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 Hurle II

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Tr0n

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MessageSujet: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMar 27 Jan - 18:43

Il l’imagine, lovée comme un chaton sur son édredon.
Ni belle, ni laide - ordinaire.
Elle se lève pour aller dans le couloir.


Allongé sur son lit. Le plafond, blanc, le fixe. Un regard. Il ferme les yeux, songe. Le voile nocturne se fissure, entrebaîllant les portes du souvenir; il rêve. Il la voit, la modèle selon l’image de son propre désir lubrique. Cette brusque sensation, soudaine et vive : il accouche un fantasme, l'érige. Il se figure dejà les yeux de l'orgasme d'une compagne chimérique. Une étincelle nerveuse lui bredouille un je t’aime féérique. Il enfante cette copulation bestiale dans son esprit qui, s'évade. Une cavale vers le monde des fantasmagories, l'étrange eldorado. Ces fleuves qui coulent, sereins; ces lacs stagnants, prémices au délire. Il s'échappe, loin, sombrant dans l'abime de chutes sans fin. Au gré du ressac furieux, des flux brumeux, il se laisse bercer par des ondulations paradoxales. Bouillonnantes et pleines d'écume, paisibles et limpides.

Il dodeline de la tête, abusé par l'acte de conception.
Cette hallucination consciente, subtile blandice des délices de l'ataraxie.
L'euphorie.
Elle est devant lui.


En tapinois, les cicatrices et les stigmates d'une vie troublée renaissent. Il cède à la brutalité d'une concupiscence animale toute calculée, créant les formes des pupilles, élaborant les courbes féminines, façonnant des hanches gablés, des seins provocants. Dieu fait Homme. Il anime comme un marionnettiste. A la recherche de l'ennivrement physique, le fantasme met au monde une oeuvre architecturale, sculpturale. Telle une mère, l'esprit procrée les mânes d'un illusoire bonheur. D'inventions en suggestions. Le mensonge idéale. Une aubaine pour un septième ciel; la réalité édulcorée du sommeil. Plus de chagrin, plus d'angoisses, sans souffrances ni deuil. La substance grise, ce prophète inquiétant, excentrique qui conçoit ces toitures biscornues : l'inquiétant génie qui chavire sur un torrent de folie, de lubies. Il s'immerge dans cette frayeur dans une recherche boulimique de la félicité. Le caprice de la béatitude, l'aspiration à la volupté.

Elle lui chuchote ces mots exquis, soumise. Elle est comme il veut. Progressivement, le plaisir inonde ses sens, terrasse les remparts de la peur. Il succombe aux mouvements lascifs qu'il a fait naître de cette allégorie féminine. Ce fessier rebondi. Quel petit cul… Il devient son instinct, primaire et brutal malgré toute la douceur qu’il s’invente. Il détaille ces seins, elle minaude en les montrant, jouant subtilement de ses atours souverains. La bouche en coeur, elle le provoque de loin, s'habille, se déshabille. S'habille, se déshabille... Il plonge en son giron, dévorant avec délectation chaque parcelle de son corps. Il se fiche eperdument qu’elle lui plaise. Il imagine... Elle est son jouet de noctambule. Elle a les yeux de la tendresse, de la sagesse, ceux qui bouffent et séduisent à la moindre étincelle. Ca tourne le cerveau, la tronche. Il s'écrase contre les rochers, éphémère naufrage d'une attirance avide et perverse. La possession; n’est que violence et concupiscence. Cède donc femelle, charnelle succube, laisse toi bercer par mon corps. Succombe au plaisir que je t’offre, que je m’offre. Là contre ce mur, ta robe soulevée, mes lèvres sur les tiennes, je suis à toi, tu es à moi, nous sommes, l’espace d’un instant… Baisons. Obscène; sens moi au fond de ton corps, regarde moi dans les yeux, écoute mon regard, parle avec ton corps, donne. Je te veux. Je suis au tréfond de tes entrailles. Je veux. Gémis, crie, griffe, laisse toi aller à la jouissance du moment. Baisons comme des chiens contre le mur de ta chambre. Mon souffle roque sur ta joue, mes assauts te matraquant le corps… Des bêtes… Et pourtant tout est si doux dans l’acte, fluide, sensuel et érotique. Halete donc de sentir le plaisir entre tes cuisses, dans nos yeux réunis. Je suis toi, tu es moi. Nous sommes nous. Nous baisons. Tu penses pareil - tu me domines, je te domine. Adoration de sentir mon désir sous tes doigts habiles - tu me possèdes aussi. De ces mains dociles je consume ton bas ventre. Ca brûle… Ca crame… Tu l’aimes entre tes lèvres. Nervures et puissance virile… C'est graveleux et impudique. Alors je jouis. Alors tu jouis. Alors…

