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 [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas

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gaba
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gaba

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MessageSujet: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeDim 16 Nov - 12:06

[votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Ban_to10

C'est la ruée vers l'or, tout le monde veut s'enrichir. Mais certains convoitent la légendaire pépite à la plume, actuellement détenue par dvb.
Parmi eux, Aillas a eu le cran de défier son propriétaire actuel, et Nicolas, voyant un duel historique se profiler, a sauté sur l'occasion pour construire sa propre légende.

Les règles du duel à trois ("triel" ? Non, "truel". Merci Haalysse) ont été fixées par Aillas :

Citation :
Thème : Le Silence d'un Roi.
Contrainte : Vous allez voir, il y aura des Flash-back. Donc faudra qu'il y en ait. Et j'ai mis ça au pluriel. T'as vu. Si si.

Les votes prendront fin le 30 novembre à 23h59.

Voici donc leur arsenal :


The Good :
[votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Le-bon-la-brute-et-le-truand-ce-soir-,wNxQzM,MFUTS9kT,wAjN,wAjN

Citation :


Jorrig pose sa main sur le sable humide, sa vision se trouble alors que le sang empli ses paupières et trempe son visage. A genoux sur la plage, il ferme les yeux, sa douleur se muant en créature palpable dans son esprit. Ses griffes lacèrent son crâne, ses mâchoires se referment sur sa gorge tandis que le monstre s'enroule autour de son cœur pour l'étreindre. Jorrig sait qu'il ne mourra pas, pas aujourd'hui, pas encore, mais son âme est réduite à peau de chagrin, étendard déchiré battant le vent. Ses doigts s'agrippent au sable tandis qu'il s'écroule en pleurant, secoué de spasmes, misérable. Autour de lui, gisent les corps inanimés de guerriers en armure, les vagues rinçant les plaques métalliques, faisant scintiller le soleil de cette fin de matinée. Ces vagues teintées de rouge. La même couleur qui court telle une source délicate du torse de son fils.


XXX


La nuit tombe à peine, les derniers éclats solaires se perdent dans les montagnes, donnant aux hommes rangés en colonnes impeccables une aura resplendissante de puissance. Pourtant, ces personnages en armes sont le fruit d'une imagination fébrile, l'illusion d'un sentiment de solitude. Yeux vides et lèvres scellées, les fantassins attendent dans un silence effrayant un ordre pour les libérer de leur torpeur. Les arbres enclavent la vallée comme autant de renforts pour la sinistre armée, leurs branches déployées vers le ciel comme pour masquer son existence, faire disparaître au regard du Divin les innombrables. Mais au loin retentit le croassement d'un oiseau pâle qui, dans l'obscurité s'étirant, se perpétue dans un triste écho contre les monts. Ce cri sonne comme un cor pour les soldats figés et leur immobilité cesse alors qu'ils se tournent dans une même direction pour entamer leur marche. Quand le pied de cette multitude frappe le sol pour la première fois, la vallée fait résonance et l'air explose d'un battement violent, suivi de nombreux autres. Ils sont en route.


XXX


Une tête roule sur la terre, foulant l'herbe et teintant les tons ocres d'un cramoisi sirupeux. C'est le hurlement des mourants qui retentit avec le plus de force, dominant le fracas des lames et les courses effrénées d'hommes et de femmes terrifiés. Les bras se lèvent et abattent sur leur victime une colère impersonnelle, tranchant à cœur sans raison, taillant la chair. Rien ne stoppe cette marée brutale de corps sans âme, vouée à une tâche étrange et sordide, la destruction impitoyable et aveugle. Bientôt, le râle d'agonie s'étouffe pour ne laisser place qu'au sourd roulement de tonnerre des bruits de pas. Il ne reste rien que des ruines, des flammes vives, des braises ardentes prenant place sur les reliefs d'un peuple civilisé.

Soudain, le vacarme cesse, l'armée s'immobilise. Les instants passent sans qu'un murmure ne vienne perturber cette absence de mouvement, cette absence d'existence. Mais là où les guerriers auraient pu s'arrêter à jamais, un éclair déchire le ciel et pointe d'un index pernicieux le nouvel objectif. Vers la houle saline, les dunes revêches, la horde muette se retourne et entame sa procession.


XXX

Dans ses appartements, un jeune homme joue à dieu, tourné vers le monde, un monde qu'il ne comprend pas, il agite les doigts pour faire se muer à mille lieux des forces qui le dépassent. Dans son château bien à l'abri, la guerre se joue, unilatérale et dans l'inégalité la plus totale, sans mission ni pitié. Le garçon traite de la magie comme il traite la vie, sans égard ni compassion, pourtant il a reçu une longue et fastueuse éducation. Mais quand l'ennui arrive, automne déprimant dans la vie de l'adolescent, celui-ci s'est pris en affection son pouvoir de destruction, s'alimentant de la satisfaction de mener sans vergogne les villes à la charogne. Entre ses cours, entre ses nuits, ils alimente le feu de la folie, déversant sur la terre des enfers irréels. Peu lui importe le mépris des autres, sa frustration se sublime en massacres colorés, il s'en nourrit jusqu'à l'engourdissement.

Le jeune homme arpente sa chambre à la recherche de nouveaux horizons à conquérir, de nouveaux espaces à saccager, de nouveaux terrains de jeu à développer. C'est là que lui vient l'idée d'amener son armée aux pieds même de son château, poussant le vice jusqu'à faire le pari de qui entre lui et sa création possède le plan grand potentiel.


XXX


Jorrig pose sa main sur le sable humide, sa vision se trouble alors que le sang empli ses paupières et trempe son visage. A genoux sur la plage, il ferme les yeux, sa douleur se muant en créature palpable dans son esprit. Ses griffes lacèrent son crâne, ses mâchoires se referment sur sa gorge tandis que le monstre s'enroule autour de son cœur pour l'étreindre. Jorrig sait qu'il ne mourra pas, pas aujourd'hui, pas encore, mais son âme est réduite à peau de chagrin, étendard déchiré battant le vent. Ses doigts s'agrippent au sable tandis qu'il s'écroule en pleurant, secoué de spasmes, misérable. Autour de lui, gisent les corps inanimés de guerriers en armure, les vagues rinçant les plaques métalliques, faisant scintiller le soleil de cette fin de matinée. Ces vagues teintées de rouge. La même couleur qui court telle une source délicate du torse de son enfant.

