Samedi : commentaires, réactions et explications

Voilà ! Sur les conseils de dame Cassiopée, je poste la nouvelle "samedi" dans les tomes longs.

Pour ma part je le trouve trop court pour être vraiment digne des "tomes longs", mais d'un autre côté il est trop long pour être considéré comme une short-story (et ce n'est bien sûr pas un one shot !!). Du coup je le mets ici, ça me semble ce qu'il y a de plus adapté en fait.

La forme est simple : une journée = un chapitre... prenez votre temps pour lire hein ^^

Pour ma part je trouve que c'est mon texte le plus abouti jusqu'ici (pour vous dire la tronche du niveau quoi ... :-s ). C'est aussi sans doute celui que j'ai le plus travaillé, en le reprenant à plusieurs reprise avant de le poster. Ici je le livre avec quelques retouches infimes, à l'occasion de sa mise en ligne sur TA.

J'en dirai pas plus pour l'instant, si ce n'est que sa rédaction a été très ... éprouvante ^^

Je déteste. Je te déteste presque. J'ai du me forcer à terminer, et encore, en me cachant les yeux. Comment as tu pu me faire ça? J'étais si bien, avec ce vieux monsieur, tout doux, tout ronchon. Tu l'écrivais si bien, ce vieux monsieur, ses petites manies, ses lenteurs, sa vieillesse. J'étais triste et attendrie, je me mettais dans sa peau, à redouter mes vieux jours, mais à savourer les petites joies. J'étais toute heureuse qu'il ai trouvé quelqu'un pour partager le reste de sa vie. J'étais bien, dans ton récit.

Et puis, tu as tout sali. J'y croyais pas : comment peux tu oser faire ça à ce gentil papi? A ce papi qui ressemble tant à mon papi?

C'est détestable, c'est écœurant, mais ... qu'est ce que c'est bien écrit !

Chapeau bas, Dvb, même si, en toute honnêteté, je vais te lire en tremblant, désormais. Quel talent !

Grendelor était joyeuse ce matin, se frottant les mains en pensant à ce qu’elle avait prévu. C’est d’un pas léger qu’elle entra dans la bibliothèque. Elle se dirigea sans hésiter vers le rayon des nouveautés et prit le parchemin qui l’intéressait. Avec un petit sourire, elle commença sa lecture, prenant des notes à mesure.

Bienvenue au Comité !
Pour la peine tu es le suivant dans ma liste bien longue des textes à lire ^^
Première remarque : le titre est « Samedi ». Ho surprise, la semaine commence un mardi… et se finit le lundi. Logique me direz-vous. Certes mais alors pourquoi « Samedi » ? J’espère le découvrir lors de ma lecture 

Après une première lecture… hé bien j’ai pas envie de recommencer ^^’. On ressort de ce texte avec malaise, légèrement nauséeux. C’est le genre d’écrit que je déteste. Passons outre ma sensibilité et allons plus loin.

C’est plutôt bien écrit, mais il reste des fautes qui t’on échappé. On commence doucement avec le mardi, journée tranquille, et rien ne nous met la puce à l’oreille. Juste un vieux qui semble avoir retrouvé une certaine jeunesse en tombant amoureux. Ma foi ça pourrait être pire. Le jour suivant est aussi d’une banalité frémissante. Petit indice subtil ici.

Citation :: La jeune femme resserra son peignoir à la vue de Jean-Pierre.

Là on commence à être intrigué.

Citation :: Jean-Pierre prit son beau crayon dans l'un des tiroirs de son buffet en formica et s'attela à la rédaction d'un petit mot. Quelques lignes de remerciement et d'espoir qu'il plia en deux et auxquelles il joignit un billet de cinq euros. Il lécha soigneusement l'enveloppe pour la refermer, et dans un élan de gaieté l'embrassa avant de la mettre dans une poche.

Dans un premier réflexe, on se dit qu’il écrit à son amoureuse, normal. Oui mais pourquoi ce billet de 5 euros ? Bizarre.

Le jeudi nous livre encore quelques indices, ténus bien évidemment.

Citation :: Arrivé chez lui, il vérifia sa boite aux lettres. Une grosse enveloppe Kraft l'attendait. Il examina la flamme de l'affranchissement. Ca venait de Suisse. Ah ! Parfait ! Ses friandises qui venaient de loin. Il sourit à l'idée de bientôt retomber dans la gourmandise.

