sueur. Je suis surpris, mais mes camarades aussi. Ils essayaient de se parler sans faire de bruit. Je m'essuie les yeux, et eux m'examinent de plus belle.

« Salut. » J'hésite, ils n'ont pas l'air particulièrement contents de me voir.

Je remarque seulement maintenant leurs stigmates. La cicatrice sur l'arcade de Sombre, qui avait remplacé son sourcil, quelques hématomes ça et là sur Boeuf, et un léger craquement quant il remuait son épaule. Et Moineau, dont l'arête du nez sinuait un peu désormais.

« Je suppose qu'on devrait te remercier pour notre résistance héroïque. »

« qu'est ce qui vous arrive, pourquoi vous faites ces têtes-là ? »

« Il y a qu'on s'est retrouvés dans une classe de taré, avec des psychopathes, des fous dangereux ! »

« Quoi ? C'est quoi cette blague ? »

Moineau, qui était resté silencieux, derrière un air mauvais, prit soudain la parole.

« On est dans la classe des durs, ceux qui ont résisté le plus longtemps au bizutage, ce qui veut dire qu'on est dans la catégorie sales gosses à mater »

« Sans compter les autres élèves, ils sont tarés »
Sombre parlait comme une complainte, j'étais vraiment perturbé!

« Il s'est passé quoi pendant que j'étais absent ? »


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeJeu 27 Déc - 19:36

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Citation :
Un "court" paragraphe pour introduire la suite. On plonge maintenant dans le vif du sujet, juste après cette transition!
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« Tu veux un résumé? Bien, saches alors que du moment ou nous t'avons laissé dans cette foutu salle d'attente, on nous a envoyé dans cette chambre, lancé nos affaires dans la tronche, et plantés là.
Tu comprendras vraiment quand t'auras vu ces tarés de profs! »


Bœuf restait silencieux, un vague air de reproche collé aux traits. Qu'est ce qui lui était arrivé?

Moineau saisit mon regard et me glissa:
« on en reparlera plus tard. Allons dormir! Ah, et couvre-feu 20 heures à partir de demain. »


Le sommeil m'emporta rapidement, sans que je sache pourquoi, alors que j'avais l'impression de n'avoir fait que ça pendant trois semaines. Mais dormir tranquillement, c'était apparemment trop demander. Mes rêves se sont remplis de visions écrasantes, d'images lourdes. Je me voyais seul, enchainé à un lit d'hôpital, regardant mes compagnons s'éloigner et se dissoudre dans le gris. Ou bien simple acteur d'un jeu cruel, où un monstre, sosie de Shark, me torturait de ses doigts en les enfonçant dans ma chair molle comme du beurre tiède, avec pour spectateurs les trois gamins, qui riaient et me montraient leurs pouces baissés, comme une condamnation à mort.



Au réveil, à l'aube, je me suis réveillé en sueur, le regard vide. Un gardien, un pion, nous avait fait passé par une chatière quatre boules de pain dures, un peu de beurre synthétique, et une gamelle d'eau.

Il n'y a pas grand chose à dire de ce repas frugal, sinon que je sentais une réticence toujours plus vive de la part de Sombre et de Bœuf. C'est usant pour les nerfs, mais je n'y peux rien, et je répondait par un air contrit, au cas où.

L'évènement de la journée, pour moi, c'était le début des cours. Début de longues heures de cours fatigantes et monotones. Ou les professeurs de pacotilles lisaient des manuels sélectionnés par le directeur, et rédigé au gré des temps par des fachos ou des communistes, des néo-nazis ou des capitalistes, et le plus souvent par des cons. Ce dernier point est soutenu par les pions, qui y voient un excellent prétexte pour nous envoyer balader si d'aventures nous avons une question sur un cours.

Les salles de classe étaient de véritables laboratoires expérimentaux pour les élèves, qui pouvaient développer des pièges vicieux au possible.

Une fois un groupe de deux psychopathes en herbe, avaient attendu toute l'heure, avant, sur une sonnerie, de fouetter avec un morceau de fil barbelé trouvé je ne sais ou le type juste devant eux. Le gamin dût sortir, une entaille sanguinolente sur la joue. Chacun, ici, se forgeait sa réputation. Aux dépends de l'autre qui lui, acquérait le droit de se faire humilier sur place.


Ce petit jeu de flambeur dura quelques mois. Nous étions en juin. Et de petits groupes, gangs, s'étaient formés.
Chez moi aussi, tout avait changé. Bœuf, victime au début des tours des autres, s'était au fil des semaines changé en gamin méfiant, toujours à scruter les yeux des autres. Sombre, qui avait depuis gardé son médaillon, accumulait Violence sur Violence dès qu'il était insulté. Violence que nous tentions de camoufler pour lui éviter un passage dans la tabatière capitonné. Moineau expérimentait de son côté chaque jour des pièges toujours plus vicieux et osés. Moi, je ne faisais pas de vagues, mais me débrouillait pour ne pas devenir soufre-douleur en chef, ce qui en soi, était suffisant.


Mais ce genre de jeu devait forcément mal tourner, et cela ne mit pas longtemps...







Un pion est venu nous voir pendant une soirée. Depuis quelques temps, chacun restait de son côté. Sombre avait dégoté un vieux bouquin qu'il lisait en boucle pour passer le temps. Boeuf dormait, sa surveillance permanente l'épuisait toujours autant. Moineau, lui semblait travailler sur quelque chose. Bref, le groupe de départ, si soudé qu'il fut, n'était plus.

Le type a frappé trois coups secs et sonores. Moineau se figea, et pour la première fois depuis un moment, me regarda. J'avais les yeux fixé sur la porte.
Trois coups de plus. Je me suis levé, et posté près de la porte.

« Qui est là ? »

« Un pion ! Ouvrez cette putain de porte ! »

Je regardais les autres. Sombre me fit un signe.


« Je le connais, c'est un gars qui est affecté à l'hosto. »

« Si tu le dis. » j'entrouvris la porte, le temps de voir le type, puis l'ouvris en grand. C'était le type qui m'avait rafistolé après le passage de Shark.

