Cassiopée - Devoir N°2 [Bibibeb]

Sujet :
Le thème est : Le colonel Sanders convie son ami Toto l'hippopotame à venir déjeuner dans un des restaurants de sa chaîne : KFC. Sur place, Toto tombe follement amoureux de la fille du colonel. Pour plaire à la fille, Toto tente de se mettre dans les bonnes grâces du père en dévorant un maximum de poulet frit. Seulement, dans son envie de se mettre bien avec le pater, l'hippopotame oublie qu'il digère très très mal le poulet. A ce moment, d'horribles gargouillis se font entendre...

Les consignes sont, et c'est là la partie expérimentale du devoir : tu devras introduire dans un chapeau des bouts de papier avec dessus : complément de lieu ou complément de temps, sujet + verbe, COD ou COI + complément libre 1 (+ si trop compliqué : complément libre 2) ; tu les tireras d'une main innocente pour chacune des phrases que tu écriras et comme tu t'en doutes il te faudra écrire chacune de tes phrases avec chacun de ces 6 éléments et dans l'ordre aléatoire qui sera sorti. (Pour le complément libre, tu écriras ce que tu voudras ou même rien.) Et d'une phrase à l'autre : interdiction de réutiliser un même complément à l'identique.


Commentaire de l'élève :

Le tirage au sort par une main innocente perturbe beaucoup le sens du texte ainsi que tu pourras le constater. Tu m’as fait souffrir ! Souffre à ton tour !



Quand les assiettes furent déposées devant Toto, il sentit avec plaisir les mets les plus délicats.

Sur la table, alors que Toto commençait à dévorer son plat cuisiné par la Kenyan Fried Chiken en proférant force compliments envers son hôte, son ventre rebondi gronda d’un bruit horrible.
A une distance considérable, dans la brise matinale, un coyote hurla à la mort, il réagissait à ce son insolite.
Pourtant, le colonel Sanders, engagé dans une grande conversation se dispensa de critiquer un invité. Toto éprouvait ne profonde honte, car pour lui, malheureusement quand le poulet frit arrivait, le soleil resplendissait de coliques.

Cependant, dans l’air, parmi les effluves dégagées par le repas, la fille du colonel déplaçait du poulet frit au moindre de ses mouvements.
Le regard perdu dans les yeux d’or pétillants de malices de la belle, l’hippopotame lança alors une tirade amoureuse avec le soulagement immense d’oublier un moment le chahut de son organisme.
Autour de la volaille, toutes les conversations tournaient à l’eau de rose malgré l’odeur nauséabonde.

Là-bas, près des fourneaux, le maître d’hôtel s’empressa de regarder le plafond de la salle.
Le colonel claironnait et mangeait de bon appétit, racontant les souvenirs de quand il était petit.
Dans son assiette, les os de volaille s’amoncelaient devant Toto à qui la bienséance interdisait de prendre un air déconfit. Alors que la brise apportait l’odeur caractéristique du poulet frit, un gargouillement dissonant résonna d’innombrables questions.
Derrière la porte, un seul sujet de discussion gagna de la peine.
Au bout de 10mn, le chef cuisinier avait préparé un repas princier.
Vers la fin du repas, les proportions généreuses de sa poitrine et de ses hanches attiraient toujours autant son innocente espièglerie.

Toutes mes excuses pour le retard. Je suis en ce moment aux prises avec un job fort prenant qui ne m'a laissé que très peu de temps pour corriger ton devoir. Enfin, en cinquième vitesse, voici tout de même mes petites remarques...

Citation :

Quand les assiettes furent déposées devant Toto, il sentit avec plaisir les mets les plus délicats.

Sur la table, alors que Toto commençait à dévorer son plat cuisiné par la Kenyan Fried Chiken en proférant force de [soit à force de ou force compliments mais vieille expression] compliments envers son hôte, son ventre rebondi gronda d’un bruit horrible [légèrement pléonastique > gronda horriblement].
A une distance considérable, dans la brise matinale, un coyote hurla à la mort, il réagissait à ce son insolite.
Pourtant, le colonel Sanders, engagé dans une grande conversation se dispensa de critiquer un invité. Toto éprouvait une profonde honte, car malheureusement (plutôt ici pour rapprocher le malheur à celui à qui il arrive) pour lui, malheureusement (et pas là donc) quand le poulet frit arrivait, le soleil resplendissait de coliques [à toi de voir mais je trouve ta métaphore singulière. Resplendir évoque plutôt quelque chose de positif. En général, pour des choses négatives, on parle plus souvent du ciel qui se couvre de..., du ciel qui s'assombrit, s'obscurcit, etc.].

Cependant, dans l’air, parmi les effluves dégagées par le repas, la fille du colonel déplaçait du poulet frit au moindre de ses mouvements (je ne vois pas très bien où tu veux en venir : est-ce des odeurs de poulet frit qu'elle déplace comme le laisse supposer "au moindre de ses mouvements" ou du poulet frit pur et dur ?).
Le regard perdu dans les yeux d’or pétillants de malices de la belle, l’hippopotame lança alors [alors est un peu sec, on ne ressent pas clairement l'enchaînement d'actions qui conduit à cet alors] une tirade amoureuse avec le soulagement immense d’oublier un moment le chahut de son organisme.
Autour de la volaille, toutes les conversations tournaient à l’eau de rose malgré l’odeur nauséabonde. (là, aussi je saisis mal la chose : à quoi renvoie « toutes les conversations » ?)