Mais bon qui irait penser à quelque chose d’aussi vil ?

Les ennuis avec sa famille et le médecin ne semblent être là que pour détourner notre attention

Citation :: Il alla ouvrir mais il se retrouva face à une autre femme. Ce n'était pas Sabine mais elle portait le même gilet de l'association d'aide à domicile. Elle était « énorme » et très souriante.

Citation :: Au moins Sabine était gentille elle, et malgré son jeune âge elle avait beaucoup de qualités. Et puis au moins on voyait qu'elle prenait soin d'elle : toujours bien maquillée, fraîche et plein d'entrain. Et quelle souplesse pour nettoyer ses meubles et son parquet. Cette Fatiha n'offrait pas du tout le même spectacle quand il la voyait travailler comme une pataude.

Là, quelque chose commence à remuer au fond de mon cerveau. Les indices s’accumulent.

Citation :: Il s'endormit sur cette funeste pensée, n'étant même pas sûr que le salut de son âme serait assuré par toutes les prières du monde.

Le salut de son âme ? Haha…

Citation :: Il se retourna ensuite vers l'armoire à pharmacie et s'empiffra de gellules en tout genre. Il garderait les bleues pour demain, inutile de trop en faire après tout, et le médecin lui avait demandé de se ménager.

Le rythme s’accélère et les indices commencent à pleuvoir.

Citation :: Jessica avait raccroché. Il espérait qu'elle ferait la commission pour sa soeur. Elle lui manquait parfois. Il croyait se souvenir qu'elle aussi aimait venir le voir parfois les week end. Et puis un jour, Jessica avait décidé de ne plus venir. Rien ni personne n'avait réussit à lui faire changer d'avis. Il ne savait pas bien pourquoi. Peut être était-elle tout simplement jalouse de sa soeur Deborah. C'est vrai que la relation que Jean-Pierre et elle entretenait était différente : ils étaient amoureux. Jessica n'avait jamais été bien plus qu'une tendre amie.

On commence à se poser des questions.

Citation :: C'est vrai qu'il prenait plaisir à faire un effort pour cuisiner quand Deborah passait le voir. Il savait qu'elle aimait beaucoup les desserts, surtout les glaces. Il choisit donc un parfum qui serait à son goût.

Des glaces, hein ?

Et le jour fatidique arrive, Samedi. Le jour où tout s’éclaire (si on peut dire).

Citation :: A dix heures comme presque tous les samedi matins depuis trois ans, la grosse berline noire vint se garer devant sa résidence. Un homme en descendit avec une petite fille.

Tout est dit, ça y est. Ce qu’on avait redouté est bien la vérité… Horreur et damnation. Je passerais sur ce qui se passe pendant cette journée qui me retourne l’estomac. De même le jour suivant avec la conversation avec le père…

Citation :: Son mal de coeur revint.

Cet après-midi là, il devait rejoindre la bande des vieux joueurs de cartes au café.

On l'attendit jusqu'à trois heure, puis, comme il n'arrivait toujours pas, on distribua les cartes.

Le soulagement nous gagne en lisant ces quelques lignes. Le cauchemar est terminé.

Comme je le disais au début, c’est un texte horrible. Les deux premiers jours nous installent dans une routine de petit vieux extraordinairement bien décrite, au rythme lent et endormant. Tout ça pour mieux nous tromper. Les jours avançant, un malaise diffus commence à transparaître. On sent que quelque chose cloche. Et finalement c’est le drame. La chute libre dans l’enfer. Mais raconté avec beaucoup de délicatesse malgré quelques mots crus. Le final est à notre goût avec la mort du « méchant ». Cependant, le résumé des vies de tous nous montre bien un autre aspect : le silence qui entourait cette histoire, connue de plusieurs… du coup même la fin ne nous lave pas de cette souillure qui est apparue.

De belles qualités d’écriture. A nous montrer sur un autre genre ?

La Dame turquoise regardait en fronçant les sourcils le texte qu’elle avait en main. Soupirant, elle se leva pour le ranger, donnant ses notes aux courriers des auteurs.

Oui je suis un affreux !

Mais pas tant que ça !

