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 Epithumia

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AuteurMessage
Platonange

Platonange


Masculin Nombre de messages : 32
Age : 34
Date d'inscription : 15/06/2010

Epithumia Empty
MessageSujet: Epithumia   Epithumia Icon_minitimeMer 16 Juin - 5:37

L'impression obsédante, de devoir me saturer,
n'être qu'un trou béant, un cataclysme noir
– devoir absorber.


Epithumia

Réduire ton corps et ton âme
En cendres à combler ; le manque
et toi m'emplir – ma langue
coule dans ta gorge.

Pénétrer,
arracher,
cingler
sur le corps –
ton symbole,
ton sexe,
ta peau.

Orgasmes artificiels :
mes mains, au delà, ton corps.





Bon, je vais me fendre directement de l'explication :

J’ai choisi cette terminologie de l’appétit (epithumia en grec ancien) non juste « pour faire beau » et « je connais des termes en grec », mais plutôt pour toute l’idéologie qui lui sous-tend, chez Platon par exemple (cf. Le Banquet) ; epithumia est la passion néfaste cherchant à désagréger le sujet désiré, un appétit dans un mouvement pour se remplir de l’autre dans un cycle répétitif et continu, ne tendant pas au divin (donc, bassement terrestre).

L’objet de désir est, dans mon texte, considéré à travers l’appétit, la folie animale que je veux illimitée. C’est le cycle du vide et de plein, comme la faim naît d’un manque et ne sera satisfaite qu’en se remplissant, et renaitra pour chercher une nouvelle satisfaction. Le désir amoureux est vu comme un mouvement en sortie de soi, jamais satisfait ou assouvi – l’on désire l’autre dans son altérité ; être en possession de l’autre, c’est avoir dénaturé ce désir. Dans l’appétit, le sujet est ramené à soi-même, alors que je ne cherche pas à étaler l’amour, mais la pulsion sexuelle.

J’ai cherché à retranscrire l’envie subite, furtive, dans l’essence des mots, une passion qui ravage directement, en une fraction de seconde – qui à peine satisfaite, donc, laisse déjà ressentir le manque, le désir « d’en manger plus », dans cette boucle de vide et d’opulence qui est sans cesse reconduite. Valorisant un espèce de viol, j’ai voulu rompre la continuité d’un Éros constituant, préservant l’autre dans son altérité – mais nouant de fait avec une part seulement du mythe de ce dernier. Diotime, dans Le Banquet de Platon, explique le mythe de la naissance d’Éros ; ses parents sont Poros (la ressource, l’abondance) et Penia (l’indigence, la pauvreté, la pénurie), situant le désir entre le manque et l’abondance, la présence et l’absence – signant ainsi, passé à la consommation stricte, sexuelle, animale de l’autre, la reconduction d’un cycle, rompant la boucle de désir « élevé » de l’autre.
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