« Bonsoir gamin ! »

« Euh, bonsoir, qu'est-ce que vous voulez? »

« Tu me laisse rentrer ou je dois te passer dessus pour ça? »

« Euh, oui, entrez. »

»Bien, je ne connais pas tes petits copains, mais tant pis.... Je ne suis pas la pour vous taper la conversation. Vous avez surement remarqué, les pions en ce moment ne font strictement rien pour empêcher vos petites dérives. Il se trouve que l'un d'entre nous a eu la brillante idée, je parle d'un de mes supérieurs, de vous mettre officiellement en compétition. Je suis désormais votre parrain, quoi! »

« Quoi, ça veut dire quoi ce truc. »

«Ce que ça veux dire ? Mais que l'on va recréer le même climat que pendant le bizutage, à une chose près, c'est maintenant un concours! »

« Et comment on est censé gagner? »

« Très simple, chaque semaine, je vous donnerais un morceau de bois avec un bout de mot dessus. L'autre bout ira à l'autre équipe. Le but ? Me ramener les deux morceaux. Seule restriction, vous ne pouvez pas tuer les gamins en face. Et dernier point, le morceau devra toujours être sur vous. Je peux passer à tout moment et vous le prendre si je le trouve ici. »

« Toutes les semaines? »

« Exactement ! Pour ce qui est des points... Deux points si vous gagnez, moins un si vous perdez, moins deux si aucune équipe ne récupère le morceau manquant. »

« Et pourquoi nous ? »

« Le hasard, figure toi que je ne connais pas un seul des morveux dans votre classe. Mais le hasard fait bien les choses, je connais déjà l'estropié ici. Je vous laisse maintenant. Mais avant je veux parler avec toi gamin. » Il déigna du doigt.

Je sortais avec lui, et refermais la porte.

« Oui? »

« Tu es désormais le chef de ce petit gang. Et je veux te parler de ton état de santé. »

« Pardon? »

« Figure toi que le médecin chef en voyant ton foie explosé, en plus de te le rafistolé, t'as gratifié d'un petit cadeau ! Pourquoi ? Je n'en sais rien. Quand il n'est pas défoncé, il a ses petites lubies. Tu as un superbe essaim de nanorobot dans le sang... »

« QUOI? »

« Que je vais devoir activer maintenant. Si tu as mal compris, tu es l'un des cobayes de doc chef. Tu es prêt? »

« Euh pourquoi? »

« Parce que ça va faire mal ! Attention! »

Le toubib pion, pris une seringue remplie d'un liquide transparent. Me leva les bras, me fis cambrer mon dos, et me planta la seringue dans ma cicatrice.

La douleur explosa dans ma tête et mon ventre. Je sentis un truc se répandre dans tout mon corps. Mon sang me brulais de l'intérieur ! Des milliers de petits points douloureux dansais dans mes vaisseaux, grouillaient dans mes muscles.
Après ce qui me semblait des heures, j'ai pu me relever, un goût de fer dans la bouche.

« Bon, tu as assez bien résisté, maintenant amusez vous. Voilà le symbole. Vous affrontez l'équipe de la chambre 8 »

Et il me planta là, sans un mot de plus. Je ne savais pas quoi faire. J'eus la vision du monstre qui nous avait massacré. Est-ce que c'était aussi une expérience? Une expérience ratée?
Pour la première fois je remarquais le chiffre sur le battant en bois. 7!

Je suis rentré, et j'ai parlé à tout le monde de ce que j'avais entendu. Fallait faire un plan de bataille.


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeVen 29 Fév - 3:08

« Première chose à faire, qui sont les types que l'on doit battre ? »

« Aucune idée, tu crois que je m'amuse à roder pour découvrir qui crèche où. »

« Merci de ton aide, Tenace, très utile. »

« Bon euh, on va répartir les tâches... »

« Pourquoi toi ? » dit subitement Sombre

« Le pion l'a dit, c'est tout. »

« Humpf, ça me fait une belle jambe ! Je sais que t'aimes jouer au chef, mais c'est pas une raison pour mentir. »

« La ferme Sombre » Fit boeuf

Trois visages ahuris se tournèrent vers le gamin.

« Sans lui, ç'aurait été bien pire ! J'ai vu ce que les deuxième années ont fait à ceux qui sont tombés les premiers. Ca ne t'aurais surement pas plus de te faire humilier pendant des jours. »

« Tu as quelque chose à dire Moineau ? »

« Rien du tout chef. Mais ce ne sera pas une raison pour nous traiter comme de la merde, je te préviens. »

« Très bien. Alors, voilà ce qu'on va faire, Sombre et moineau, débrouillez vous pour repérer leur chambre et savoir qui ils sont. Boeuf, tu vas venir avec moi. On va chercher des trucs pour cogner et à manger. »

« Okay » dirent-ils tous en coeur.

Silence...

« Maintenant ! Pas question d'attendre que tous se soient servis »

Une vague de grognements me répondit. Deux sortirent et se mirent en route. Je me suis tourné vers Boeuf.

« Allez, viens avec moi. »

Une heure plus tard. Nous sommes revenus à la chambre. Moineau et Sombre nous attendait déjà.

« Alors ? »

« On a réussi à savoir ou ils crèchent ! C'est un étage plus haut, sur la droite dans le couloir. On a ça aussi. »

Le gosse des rues lança un truc. A côté de lui, Sombre était en train de somnoler.

« Ce taré a encore piqué une crise. Deux types d'une autre classe ont débarqués pendant qu'on cherchait la chambre. Ils nous ont chargé en hurlant « fils de putes, on va vous crever ». Je ne sais pas pourquoi. Dès qu'il a entendu, il est entré en Violence. Le premier qu'il a cogné, il a eu mâchoire déboîtée »

Je regardait le morceau de symbole. Un « ITE » gravé sur une petite plaquette de bois ambré.

« Je ne sais pas si ça peut nous servir. Mais on ne sait jamais. Bon, allons dormir maintenant. »

Boeuf posa la nourriture qu'on avait pu récupérer pendant que j'allais bloquer la porte avec le verrou. Du pain, un peu de fromage et quelques trucs lyophilisés. On les avait trouvés dans une réserve entrouverte, c'était mieux que rien.
On s'est réveillé tard. Aucune cloche n'avait sonnée ce matin. Je vis moineau qui mangeait un morceau de pain. Il m'accueillit avec un sourire.

« Vous avez oublié de prendre à boire. Faudra faire ça ce matin. »

Je lui lançais un regard ensommeillé et un oeil vaguement étonné vers les places libres des deux autres.

« Sont partis chercher plus de trucs à manger, et de quoi boire aussi. On part dès que t'as avalé quelque chose. »

« Je m'habille et j'arrive. On part faire quoi ? »

« Tenter une expérience ! » Fit il avec un sourire un peu vicieux. « Je voudrais voir si... »

Bam Bam Bam.