Je m'aime.
Intangible matérialisme...
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 28 Jan - 13:48

Citation :
Je dois avouer j'ai glissé mon kiki dans ton cucul si tu l'as lu. Et tu t'es fait avoir comme les x lecteurs !


pas deux fois hein !!!!
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 28 Jan - 14:07

Ne dit on pas "Plutôt deux fois qu'une"

lol
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 28 Jan - 14:24

Et jamais deux sans trois... j'attends la prochaine avec autant de patience que d'indulgence !!!
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 28 Jan - 15:52

Trois choses sont insatiables,
Quatre ne disent jamais: Assez !
Le séjour des morts, la femme stérile,
La terre qui n'est pas rassasiée d'eau,
Et le feu, qui ne dit jamais: Assez!
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeVen 20 Mar - 16:24

Le paysage nocturne défile.
Huitième heure de trajet.

Écouteurs sur les oreilles, je fixe, fatigué par le voyage. Elle est lovée dans le creux de mes bras, son visage sur mes cuisses, à la frontière du rêve. Les lumières oranges des villes qui se succèdent. Je me souviens.

"C'est nul je prends pas mon pied"

Pourtant elle est toujours là. A vrai dire je m'en lasse. J'aimerai aller voir ailleurs sans en avoir le courage. Je laisse pourrir. Tellement de tendresse et de sentiments. Ses pommettes rouges, ses yeux turquoises, sa bouche en cœur, son absence serait une torture, sa présence en est une. Un vice de procédure dans la fabrication de mon cortex cérébrale, le Paradoxe du monde étrange. De quoi rêve-t-elle ? D'un amant doué ? D'un prince charmant ? De son futur ? Je m'en fous.

"C'est nul je prends pas mon pied"

Ces paroles m'insupportent. J'ai la trouille, la lâcheté de ne pas pouvoir te quitter, la peur d'être seul face à mon cœur et mes erreurs. Tu es de celle qui ne sont jamais seules. Les femmes ont toujours ce qu'elles veulent sans audaces, perverses manipulatrices. Va donc te faire baiser ailleurs ma douce, que je garde ma conscience et mon respect. Au moins tu seras peut être plus heureuse.

"C'est nul je prends pas mon pied"

Mais je ne peux pas. Si belle, si franche. Un nœud inextricable de méditations à la con. Je la désire toujours autant. Elle me provoque depuis des jours mais c'est trop tard, on baise en pilotage automatique. Nous revenons de Genève où nous avons passé quelques jours chez ses parents, pour Noël.

Elle s'étire, se réveille, m'observe un instant.

- Tu penses à quoi ?

- A ton cul.

- ...

- T'en parleras à Benjamin Ball.

- T'es vraiment chiant avec ça.

- J'y peux rien si ton corps me fait bander.

- Faudra penser à te soigner...

- Avoir envie trois fois par jour c'est grave docteur ?

- Va te trouver une nympho oui... Moi ça me saoule.

Elle me repousse, énervée. J'ai toujours trouvé la solution d'ordre sexuelle, intéressante, pour couper court à toute discussion. Sous un regard angélique, elle n'a évidemment rien compris, comme les autres d'ailleurs. Pervers manipulateur que je suis. Elle va se lasser elle aussi et elle ne souffrira pas quand je partirais, ou mieux, elle partira comme une grande. De la lâcheté ? Peut être. Je fixe toujours la nuit, la lune en demi croissant. Je ne la vois plus mais je sens juste ses mains sur mon jean...

Le sexe résout tout.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeVen 20 Mar - 16:42

Tout est insignifiant. Comme un aveugle, je suis invisible à mon propre regard. Une infime et minuscule conscience parmi la foule des idées qui se percutent quotidiennement dans ma tête; j'ai la migraine de l'intelligence. C’est ce que je suis. Une nébulosité dans l’amalgamme de toutes les réflexions humaines; c’est ce que ch’suis. Rien parmi tout serait une meilleure définition. Je suis l’un ou l’autre, je suis l’un puis l’autre, l’autre puis l’un, hésitant, seul face à ce rocher cyclopéen qu’est, la réalité. Je suis l'écho des perceptions d'autrui, de l'Autre. Je suis ce qu'on attend que je sois.