Je pense que les principaux aspects que j'ai voulu intégrer à ce texte ont été mis en valeur par vos deux commentaires :

- le train-train quotidien d'un vieil homme tout ce qui a de plus banal, avec ses rythmes forcément lents et définis.
- et puis tout un tas "d'indices" qui ne deviennent évidents qu'à partir du samedi. Grendelor en a relevé pas mal, mais j'ajouterai aussi : les photos de sa femme, son passage au tabac-presse, sa véhémence face aux autres vieux, la confession au prêtre, le voyage à l'étranger...

Quant au "samedi" en lui même, il m'a été très pénible à rédiger, dans le sens où je voulais me tenir absolument à la vision unique du vieux monsieur, sans laisser transparaitre les impressions des autres personnages. Ca a été très dérangeant à écrire, car sur le coup j'avais vraiment une sale impression de rédiger un truc franchement dégueulasse au delà de tout. Avec du recul, et durant la relecture j'ai constaté que... "c'était moins pire" que la première impression que j'en avais eu; comme quoi ma propre sensibilité a été mise à mal face aux personnages... Car comment peut-on "justifier" le comportement de ce vieillard ? C'est en partant de ce présupposé que j'ai essayé de trouver une réponse à "comment peut-on vivre avec ça"... ne trouvant pas d'explication, je me suis dit qu'il ne devait y avoir qu'un moyen : l'occultation, faire comme si tout celà n'existait pas, comme si c'était aussi naturel et anodin que tout ce qui se passe dans sa vie le reste de la semaine.

Quoi qu'il en soit, je dirai que je suis assez content de ce genre de réactions, car je me dis avoir atteint mon objectif "technique", c'est à dire mettre en place une histoire avec un certain nombre d'indices disséminés, et malgré tout provoquer un "choc" au dernier moment.

Quant à la fin, le "lundi", j'avais beaucoup hésité à mettre en place ce genre de descriptions. Je me suis dit que ça serait "trop facile" comme fin, que ça manquerait de subtilité. Et puis j'ai voulu revenir sur tous ces personnages, sur tout ce que le vieux monsieur aurait pu laisser comme traces sur eux.

Et forcément,

Citation :: du coup même la fin ne nous lave pas de cette souillure qui est apparue.

Non ! car peut être que la complicité à de tels actes commence très tôt...

En tout cas merci pour les commentaires ^^

Quelque chose de plus léger après ça ?

OMG
plein de choses à commenter. juste un post pour remettre à jour ce texte que les gens le lisent.
Les gens lisez le jusqu'au bout même si c'est long bande de faignasse!
Je le commente la semaine prochaine.
_________________

C'est cool...

comme ça tu as tout ton temps pour retrouver le topic consacré aux commentaires dudit texte, qui est très bon celà dit en passant (le topic de commentaire hein ! pas ledit texte !)

Mais attention aux spoilers par contre ! lire les commentaires nuit à l'appréhension du thème à mon avis (ça serait dommage vu comment je m'ai cassé le cul à le faire :p)

Dépoussiérage et correction.

J'ai rajouté un élément infime à Lundi, mais qui me semblait important de préciser.

J'ai allégé un peu certaines phrases, modifié certaines tournures, mais je n'ai rien trouvé pour le rendre plus... acceptable ?

Plus d'un an et demi après, je n'arrive toujours pas à m'en détacher :-/

(j'avais besoin d'un coup de polish pour le ressortir ailleurs à vrai dire)

Un texte à lire, à affronter de face. Certes c'est horrible, dans le fond, mais c'est la réalité. Je m'attendais dès le début à ce genre de fin. Voir le comportement ultra sec des autres, les regards, et le délire sur " l'amoureuse". Je m'attendais bien à une saloperie du genre.

Une chose me reste en tête, pourquoi le père loue-t-il son enfin comme ça ?

C'est la seule question qui m'est venue à la fin. La fille a dut murir très tôt, car pour affronter ce genre de choses...On remarque cette maturité au travers de certaines répliques, le coup du "j'ai sommeil", classique au possible chez ces dames Satisfait

. Mais pour qu'elle ne balance rien à ses amis, professeurs ou autre... c'est qu'elle doit vivre dans un environnement de pression horrible. Et je crains le pire quant à cette petite fête avec "plein d'autres gens".

Qu'en est il de la mère ?

Cela m'a fait sourire de la lire pisser sur la tombe du vieux. Car au final, c'est justice. Je me demande si elle n'a pas même essayé de tuer son père, par rancoeur. Mais ceci est une autre histoire.