Jorrig est un Roi. Un Roi aveugle et sourd, dont le Silence envers son fils, envers ses caprices, a mis fin au règne paisible d'une terre prospère. Car un Roi s'occupant davantage de ses ouailles que de sa progéniture, crée le spectre des tyrans.

The Bad :
[votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas 65069458

Citation :
La truite et le charbon




Un véhicule brinquebalant s'immobilise dans la grande cour. Deux soldats en décadenassent la lourde porte arrière et en font sortir bien plus d'hommes que ce qu'on pourrait croire qu'il puisse contenir. Les misérables sont enchaînés et violemment traînés vers le sinistre chantier dont Anjon est le bâtisseur. Le gnoll géant s'équipe méticuleusement de ses instruments de travail : deux énormes pognes de fer garnies de pointes sur les premières phalanges. Il ricasse bruyamment ; son office de zélote lui est si doux. Il empoigne le premier hérétique de la file par les épaules et avec une délicatesse maniérée le dépose contre l’écœurant édifice en construction. « Tu peux encore renier ta foi et reconnaître le dieu-charbon, petit paysan. » Le jeune homme sue à grosses gouttes et son visage est tordu par la terreur et le dégoût. « Oui, oui, je renie... je renie ! » Anjon le toise avec sérieux, puis découvre ses dents brûlées et administre un chaleureux sourire. « Bien, je vais demander à ce qu'on te relâche. » Le zélote repose à terre le paysan et se dirige vers les gardes de la carriole. Il se retourne subitement et en deux enjambées est sur le pauvre homme, ses poings gantés de fer s'abattent mortellement contre son torse, son crâne, ses membres. Il n'a même pas eu le temps de crier et le voilà à son tour encastré dans la monstrueuse pyramide de chair éclatée, une brique humaine parmi des centaines d'autres. Les autres hérétiques s'effondrent dans le sang des pavés, à la vue du sort qui les attend. Anjon ricasse si fort que les gardes portent leurs mains aux oreilles : son office de zélote lui est si doux. Sur l'estrade au centre de la cour, le roi Madek regarde silencieusement les monuments à la gloire du dieu-charbon se bâtir.


Demetir gravit quatre à quatre les marches qui mènent à la tour nord. « Doucement, mon vieux, je n'ai pas votre verdeur ! » L'Hiérophante halète, s'appuie quelques secondes à la rambarde de l'escalier puis poursuit son ascension. A la porte de la chambre du roi, ils sont annoncés par deux gardes en armure rutilante: « Le Grand Chambellan et l'Hiérophante ! » Le souverain est presque invisible sous la masse des couvertures brodées au motif d'une carpe argentée, le symbole de sa famille depuis quatre générations. Il est amaigri par la maladie et on ne lui donne plus que quelques jours, sinon heures, à vivre. Le roi Wendel tourne vers ses sujets un visage raviné par une existence de malheurs. Demetir prend la main rabougrie dans la sienne. « Monseigneur, des nouvelles désastreuses nous parviennent du Levant. Votre, oncle, le duc Madek, multiplie les exécutions sur ses terres, au nom de son dieu noir. » L'ecclésiastique déglutit, essuie la sueur de son front et prend la parole : « Il fait décapiter les pères puis rendre les carcasses étêtées aux familles... farcies d'un poison volatil. » Le roi presse la main du Chambellan, les yeux envahis de tristesse, écoute les mots de son vieil ami. « Sire, depuis l'exécution... hé bien, à l'heure qu'il est, votre oncle est le seul héritier du trône. Avec votre disparition, le pays tout entier sera soumis à la loi de ce dieu-charbon. Ce n'est pas... Sire ! Vous devez agir ! Vous avez encore le pouvoir de désigner un successeur. Il n'aura pas la légitimité de votre oncle mais entre un boucher vassal de la nuit et quiconque aura votre aval, le peuple suivra votre choix. Si vous ne pouvez écrire, l'Hiérophante recevra votre aveu et le rendra licite. » L'odeur de mort et d'excrément se fait plus prégnante, impose son rôle de quatrième protagoniste. « Sire, nous vous en conjurons ! » Le roi fixe Demetir en silence. Son regard n'est pas vide, il est plein d'un torrent d'émotions : tristesse, rancœur, mais aussi angoisse et colère. Ses lèvres restent closes, sa main desséchée comprime avec une force inattendue celle du Chambellan.


« Au nom du roi Wendel, les individus sont reconnus coupables de vol de chevaux et sanctionnés comme tels. Que le bourreau fasse son office. » Les deux criminels sont poussés sur l'estrade par un garde ridiculement petit qui les fouette aux reins de son étoile du matin. Ils sont introduits dans une cage couverte en son intérieur de pieux métalliques. Sumac, le nouveau Hiérophante du royaume, fait un signe solennel en direction du bourreau. Ce dernier pose ses mains cyclopéennes sur la manivelle et, bandant ses muscles, ébranle le mécanisme. Les parois de la cage se rapprochent au rythme régulier de la rotation des engrenages. Les condamnés poussent d'affreux cris alors que les pics viennent les transpercer de toutes parts puis les écraser l'un contre l'autre. En un ultime effort, le demi-ogre entame le tour qui brise leurs squelettes fragilisés par la disette. Quelques applaudissements courent dans la foule ; l'entrain n'est pas là, ça n'est pas pour ça que les paysans sont venus si nombreux. Sumac déglutit et tamponne son front. Il transpire dans son lourd attirail doré. La raison de la démission de son prédécesseur et de l'impatience populaire s'avance à son tour pour être jugée : Iulot, fils unique de Wendel, héritier du trône, accusé et reconnu d'imprécation contre les dieux. Tout juste vingt-et-un ans. Il a le visage inondé de larmes et deux gardes doivent le soutenir pour qu'il ne s'effondre pas. Il implore des yeux son père le roi trônant au fond de l'estrade. L'Hiérophante guette à son tour une réaction royale. Les faits blasphématoires doivent être jugés avec sévérité mais bien des choses peuvent se soumettre à la discrétion des rois. Les accusateurs, un couple d'aubergistes dévoyés et trois hommes qui jouaient aux cartes, pouvaient finir leurs jours au fond du lac dans une indifférence relative. Un jeune homme apprécié de beaucoup et rendu vulnérable par la mort de sa mère, il pouvait être pardonné. Il peut d'ailleurs l'être encore. Cela s'est déjà vu plus d'une fois : le père du père de Wendel avait publiquement pardonné à une paysanne accusée d'avoir volé de quoi nourrir ses enfants. La clémence est une vertu divine. Ému, l'Hiérophante entame le verdict. « Au nom du roi Wendel... » Il ménage une longue pause, se tourne vers son suzerain, prie pour son intervention. On n'entend que les sanglots du prince. L’ecclésiastique implore les dieux de pardonner l'offense et de desceller les lèvres du roi. Rien. « L'individu est reconnu coupable d'imprécation et sanctionné comme tel. Que le bourreau fasse son office. » Recroquevillé au sol et suppliant qu'on le réveille de son cauchemar, le prince est traîné par les gardes jusqu'à une deuxième cage.