Je n’ai de cesse chaque jour, que d’être ailleurs, dans la lune, de “musser” mes rêves. Je suis ici puis là, là puis ici mais souvent autre part. Parfois je n’entends plus les autres, quelquefois je ne vois plus rien, de temps à autre je sonde le fond de mon crâne, cette conscience aux tréfonds des caboches. La maladie de l'analyse, l'inaturalité. Plus je tisse, plus ce lierre étrange qui entremêle ma conscience à celle des autres me bouffen. Je ne suis jamais moi en présence des autres, et leur omniprésence m’empêche d’être moi. Je ne sais pas qui je suis réellement mais je sais qui nous sommes au travers de moi… A la limite d'être un autre, sur le rasoir de la folie.

Tout se bouscule dans un domaine étrange, où j’aime à m’évader. Non celui des rêves, mais un endroit où je mélange mes idées à celles des autres sans qu’ils le perçoivent, l’étrangemonde, à mi chemin entre rêve et réalité; un grand champ de blé entre deux vastes forêts. D’un côté ceux qui rêvent, ceux pour qui l’introspection révèle les désirs; de l’autre les naïfs, ceux qui croquent la Vie à pleine dent, et au milieu, moi qui voudraient être dans les forêts, les traverser sans se perdre, gambader comme un chaperonnet. Ironique de savoir que mon sens de l’orientation est très développé; mon esprit lui est le cul entre deux chaises dans mon étrangemonde et chaque jour qui s’écoule, je fauche du blé en essayant inlassablement d’atteindre l’une des forêts; mais à chaque saison ce putain de blé, repousse.

Parfois mon esprit s’évade dans l’étrangemonde et se heurte violemment à l’irréalisme de la vie physique. Je rêve ? Non. Je me balade, je me promène sur ces chemins, une découverte des autres de chaque instant en les voyant par ce qu’il dégage dans leur regard, dans leurs gestes, dans leur façon de parler; l’empathie. Je ne parle pas, je n’ai pas besoin de parler pour comprendre. On me rétorquera mais comment n’as tu pas vu qu’elle allait te quitter ? Ce à quoi je répondrais simplement, mécanisme de protection. L’étrangemonde est un lieu saint où tout est utopique, beau et simple qui se protège de la réalité par de sombres processus autant mentaux que physiques, surtout physique.

Je dois être fou, mais c’est mon petit monde à moi, mes boucliers et mes armes contre l’inhumanité et la connerie ubuesque de ce qui nous entoure.

A travers mon apophtegme, tout est insignifiant. Je suis invisible à mon propre regard.

Comme perdu dans un immense champ de blé…

Au pays des merveilles, d'Alice.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMar 24 Mar - 13:56

Je clos ici ces petits instants de vie.
Je les planque dans ma zone personnelle blogesque.
Ils n'ont que peu d'intérêt "littéraire" et sont surtout des amalgames de pensées, à la fois fictifs et réels (le "je" n'est pas forcément moi, bien qu'il existe parfois une part de moi dans certains "je") pour exprimer certaines sensations que je pense, pensais ou penserai.
La suite est ailleurs.
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Dounette




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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMar 24 Mar - 20:41

Alors si c'est ailleurs qu'il faut aller pour continuer à lire ces petits instants de vie au vitriol si bien écrit, j'irais. C'est juste un peu dommage, tu as aussi des lecteurs ici, Tr0n.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 25 Mar - 0:17

Suite aux plaintes successives de 3 demoiselles, je me vois dans l'obligation de continuer.
Sachez juste que ce sont des textes qui ne sont pas d'une très grande qualité mais qui me coûte cher.

Pour toi public.

Coeur
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 25 Mar - 0:40

Enfin!! Un peu de mauvaise qualité qui sort du cœur!! Du bad qui sort des tripes !
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 25 Mar - 17:23

"Oh ouiiiii !"

Elle simulait. Je suis naïf mais pas niais. Elle n'avait pas envi. Esclave de mon propre plaisir, de mes propres désirs, j'avais sombré dans la jouissance aveugle cherchant à lui offrir la satisfaction des ébats amoureux.

Espagne, Costa Brava, en pleine chaleur de juillet dans la chambre de derrière, sur un lit moite, par un soleil de plomb juste avant d'aller à la plage, dans les criques méditerranéennes. Elle s'est mise à pleurer. Mon cœur s'est déchiré, enfermé définitivement dans le mutisme de la peur.

- Je n'y arrive pas.

- Tu veux que je me débrouille autrement ?

- ...