J'ai retrouvé dans ton texte l'étincelle qui parfois guide mes propres écrits. Retranscrire l'horreur par respect, mémoire, ou parce qu'il faut bien que quelqu'un en parle. Je salue le geste, car au final c'est un sujet tabou, et très peu évident à aborder avec les mots jutes.

Concernant la censure sur le board, c'est stupide d'avoir réagit de la sorte, surtout après des années, y'a prescriptions quoi. D'autant que, comme tu l'as bien dit sur FB, la censure n'est pas un acte de courage, et ne le sera jamais.

Un bon texte en somme, et comme dit plus haut, un texte à lire.

C'est la première fois que je m'aventure dans l'univers des tomes longs.... Quel accueil ^^ !

C'est sans conteste le texte le plus.... boulversant et choquant que j'ai eu l'occasion de lire. Lorsque j'ai lu le chapitre "samedi", j'ai lutté pour ne pas fermer mon onglet TA et, du coup, fermer les yeux sur cet ignoble acte que commettait ce homme. C'est tellement bien écrit et réel, que s'en est extrêmement dérangeant. Je pense qu'il t'as fallu du courage et beaucoup de volonté pour finir cet insoutenable nouvelle et franchement, je te dis bravo. C'est parfaitement écrit -oui malgré la situation, j'ose le dire- et c'est la première fois que je vois un texte qui traite VRAIMENT ce sujet et qui ne contente pas de l'effleurer avec des allusions flous et timide. Là, on sait de quoi on parle. On voit que c'est une réalité, une horrible vérité qu'on reçoit en pleine face. Pas de politiquement correct, pas de non-dit, juste les faits. C'est sans doute ça le plus dur je pense. J'en tremble encore.

Encore bravo.

Par contre maintenant j'y réfléchierai à deux fois avant de lire tes textes, je vais en faire des cauchemards je pense ^^ !

Je l'ai lu ce texte début d'après-midi. Voilà seulement que j'ai le courage d'y repenser et de commenter...

Je trouve que tu es ignoble. Ignoble car, si tu écris comme moi, tu vis autant tes personnages que tu ne les écris au moment où tu les penses. Ca m'effraie, et pourtant... je conçois la difficulté que tu as du avoir à écrire ce texte, à te mettre ne fut-ce qu'un instant dans la peau de pareille personne.
Je me demande dans quelle mesure tu es une de ces victimes ou pas. Je pencherais plutôt pour le fait que tu dois sans doute connaître l'une ou l'autre victime d'un abus sexuel. C'est comme ça que je nomme les viols psychologiques (faits sans violence physique). Je crois ça car si tu étais une victime, tu devrais savoir qu'à elles, ça ne leur fait pas du bien de lire ce texte. Dans le sens où ça ne fait que les replonger dans des choses qu'elles préféreraient oublier. Ca fait ressurgir la honte, ressentir à nouveau cette affreuse sensation, on se sent à nouveau sali. Par contre, je salue la volonté qui se cache derrière ce texte d'oser aborder ce sujet et de conscientiser les lecteurs lambdas. Selon moi, personne ne devrait avoir à se taire, personne ne devrait choisir de se taire. J'ai autrefois mené un combat similaire pour que les victimes osent parler, et j'ai mis du temps à abandonner. Parce que j'ai compris par moi-même, en y réfléchissant bien, qu'il n'y a rien de très utile à crier sa vengeance, sa haine, son mal-être. Ca reste toujours tapi en vous, et ça attend que vous baissiez votre garde pour à nouveau s'imposer à vous.

Bon texte.

L'avantage d'une polémique du genre sur le board c'est que ça m'a fait lire ce texte que je ne connaissais pas. Que j'ai trouvé très bien construit, intéressant, illustrant avec art un sujet extrêmement laid. C'est courageux, surtout quand on lit quelques réactions.
Pour être franche, je trouve les réactions plus choquantes que le texte en lui-même. Depuis quand est-on ignoble en jouant le rôle d'un personnage ignoble dans un film, dans une pièce de théâtre ou dans un récit? Il y a une différence entre être et incarner: la première est naturelle, l'autre recquiert du travail, des efforts.
En passant, je n'attendais pas un sujet aussi lourd et traité aussi lourdement de ta part, Dvb, je découvre une corde de plus à ton arc.