Le prince Iulot a trois ans et rit aux éclats. Sa mère la reine a posé sur sa tête une branche tordue et fait mine d'être un cerf. Une partie de campagne a été organisée à la faveur d'un temps radieux et la famille royale se prend au jeu d'un déjeuner sur l'herbe en comité restreint. Les domestiques sont restés au château et les gardes sont à distance de cri. Le chapon était délicieux et, exceptionnellement, on verse un peu de vin de châtaigne dans la coupe du prince. Le goût sucré le ravit. Le roi Wendel, comme un homme du peuple, va se soulager dans les fourrés à une centaine de mètres. Lorsqu'il franchit la butte qui donne sur le lieu du déjeuner, le bucolisme a fait place à l'abjection. Deux hommes ceinturent et bâillonnent la reine. On a tiré son jupon sur ses chevilles et un troisième lui claque les fesses en gloussant. Iulot est tranquillement assis dans l'herbe, semblant hésiter sur comment réagir à ce désordre. « Oh, mon gros bourgeois, tu tombes à pic ! Mes amis et moi, on allait justement donner une leçon de danse à ta bourgeoise. » Il défait son pantalon, se presse contre le bas-ventre de la reine, avec un râle de satisfaction, puis s'active avec brusquerie. Le roi est comme étourdi et ses grands yeux se perdent dans ceux de sa femme, où se mêlent la honte et le désespoir. « Tu dis rien, mon bourgeois ! Ça te plaît ? Tu as besoin de voir comment on s'y prend. Je sais pas comment ça se passe avec toi, mais là, elle adore. Pas vrai les gars ? » Les brutes acquiescent et rient bruyamment. Wendel presse son fils face contre lui pour lui éviter la vue de cette profanation. « Ben, laisse-le voir ! Au moins, il sera plus dégourdi que son père. » Iulot ne comprend rien sinon qu'un drame intime se joue entre ses parents. Sa mère hurle dans son bâillon. Le chef des vauriens glapit et se relève, prenant son temps pour remonter son pantalon, son vit dressé et suintant en ultime offense. « Madame, monsieur, petit, ç'a été un plaisir. J'espère qu'il a été partagé. » Quand Iulot se retourne, les trois hommes ont disparu et son père rhabille sa mère. Il flotte dans l'air des flammes qui taquinent la nuque du jeune enfant. « Pourquoi tu n'as rien dit, Wendel ? Je suis souillée maintenant !Pourquoi tu n'as rien fait, pourquoi tu n'as pas appelé au secours ? Quelle espèce de roi misérable, tu fais ! » Son père prend sa tête dans ses bras, se recroqueville. « Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas. » Sa mère virevolte autour d'eux, ses bras s'élèvent et s'abaissent à un rythme infernal. «Lâche ! Tu as laissé faire, tu n'as pas appelé, et devant ton fils ! Wendel, tu ne mérites pas d'être roi ! Ça n'est pas la première fois que tu te montres si pleutre, si ? Quand ton frère... - Tais-toi ! » Elle devient cramoisie. Il répète : « Tais-toi ! » Iulot regarde les mains de son père autour du cou de sa mère, il observe les tendons se bander, les veines se gonfler. Un souffle caresse le visage mouillé du jeune prince.


C'est une lourde nuit d'été. Toute la famille royale est réunie au pavillon d'ambre. Au sommet des coupoles flottent les bannières à la truite argentée et leurs mouvements hypnotisent le jeune prince Wendel, entrant dans sa dixième année. Il a trop mangé de desserts, son ventre est gonflé. Il s'émerveille de la disposition des étoiles selon le plan des dieux. Il sait que c'est de l'orgueil mais il ne peut s'empêcher d'y voir son propre rôle au sein d'une constellation en forme de truite : fils de roi, futur frère et conseiller de roi, l'un des jeunes hommes les plus intelligents du royaume aux dires de beaucoup. Un cliquetis résonne sur le marbre du balcon et le tire de ses rêveries. Intrigué, le prince passe la tête par-dessus la toile de son lit aérien. Grande comme un âne, une créature abominable rôde dans le large couloir qui mène aux chambres. Une chimère ! Une bouche immense, indescriptible, toute en largeur et en dents prolonge une tête étroite où ne brille la lueur d'aucun œil. Le corps, trapu, est rugueux et luisant, comme celui d'un crapaud sorti de sa mare et se perche sur huit longues pattes extrêmement fines, semblables à celles d'un faucheux. Une queue touffue qui traîne sur le sol parachève ce grossier assemblage. Wendel se blottit dans son drap en essayant de se rendre invisible au monstre et l'épie du coin de l’œil. Il ne se sent pas en sécurité, bien qu'en hauteur. L'horreur hésite, tourne sur elle-même, puis s'engage pas la seule porte entr'ouverte, celle de la chambre de Scol, son grand-frère. Le prince est terrorisé. Il veut crier, prévenir ses parents, les gardes, qu'une chimère vient d'entrer dans la chambre de Scol. Mais rien ne sort de sa bouche. Les sons se bousculent contre ses dents, contre ses lèvres, sa gorge le brûle. Il engage toute son âme dans un appel libérateur, un cri d'amour fraternel. Quand il ouvre la bouche, un air corrosif embrase sa langue, l'entrave dans l'atonie. Les larmes lui montent aux yeux. Il voudrait taper dans ses mains à en réveiller tout le pavillon mais il reste paralysé. Conscient mais impuissant, Wendel attend. Un cri d'horreur résonne dans les coursives.