Elle m'a abandonné dans cette position lascive, dans le silence. Le ronflement des vagues à quelques centaines de mètres. Pas assez de cordes pour grimper en haut des collines et des monts de Vénus. J'ai quand même fini par terminer mon affaire, sans débauche de sensualité, sans orgasme, sans... Rien. Ses larmes de ne plus supporter mon corps, sa libido éteinte et moi victime de mon hédonisme égoïste, prurit de l'euphorie. Sans franchise ni honnêteté, j'étais de toutes façons aveugle d'amour pour elle.

- Je n'ai pas envi.

- Pourquoi tu m'as laissé faire ?

- Pour te faire plaisir, je t'aime... * chuchoté avec des larmes *

- Si tu m'aimes, fais moi plaisir, vire moi si tu n'as pas envi. J'ai l'air si peu compréhensif ou quoi ?

- Non mais...

Je sombre dans un demi sommeil à ses côtés, lui tournant le dos. Invraisemblable situation, étouffante sensation de se sentir inutile. 35 degrés à l'ombre. Je ressens ce dégoût insupportable de ne pas avoir su m'arrêter dans mon infect lubricité. Chaleur accablante. Laid, je culpabilise. Je ne suis qu'une merde incapable d'aimer pour autre chose que le physique. Un vulgaire égocentrique qui s'aime lui, encore lui et juste lui. Pourquoi ? Seul l'avenir me le fît comprendre.

Le sexe ne résout rien.


Dernière édition par Tr0n le Mer 25 Mar - 17:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeMer 25 Mar - 17:24



Je sonne à la porte d’entrée.
Aucune réponse.

Elle ne doit pas être rentrée. Dimanche après midi printanier, un soleil resplendissant, elle a du partir se promener dans le parc juste à côté. Je fais rapidement le tour de la propriété. Non, elle ne bronze pas sur le transat dans le jardin. La porte de derrière est ouverte. J’en profite pour rentrer. Une surprise s’impose. J’espère que ça lui plaira. La cuisine : objectif numéro un.

Toujours un peu dans les vapes de la sieste de début d’après midi, farniente oblige, et dans la bulle d’un amour redécouvert, je déballe tout le merdier qui va me servir à préparer la bouffe.

Est-ce une relation sérieuse ? Plus j’évite la question, mieux je me porte. Ça le deviendra si ça doit le devenir. Je me le répète inlassablement pour y croire. Ça le deviendra si ça doit le devenir. Ça le deviendra si ça doit le devenir.

Je découpe les poivrons en petits morceaux…

Ce cauchemar trop réel qui m’a hanté des nuits durant pour disparaître, a refait surface hier soir. Cette image de l’être désiré qui apparaît comme une icône mystique dans un idéal de beauté et de perfection démesuré. Les peurs se mêlent au désir : l’angoisse de se faire dévorer. On se sent soudainement petit, gringalet. Ça prend aux tripes, ça tord les boyaux, ça fait mal au cœur, à la tête, aux jambes. Ca rend… Faible. On dresse des barrières, des forteresses mais le temps fait chaque fois office de bourreau et vous renvoie les mêmes sensations qui tranche comme des haches sur le billeau. On n’échappe pas à la chimie des hormones aussi forte soit la raison. Et ça vous file la migraine de l’intelligence, celle qui progressivement détruit le physique par l’angoisse. Je replonge comme un niais, naïf et stupide dans les mêmes pièges. Même mon inconscient me le rappelle la nuit au travers de ce putain de cauchemar. Connasse…

Les oignons.
Ça fait pleurer.

Les poivrons cuisent avec les aubergines. Les effluves de fritures se sentent dans toute la maison. Un délicieux parfum, la petite jouissance des papilles. Je découpe en fines lamelles le blanc de poulet. J’y ajoute les oignons et les quelques larmes qui continuent de couler. Sel, poivre, persil, pointe de gingembre, léger soupçon de curry. Des épices qui font danser les odeurs.

Un bruit à l’étage.

Peut être est-elle rentrée ?

Possessivité, jalousie ? Jamais dans ce cauchemar. Le simple désir d’être aimé, de voir des étoiles dans ses yeux quand elle me regarde. Et il finit toujours de la même façon : le chagrin. Le chagrin de ne pas se sentir utile, de ne pas être apprécié. L’horreur morbide de l’inutilité de sa propre vie et l’envie d’en finir à tout jamais. Alors on se recroqueville dans son propre égocentrisme, on essaie de susciter constamment de l’intérêt, on s’intéresse à tout, on touche à tout, parfois un peu con et macho, voire manchot parfois débile, amusant, franchouillard et rigolo. On est naturel quand la raison n’y met pas son grain de sel. Et puis ce cauchemar revient toujours. On flash sur une nana, on passe du bon temps avec, on sourit, on rit, on s’amuse. Les questions reviennent au galop. Qu’est ce que je veux, putain ! Qu’est ce que je cherche ? Du sérieux ? M’envoyer en l’air avec la première venue ? De l’amour ? De l’amitié ? Les cauchemars révèlent juste des relents que les narines doivent supporter. Que suis-je ? Un homme aux multiples facettes. M’auto-convaincre.