Trois coup lourds sur le battant. J'ai posé une main sur l'épaule de Moineau et je mis l'autre sur sa bouche au moment ou il allait demander qui était là. Je saisis un bâton en guise d'arme, intimais l'ordre à mon coéquipier d'en faire autant. Il prit un bout de bois clouté qu'i avait déniché je ne sais où et nous nous sommes dirigés vers la porte. En mimant les gestes, je fis un décompte.

Trois..

Deux...

Un...

« ALLER ! »

Nous avons empoignés la porte et tirés violemment en arrière. Deux types attendaient derrière et se disaient quelque chose à voix basse. Ils n'ont pas eu le temps de réagir. Nous avons foncés dans le tas, un gars chacun et les avons bloqués à terre. Un regard de chaque côté. Personne.

« Vous voulez quoi ? »

L'autre avait le souffle coupé. Je regardais celui qui était sous moi et tout en brandissant mon arme improvisé avec un regard mauvais lui dis :

« Alors ? »

Il passa sa langue sur ses lèvres, l'air un peu gêné:

« On vient proposer un marché ! »

« Quoi ? »

« Laissez nous nous relever et on vous expliquera. On est pas armés. »

Moineau regarda en vitesse des deux côtés et me fis un signe de tête. On les a laissés se relever, pour voir que ces types faisaient une tête de plus que nous. Et nous sommes rentrés en vitesse dans la chambre.
Les deux mecs se sont épousseté d'un air un peu compassé. Manifestement, ils tenaient à nous montrer qu'être plus vieux impliquaient une certaine classe. Et dire qu'une minute plus tôt, je les tenais sous moi. Enfin, ils nous ont dit ce qu'ils voulaient.

« Vous avez notre cible ! On veut la récupérer. »

« Mais comme nous ne sommes pas des brutes, on vous le demande gentiment d'abord. »

« Et si on refuse ? »

« Alors, ce sera votre groupe qui deviendra notre cible. »

Nous nous sommes regardés droit dans les yeux, personne ne baissait le regard.

« Moi j'ai une meilleure idée... »


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeMar 13 Mai - 1:18



« Vous nous aidez à récuperer notre morceau manquant et ce bout de bois est à vous. »

« Et pourquoi on ferait ça? »

« Parce que c'est bien moins chiant que de se battre à deux contre quatre. »

Bon point Sombre !

« Là, c'est du six contre quatre. »


« Intéressant. »
Fit-il avec un sourire. « Et on doit vous croire? »

« Pourquoi on voudrait se mettre à dos des deuxièmes années, quand on peut simplement marchander ? »

Les deux firent mine de réfléchir pendant quelques instants. Puis ils acquiécèrent. C'est parti pour finir le boulot.

Nous sommes sortis tous les quatres, flanqués de nos nouveaux complices qui marchaient un peu derrière. En quelques minutes, nous étions devant la porte de nos ennemis. Nous avions de la chance, ils étaient là. Ils parlaient bruyamment et on entendait des rires gras fuser par moment. Les deux autres se sont placés devant la porte et ont beuglés pour attirer leur attention. J'ai attiré Moineau près de moi et on s'est placés à côté d'eux, plaqué contre le mur. Il y eu un long silence. Un petit claquement sec, ils avaient percé un espèce de judas afin de pouvoir surveiller.

Ouvrez nous, on vient proposer un marché.

Chuchotements, raclements. Ils s'armaient. J'ai fait signe aux vieux d'y aller. On s'est tous cachés derrière le chambranle et nous avons attendus.

Quelques minutes plus tard, un « On va y aller alors » nous a réveillé. Moineau et moi nous sommes replacé près de la porte, Sombre et Boeuf de l'autre côté. Notre plan était au point et simple.
Le judas claque. La porte s'entreouvre et une tête dépasse du mur les yeux pointés sur notre groupe.

J'ouvre la porte d'un coup de pied et je lui décoche un coup de poing en plein dans le nez. Une gerbe de sang s'en échappe. Moineau en profite pour attraper son bras et le bloque en travers de la porte.

« Boeuf, à toi ! »

Dans un grognement, il pousse de toute ses forces sur le linteau et le referme. Ca ne casse pas ! Boeuf reprend la porte et martèle le bras du type de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'un « crac » sonore nous informe que son coude o avait laché.
On entre ! Il faut faire vite, avant qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive ! Et espérer que Sombre évitera d'en tuer un.
Evidemment, ça n'a pas loupé. Sombre, au bout de quelques secondes de combat s'est trouvé pris de spasmes, de convulsion, la douleur sur les lèvres et inscrite dans les traits. Quand ça s'est calmé, une expression de béatitude féroce gravé sur le visage, il a fonçé sur le grand type costaud qu'on venait de massacrer. Le pauvre.

Moi de mon côté, j'avais un petit maigrelet. Un vicieux. Il fit mine de s'enfuir, mais en deux pas, j'avais bloqué la sortie. La langue sur la lèvre inférieure, le visage inquiet, il cherchait une option. Il avait raison. En un instant, je me suis rapproche pour lui déchocher un coup de poing. Il esquive en passant sous moi comme une anguille. J'attrape le bras qui traine, le ramène vers moi et lui envoie mon coude dans le visage, juste au dessus de l'arcade sourcilliaire. Il hurle comme un cochon, pour faire bonne mesure devant le sadisme de mes camardes, je lui bloque le bras en posant mon autre main sur son coude et je le fais pivoter. Surpris, il ne peut que courir s'écraser sur le mur dans un craquement. Machoîre ou nez, je m'en fous du moment qu'il ne bouge plus. Une trace de sang est venue décorer le mur.

La « victime » de Sombre git sur le sol en pierre, le bras cassé et inconscient.
Boeuf a fait simple. Il a couru sur son adversaire, l'a plaqué. Une fois à terre, un bon coup de pied dans le ventre, un dans la tempe a suffit pour réduire au silence le géneur.

Mais Moineau. Eurk. C'est dégueulasse. Le garçon qui est sous lui hurle de toutes ses forces. Sur sa main gauche, ses doigts ont tous un angle bizarre... Putain, il les lui a tous cassés.

« Alors cafard ! Il est où ce bout de bois? »

« Sur le petit j'ai dit! Aaaaargh ! » Moineau venait de secouer sa main brisée sur le sol.

« J'espère pour toi, sinon je t'arrache les ongles. » Dit-il en exhibant une pince rouillé.

