Dayto - devoir n°3 [Irrumo]

Spoiler:

L’ORGUEIL, ou la honte.


Mai reviendra bientôt, s’ouvrant comme une fleur
Sur le mal pourrissant dont je me suis couvert ;
Sur le terreau honteux et froid du sombre hiver
Il plantera sa tige et ses mille couleurs.

Déjà de mon dos mort émerge, sous mes pleurs,
Sa molle et gauche pousse aux pâles reflets verts,
Dont la tige courbée révèle les envers,
Entre vengeance, mort, impuissance et douleur.

Mai les terrassera, je le sais ; je l’attends.
Mais quand j’ai la verdeur d’y regarder au temps
Je veux lui murmurer de mon souffle hivernal* :

« Oublions, mon ami, embrassons les écueils
Qui m’ont mené ici ; redéploie tes pétales,
Ecrase les regards – Ô salutaire orgueil !»





* ou "hiémal", mais je ne suis pas sûr quant au « h » et quant à la diérèse...

De ces consignes très contraignantes, tu ne t'es pas trop mal tiré, mais avec quel retard. Au point de vue de la versification, c'est bien, tu commences à te rôder. "hiémal" logiquement comporte une diérèse, mais ce mot est affreux, et tu peux t'en dispenser,même dans tes notes. La rime hivernal / pétales ne serait pas acceptée en versification classique.
Le défaut principal de ton poème, c'est que si le niveau de l'image est relativement clair, ce à quoi les images renvoient est assez obscur. Je ne sais pas si c'est une grande maladresse, ou si tu es à deux doigts de faire des prophéties volontairement voilées par les images, et de devenir je ne sais trop quel mage symboliste.
Personnellement je n'ai pas bien compris qui parlait.

Sur le mal pourrissant dont je me suis couvert ;

Déjà de mon dos mort émerge, sous mes pleurs,

Je veux lui murmurer de mon souffle hivernal* :

Honnêtement, ces indications ne me permettent pas de construire une image bien nette du narrateur.
Sinon, cela vire à l'allégorie, ce qui était presque fatal. Si je ne tenais pas à l'allégorie, c'est juste pour ne pas te donner des contraintes supplémentaires.
Donc dans l'ensemble, je vois un poème bien versifié qui respecte les consignes, qui est probablement ingénieux, mais qui souffre de ses obscurités.

Spoiler:

L’ORGUEIL, ou la honte.


Mai reviendra bientôt, s’ouvrant comme une fleur
Sur le mal pourrissant dont je suis recouvert ;
Sur le terreau honteux et froid du sombre hiver
Il plantera sa tige et ses mille couleurs.

Déjà de mon dos mort émerge, emplie de pleurs,
Sa molle et gauche pousse aux pâles reflets verts,
Dont la tige courbée révèle les envers,
Entre vengeance, mort, impuissance et douleur.

Mai les terrassera, je le sais ; je l’attends.
Mais quand j’ai la verdeur d’y regarder au temps
Ma souche en craquelant grogne dans ses sépales :

« Oublions, mon ami, embrassons les écueils
Qui m’ont mené ici ; redéploie tes pétales,
Ecrase les regards – Ô salutaire orgueil !»

Tu n'as pas modifié grand chose, même si les modifications vont dans le bon sens. Les "écueils" sont une image parasyte, sans rapport avec l'univers floral.
"d’y regarder au temps" pour moi ne signifie pas grand chose.