Un jour, oui, un jour, je serais naturel avec les femmes. Et ce jour est proche. Mes cauchemars et mes émotions n’auront désormais plus le dessus. Je ne serais pas volage ni pervers, je serais moi, avec mes qualités et mes défauts et je surmonterai quoi qu’il arrive ces boulets qui emprisonnent ma cœur et transforment ma raison en angoisse. Que fait-elle ? M’aime-t-elle ? Suis-je important à ses yeux ? Voudrait-elle passer du temps avec moi ? Comment me trouve-t-elle ? Ce cauchemar ne m’aura plus jamais. Jamais. Plus d’appréhensions, plus d’inquiétudes, plus de mélancolie. Cœur restera de marbre, tant qu’il n’aura pas la certitude d’être aimé.

Ça cuit.
Douce senteur de l’euphorie.
Les émanations du bonheur.

Des bruits…

Elle couche avec un mec à l’étage et je l’accepte parce que j’ai besoin d’elle. J’ai vraiment besoin qu’elle me regarde avec des yeux différents parce qu’un jour, au hasard d’une rencontre, j’ai trouvé son regard sur moi, différent…

Tristesse et espoir.

Il n’y a jamais d’espoirs sans peur, ni de peurs sans espoir.

Baise bien mon amour. Je ne serais jamais jaloux du bonheur des autres, ni esclave de leur plaisir. Mon repas sera délicieux. Je prévois toujours pour… Trois.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeJeu 26 Mar - 17:17

Elle me manque.
Alors je l'invente.

Elle me tourmente toutes les nuits par des cauchemars, elle épuise mes pupilles dans mes diurnes rêves éveillés. Elle est l'icône mortuaire d'une perfection recherchée : effigie du fantasme destructeur et subversif. Depuis plusieurs jours, tout recommence. Je lui fais l'amour. Elle est si douce, si belle. Délicate et désirable, plaisante et piquante, exquise et sublime. Admirable, charmante, adorable, élégante dans ses atours, mignonne et enjouée, étrange et sadique, divine et superbe, somptueuse... Je spécule dans mes songes. Plus elle est loin, plus je suis affamé, envahie par la sensation d'être possédé. Il faudrait qu'elle soit comme ci, comme ça. Elle ne l'est pas réellement mais mentalement le devient. Je nourris la nostalgie des anciennes et façonne la nouvelle, avec soif et appétence intarissables. L'impatience et le manque nourrissent l'espoir et le mirage. L'illusion issu d'un fond subconscient qui se développe, grandit d'une manière grotesque pour atteindre des proportions sentimentales destructrices. L'auto-mort, le suicide de la matière grise. Je dévore mes entrailles et mes viscères jusqu'à l'explosion de l'ultime de l'utopie qui devrait m'apporter le bonheur. Le symbole devient tellement omnipotent qu'il avale ma raison et j'en deviens si obsédé que la convoitise de la passion voile les réponses si durement acquises par expérience. On se sent misérable et impuissant mais on ne dit rien. Alors je couche avec ma plume pour l'évacuer.

Elles s'appellent M, L, D, C, G, K. Chacune créant un petit monde différent, une case supplémentaire dans l'esprit. Elles entaillent toutes le cœur et démolissent mon esprit analytique par des processus que je n'arrive plus à supporter. Elles vous font attendre, elles alimentent la souffrance, elles entretiennent les blessures béantes en les laissant saigner tels des enfoirées nombrilistes. Alors je pisse le sang par tous les pores, et le cauchemar continue, les piqûres de chacune, leurs paroles faisant renaître l'espoir de perfection, d'amour et de volupté. Je les veux, je la veux pour moi. Et la joie prend fin quand je sais que c'est moi qui leur appartient. Masochisme perpétuel et indicible, tapis dans l'ombre qui renaît d'un simple regard.

Qui suis-je ?