« Putain mais oui ! Aah ! Aah ! Aah ! »


Effectivement, le morceau se trouvait sur mon adversaire.

« Tenez ! »

Il lanca l'autre signe aux deuxièmes années qui avaient l'air de vouloir nous quitter rapidement. Une fois le symbole en poche, il décampèrent.
Sur le chemin du retour, je le questionnais.

« Mais bordel, tu pouvais pas le menacer avant de lui broyer la main ? »


»Je lui ai demandé s'il voulait pas nous donner le bout tout de suite. Il a dit non ! Ca suffit pas ? »

»Mais t'es taré ! »

« Rien à carrer, ce connard a voulu se moquer de moi, il y réfléchira à deux fois à la prochaine rencontre. »


Mais merde, il n'y a donc plus que Bœuf qui est normal ici? Un coup d'œil. Il marmonnait des trucs incompréhensibles. C'est mal barré.


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeSam 23 Aoû - 3:57

Je me suis pris quelques vacances, désolé pour ceux qui attendent et qui font un peu le succès de mon texte. Spécial Cassdédi quoi, la suite va arriver bientôt après la mise en bouche.

Et pensez à aller voir le superbe Header que Smirtnoff m'a concocté. Merci à lui. La cervelle, je la lui dédicace aussi.



Deux mois s'étaient écoulés, intenses et usants. J'étais sur les nerfs, prêt à hurler ma rage et à balancer mes phalanges dans le premier qui oserais me regarder de travers. C'était la finale et l'équipe en face se trouvait être une équipe remplie de mecs que nous ne pouvions pas supporter. La victoire les avaient rendus arrogants et il se pavanait partout pour exhiber l'immunité accordée aux finaliste d'une semaine. Immunité une seule fois transgressée et transgression réprimée par une semaine de cachot et de diète à la soupe claire pour les fautifs.

L'idée était claire et Moineau s'était empressé de commencer une propagande diablement efficace dans l'Etablissement. Chacun devait choisir son camp ; la gentille finale se transformait en guerre globale. Les uns détestants la chambre numéro 15, les autres nous craignant, le reste se ralliant à nos adversaires par peur de la folie furieuse de Sombre, qui ne supportait désormais plus que nous, et encore, avec difficulté, ou la cruauté froide de Moineau qui expérimentait chaque cible un nouveau piège à base de piège à loup. Je n'ai jamais su où il se procurait son matériel.

La proportion d'alliés et d'ennemis se trouvait d'ailleurs étonnamment égale, neufs équipes chacun et quelques blessés qui dormaient dans l'infirmerie sûrement heureux de leurs sorts.
C'était dément, quarante personnes prêtes à s'entredéchirer, chacune s'interrogeant sur le choix fait, n'envisageant même pas la fuite et la vengeance sordide de Moineau, alignés devant nous, presque au garde à vous, pressentant la tournure de l'histoire. Je les avais fais se rassembler pour mettre au point les tours de gardes, les équipes de ravitaillement.

A chaque entrée de notre « couloir » s'élevaient de véritables murs, empilement sommaire qu'il fallait maintenir dans un état potable pour laisser passer les équipes qui partaient chercher la nourriture ou explorer les environs.

Le système était simple, les mieux classés avaient des missions de garde, peu dangereuses, pour les ménager, les autres partaient en reconnaissance. Deux fois le schéma fût inversé, Boeuf et moi partant accompagner une équipe d'embuscade sur le chemin de la cantine - désertée pour l'occasion par les quelques surveillants assignés habituellement à cet endroit sale et moisissant-, histoire de les affoler un peu et leurs couper les vivres.

Sur le principe, je dirigeais toujours, du moins sur le plan purement militaire, mais je sentais l'influence que Moineau avait sur les troupes, la quantité faramineuse d'informations dont il disposait sur presque tous les aspects du bâtiment, depuis les locaux où il se fournissait, jusqu'aux horaires de garde des pions en passant sur les coutumes des années supérieures. Je commençais à douter de lui et de ses manières de psychopathe.

Depuis quatre jours que la situation se tendait, il n'y avait eu guère que quelques escarmouches, à peine de quoi blesser quelques écoliers et gêner un temps les approvisionnements. Le sixième jours, nous avions prévu un assaut général et j'exposais mon idée. Plus ou moins avec l'assentiment de Moineau, « l'état major » accepta.

Quelques heures plus tard, des hurlements nous parvinrent, dans une des caches d'armes piégées par les soins de l'artificier local. Une équipe entière était prise dans un fin réseau de fil de fer. Du sang coulait de toutes parts et ils hurlaient comme des gorets. Moineau eut un sourire, attrapa un levier caché dans l'ombre de la porte et lui fit faire deux tours grinçant. Les cris redoublèrent d'intensité et les blessures inondèrent un peu plus le sol du placard à balai reconverti. Je le voyais, il voulait les découper, la petite lueur sadique dans les yeux me le montrait. Je lui donnais un vigoureux coup de coude et lui fit un signe de tête, tout en mimant un bâillon d'un geste. Avec une expression de regret, moineau fit quelques tours dans l'autre sens et alla défaire en trois de sécateur son piège morbide. Les détenus s'écroulèrent dans leur sang, quasi en état d'inanition. Un quart d'heure plus tard ils gisaient sur le chemin d'un pion ligotés et inconscients toujours.

Nous regagnâmes notre quartier, moineau sifflotant, moi remâchant continuellement mon plan d'attaque, le tournant, le tordant pour trouver les failles mais rien n'y faisait, il était tard et nous allions attaquer aux premières heures du matin.

Minuit, dispersion des ordres par notre équipe d'éclaireur. Tout est calme et l'Etablissement est silencieux comme un caveau.

Deux heures du matin, je me lève et je prends ma garde. Dans ma tête toujours le plan, les plans, la disposition du site, les forces en présence. Je me sentais vieillir à chaque minute de questionnement, d'hypothèses et de contre auto-analyse.

Un croisement d'où partent trois couloirs, de petites barricades à chaque bout, une légère supériorité numérique pour nous, l'avantage de la défense pour eux et pour moi l'effet de surprise.
Que faire ?
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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeDim 24 Aoû - 19:37



Quatre heures du matin, je sens la tension qui agite mes soldats. Ils sont nerveux, se disputent, se rongent les ongles et regardent de tous côtés. Il me suffit d'un geste, un simple petit signe de main et quarante gamins vont se jeter à l'assaut d'une forteresse, sans le moindre doute, excités par les discours violents de Moineau.

