La fin du tambour

Pour quelques années, quelques heures,
On m'entendit, jeune tambour
Crier le même rythme sourd :
Aujourd'hui mon vieux chant se meurt.

Ariette lasse de gamine,
Douce mélopée des ténèbres,
Régulière marche funèbre :
La mélodie au loin décline

La vigueur farouche qui me faisait sonner
Succombe désormais aux profondes blessures
Qui zèbrent ma membrane autrefois blanche et pure,
Comme autant de douleurs toujours impardonnées.

Mon cadre déséché soutient tant bien que mal
Mes pauvres idéaux déchus, réduits en cendres.
Pourquoi donc me battais-je ? Quel instinct animal
Longtemps m'aura permis d'encore me défendre ?

La substance vitale qui anime mon coeur,
Musicien consciencieux, toujours infatigable,
S'écoule sur le sol, ruisseau imperturbable,
Eloignant de mon être compassion et douleur.

Quel espoir battant tombé... Des idéaux perdus. Et toujours des questions, et toujours de la musique!
La forme? Eh bien, j'ai pas compté les pieds, je te connais! Cela dit, ça se lit, on accroche un peu parfois, mais ça se lit. Je regrette un peu que tu n'aies pas gardé le même agencement des rimes sur tout le poème, c'est plus musical ;-)!
Encore une fois, je me demande quelle est la source de ton inspiration...

Eh oui Fant', toujours de la musique... mais de moins en moins de questions, et malheureusement, de plus en plus de certitudes.

En ce qui concerne la longueur des vers, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il aurait été plus agréable de conserver la même tout au long du poème, ainsi que l'agencement des rimes. Cependant, la fin est venue naturellement, quasiment sans "réfléchir" et sans retourner les phrases dans tous les sens comme je le fais habituellement : aussi j'ai préféré pour une fois faire abstraction des règles traditionelles, et conserver cet élan de spontanéité (qualité qui se fait de plus en plus rare chez moi, alors qu'elle n'était déjà plus très présente depuis un moment). Je compte donc davantage sur le jeu des sonorités pour faire chanter le texte... à tort ou à raison ?