La vieille femme racle de sa cuillère les derniers morceaux de viande restés collés au bol. Son maître, le duc, la regarde avec intérêt dévorer le modeste plat qu'il lui a fait servir, cependant que du plat de la main, il martèle impatiemment la table. « Oh merci, Monseigneur, merci ! J'avions tellement faim ! » Madek lève sa chaise et la déplace pour s'assoir à côté d'elle. « Dites-moi, Ellia, êtes-vous une bonne croyante ? » Sans un soupçon de méfiance, elle lui répond qu'elle se rend quotidiennement au temple ou prie à l'autel lorsqu'il lui est difficile de se déplacer. « Et croyez-vous en le dieu-charbon ? - Oh non, monseigneur, ça, ce sont des balivernes de taverne ! » Un sourire jubilatoire déforme le visage du duc alors que, sous la table, sa dague perfore le ventre de la vieille. De son autre main, il la pousse à terre mais sa chute n'est pas interrompue par le sol, elle est engloutie à travers un carrelage qui a perdu toute substance. Un soupir de satisfaction et une voix aux intonations inhumaines résonnent dans la bibliothèque. « Hummm ! J'adore les hérétiques ! Madek, mon violent petit ministre, que me vaut cette charmante libation ? Ahah ! Non, laisse-moi deviner ! J'aime autant les devinettes que les offrandes. Tu as bien rosi, mon cher Madek. Qui t'a courroucé ainsi ? Ne dis rien, ne dis rien ! Oh oh oh ! Un garnement, ah ah, et de sang royal, évidemment. Sinon, tu te serais arrangé seul. Comme tu dois te sentir impuissant, mon Madek... Ridiculisé par un marmot tout juste torché ! Devant ton frère le roi ! AH AH AH ! Tu veux une réparation, Madek, tu veux la justice ? Ah ah, non, tu veux la vengeance, mon sanguin petit fauve ! J'en fais mon affaire, Madek ! Le petit bâtard va bien vite apprendre le silence. Ça, il continuera à cancaner à tort et à travers, à amuser son monde, mais quand il en aura réellement besoin, ses badines resteront aussi récalcitrantes qu'un con de moniale. Tu peux être réjoui, Madek : le prince Wendel souffrira bientôt plus que n'importe qui de sa condition de truite. »


Scol époussette pour la troisième fois de la soirée son épaule couverte d'une poussière marron. L'éprouvant voyage jusqu'au château de son oncle n'était que l'antichambre de l'enfer compartimenté que constituait cette visite : il faut maintenant supporter le climat abominable du Levant, son atmosphère étouffante et terreuse, la pesanteur inouïe qui se dégage de cette semi-ruine et surtout l'exécrable attitude leur hôte, camouflant son hostilité manifeste dans une gangue d'obséquiosité. Le repas est tellement frugal qu'il soupçonne le duc Madek d'avoir fait servir moins que son ordinaire. « J'espère que vous aviez bien mangé, mon frère. » Le roi Davenel cherche un bon mot, ne le trouve pas. « Disons que nous avons mangé. » Le duc rumine. « Je vous reçois avec joie, Sire, mais vous faire honneur est difficile tant mes terres sont infécondes. » Ses propos trahissent une rancœur profonde, celles d'un drame familial dont le prince ne connaît pas les ressorts. Le duc arpente la salle à manger de sa silhouette élancée. Scol est révulsé par son allure, sans pouvoir mettre le doigt sur la cause exacte de ce dégoût. Madek s'arrête à hauteur de Wendel, qui s'amuse tranquillement avec le contenu du poêle, un tisonnier à la main. L'homme s'agenouille auprès de l'enfant. « Prends garde, mon jeune neveu, en jouant avec les braises et le charbon, on titille les démons. Ils ont leur part au Levant, mais une âme noire, cela fait déjà beaucoup pour une seule famille. » Sans se retourner, le prince Wendel lui répond. « Mon oncle, monsieur le duc, je n'ai que six ans et j'ai pourtant passé l'âge de croire les superstitions de primitifs. Si je voulais l'avis d'un fou, je n'aurais eu qu'à demander à Mère de nous conduire dans les bicoques de nos serviteurs : il y a d'assez beaux cas parmi certains vieux. Je ne saurais dire si c'est le souffre qui émane de vos terres ou si l'âge vous déconvient précipitamment, mais vous devriez songer à moins ébruiter vos coquecigrues. Vous êtes déjà la risée de la famille, épargnez-vous le mal d'être celui de vos gens. »
Les yeux écarquillés, Scol regarde son jeune frère dont la surprenante répartie vient de pétrifier leur oncle. Il est abasourdi par son audace, sa tranquillité mais aussi l'aisance avec laquelle il manie la langue. Le roi Davenel lui aussi est interdit, mais un sourire de fierté apparaît progressivement sur son visage, de pair avec la peine qu'il a de le dissimuler. Madek, estomaqué, fixe son frère, attendant, sinon une cuisante calotte, au moins la réprobation de l'insolent. Un long silence cautionne son humiliation. Victorieusement, effrontément, le prince Wendel sifflote.


The Ugly :
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Citation :

   


   Le pauvre ère porta les mains à son ventre. Déjà les crocs de la mort se refermaient sur lui. Il s'écroula contre le mur de la taverne qu'il venait de quitter un instant plutôt.

   « Ainsi donc, tel est le prix de la vérité. Traître tu as été, traître tu resteras ! Que les vents t'emportent, sois maudit étranger ! »

   Je le regardai rendre son dernier souffle puis essuyai la lame de mon couteau sur le revers de ses frusques. Je rabattis ma capuche et rejoignis l'écurie où mon cheval m'attendais. En scellant ma monture, je me sentais pour la première fois libéré d'un poids. Ce fardeau me sembla soudain plus léger sur mes épaules meurtries.
   