Smirtnoff a écrit:: Pour être franche, je trouve les réactions plus choquantes que le texte en lui-même. Depuis quand est-on ignoble en jouant le rôle d'un personnage ignoble dans un film, dans une pièce de théâtre ou dans un récit? Il y a une différence entre être et incarner: la première est naturelle, l'autre recquiert du travail, des efforts.

Ce n'est pas une insulte ou péjoratif quand je dis ça. J'entends par là que s'il se met dans la peau de ses personnages quand il doit les décrire, alors il a quelque chose d'ignoble... mais aussi de profondément humain. C'est un fait fondamental auquel j'attache de l'importance: ce type dans ce texte, et ces autres pédophiles, ce ne sont pas des monstres mais des humains. C'est ce qu'il y a de plus horrible dans cette histoire, justement. Qu'un être humain puisse faire ça.
Mais tu fais bien de soulever ce point là, Smirtouille, je ne veux absolument pas blesser Dvb d'une quelconque façon quand je dis ça. C'est ignoble dans le sens ce qu'il faut l'être pour pouvoir écrire ce texte. Mais je suis certain que Dvb est une "belle" personne et je ne le place absolument pas au même stage que le personnage qu'il a inventé. Je veux que ce soit bien clair ^^

edit: j'arrive pas à m'exprimer. Comment dire ça ? Pour écrire quelqu'un d'ignoble, il faut pendant un temps se transformer en ignoble, le temps de l'écriture. Et ce que je veux dire quand je dis qu'il est ignoble, c'est qu'il a méchamment bien réussi son travail. Ce pourquoi j'embraye sur le fait que ce texte a du être éprouvant à écrire. Voilà. Là je crois que je m'exprime clairement x)

Comme dit plus haut, on est pas forcé d'être soit-même un monstre pour rentrer dans sa tête et dépeindre ses motivations, ses aspirations et sa vision du monde.

Un texte qui fait beaucoup parler de lui mais que malgré tout je ne lirai pas. Si je comprend l'intérêt qu'il peut avoir, je n'ai pas envie de me faire violence pour lire un texte qui est sans nul doute très bien composé et dans un style maîtrisé mais qui montre une des pires facettes de l'être humain dont je suis convaincu de l'existence.

@ Lyn : erf... rassure-toi le reste est beaucoup plus léger (heureusement !)

@ Smirt : ah bah écoute, ravi d'avoir pu te surprendre !

@ Sephi : si une très grande partie de l'histoire est "interprétée", il n'y a malheureusement pas grand chose d'inventé (et surtout pas le personnage principal)

@ Erlidann : c'est sûrement pas moi qui t'encouragerai à lire ce texte !

Pour rebondir sur le ressenti de Séphi : je ne sais pas si c'ets réellement "courageux" d'avoir affronté ce personnage de nouveau, dix ans après. Peut être était-ce tout simplement une nécessité de mettre en lumière le crime odieux de cette créature (je n'arrive toujours pas à me convaincre qu'il s'agisse d'un homme à part entière). Lui qui a réussi à passer sa vie dans l'ombre de ce qu'il n'était pas, dans la peau du type bien comme il faut, aimable et inoffensif. Personne, pas même sa famille n'aurait pu le découvrir de son vivant. C'est hélas à l'occasion de sa mort que j'ai tout découvert, que j'ai remonté le fil des dernières années de sa vie. La plupart des choses qui sont décrites dans la nouvelle ont eu lieu. Pour le reste je n'ai fait que combler les vides (l'église, le marchand de journaux, les parties de cartes) en me servant du décor du quartier où ces évènements se sont déroulés.

Une chose est sûre, si j'ai mûrement réfléchi et construit la forme, la trame, tout au long de la rédaction j'appréhendais d'arriver à ce fameux chapitre éponyme. Avec du recul je me demande comment j'ai pu l'affronter. Sans doute le besoin d'extirper une bonne fois pour toute cette horreur, a suffi pour me permettre de surmonter mon propre dégoût, le souvenir d'un sale type me tenant dans ses mains lorsque j'étais enfant (même si j'ai eu la "chance" de devenir orphelin très jeune et de quitter cette région pour de très nombreuses années... en tout cas avant que ce monstre ne puisse faire de moi une autre victime).