En soirée, quelques bières brunes légèrement sucrées, pointe d'amertumes, un sourire exquis sur les lèvres, un bonheur fragile et éphémère de partage d'idées, de sensations avec mes amis. Je ris, je blague, je croque l'instant que j'éternise. Ça parle des nanas de la table derrière, c'est gras, lourd, macho et purement virile. Ça sent l'hormone masculine, celle qui plaît à l'inconscient féminin. Je baigne dedans. Elle a une beau p'tit cul, une paire de nichons plus que palpables. L'une d'entre elles ne fait que me regarder, nos yeux se croisent dès que nos têtes se tournent. Impossible de résister à l'appel. Mes potes se foutent de ma gueule. Cette fille respire le cul et c'est sur moi que ça tombe... Un jeu, celui de se sentir happer par la lubricité d'un coup d'œil, d'une prunelle bleuté. Elle est l'archétype même de la blonde pulpeuse avec un corps digne de l'olympe. Mais je ne me lèverais pas. Qu'y a-t-il a gagné ? La baiser un soir ou deux. Qu'y a-t-il a cherché du sérieux lorsqu'on sait qu'on sera de toutes façons le dindon de la farce ? Elle part une heure plus tard. Le badinage de quelques œillades a suffi à mon délassement. J'ai envi, mais je ne bougerais pas. Aucune réponse à la question "pourquoi ?". Mes potes ont une nouvelle fois gagnée leur pari. C'est la troisième en deux semaines.

Qui suis-je ?

En journée, dans un cybercafé à discuter avec un pote. Jeune papa aux lourdes responsabilités mais qui m'a appris à ne plus me prendre la tête. Un excellent artiste peintre, contraint de bosser à la manière d'un intérimaire pour faire vivre sa petite famille. Un mec bien, capable d'aller au delà de ce qu'il ressent par "raison". Ma question perpétuelle est toujours la même "Comment peux tu supporter ?". J'me souviens quand il me racontait ses déboires avec sa copine. Il l'avait jeté comme du poisson pourri alors qu'il l'aimait comme un dingue. Ça se sentait dans chacun de ses mots. Elle est revenue vers lui, après diverses expériences. Et ils, j'espère, vont bientôt se marier. La p'tite Rose-May, toute mignonne, métisse asiatique avec les mêmes expressions que son papa... Un amour différent, un amour inconditionnel quoi qu'il arrive... C'est bien plus beau que mes désirs passionnels et personnels. Pas une pointe de jalousie, des instants à la tenir dans mes bras. Fabuleux... Ça commence à gambader, ça parlera.

"Papa ! Papa ! Moto !"

Et on regarde la Ducati 1000 Monstro. Elle a deviné au travers de mes yeux plein d'étoiles ce que j'adorais par dessus tout. Elle ne le fait que lorsque je suis là, jamais elle ne parle de "moto" sinon, papa n'aime pas ça. Les perceptions d'un enfant sont si belles, optimistes, dénuées de la moindre méchanceté et du moindre petit sentiment égoïste. Ils offrent un bonheur Vrai, Juste et n'attendent rien en retour. C'est ça que j'aimerais ré-acquérir, les perceptions simples d'un enfant, et l'inexistence de ma propre conscience.

Qui suis je ?

La vie est un jeu de découverte ou ma curiosité est intarissable. Je joue à me brûler fonçant tête baissée dans tous les feux qui s'allument. Les brûlures sont mon expérience et le bonheur est un point d'orgue d'une sagesse inatteignable. C'est ce qui rend plus belle la vie. J'erre encore dans la nuit, dans ces ruelles qui sont mon coin de solitude. Je les connais par cœur. Il est bien deux ou trois heures du matin, tout est sombre. Rue pavée, rue cachée, se poser contre un mur et observer, penser, sans se morfondre, en méditant sur mes propres sentiments, mes analyses, mon petit monde à moi. Jeter en pâture aux ténèbres d'un samedi soir, ces pensées qu'on aimerait voir s'envoler. Les laisser mûrir et les vomir après la vingtième bière. Dormir. Dormir où ? Je ne suis chez moi que dans la rue. Je suis casanier mais solitaire. Mon attirance pour la nuit, l'opacité qui m'entoure et me protège. Mon cœur est cette pucelle enfermée dans un cloître et mon âme est celle d'un exilé perdu au fin fond du désert. A la recherche de la suppression de mes propres imperfections, j'en découvre dans l'obscurité. Sociable comme la normalité, généreux aux Resto' du Coeur, je reste un indéniable chieur. Comme parfois j'aimerais être une femme... Comme parfois j'aimerais être un connard surtout... Elles aiment tellement ça... C'est pourtant simple, il suffirait que je sois, "naturel". C'est simple, je l'ai déjà fait. Mais je n'y arrive plus depuis que j'ai mangé ma baffe. J'ai changé, trop.