Bœuf et Sombre viennent me rejoindre et échange un regard réconfortant. Pour une fois, je suis content de les avoir avec moi. Sombre lui même semble calme, sortant pour une fois de sa bulle capitonnée par les violences. Je lève un bras et devant moi, des dizaines de visages, de figures s'animent. Mes deux camarades lèvent à leurs tours leurs mains. Je sens mes tripes bouillonner, les regards attentifs, et l'attente insoutenable de la violence, les volontés couchées sous moi. J'en crève de trac, mais vient s'ajouter une délicieuse sensation. Je n'ose pas la regarder en face mais elle me dévore. Ambition et pouvoir. Je me sens mieux de les accepter. Dans mes muscles, une impression de puissance se répand du haut de mon corps vers le bas. Invincible, ouais. Les autres attendent et mon regard s'illumine. Il suffit d'un mot pas vrai ?

« Allez ! »

Une clameur, discrète d'abord, qui enfle, roule, prend du volume et se transforme. Quelques secondes plus tard, c'est un vrai cri de guerre qui enflamme yeux de mes troupes.

En rangs ! Équipes 2, 4 et 8, vous partez au centre avec Tenace et Bœuf. Équipes 1, 3 et 6, avec moi sur le couloir gauche. Équipes 5, 7 et 9, vous irez avec Sombre sur le dernier.

C'était parti pour de bon cette fois.

En une dizaine de minutes, arrivé au dernier croisement, nous nous séparâmes. Moineau ne me laissait pas hésiter et prenait le relai dès que je paraissais faiblir. Mais moi, je me sentais chavirer, une brume bleu me colorait les yeux, différente de celle des Violences. Grisant, invincible toujours.

On les a vus. Ils discutaient, tranquilles, sûr de leurs forces. Crétins !




Première attaque. Je partais avec les plus violents et sadiques du groupe. Objectif, semer la panique sur le côté droit. Je sentais la violence me gagner déjà, à chaque montée d'adrénaline. Couloir droit, Faire peur. Faire mal. Nous sortons du couloir et nous engageons sur la barricade d'à peine un mètre en courant. Trois pauvres types montaient la garde. L'abandon n'attendait que moi. La brume rouge. Le mode automatique comme je l'appelle. Je me vois donner des coups, attraper un petit maigre lui bloquer le bras et le coincer contre le mur. Sa tête, la cogner contre le mur, une, deux, trois fois. Le sang gicle, il est bon. Il retombe, je vois son arcade sourcilière en sang, le nez est cassé et une pommette qui bleuit à vue d'oeil. Faire du bruit. Les cris attirent une vingtaine de types, nous sommes coincés alors nous cognons. Une fois que presque tous les adversaires sont là, hurler ! Hurler à me bruler les cordes vocales. Rugir et hurler ma rage. Faire peur et avertir ! Bœuf et Tenace, à vous d'attaquer.




Le son rauque et bestial survint. Le signal, plus de temps à perdre ! Nous sautons la pauvre barrière, personne. Tous sont mobilisés contre le groupe de sombre. Quelques éclats de sang colorent le sol. Bœuf fonce dans le tas. Les autres suivent, mais moi, je ne sens plus rien. Un type râblé me saute dessus, me décoche une droite. Je la prends de plein fouet, j'ai du sang dans la bouche, et des bouts de fer qui s'activent. Putain, mon essaim de robots ! Je lui attrape le col, je le soulève du bout du bras, lui les yeux exorbités de surprise. J'arme mon bras, un coup de poing. Le choc lui fait cracher un peu de sang. Encore un, encore un autre. Sa mâchoire est maintenant poisseuse. Il est fini. D'un geste, je le jette contre le mur sur lequel il s'écrase dans un craquement. Je me sens attiré en arrière, ma tête part et j'entends un bruit sec. J'ai mis un coup de tête à un blessé qui tentait de m'attraper par derrière. Il ruisselle déjà. Du coin de l'œil, je vois un autre gamin m'attaquer, grand et costaud. Une esquive, bien trop rapide pour n'être que de moi. Je passe dans sa garde, je me retourne et je me trouve dos à son ventre. Un coup de coude dans les côtes. Encore un crissement sec. D'un bond, il recule, la main sur son flanc. Puis il se lance à pleine vitesse. Merde, il est trop lourd, je ne peux pas le stopper. Je vois ma main se lever toute seule, mon pied gauche reculer, chercher un appui. Derrière ma brume bleue, je l'observe s'écraser sur ma main. Stoppé net. Je n'y crois pas, je souris béatement. En un éclair, Mon genou remonte, deux fois et se macule de sang noir. Un premier coup sur le haut du crâne, il est sonné. Un deuxième sur la mâchoire. Je le lache, il s'écroule. Il reste deux dents sur mon pantalon, accrochées par des éclats.

Devant moi, je vois encore une dizaine d'ennemis, contre une quinzaine des nôtres. Ils se sont fait laminer par l'effet de surprise. Je siffle alors. Moineau, c'est ton tour.




Un sifflement aigu, c'est mon tour. J'espère qu'ils ont fait le boulot proprement. Le temps de sauter un petit amoncèlement de déchets et on nous sommes arrivés devant le champ de bataille. Trente types étalés sur le carreau ou qui s'étaient rendus. Il en restait donc une dizaine en comptant nos adversaires. Nous étions encore vingt en bon état. Tenace avait l'air absent, un peu dans les brumes. Sombre était étonnamment calme, gardait un air renfermé mais sans étincelle de rage. Il avait l'air d'avoir tant fait de Violences qu'il s'était habitué aux effets.
Boeuf lui, était salement amoché, avec un bras en sang. Un sale gamin qui s'était servi d'un fil barbelé, mais il refusait de nous quitter. Tant pis.
Je me suis activé sur la serrure, un truc basique.




J'avais mal au bras, mais plutôt crever que de manquer le dénouement. Enfin, finir cette foutue compétition. Le sang coulait trop, je me suis pris une chemise sur un gamin qui gisait là, je l'ai déchiré et l'ai enroulé autour de mon bras. Moineau avait fini de crocheter la porte. Il m'a fait un signe de tête. J'ai attrapé la porte que j'ai voulu ouvrir.

Tzing

j'ai hurlé, hurlé à n'en percer les tympans. Une putain de lame avait surgit de la porte entrouverte et ... et merde, je vois trouble... putain.



