Métempsychose

Tu le sais comme moi, Cordelia.

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Dans nos comptines d’enfants, la joie claire d’une humeur tranquille. Je marche dans tes pas, et j’effleure cette balançoire. J’ignore le temps joyeux des courses jusqu’au lac, je ne sais que ton rire éclaté sur la grève. Ton rire comme une nuée d’ombres blanches crieuses – les mouettes te connaissent mieux que moi.

Dans ton sommeil, tes rêves abrupts comme des falaises. J’ignore le temps qui vole : quel est ton nom, que vaux ta mémoire ? Je suis l’ombre et la mouette . Crierais je des promesses creusée par le vent que je ne saurai si je murmure. Ces horloges glacées dans la nuit. C’était l’espace qui s’évadait – fuir tes grands yeux noirs , tes nuits usées. Dans ton sommeil, ce soir sans désastre. Je ne sais que ton rire éclaté sur la grève.
Je trébuche sur tes routes évadées. La mer grandit sous mes pieds et je sens qu’au loin les rivages s’enfoncent. Tu voudrais me noyer ; je voudrai crier. Le feu à l’âme : te souviens-tu de nos fièvres ?

La terre limait nos peaux nues. Et nous dansions, ivres de nos masques rides et que la chaleur fendillait peu à peu. Les feux de bois couvraient nos ombres mêlées tandis que nous tremblions dans l’orage de nos veines enflammées – le cœur lacéré de tes griffes, j’expiais les apparences.

Ces horloges glacées dans la nuit. Je marche à côté de toi. Le feu à l’âme, nous avons froid. Le Vent sculpte nos rires.

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Chaque instant passé est parent de souvenirs. Chaque pas dans le temps devrait se faire vers l'avant, en otant, pelure après pelure, ces masques qui nous rongent. Nus, nous avons peur d'être grands, non ? Mais j'ai connu des gosses d'une telle sagesse que, même avec dans mes yeux la dure résolution adulte, je ne peux m'empêcher de rire au vent nos comptine d'enfants.