   * * *

   La pluie tambourinait contre le toit de l'hôtellerie. J'occupais depuis plusieurs heures une place à une table isolée, tout occupé à rogner mon quignon de pain et à tenter de noyer mon ennui dans une bolée de cidre. L'écuelle de ragoût avait vite été engloutie et je ne souhaitais pas en reprendre, tant les relents âcres de saindoux et de mouton gâté m'irritaient le gosier. À côté de moi, un vieillard hors d'âge sirotait sa pitance, mastiquant du mieux qu'il pouvait avec les trois dents qu'il lui restait. Un peu plus loin, à une autre tablée, un groupe de mercenaires jetaient leurs dés à tour de rôle. Je lorgnais de temps à autres les rondeurs aguicheuses de la rouquine qui vidait sa cruche dans les timbales de grès de ses hôtes. La soirée me semblait d'ores et déjà perdue jusqu'au moment où une troupe de saltimbanques fit son entrée et se mit en tête de divertir le piètre public du local. Quelques rires fusèrent, des pièces furent lancées aux jongleurs qui adroitement escamotaient les plats vides pour les faire réapparaître dans une ronde aérienne d'un bout à l'autre de la salle. Puis lorsque tout ce petit monde eut applaudi, un conteur haussa la voix pour faire taire l'assistance.

   « Gentils hommes et gentes demoiselles, connaissez-vous la véritable histoire des rois silencieux ? »

   Quelques huées s'élevèrent à l'intention du colporteur. Bien évidement que tout le monde connaissait cette histoire. Il apaisa son auditoire de quelques gestes bienveillants.

   « Non, non, Messieurs. Je ne vous parle pas des innombrables ragots qui courent depuis plus de trente ans à propos du geste du Roi Albericht et de la morgue muette du Roi Berthold. Non ! Je suis venu vous révéler la sincère et historique vérité sur le silence d'un roi. »

   Ces quelques mots eurent momentanément raison des boutades et des contestations des voyageurs et des paysans du pays.

   « En ce temps-là, aimable public, le Roi Albericht était en guerre depuis des années contre  ses voisins inféodés. Sa grandeur avisée le poussa à étendre les limites de son royaume et à y apporter la lumière de sa sagesse. Ainsi, au fil des mois et des batailles, la contrée se plia devant les fières lames de ses fidèles guerriers, et une fois conquis, les hommes et les femmes nouvellement attachés à son royaume admirent bien vite les bienfaits et les vertus d'un roi aussi magnanime. Cependant, un dernier roi s'opposait farouchement à Albericht. Ce roi, que nous connaissons tous sous le nom de Berthold, estimait que nul ne devait se soumettre à un roi qui tenait plus du jardinier que du monarque. »

   Sur ce bon mot, l'assemblée rit de bon cœur. Le conteur, ravi de sa répartie, reprit son récit.

   « Je vois parmi vous, quelques jeunes visages qui ne semblent pas se souvenir de la réputation du bon roi Albericht. Sachez donc, qu'Albericht avait deux trésors inestimables cachés au sein de sa forteresse imprenable. Le premier et le plus magnifique qui soit était son épouse, Cymbeline. Les contes ne sauraient rendre justice à sa beauté, tant sa prestance et sa grâce dépassaient tout ce qui jamais ne foulât cette contrée. Albericht l'aimait d'un amour tendre et féroce, défendant avec une extrême jalousie l'honneur de son mariage. Ainsi il fût dit qu'à plusieurs reprises il ôta la vie de prétendants et d'admirateurs trop empressés de lui ravir sa reine.
   » Le second trésor d'Albericht, et le plus étonnant, était un rarissime rosier qui offrait tout au long de l'année des fleurs aux teintes bleutés. Il s'enorgeuillissait lui-même de l'avoir dérobé dans le jardin d'un dragon qu'il terrassa dans sa jeunesse, lorsque, chevalier, il parcourait le pays dans sa quête d'aventure et de hauts faits.
   » L'un comme l'autre de ces trésors étaient farouchement abrités dans son domaine, protégé par des centaines d'hommes en armes et par de hautes murailles immuables. Aucun de ses ennemis ne parvint jamais à venir à bout de ses défenses et la place forte qui ceignait son donjon demeura inviolée tout au long de son règne. Sur la plus haute tour, elle-même défendue comme aucune autre, il fit aménager de splendides appartements pour son épouse. Seul les pages et les servantes y avaient accès, eux-mêmes surveillés par les plus fidèles de ses gardiens eunuques. Il avait fait palisser le rosier au balcon de sa belle, et ainsi nul autre que lui ne devait jouir des fleurs secrètes de sa tour. »

   De nouveaux sourires parsemèrent les visages du public captivé. Pour ma part, je repensais à ces histoires avec une certaine retenue.

   « Au terme de ses guerres, Albericht parvint à vaincre tous ses opposants, y compris les armées de Berthold, pourtant réputées les plus cruelles et les mieux entraînées de toutes les landes qui s'étendent de l'Océan aux Montagnes Éternelles. Ainsi donc, Albericht se présenta victorieux dans la salle du trône du roi Berthold défait. Il arborait un sourire comme on ne lui avait jamais vu jusqu'à ce jour, car il n'avait dès lors plus aucun ennemi et son royaume couvrait désormais tous les pays. Flanqué de ses chevaliers, il pénétra la vaste salle dallée de marbre où l'attendait Berthold et les siens, prêts à attendre leur sentence. Les vaincus savaient qu'ils ne bénéficieraient d'aucune clémence de la part d'Albericht, pas plus qu'aucun des autres opposants du grand roi n'en reçut avant eux. Cependant, ils accueillirent Albericht avec une morgue muette et de mystérieux sourires aux lèvres. Lorsque Albericht s'arrêta devant le trône de son ennemi, il embrassa du regard l'assemblée et se figea. Les deux rois se toisèrent sans mot pendant un long moment ; près d'une heure entière, nous dirent les chroniqueurs et les témoins de la scène. Finalement, Albericht tourna les talons et s'en retourna sur le champ vers sa forteresse. Il cavala toute la nuit et le jour suivant pour retrouver son domaine et ne le quitta jamais plus. Nul ne sut la raison intime qui le poussa à renoncer à son ultime victoire et à laisser la vie sauve à son ennemi. Plus jamais Berthold ne fut menacé ou envahi car... »

   Les auditeurs pendus aux lèvres du conteurs attendaient impatiemment la résolution de ce mystère vieux de plus de trente ans. Le barde ôta son chapeau et le tendit en direction de la première tablée au centre de la taverne.