Le cri m'a vrillé les oreilles. Et puis j'ai vu son bras, retenu juste dessous le coude par un petit lambeau de muscle et de peau. Le sang coulait à flot, tenace avait refermé le battant sur la lame qui était coincée. Le rouge a envahi mes yeux d'un coup, j'ai beuglé ma rage.



D'un réflexe, j'avais refermé la porte, sans comprendre. Bœuf hurlait, le sang giclait entre les deux morceaux qu'il compressait de toutes ses forces. Un accès de colère, de rage brulante me pris à la gorge. D'une main, j'ai saisi la lame, entre le pouce et l'index et j'ai tiré de toutes mes forces en ouvrant en grand. Le mec est venu avec son épée, trop stupide pour la lâcher. Une fois hors de son repaire et alors que je lui avais enlevé son couteau de boucher, il s'est écroulé en demandant pardon. Et Sombre lui a sauté dessus.




J'ai balancé une série de pétards dans la chambre qui venait de s'ouvrir, puis j'ai attrapé Bouef par la chemise et je l'ai entraîné vers l'infirmerie. On pouvait nous suivre au sang. Crade.



Pendant que Sombre mettait en charpie le mec à terre, une dizaine de gamins sont rentrés avec moi, pendant que je criais aux cinq autres d'aller aider Moineau et Bœuf. Cinq pauvres types recroquevillés dans un coin, apeurés. J'ai reconnu les quatre leaders et un dernier armé d'un couteau.

« Jettes ça, je vais te faire mal sinon. »

Il tremblait, ce gosse. En deux pas, je suis arrivé juste devant lui, je lui ai attrapé le poignet et je lui ai tordu. Il a lâché, j'ai continué ma torsion. Un bruit sec m'indiqua que les nanos-robot m'avait permis de lui casser le poignet. Il s'est écroulé en beuglant, puis s'est enfui à toutes jambes en pleurant. J'ai fait signe aux autres de se faire plaisir.

Pendant que mes hommes tabassaient les quatre derniers. J'ai pu fouiller des yeux la chambre alors que la fumée des pétards de Moineau se dissipait. Le morceau trônait sur une étagère, même pas caché.

Les bruits cessèrent. Et se conclurent par une série d'applaudissements.




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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeSam 13 Déc - 7:48


Les uns après les autres, les visages surpris se levèrent à ce bruit si incongru, détonnant. A travers la fumée qui s'évaporait, une dizaine d'adultes avançaient, goguenards, tout sourires. La bande des surveillants, les quelques professeurs et même Shark, qui lançait ses oeillades gourmandes partout. Le groupe fendit la foule, mes troupes s'empressant de s'écarter au passage de l'autorité, les yeux écarquillés d'incompréhension. Les surveillants se postèrent de chaque côté de la porte, pendant que les autres partirent dire aux blessés où aller pour se faire rafistoler.
De notre place, on ne voyait pas grand-chose, mais on entendait les ordres secs donnés, et surtout, on apercevait un espèce de vieux en blouse, les cheveux blancs coiffés proprement, la cravate dépassant de son col, des yeux gris cachés par des lunettes cerclé, le nez droit. Je lui donnais une bonne soixantaine d'années. En fait, il avait une bonne tête, mais sa bouche gâchait tout. Déformé au milieu par un bec de lièvre, elle s'étirait comme indéfiniment sur le côté droit et ses lèvres étaient crevassées par des cicatrices profondes.

« Bonsoir mes jeunes amis. Je vois que vous avez fait votre travail proprement. Mon dieu, je n'aurais jamais imaginé qu'un tel carnage pourrait être engendré par ce petit jeu. Et par-dessus le marché, vous n'avez tué personne. C'est fascinant ! Je pense que cet amusant test va rester d'actualité encore un moment. »

Il sourit alors de toutes ses dents. Des dents parfaites, quoique très longues, blanches comme de la glace.
Il vint se pencher au-dessus de moi, et son souffle était glacé sur le haut de mon crâne. J'étais terrorisé, une odeur, une odeur délicieuse émanait de ce type propret. Je levais les yeux, la sueur aux coins des yeux. Il souriait toujours.

« respire très fort mon garçon »

« Pardon »

« Ne me fais pas répéter s'il te plait. »

Le souffle court, je m'efforçais de respirer profondément. Son odeur, de sucrée, chaude comme du miel, devient écoeurante, étouffante, elle me prenait à la gorge, aux narines. Je toussais, c'était de pire en pire. En quelques secondes, j'en arrivais à pousser des râles pour grappiller un peu d'oxygène.
Enfin, il se retira. Du coin de l'oeil, je vis mes amis se calmer. Ca me surpris un peu, le temps de réaliser que ces petits sociopathes tenaient à moi. Puis je sentis mes boyaux, mes muscles, et mes poumons bouillonner. En une fraction de seconde, j'étais à terre, hurlant comme un fou. Les douleurs se concentrèrent alors lentement sur mon bras gauche. Intolérable.

« Il est à neuf sur l'échelle de la douleur, juste avant de risquer le coma. Regardez. »

Je vis, derrière les filaments lumineux qui illuminaient mes yeux de flashs, la peau de mon bras rougir, comme brulée. Mon bras se tordait, convulsait. Un bref instant, un rond d'un centimètre de diamètre se colora en gris. Puis s'arracha de ma peau en l'emportant, laissant un gros points sanglant sur l'intérieur de mon avant bras. La minuscule brume grise se concentra en une boule minuscule. Le doyen ouvrit alors une boite noire remplie de fils. Les trucs gris vinrent se poser à l'intérieur. Le cube s'illumina un instant, quelques diodes scintillèrent brièvement et s'éteignirent aussitôt.

« Parfait ! »

Il ouvrit alors la boite

« Ca risque d'être un peu douloureux » Dit-il alors avec un sourire crémeux.

La boule de robots s'envola alors de nouveau et revint vers moi. Elle se stabilisa un instant. Le souvenir de la douleur me paralysait, j'étais incapable de faire le moindre mouvement. Mon bras droit se souleva alors, brusquement et le faisceau de matière grise s'infiltra alors dans mes veines, en me brulant la peau à faire exploser mes cordes vocales.

Puis d'un coup je n'eu plus mal.

« Les merveilles de l'endorphine chimique »

Et il partit, avec tous les autres, sauf notre tuteur, qui m'observait d'un air mi-amusé, mi-interrogatif.

