Talys

Une quête d'identité ? Vraiment ? Intéressant. Sachez que vous êtes la bienvenue sur ces terres. Vous n'aurez de toute façon aucun formulaire à remplir, votre passé ne compte donc pas tant que cela. Ce qui compte en revanche, c'est ce que vous nous donnerez. Nous ne recherchons pas les peaux ambrées, nous ne voulons pas spécialement de longs cheveux bruns, nous nous passerons de vous voir à moitié nue (d'ailleurs, vous devez pouvoir trouver un uniforme à votre taille dans le bâtiment là-bas). Une fois rhabillée, vous pourrez revenir me voir si vous avez des questions. Puisse vos écrits, vos créations, ou simplement votre présence aider à tous ceux déjà présents ici.

Et Dounette de s'incliner bien bas :

" Je suis la régente de ce pays, par la grâce de ses habitants. Voyageuse inconnue, ici, tu pourras te forger ton propre nom. Nombreux sont ceux, en ces terres, qui ont pu, au mérite et à l'engagement, se faire sans peine une place au soleil. Et si ta peau est trop fragile, tu pourras aisément t'installer sous une ombre confortable ..."

Puis, prenant la jeune fille par le bras, commença à faire quelques pas avec elle dans les rues de Belthil, tout en continuant de lui expliquer le fonctionnement des cités.

Les villes sont grandes, et plus vaste encore est notre pays. Il te faudra beaucoup d'audace et de mémoire pour cartographier nos contrées. Mais je peux te donner un petit coup de pouce ... la table d'orientation et plus particulièrement son sextant, remis au goût du jour juste avant ton arrivée !

Tu écris bien, et tu portes là un très joli petit ensemble avatar + sign qui te sied à merveille au teint. Es tu versée dans ces deux domaines? Car sinon, deux écoles sont à ta disposition, il suffit que tu t'y inscrives : l'Académie et le collège.

Et puis, nous possédons encore tant d'autres merveilles ! De grandes et majestueuses bibliothèques, et même notre propre historien, Ciceron Cepacaré, qui raconte à l'envie les Histoires et Frasques de notre pays. Et ..

Dounette s'arrêta, et du resserrer sa prise sur le bras de la jeune inconnue.

Suis je bête ! J'ai trop parlé, et tu es épuisée. Va donc, repose toi. Mais sache que ma porte t'est largement ouverte, si tu souhaites continuer cet agréable bavardage ...

Un nouveau message venait de lui parvenir alors qu'elle était partie admirer les oeuvres en court dans les ateliers de Sul-Nâr. Sans plus tarder, Kyara déploya ses grandes ailes lumineuse et chercha la cause de son dérangement.

Citation :

Un nouveau colon vient d'arriver. Il vient de s'inscrire sur les liste de parrainage. Particularité : Jeune fille amnésique.

Les derniers mots l'avait profondément troublée. Peut-être était-ce une coïncidence, mais peut être pas. Ce bip terrible raisonnait encore dans ses tympans.

* Une jeune fille amnésique...*

Il n'était pas question qu'elle la laisse ainsi ! Peut être qu'elle, n'aurait pas la chance de retrouver miraculeusement sa famille ici. Le vent se faisait plus fais à mesure qu'elle remontait vers le nord, plus rien à voir avec la brise chaude du désert qui fut son ex demeure. La durée du voyage lui sembla interminable, elle remercia intérieurement ce corps d'avoir une pair d'ailes si agiles. Enfin, après quelques heures de vol, elle aperçue deux silhouettes. La première était reconnaissable entre mille, Dounette notre chère Âme Damnée et la seconde la laissa plus perplexe. Cette enfant qui se tenait avec ce regard vide, ce physique chétif, cet air miteux et pourtant si noble... Il lui fallut un moment avant de reprendre ses esprits et d'entamer une descente. Respirant un bon coup, elle atterrit en douceur au côté de sa supérieur qu'elle salua d'un sourire.