   « Allons, allons, Messieurs et Mesdames, la vérité a un prix, et pour vous elle sera bientôt révélée pour quelques piécettes. »

   Une vague d'insultes amusées déferla sur le conteur. Il fut chahuté par les clients et ne glana que quelques trognons de pains, lancés à son visage en guise de représailles pour ce mauvais tour éhonté. Il était bien entendu qu'un mécréant de la sorte ne pouvait détenir la moindre parcelle de vérité. Les spectacles de la troupe reprirent après cet intermède misérable. Néanmoins, nombre d'aventuriers et de voyageurs présents, parmi les plus âgés, continuèrent leur soirée en échangeant leurs propres versions des faits sur le mystérieux silence des rois.

   Je tendis l'oreille à ces racontars, persuadé qu'aucun ne pouvait se rapprocher de mon expérience personnelle et authentique de ce qui était désormais une légende.

   Le vieillard édenté près de moi s'était levé et haranguait ses voisins.

   « Moi je connais parfaitement la vérité ! Je peux vous la dire, j'étais clerc dans l'armée d'Albericht, j'étais là lorsque l'oracle lui avait rendu sa prophétie. Écoutez-moi ! »

   Le vieux brailla ses souvenirs à qui voulait l'entendre. Il parla de l'époque lointaine, où lui-même était déjà un homme d'âge mûr. Les prêtresses des anciens dieux de l'Empire qu'Albericht était allé consulter quelques semaines après son accession au trône, vivaient encore dans les vestiges d'un temple presque oublié. Ces sorcières impies lui avaient dévoilé, selon l'ancêtre tonitruant, sinon un funeste avenir, comme il était dans leurs habitudes, tout au moins une mise en garde. Il était dit que le règne d'Albericht prendrai fin le jour où il verrait une lance de feu transpercer ses armoiries. Le vieux était ainsi convaincu, que le bon roi Albericht avait aperçu dans le hall de Bertold, un signe lui rappelant ce sinistre présage. D'après le vieux cacochyme, un des vitraux de la salle du trône de Berthold représentait les armoiries de la Maison d'Albericht, puisque leurs familles étaient soi-disant liées depuis des siècles. Lorsqu'il vit le dernier rayon du soleil illuminer le verre coloré de son blason, Albericht fit volte face et se cacha le visage pour se protéger de la prophétie.

   Je restai observer le patriarche et guettai les réactions alentours. L'un des mercenaires de la table d'à côté explosa de rire. Son éclat hilare fut aussitôt suivit par ceux de ses compagnons. Le vieil homme vexé ne pipa mot et au moment où il se rasseyait, essoufflé,  le capitaine des gens d'armes se leva et prit la parole à son tour.

   « Vous voulez la vérité, hein ? Je vais vous la dire, moi ! La seule vérité qui soit à propos de ce fieffé froussard d'Albericht, je la tiens de mon propre père qui fut l'un de ses chevaliers. Il s'avère que notre « bon roi » était déjà sur la pente descendante à cette époque. Et s'il est vrai que sa morue de Cymbeline était un sacré lot, elle était surtout bien plus jeune que lui et ne rechignait pas à goûter un peu de bois vert lorsque son vieux mari battait la campagne pour fesser quelques roitelets voisins et s'emparer de leurs terres. Or, au moment exact où Albericht est en train de faire son entrée fracassante chez ce pouilleux de Berthold, l'un des espions de celui-ci lui rapporte les dernières observations qu'il a pu faire en lorgnant du haut des « murailles imprenables » vers le balcon de Cymbeline. Je vous le donne en mille, la jeunette se faisait monter par l'un des écuyers du roi. Fou de rage, il empoigna les rennes de son cheval et galopa pour rentrer vaille que vaille et espérer arracher les couilles de l'importun avant qu'elles ne soient totalement desséchées par l'avidité de sa Cymbeline.
   » Je peux même vous dire que la jeune reine était bien moins douce et vertueuse qu'Albericht voulait laisser croire. Mon père m'a un jour rapporté qu'elle aimait passer ses nerfs sur ses gens et qu'elle poussait régulièrement ses servantes par le balcon lorsqu'elle n'était plus satisfaite de leurs services. Si, si, je vous le jure ! C'est mon père qui me l'a dit ! »

   Le soldat de fortune se rassit sous les applaudissements de ses compagnons presque ivres.

   Je décidai de laisser cette compagnie insignifiante pour me diriger vers la porte par laquelle je venais de voir le conteur disparaître un instant auparavant. Je n'eus aucun mal à le retrouver, adossé au mur de l'établissement où il comptait sa menue monnaie à la lueur chiche d'une torchère vacillante.

   « Dis-moi, le barde, tu veux que je te raconte la vérité sur Albericht et Cymbeline ? lui demandai-je. Pourquoi il a quitté sans mot le domaine de Berthold et qu'il n'a plus jamais abandonné son enceinte fortifiée ?
   - Parle-donc, étranger. Bien que je connaisse déjà la plupart des bruits qui se sont répandus depuis lors à ce sujet. Au pire tu auras parlé et m'aura tenu compagnie, au mieux j'aurai une nouvelle version à retransmettre.
   - N'oublie pas que toute vérité a un prix, ajoutai-je.
   - Je crains de ne pouvoir rien te payer, ma fortune est bien misérable et...
   - Ne t'en fais pas pour ta fortune, elle n'en pâtira pas, lui assurai-je en écartant les pans de mon manteau. »