« Alors heureux ? »


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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeLun 5 Jan - 6:38

"Très heureux". Fis-je en lançant un regard mauvais, mais étourdi. La dose que je venais de me prendre dans les veines me faisais voir les mouvements comme au ralenti.

"Tant mieux parce que..."

Une violente secousse balaya le bâtiment. Des explosions successives ébranlèrent l'Etablissement. Elles furent bientôt suivies de cris, puis par le rugissement d'une alarme. La surprise, puis la peur, et un vague espoir marquèrent successivement le visage du surveillant, avant qu'il ne prenne une décision. Il hurla de toutes ses forces après Shark, qui émergea alors d'une chambre, deux doigts dégoulinant de sang, se les pourléchant comme un chat avec un sourire malsain.

Notre chef lui beugla d'aller chercher notre Boeuf, de lui recoudre en vitesse le bras, de lui coller un greffon robotique, qu'importe, mais de l'amener en vitesse à la salle B2G6, un truc comme ça. Il nous fit courir, et je me souviens d'avoir trébuché et de m'être étalé de tout mon long sur le sol. Froid. Je vis les gens se baisser, tenter de me parler, de traverser le mur de coton qui venait de se dresser entre eux et moi. Ils me transportèrent contre un mur, assis. Là, je sentis les choses s'enchaîner rapidement. Je m'affaissais, les épaules lourdes. Un poids venait s'ajouter sur mes poumons. Je respirais à peine. Je sentais fatigué. Fatigué. Fatigué. Fatigué même de regarder les choses bouger. Quelque chose me rempli la bouche. Ça avait goût de sang et ça gouttait sur mes lèvres comme de la bave. Graisseux. Un visage vint de porter devant mes yeux quasi fermé pou m'essuyer. J'entrevis le liquide, noir comme du mazout. Graisseux. Je me sentais comme dans un cocon. Je fus alors brutalement couché au sol. Je sentis encore cette odeur capiteuse, aussi lourde que la fatigue qui me laminait les muscles du dos. Elle me révulsa les yeux. Des éclairs de lumière illuminèrent mes rétines. Tout à coup, tout devint sombre et noir. Une lumière apparue, comme celle du bout du tunnel. Puis une autre et encore une autre. Aussitôt, le tunnel se stroboscopa, de plus en plus vite. Les éclairs lumineux s'organisèrent en figures géométriques mouvantes qui changeaient de rythme dès que je croyais en desceller la rythmique. De lourds battements vinrent perturber le kaléidoscope avant qu'il ne s'adapte à ces percussions qui avaient quelque chose du tambour de guerre. Les battements s'accélérèrent, encore, encore, encore, gagnèrent en puissance, jusqu'à ce que mon tableau de lumières ne se fissure en plein centre comme du verre qui s'effriterait. Et alors, je vis, je vis... Une seringue.

"C'est bon"

Avec une agilité et une rapidité surnaturelle, le vieux directeur aux dents blanches me retira les deux seringues qu'il tenait droit dans mes globes, puis celle qui tenait vaguement en équilibre dans ma bouche, plantée dans une gencive, celles plantés dans le coeur, le foie et le poumon droit, toutes trois enfoncées au maximum de la demie-douzaine de centimètres d'acier pointu que formaient les aiguilles. Toujours à demi comateux malgré mon brusque réveil, j'aperçus quatre cages, dont trois occupées par mes amis. On me propulsa dans la dernière. On brancha des tas de fils, on combina des dizaines de boutons. On me planta une aiguille énorme entre le crâne et la nuque. Une chose métallique m'enserra alors je ne sais quoi et à travers la douleur, je me sentis décoller à nouveau vers un kaléidoscope lumineux.

Un bruit, une porte fermée, un sentiment de lévitation puis d'atterrissage. Et puis rien.








FIN DE LA PREMIERE PARTIE.
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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeMer 7 Jan - 4:57

Un mouvement, léger, ténu. Un sentiment de pesanteur. Mes lumières s'affaiblissèrent comme la lueur d'une étoile à côté d'un projecteur. Brusquement, une pression dans la nuque disparue et je basculai en avant, provoquant une série de points douloureux sur tout mon corps, qui disparurent l'un après l'autre. Le monde était flou, vaporeux et cotonneux. Encore une piqûre. Un coup de fouet. Brutalité. J'hurlais, instinctivement, à mesure que ma mémoire me revenait, de toutes mes forces, pour satisfaire un besoin animal. Quelqu'un devant moi recula. Un autre éclata de rire.

Je me levais, hésitant sur mes jambes, déséquilibré. Je me rendis compte que j'étais complètement nu. Devant moi, un vieil homme me toisait avec un air de contentement. Souriant de toutes ses dents, très blanches, comme fausses. Il s'approcha, sa bouche s'élargissant, les yeux pétillants. Il fut juste devant moi.

Une odeur, un parfum, je vis rouge. Une violence me prit, aussitôt, sans prévenir. Ma main vola et mon poing s'écrasa sur sons sourire trop parfait. C'était de la rage pure. Le droit, le gauche, le vieux reçut trois ou quatre coups avant de faire un bon en arrière, juste devant le corps de Boeuf, étalé de tout son long. Le directeur était surpris, il ne comprenait pas et jugeait mon regard, une main sur la pomette gauche. La violence m'avait quittée aussitôt le premier direct donné. Voyant que je m'étais calmé, il tenta de se ré-approcher.

« Tu as le sang chaud pour quelqu'un qui vient de passer sept ans en gestation forcée. »

« Quoi ? »

« J'aime toujours aussi peu me répéter, mon garçon, je ... »

Il n'eut pas le temps de finir. Une main s'était posé sur son épaule. Une main énorme, qui jetait des reflets métalliques. Bœuf hurla à son tour, les yeux larmoyants. Il jeta à terre le vieil homme d'un revers de la main. Et se jeta sur lui. A genoux sur sa poitrine, il brandit tout un bras robotique par mouvements saccadés. Le poing s'abattit en un éclair. Un temps d'arrêt, très court, le bras fit le chemin inverse. Un temps d'arrêt, tout aussi court. Le poing reparti. Tout ça dix, quinze fois. Lorsqu'il s'arrêta, des bulles de sang remontait le long d'une bouche démesurée, ouverte sur le côté droit jusqu'à son oreille en un sourire tordu. L'énorme main se saisit alors du cou et commença à serrer.