Qui suis-je ?

Becoz' somethin' burns inside of me
It’s everything I long to be
And lies they only stop me from feelin' free


Comme un clodo j'attends. J'attends qu'Elle me consume par un simple regard tout en trouvant le rêve et la passion qui me permettront d'y survivre, un sens à ma vie. Je sais de mieux en mieux qui je suis, qui je voudrais être. Les chemins à prendre pour le devenir sont parsemés d'embûches qui me font peur. Mais je garde toujours l'espoir. Merci de m'avoir ouvert les yeux.

Qui suis-je ?

Un mec.
Parfois gentil, parfois connard.
Parfois pervers, parfois chaste.
Parfois généreux, parfois égoïste.
Parfois amoureux, parfois haineux.
Parfois tout, parfois rien.

Un Homme, un être humain.

C'est simple.

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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeVen 27 Mar - 12:32

Sur la terrasse, une heure du matin. Elle est venue à contre-cœur. Ses affaires l'attendent dans ma voiture. Il fait encore chaud en ce début du mois d'octobre. Les grillons chantonnent et le barbecue crépite encore. Les cendres sont amers. Elle a un nouveau blouson en cuir, sur une chaise, noir et blanc. Elle est dans sa petite nuisette. Elle se prépare à aller dormir avec une copine. Un mois que je ne l'ai pas vue, un mois qu'elle m'a viré d'un simple coup de téléphone, un mois que je suis dans un autre monde, fatigué, las, triste. J'ai du passer la soirée à faire comme si. Comme si tout allait bien parmi nos amis communs. Mais c'est loin d'être le cas. Elle ne voulait pas me voir seul, il lui fallait du monde. Suis-je si mauvais que ça ? De quoi pouvait-elle avoir peur ? Je ne pourrais même pas la toucher en ces moments tellement la trahison me consume le cœur. Peut le dégoût... Il est l'heure de parler.

- Je sais pas quoi te dire.

- Tu sais que je t'aime.

Le silence, elle regarde ses pieds. Elle n'ose pas voir mon regard. Mes yeux sont-ils si laids que tu ne veuilles pas y plonger l'espace d'un instant ? Tu me gonfles à un point. J'en aurais presque de la haine.

- Pourquoi tu me quittes ?

- Je... Y a plus rien. Je ressens plus rien pour toi depuis un certain temps.

- Mais moi... Je t'aime...

Quelle réponse débile que je fournis. Que ne contrôle-t-on pas les élans de son cœur. C'est déchirant de misérabilisme. Je ramperais et je lui lécherais même les pieds pour un seul de ses regards passionnés. J'abandonnerais père et mère pour un seul de ses baisers. Le dialogue continue, affligeant de banalités. On se croirait dans un vieux téléfilm français sur France 2. Déplorable quand la raison n'arrive plus à reprendre le dessus. Je l'aime, je l'aime, je l'aime à en crever la gueule ouverte, à en pleurer toutes les larmes de mon corps.

- Tu ne me laisses pas une petite chance ?

- Non... J'ai envie de vivre autre chose.

- Mais pourquoi là comme ça, d'un seul coup ?

- Ça fait déjà longtemps que j'y pense.

- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ?

- T'étais malade, j'en ai discuté avec ta sœur et avec ton père. Tout le monde pense que c'est à cause de notre couple qui bat de l'aile. Quelque chose ne va pas et ils le sentent.

- Bats de l'aile ? Rien à voir... Je me sens mal parce que je passe du monde étudiant au monde professionnel. Parce que je suis envoyé à 200 Km loin de ma famille et mes amis. Parce que maintenant on est 5 h de bagnole l'un de l'autre. Et quand on crache du sang en plein été, c'est qu'on est malade pas que la tête va mal. Et les choix de s'installer me sont coûteux, ils ont une signification particulière, on est plus des mômes...

- Je pouvais pas le deviner.

- Beh pourquoi interpréter alors ? T'as vu ce que tu voulais voir en fonction de tes envies à toi. T'es comme les autres en fait...

- Je suis pas mieux ou moins bien qu'une autre. Mais on a pas les mêmes attentes ou les mêmes façons de voir les choses.