   Alors je lui racontai tout ce que je savais. Je lui racontai comment, enfant, je fus enlevé aux miens et battu par les hommes d'Albericht. Comment ils firent de moi un serf et comment je tâchais de m'arracher de ma condition de garçon d'écurie en me rendant indispensable auprès des cuisiniers et des mitrons. Comment à la sueur de mon front, je trimais et m'élevais dans la hiérarchie ingrate des serviteurs et comment j'appris à lire et à parler jusqu'au jour où je fus remarqué par Dame Cymbeline. Elle était très jeune lorsqu'elle arriva mariée au donjon. Elle fit de moi un page et aimait me confier ses tourments et ses désirs. Lorsque je fus en âge de changer de voix et d'arborer mon premier duvet, Albericht commença à poser sur moi des yeux de plus en plus mauvais jusqu'à ce jour où il m'empoigna et me jeta à ses intendants. On me trancha les couilles comme on le fait aux porcs et aux bœufs. Humilié et diminué, Albericht me rendit à ma maîtresse. Dès lors celle-ci n'eut plus que du dédain pour moi et me fouetta régulièrement. Elle me garda cependant à son service, puisqu'elle aimait me rappeler ma condition lorsqu'elle s'ébattait avec la racaille de la cour de son roi quand celui-ci partait en guerre. Elle aimait me regarder dans ses moments d'abandon. Je me souviens des servantes qu'elle faisait précipiter par dessus son balcon si elles avaient le malheur de paraître plus désirable qu'elle.

   Je relatai au conteur, ce jour où, j'entendis parler de la défaite imminente de Berthold, celui en qui j'avais placé tous mes espoirs, le seul seigneur capable de tenir tête au « bon roi », celui qui devrait l'abattre et marcher vers la citadelle, celui qui viendrait me délivrer de cette vie infamante. Je lui racontai comment je profitai des ébats de ma maîtresse pour disparaître et chevaucher vers Berthold, pour lui offrir mes services et me rendre coupable de traîtrise envers mon roi.

   Je lui racontai tout ceci en même temps que je posai ma main sur la poignée de mon couteau et lui agrippai la gorge.

   Et je me souvins. Je me souvins de ce jour où devançant les hommes d'Albericht, je me présentai devant le trône de Berthold et lui offrit une rose bleue.

   Quand le bon roi vit la fleur dans les mains de son antagoniste il comprit cette unique vérité : qu'un seul de ses ennemis puisse entrer dans la chambre de son épouse, un ciseau à la main, et il ne pourrait jamais plus vivre en sécurité.

   Albericht ne sut jamais qu'il fut vaincu par son propre page. J'avais assisté à la scène silencieuse, caché derrière les soldats de Berthold. Dès que le « bon roi » s'en retourna vers sa forteresse et son épouse, Berthold et moi nous firent cette promesse solennelle : nul ne devrait survivre à cette vérité. Il me confia le couteau avec lequel je devais tuer toutes celles et ceux qui soupçonneraient ma trahison. Il n'y en eut aucun, jusqu'à aujourd'hui, en cette nuit où je devais enfin me délester de ce fardeau qui me pesait depuis toute une vie.

   Albericht était mort depuis longtemps et son fils lui avait succédé. Cymbeline avait vieilli et était devenue une bien triste créature.

   Je fis avancer mon cheval vers les murailles du donjon. Avant de rejoindre ma minuscule chambre je devais récupérer mes ciseaux chez le maître d'arme. Lui seul savait bien les aiguiser. Demain je taillerai une nouvelle rose bleue pour l'anniversaire de Dame Cymbeline.
   

   * * *

   
   « Où étais-tu ? Albericht est rentré hier soir et s'est précipité dans ma chambre sans m'adresser la parole. Il a fait pendre toutes mes servantes et les autres pages. Je t'ai fait cherché partout, tu étais introuvable, misérable ! Il ne me reste plus que toi, maintenant ! Alors ? Où étais-tu, petit insolent ?
   - J'avais à faire dans mon village natal, Madame.
   - Ah... Je croyais qu'il ne te restait plus de famille là-bas.
   - Il me restait un seul parent éloigné, Madame. Je suis allé le visiter une dernière fois.
   - Bon. Et bien, ne disparaît plus ainsi sans mon accord. À partir d'aujourd'hui tu resteras à mes côtés.
   - Madame, je n'aurai plus aucune raison de quitter ses lieux désormais. »

Seul sortira vivant celui qui a le plus de balles dans son Colt, et c'est à vous de les distribuer.

Le défi a été lancé, que la poudre parle !


(NB : Les associations entre les images et les textes ne résultent pas d'un jugement sur leur contenu ou leur auteur, c'est complètement aléatoire)


Dernière édition par gaba le Mer 19 Nov - 0:48, édité 1 fois
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Grendelor
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeLun 17 Nov - 15:42

Je vote pour le texte 2. C'est celui qui était le plus "parlant" sur le thème du silence.

Tous sont de bons textes. Le troisième me dérange dans le sens où je ne trouve pas que ça fasse flash-back que de raconter des faits anciens. Dans le premier, le silence n'est qu'à peine évoqué, sur la fin, et c'est dommage.

En tout cas, merci à tous les trois.
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeMar 18 Nov - 20:03

Je vote pour le deuxième texte.

J'ai trouvé que la diégèse y était la plus originale tout en étant bien menée, que le thème et la contrainte étaient respectés.


Le premier souffre d'une trop grande simplicité qui le dessert, l'alternance narration présent/passé est trop facile, et il manque de contenu comparé aux deux autres.

Dans le troisième l'analepse est bien là, il n'y a pas de problème pour moi, mais elle ne m'a pas autant séduite que celle du deuxième. Par ailleurs, pour information, j'ai remarqué un mauvais emploi du subjonctif, notamment dans un paragraphe (je corrige en avance).


Félicitations à vous  Gardien
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeMer 19 Nov - 0:39

Salut à tous et toutes :-)

J'ai beaucoup aimé les différents textes et donc il est la encore difficile de choisir pour lequel voter. Je vote pour le texte n°2, même si le premier m'a particulièrement touchée :-)

En comparaison des deux autres, je trouve la contrainte des flash back et le thème du silence du roi moins exploitée dans le texte n°3, ou trop simplement, malgré un texte et une histoire bien.

A mon goût, le premier est vraiment bien écrit, même si je ne saurais pas dire plus précisément ce qui m'a plu. J'ai l'impression d'explorer un tableau quand je lis ce texte. Je le trouve vraiment beau. Les flash back et le silence d'un roi sur les agissement de son fils bien utilisés, mais il me semble que le texte n°2 exploite encore plus les deux contraintes de ce truel - z'ai vérifié, ça se dit truel, yeay je n'ai pas fait de néologisme ^^. J’apprécie particulièrement l'évolution du roi Wendel qui, devenant de plus en plus lâche, s'enferme dans un mutisme grandissant. L'histoire de ce texte et des différentes relations entre les protagonistes me semblent vraiment bien travaillés.