Cette histoire je l'avais oubliée, je lui avais tourné le dos, enfouie au plus profond de moi pendant plus de dix ans. C'est en découvrant, sur le board justement, des nouvelles comme "L'un cesse...tue eux" de 3skell et "de la Monarchie du Projet" de Aanubis (textes qui ont entamé cette "crise" du board) que tout m'est revenu.

Je conçois bien sûr que ce genre d'initiative puisse être difficile à accepter de la part de victimes (et j'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises), mais c'est un texte avant tout écrit pour ce qu'il est et ce qu'il représente : un témoignage pour ceux qui ignorent ou qui feignent d'ignorer.

C'est un sujet sur lequel j'étais déjà indirectement intervenu dans l'un de mes pamphlets (contre les magistrats d'Outreau) et que je sais donc très délicat. La paranoia et les prétextes auquel il peut donner lieu sont d'autant plus détestables : pas plus tard qu'aujourd'hui j'ai appris la mort d'un homme, accusé à tort d'être l'un de ces monstres, poursuivi et battu par des parents d'élèves. Un de mes amis a bien failli tout perdre, parce qu'un inconscient a eu le délit de fasciés suffisamment sévère pour porter sur lui ce genre de fausses accusations.

Alors ce texte en vient finalement à se poser les vraies questions : celles du silence, celle du savoir. Qui sait, qui peut ou doit savoir, qui peut parler ou se taire ?

Moi j'ai choisi de l'écrire.

Nombre de messages : 12 Age : 36 Date d'inscription : 05/11/2011

J'aurais dû savoir que je ne devais pas lire ce texte. Qu'il me happerait et m'envelopperait d'une odeur rance de déchetterie. J'avais lu les commentaires précédents, je savais à quoi m'en tenir. Ma première - et seule, je le promets - lecture datant désormais de deux jours, je peux enfin souffler et avoir un peu de recul.

Très tôt, j'ai senti la monstruosité du papi ordinaire. Etait-ce la chaleur ambiante, le décès de sa femme, ou ces multiples petites variances entre les jours de la semaine, je ne sais pas. Mais je sentais (sûrement parce que je l'avais lu, aussi) que quelque chose clochait.

Arrive samedi. Sur le moment, je lis presque trop vite. Et puis d'un coup, j'ai un doute, je remonte au tout début, la berline. En fait oui, je m'étais trompée. Ce vieux papi n'est pas juste un petit pervers, mais un gros dégueulasse. Et maintenant que je sais, que j'ai bien compris, je note les détails les moins ragoutants, je focalise.

D'un point de vue très personnel, vraiment lié à mon vécu, je te remercie pour la fin. Tu refermes toutes les portes. Tu mets un point final à tout ce que ce petit vieux a fait.

Spoiler:

Je n'ai pas lu non plus. Je le ferais plus tard, quand je serais plus à même de l'encaisser (je pense qu'il faut être dans de bonnes conditions, et regarder juste après un épisode de Bip Bip et Coyote pour remonter à la surface)

J'avais envie de réagir.
Pour moi le plus grave dans cette histoire (qui fait référence a Outreau comme la dit dvb) ce n'est pas tant ce vieux type répugnant qui viole des enfants que les gens autour de lui, les voisins, le curé, qui savent ou devinent et ne font rien.
Ca, c'est révoltant.
Le pire étant le père des fillettes qui les livrent pr de l'argent quand son role est de les protéger.
Si j'avais été Jessica, c'est sur lui que je serai allé pisser et que j'aurais essayé de démolir.

Oui, le texte amène aussi sur le sujet de l'entourage et le silence de tout ceux qui apparement savent. Le père, le curé, les voisins, les autres vieux. Le fait aussi du personnage principal qui ne se sent pas lui-même en tord et qui se comporte comme n'importe qui, c'est difficile de deviner, c'est difficile de faire le point. Je pense que le récit apporte assez ce sujet à destination, même si je n'ai pas de subjectivité dessus.

Etant tombée sur les commentaires, j'ai eu la bêtise de les lire avant de lire ta nouvelle... Je savais donc dès le début ce qui se passait, et j'en ai d'autant plus apprécié les indices et mieux compris le comportement des autres personnages. J'imagine bien que le lire sans savoir de quoi il en retourne entraîne une certaine surprise sûrement désagréable.