- Et alors ? Tu te rends compte qu'avant de me dire que tu me larguais, le lundi matin de mon départ tu m'as dit au réveil un "je t'aime" alors que tu mûris ça depuis plusieurs mois ? Foutre en l'air 3 ans en une journée parce qu'on a pas dialogué ? Tu te rends compte que tu cherchais un job ici pour qu'on habite ensemble, enfin ? Que tout le monde croyait qu'on allait s'installer ? Que j'ai accepté ce boulot de merde qui me coince pendant 2 ans, juste pour ça, pour toi ?

- ...

- J'me retrouve loin de tout pour la femme que j'aime et qui me jette. J'aurais préféré continuer mes études et tu le sais... J'voulais faire une thèse. T'as rien à répondre ? Pas une petite explication ?

- Non rien...

- Tu te rends bien compte de ce que tu as fait quand même là. Tu m'as totalement démoli et en plus tu n'as aucune explications à fournir.

- Non.

Je lui tiens les mains depuis dix bonnes minutes. Elles sont toujours aussi douces. Mes larmes ne changent rien, et je n'ai qu'une envie, courir, partir, m'enfuir et me planquer n'importe où. Il commence à faire froid sur la terrasse. Il fait froid. J'ai froid.

Je me casse.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeVen 27 Mar - 22:55

Tr0nchon, tu sais qu'à ce train-là, tu vas nous faire Les feux de l'amour revival ?

Je suis pressée de lire la suite tiens.

Va, va, va. Peur

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeSam 28 Mar - 16:51

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Ce sont pas des histoires de fesses noobette. Elles ont chacune un sens ^^.
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MessageSujet: Re: Hurle II   Hurle II Icon_minitimeLun 30 Mar - 15:31

L'exil

Une maison proche de la forêt, un champ de maïs, le calme enchanteur de la campagne proche de la mer. Les pieds dans l'eau. Les ruisseaux, les herbes folles, la vue de mon enfance.

Tous, ils s'éloignent.
Tous, ils disparaissent.
Toutes elles m'abandonnent.


Papa refait sa vie dans l'arrière pays. Papa bio, papa chanteur, papa sportif, papa vivant avec le sourire. Maman veut partir à la ville, dans Paris, rêve de la Sorbonne et de son expertise en histoire des Almoades. Petite soeur a trouvé son prince charmant et s'envole finir ses études dans le pays à l'accent chantant. Il reste ? Lui... Dans sa solitude mouvante. Et les autres où sont ils ? Policier à Paris, Chercheur au CNRS à Saint Étienne, Informaticien à Québec, à Copenhague, Professeur à Nice, prestataire sur Nantes. Et les femmes où sont elles ? Toulouse, Romorantin, Yverdon, Paris, Nantes, Brest, Nice... Ailleurs. La disparition progressive, le perpétuel renouvellement des relations. C'est emmerdant. Ca bouge trop. Je me souviens.

La plage.
La forêt.
Les champs.


La nostalgie de mes années d'avant 18 ans où tout était figé dans une route qui semblait si bien tracée. Tu seras professeur mon petit. Tu es très fort en mathématiques, la voix royale.

- Je veux faire écrivain moi

- On en reparlera plus tard. Tu sais tes cousins ils ont tous fait des écoles d'ingénieur.

- Oui je sais et mes cousins ils sont très forts.

- Tu ne veux pas faire des mathématiques ?

- ... Je sais pas...

- Si tu fais des sciences tu pourras toujours revenir à ce que tu aimes après, plutôt que de t'enfermer dans une voix bouchée.

- Ok... Mais moi j'aime écrire et c'est tout ce que je sais faire et que j'aime.

- Non regarde tu as eu ton brevet avec les félicitations du jury. 40/40 en mathématiques et que 32/40 en français.

- Les mathématiques c'est parce que c'est facile.

- Va dire ça à tes petits camarades.

- J'y peux rien s'ils sont nuls. Moi je me trouve pas "bon" c'est juste que ce qu'on demande, c'est facile. Donc j'y arrive. Et puis moi j'aime écrire.

- Tu pourras écrire quand tu voudras. En science tu peux aussi faire du latin et des langues.

- Bon... Pourquoi pas alors.

Et puis il y eut les échecs étudiants, les échecs amoureux, les déplacements, les voyages, le changement, les transformations pour aujourd'hui en arriver stricto-census au même point avec plus d'expérience, du recul sur sa propre vie, mais au final, les mêmes aspirations pour le futur. On ne change pas vraiment ses rêves. Et j'en ai un : immense, une tâche à accomplir.

Celle de partir.

Loin.

Loin de ce monde angoissant.

Un jour, j'irais.
Un jour, j'irais faire ce que je me suis promis.
Mais seul, c'est dur.

Qui veut partager mon rêve et partir loin ?
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