Bravo à tous les trois Dansant !!!

Haalysse Salut
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Kathelyn

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeMer 19 Nov - 18:04

J'aurais vraiment voulu donner un vote au premier ou au troisième mais... Non, deuxième, je préfère, le style, l'histoire, voilà quoi.
Le troisième, j'aime aussi, parce que c'est trash, j'aime quand c'est trash, youplaboum.

Je vote donc pour le deuxième qui est très plaisant à lire.
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gaba

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeSam 22 Nov - 13:10

Récap et rappel :

4 votes pour "The Bad" qui est (pour le moment) le seul à avoir ouvert le score.

Profitez du week-end pour lire et voter.
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Scarlet Hurricane
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeDim 23 Nov - 5:27

Petite remarque en passant : La mise en page western perturbe pour un trophée Tolkien, et à chaque début de texte il m'a fallu quelques bouts de secondes pour passer dans l'ambiance du contenu.

Alors alors, les textes :
- J'ai beaucoup aimé le texte 1, d'abord pour sa forme : Il est extrêmement bien écrit, très musical (belles rimes pour le paragraphe sur l'enfant roi). Le fond donne une belle idée des conséquences du silence, ce que j'ai apprécié. La fin est peut-être un peu rapide malgré tout.

- Ok, le texte 2 est génial. Encore une fois les conséquences du silence sont bien présentes, et nombreuses, ce qui est un plus. J'ai aimé creuser avec l'auteur sur les causes de la faiblesse du roi. Et puis le méchant oncle qui se venge, ça fait très Scar, et toute référence au Roi Lion est bonne à prendre.

- Le texte 3 est celui que j'ai le moins aimé. Tout d'abord, comme Grendelor, je trouve que raconter le passé n'est pas vraiment considéré comme un flashback, donc des points en moins pour ça. Et puis j'ai trouvé le tout un peu gros, un peu moins bien ficelé que les autres, et parlant du silence mais pas de ce que ce silence implique. Ah, et bizarrement les fautes que j'ai vues se retrouvent toutes dans le dernier paragraphe, ce qui gâche un peu la conclusion.


Merci à vous trois, je vote pour le texte 2 !
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Cassiopée
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeDim 23 Nov - 22:14

Pas facile de voter. Ces trois textes sont passionnants à lire.
Le premier est parfaitement respectueux des contraintes. Le silence d'un père coupable de lever un roi tyran. L'idée est bonne. J'aime moins le rythme saccadé donné par les paragraphes nettement séparés. Le texte est toutefois très clair.
Le second est tout autant clair et les contraintes bien présentes. On remonte dans le temps pour comprendre et mesurer la trahison sous jacente du silence. J'aime beaucoup mais trop de retours en arrière tuent un peu l'effet et lui apporte une lourdeur.
Le troisième est le plus simple à lire. Le retour dans le passé est toute l'histoire ou presque. C'est un peu facile. Le texte n'en demeure pas moins d'une excellente facture.

Je remercie les trois auteurs qui m'ont fait passer de bons moments à les lire. Et je vais voter pour le deuxième dont la plume est particulièrement riche.
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gaba

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeSam 29 Nov - 13:31

Vous avez encore jusqu'à demain 23h59 pour voter ! Dépêchez-vous !

N'oubliez pas également les deux autres trophées
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Hana Mugitsu

Hana Mugitsu


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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeSam 29 Nov - 14:36

Déjà bravo à vous trois pour vos textes.

En ce qui concerne le vote, j'accorde ma voix au deuxième texte qui est pour moi celui qui respecte le mieux les contraintes et c'est aussi celui qui me plait le plus.
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Bouche Dorée

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeSam 29 Nov - 21:29

Je donne mon vote au texte numéro deux, par défaut.

Les deux premiers textes apportent une certaine idée de la tragédie, de l’inévitable. Le premier texte, supérieur en style, reste extrêmement confus pour conclure sur un jeu de mot. Mais le style ne suffit pas dans un trophée de fantasy.

Le deuxième montre un sens de l'histoire supérieur et une excellente idée. Cependant, il est rempli de passages qui m'ont passablement énervé (Il semble que ce soit la mode de montrer des scènes de viol) ou frustré (toute l'histoire repose sur un deus ex machina, soit une malédiction faite à distance, sans aucun moyen de la détruire, sans conditions). Autrement dit, un bon texte écrit sur des fondations branlantes.

Le troisième texte manque franchement sa marque en confondant les flashbacks avec plusieurs versions d'une histoire. Il est, comme le deuxième texte, graveleux sans nécessité (même si c'est pour maintenir un registre approprié au personnage, ça ne m'intéresse pas). Il manque également de dramatique.

Au final, le premier texte apporte le genre de style que j'aurais voulu voir, et le deuxième apporte le genre d'histoire que je voulais voir (même imparfaitement).

Mes félicitations tout de même aux écrivains.
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gaba

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeLun 1 Déc - 14:54

[votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Tolkie10

C'est donc Nicolas "The bad" qui remporte le truel, avec 8 voix, soit l'unanimité.

Aillas "The good" et dvb "The ugly" n'ont pas pu tirer une seule balle, la poudre était mouillée.
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dale cooper

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MessageSujet: ggwp   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeLun 1 Déc - 19:46

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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitimeLun 1 Déc - 21:08

Merci pour ce plébiscite. J'étais loin de m'y attendre.

Plus je la relisais, plus mon histoire me semblait confuse (et plus les fautes apparaissaient), là où celle de dvb me semblait bien ficelée et racontée (et puis bon, Aillas, Aillas, bon, c'est un style, le type se crypte avec le temps). Mais bravo à mes adversaires, qui ne méritaient pas un désaveu.

Je retravaillerai l'histoire un peu pour la mettre en bibliothèque.
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MessageSujet: Re: [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas   [votes] Trophée Tolkien : dvb vs Aillas vs Nicolas Icon_minitime

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