L'homme continua de hurler et de gargouiller jusqu'à ce que toute une série de craquements bruyants eurent rendu inerte le corps. Mais Bœuf continua de broyer le cou du vieillard jusqu'à ce qu'une sorte de bouillie sanguinolente déborde de ses doigts métallisés. A ce moment, il beugla encore, plus fort encore, toujours en pleurant.

« Boeuf ? »

Le cri se stoppa. Ne restait plus que les pleurs qui l'agitaient violemment. Il releva doucement la tête.

« Tenace, j'ai mal. »

Sanglota-t-il. Son visage était déformé, les yeux plissés, rouges, les dents serrées sous un rictus crispé. Putain, il me faisait peur. J'avais une trouille effroyable de lui, qui venait de mettre en morceau la nuque du vieux dirlo. Je reculais, jusqu'au mur, mes mains tâtant avec le vague espoir de trouver une ouverture. Boeuf se remit pesamment sur ses jambes. Merde, qu'il était grand ! Ses muscles hypertendus saillaient sous sa peau. Ses cheveux avaient poussés jusqu'à ses épaules, lisses et noirs. J'avais du mal à le reconnaître, il avait juste... Vieilli. Brusquement, je me suis rappelé les paroles du vieux.

« sept ans, merde »

Son bras droit robotisé était effrayant. Il était massif, recouvert par une coque noire qui laissait par endroit transparaître des fils. Au niveau de son épaule droite, le métal mat s'arrêtait, formait une cassure avec la chair musculaire. Sa peau était couturée de cicatrices profondes qui s'entrecroisaient. Plusieurs veines étaient à fleur de peau et ajoutaient au chaos épidermique. Sa main bionique était deux fois plus grosse que la gauche, terminée par cinq doigts aux allures de serres titanesques, dégoulinantes de sang et de chairs compressées.

« Tenace, putain Tenace, aide moi. »

Il se dirigeait vers moi, le poing s'ouvrant et se refermant par saccades, les yeux hésitants entre les larmes et la rage de la douleur. J'étais terrifié, paralysé, incapable de m'écarter de sa route. Il s'approchait, lentement, comme indestructible. Le métal se pressa contre ma peau, froid, lourd, glacé même. Il m'étranglait et je sentais le sang du vieux qui coulait doucement sur moi.

« Pitié, aide moi ! Putain de merde ! Aide... »

Il s'écroula à terre, une seringue plantée dans le cou.

« Moineau ? »
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MessageSujet: Re: Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète]   Né sous X in Violence [histoire longue en cours][Première partie complète] Icon_minitimeLun 4 Mai - 4:06


« Moineau ? Mais qu'est-ce que tu fous ici ? C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi cette seringue ? Putain de merde, d'où sort ce bras mécanique géant ? Et que... »

« Hola, du calme mon gros. Laisse moi le temps de m'occuper de celui là d'abord. »

« Mais... »

J'ai dit « ta gueule », compris ?



Ici, l'on s'écarte de l'Etablissement pour prendre de la hauteur, jusqu'à englober du regard plusieurs centaines de kilomètres de terre. Ce cube de béton est sur les bords des Andes, en Argentine. Plus au Nord, les villes de Buenos Aires et de Montevideo flamboient de lumières. Des ponts ont reliés les deux cités qui étaient déjà presque jumelles. Des îles artificielles ont poussées entre deux construites au forceps pour soutenir les structures de plusieurs milliers de tonnes des viaducs dans un endroit du delta où le fleuve fait plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Elles ont finies par s'élargir, devenant des postes de douanes géants, des quartiers luxueux envahis par les gardes. Là où les ponts s'arrêtent, d'immenses murs de bétons assez larges pour y inclure des chemins de garde protègent les demeures des rares puissants de ce monde encore en vie, et celles des nouveaux riches, qu'on appelle les rockets men. La plupart sont trafiquants d'armes, de drogues. Mais on trouve aussi ceux qui ont su faire fortune dans le trafic d'organes aux premiers temps de l'anarchie, quand les riches étaient encore assez riches pour croire à la chirurgie d'organes reconstructrice. Il y a aussi quelques grands magnats de la chimie et des médicaments, des gérants de banques qui ont vu le vent tourner, des dictateurs en exil comme celui de Novaia Inglaterra ou les frères Prokoievsky d'Ukraine Unifiée. Bon gré mal gré, ces gens parviennent à survivre grâce à la mafia, seule organisation multinationale encore debout, qui leur fournit ce qu'ils veulent en échange de la production locale, version miniaturisé des anciens empires représentés. Ainsi, un laboratoire très performant développe les meilleurs vaccins pour les pontes de la mafia et leurs sous fifre en cas d'épidémie, un autre élabore de nouvelles armes, un hôpital accueille les médecins mafieux qui peuvent s'occuper consciencieusement de leurs patrons grâce aux équipes de voleurs d'organes. On y est devenu une civilisation autarcique, ou presque, basé sur la connaissance et la technologie, qui vit en vase clos, accueillant rarement l'un ou l'autre chef de clan qui se retire - ils sont rares car morts - un nouveau trafiquants, un quelconque nouveau dictateur, ou des filles sélectionnés dans le reste de la ville ou du continent et qui servent à apporter un peu de sang neuf à ce monde un poil consanguin.
Cet archipel est l'un des très rares endroit au calme sur Terre. Si l'on met à part l'Afrique qui est devenue terra incognita suite aux bombardements atomiques, il ne doit y en avoir qu'une ou deux dizaines. Retraite d'anciens puissants, monastère remplis de fidèles de sectes, ou quelques établissements comme celui de Sombre, bénéficiant de protection plus ou moins officielles et efficaces en forment la totalité.

Autour de cet archipel, les deux villes s'étendent. On pourrait les comparer aux anciennes favelas du Brésil. Les quartiers sont soumis à un chef de gang parfois soumis lui-même à un grand chef, petit despote en puissance. Interchangeables, ils vont et viennent au gré des guérillas, les territoires changeant avec. La Maifia se charge de conserver une carte d'influence aussi fragmentée que possible, en assassinant brutalement ceux qui réussissent trop bien.

Montévidéo, au Nord, rassemble près de treize millions d'habitants, Buenos Aires en compte quinze. Ensemble, elles forment la troisième mégalopole de la planète, juste derrière New Constantinople, l'ancienne Istambul, et Misri Hanto, à cheval sur le Cambodge, le Viet-Nam et la Thailande.

L'Etablissement se situe à trois cents kilomètre au Sud Ouest de Buenos Aires.



Répond ! Tu lui as envoyé quoi dans les veines, enfoiré ?
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