- Ravie de te voir en ces lieux Dou', c'est pourtant de plus en plus rare. Son regard se tourna vers la petite étrangère. Ainsi c'est elle que nous accueillons en ce jour. Soit, dans ce cas, ravie de faire ta connaissance...

C'est à cet instant qu'elle réalisa qu'elle avait fait preuve de bêtise et qu'elle n'avait même pas demandé le nom de cette inconnue. Quelque peu honteuse, la Tutélaire attrapa Dounette pour lui parler en privée. Plus elle regardait cette fille et plus elle lui faisait penser à un passé pas si lointain.

- Dou', laisse moi m'occuper de cette enfant. Je suppose que tu connais ma motivation, je pense que tu me dira aussi que ce ne sera pas bon pour moi, mais je veux l'aider. De plus, la maison sans Green en semaine me parait trop vide et trop grande. Promis j'en prendrais grand soin, j'en ferais une citoyenne exemplaire, mais laisse moi la garder sous mon aile. J'ai l'intuition que c'est un devoir ...

Une boucle rebelle vint quitter sa coiffure pour tomber nerveusement sur ses épaules nues. Le pinceau qu'elle avait garder dans ses cheveux pour les faire tenir glissa et ils se dispersèrent dans un courant d'air frais. ses petits yeux noisettes était plus brillant de tristesse et plus vif que jamais. Ses iris se retournèrent vers sa future pupille pour l'observer un peu plus.

Au bord de l’évanouissement, Talys s’était assise contre le tronc d’un Grand Arbre quand l’étrange apparition se glissa sous ses yeux. Alors qu’elle croisait le regard du nouvel arrivant, un désarroi immense la saisit soudain et sans qu’elle ne put l’expliquer, un flot de souvenirs enfouis, réminiscences refoulées au plus profond de son esprit, vint l’assaillir d’images brisées, sans forme, ni cohérence. Elle fixait cet homme étranger, et pourtant, si familier. Qui était-il ? Qu’avait-il dit ? Prêtresse de Karuna… Kirua… Que cela signifiait-il ? Elle le savait, au fond d’elle-même, ou du moins, elle l’avait su… Mais qui était-il ??? La connaissait-il avant le drame, avant ce jour où tout avait basculé ? Savait-il réellement qui elle était et pourquoi le destin l’avait menée dans ces mystérieuses contrées ?

Tétanisée par le doute et la surprise, la jeune fille observait les 3 individus. Le ténébreux et son dragon. La fée et ses ailes fantastiques. Et la régisseuse aux cheveux d’or. Elle glanait au détour de leurs phrases, quelques bribes de leurs propos, souvent sans les comprendre totalement. Et quand le dragon se posa sur le chemin, ennuagé de poussière et de fumée, elle ne sursauta pas plus que lorsque le jeune homme prononça son nom, s’adressant à elle directement.

Et alors, s’en fut trop pour Talys, et elle sombra lentement dans l’abîme de l’inconscience. Cet abîme et ce cauchemar, toujours le même…

Il fait froid, tellement froid… Et noir, si noir… Et ce silence qui oppresse, surnaturel, inquiétant… Elle est seule, contre eux tous… Ces ombres maléfiques, terrifiantes… Elles sont encore loin, mais leurs murmures se rapprochent… Elles sont si loin, et si peu… Il fait noir, et rien ne bouge… Et elle a peur, tellement peur… Il n’y a que le vide sous ses pas, contre les parois de verre obscur, et il n’y a qu’elle, dans ce couloir de cauchemar… Elle les entend, un peu plus proches… Elles parlent de sang, de destruction, non, pas encore, pas maintenant… Elles parlent de mort et d’extinction… Elle est assise, elle se relève, non, elle ne peut, parce qu’elles la tiennent, et lui susurrent ces mots à l’oreille, la torture… Elles accrochent ses cheveux, brûlent ses yeux… Elles l’étouffent, elle suffoque… Qui sont-elles ? Qui est-elle ? Elle a peur, elle souffre, en pleure…

Laissez-moi, arrêtez ! Aidez-moi, s’il vous plait…