Mais même en l'ayant lu en savant, je n'ai pas pour autant trouvé l'histoire ignoble comme d'autres ont pu le ressentir ; l'acte en lui-même n'est pas dans nos moeurs, c'est illégal, ça nous révulse mais ton récit montre bien de quelle façon ceci semble anodin pour ceux qui commettent ce genre d'acte (ça peut aller de la pédophilie au viol ou autres crimes), certains le font par perversité, justement parce que c'est mal, mais il y en a surtout beaucoup qui ne voient pas où est le mal... C'en est d'autant plus perturbant ; il n'est pas "méchant" ce petit vieux, il n'a tout simplement pas la même vision des choses. Question de génération, question de culture...

Je trouve que ton récit est très utile en cela, se mettre à la place d'autrui, comprendre leur attitude ; ces actes n'en sont pas pour autant moins choquants, moins inquiétants, mais j'aime voir et montrer l'autre côté, le côté de l'adversaire, du méchant, ou les anti-héros. Pourquoi ne parlerait-on que de gens biens ? Des héros sans gros défaut ? Tout le monde à ses petits vices (bon d'accord là ça dépasse le "petit vice"), et des personnages carrément "mauvais" ou très complexes sont bien plus intéressants que des preux chevaliers...

En fait ça aide à prendre le réflexe de se mettre à la place des autres, c'est toujours utile d'une façon ou d'une autre, ou à défaut au moins intéressant...

Enfin bref je divague, en même temps j'essaie de suivre mon cours de civi en parallèle. u_u"

comme promis j'ai lu, je n'ai pas regardé les autres commentaires, donc voici mes impressions:
parfaitement écoeurant, tu m'as filé la nausée... voilà pour le sujet
sinon pour le texte, tu as égrené des indices ça et là qui effectivement, mettent en avant un problème de comportement chez cette personne, le silence qui entoure généralement ce genre de "relation". le pire pour moi, c'est le père qui prostitue sa fille, en tant que maman, je ne sais pas comment on peux faire ça à son enfant...
la réaction de tous ces adultes qui sont au courant et la banalisation de la pédophilie...
j'ai trouvé intéressante la façon dont tu as rédigé ton récit, jour après jour, l'attente...
la façon dont tu as dépeint la tristesse et la solitude de beaucoup de personnes âgées qui vivent seules
"beau" travail, ça n'a pas du être facile d'écrire sur ce type de sujet, pour ma part, je vais aller à bisounoursland !

C'EST

PARTICULIEREMENT

MALSAIN!! Horreur!

C'est amusant car le texte devenait assez bateau et sans rebondissement majeur(enfin rien de très hollywoodien) et là je lis:

q^p a écrit:: bien que son désir soit là, le corps merveilleux de l'enfant ne suffisait pas à lui faire lever la bite

J'ai pouffé, En tout cas j'ai adoré l'écriture et la façon dont le vieux gâteux résonne toujours à côté de la plaque Peste

[dvédit] = je déplace ton message dans la section dédiée aux commentaires de ce texte. Merci pour l'exhumation :-D

Pour ma part, c'est Chikoun qui m'a recommandé ton texte parce que je voulais écrire quelque chose sur le sujet...
Et bien, je dois avoué que je n'ai pas été déçu. Même en étant prévenu, la "montée en puissance" de l'intrigue est parfaitement stressante. J'ai même physiquement eu du mal à aller au bout de l'histoire tellement c'est difficile.
En tout cas bravo, le récit est très bien écrit, se mettre à la place du vieux devait être très éprouvant pour toi, mais je pense que ce récit peut faire évoluer les consciences d'une certaine façon.
Donc merci.

Bon allez, je rejoins le clan des pilleurs de tombe. J'avais lu ton texte il y a quelques semaines déjà, mais je n'avais pas osé commenter.

Pour ce qui est du style d'écriture, rien à dire : c'est travaillé à la fois dans les détails et dans sa globalité. La façon dont le quotidien du vieux est décrit, est juste parfaite, de même que la transition entre "petit vieux tranquille" et "pervers pédophile".

Mais ce qui reste le plus intéressant dans cette nouvelle, c'est que c'est tiré d'une histoire vraie (si j'ai bien compris). Du coup ça ne devient plus un simple texte pour choquer les gens, mais presque une mise en garde et une aide précieuse pour que cette situation ne se reproduise plus.

Je ne pourrais mieux conclure que Lyconide : merci.

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