Là-bas, près des fourneaux, le maître d’hôtel s’empressa de regarder le plafond de la salle.
Le colonel claironnait et mangeait de bon appétit, racontant les souvenirs de quand il était petit.
Dans son assiette, les os de volaille s’amoncelaient devant Toto à qui la bienséance interdisait de prendre un air déconfit.

Après ton texte n'est plus clair du tout. On a l'impression que tout tombe comme une plume de poulet frit sur la soupe.
> voir le commentaire

Alors que la brise apportait l’odeur caractéristique du poulet frit, un gargouillement dissonant résonna d’innombrables questions.
Derrière la porte, un seul sujet de discussion gagna de la peine.
Au bout de 10mn, le chef cuisinier avait préparé un repas princier.
Vers la fin du repas, les proportions généreuses de sa poitrine et de ses hanches attiraient toujours autant son innocente espièglerie.

Je commente brièvement le contenu de ton texte.

Mettons de côté la dernière partie qui manque complètement de cohérence (sûrement à cause du désir d'en finir au plus vite avec ce devoir périlleux...). Je ne sais pas si cela s'explique par la rigidité des consignes mais j'ai eu l'impression que tu tournais un peu autour du thème du devoir sans parvenir à l'aborder pleinement ; en gros : l'ensemble est un peu vague et ne retransmet pas clairement les subtilités de l'intitulé (j'aurais notamment aimé que tu développes plus explicitement le fait que Toto tente de plaire au père, par exemple).

Sur la forme de ton texte maintenant. On y trouve quelques images (le coyote, le soleil et les coliques, les yeux d'or pétillants de malice, etc.) qui rendent ton écrit plaisant d'autant plus que tu sais rester légère dans le choix de tes métaphores ce qui permet de ne pas alourdir le texte. Dans l'ensemble, tes phrases restent compréhensibles seulement et je reprends le point développé ci-dessus, tes phrases entre elles manquent de cohérence. Je crois que c'est quelque chose qu'il est bon de travailler, trouver le moyen d'harmoniser le contenu à la forme et inversement puisqu'en "art" l'un ne va pas s'en l'autre, et qu'en aucun cas l'un ne doit "contraindre" l'autre (pense à la poésie par exemple : il y a le sens du texte et la façon dont il est dit). Et je suis convaincu que même avec un ordre imposé pour les compléments, cela n'empêche pas d'obtenir un texte tout à fait cohérent.

Toutefois, malgré les incohérences, en tenant compte de la nature peu commune de ce devoir et partant du fait que le but était de te faire jongler avec les compléments, je considère ton devoir comme réussi.

Je ne comprends pas toute la correction. Comment peux-tu me reprocher des associations telles que (un exemple parmi d'autres):
Son ventre rebondi gronda d’un bruit horrible [légèrement pléonastique > gronda horriblement].
Je n'ai absolument pas choisi cette association vois-tu. C'est le hasard du tirage dans le chapeau qui a associé le groupe sujet verbe : son ventre rebondi gronda au COI : d'un bruit horrible.
De même le soleil resplendissait de coliques était dû au sort, mais avoue que c'est une métaphore pue commune qui méritait d'être inventée !

Ainsi dans cette composition, en suivant tes consignes, je n'étais ni maître du sens de ma phrase, ni de celui du texte. J'ai aligné ici les tirages au sort comme tu me le demandais, en essayant de lier tout ça en rajoutant des compléments libres pour que ça ressemble vaguement à quelque chose. Mais, comme tu le vois ce travail était au-dessus de mes petits moyens.

Pourtant je ne regrette pas de l'avoir fait, ne serait-ce que pour le nombre de COI, compléments divers que je'ai dû rechercher pour le réaliser.
Ton diagnostic est réel : Je n'utilise pas ou très peu les compléments. Merci de mettre ton gros doigt dessus.
A quand le prochain devoir ?

Effectivement, "gronda horriblement" est pour ma gouverne, dans ma précipitation je n'ai pas pris garde au COI, au temps pour moi.

Quant à ta métaphore comme je te le précisais c'est à toi de voir, je soulignais juste le fait que resplendir évoque quelque chose "de positif" et "colique" de "négatif," l'ensemble créant un mélange que pour ma part je trouve détonnant. Néanmoins, ceci est le genre d'appréciations qui dépendent beaucoup de la subjectivité de chacun, donc encore une fois : à toi de voir.

Enfin, n'ergotons pas trop sur ce genre de détails, comme tu le dis toi-même, l'essentiel est que ce devoir t'ait donné l'occasion de rechercher plein de compléments.

En ce qui concerne ton prochain devoir, ne t'inquiète pas. J'ai l'intention de te choper sur msn dans les jours qui viennent pour voir ça avec toi, peut-être bien tout de suite d'ailleurs. Ce serait malvenu de ma part que de te laisser ainsi désœuvré.