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 Le Sourire de la Mort

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Exodus (...)
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Exodus (...)


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MessageSujet: Le Sourire de la Mort   Le Sourire de la Mort Icon_minitimeLun 16 Fév - 19:55

Prologue: La Mort vous sourit toujours une fois


La nuit était tombée depuis maintenant plus de trois heures. Jerk se tenait face à l'hôtel bas de gamme que lui avait indiqué son informateur lors de leur entretien via holo-écran. Il se souvenait parfaitement du visage nerveux du chef de service de l'hôtel et se disait qu'il y avait de quoi se sentir nerveux, vue le poisson qu'il avait ferré. Après tout, il s'agissait d'une des plus grosse prime du moment: Kurt Gide, alias "celui-qui-avait-osé-toucher-à-l'argent-du- plus-gros-parrain-de-la-planète", et sur sa tête près de 200.000 Crédits, soit le meilleur pactole que pouvait se faire un chasseur de prime de son niveau dans les bas quartiers de cette foutue planète. De quoi sortir enfin de la fange et se frotter aux hautes sphères du coin et donc aux gros salaires. Un calcul qui satisfaisait Jerk en tout point. Les seules obstacles a cette vision: un éventuel service de sécurité affecté à la cible…et les dix étages de l'hôtel a grimper pour atteindre la cible.
- C'est pas le tout de savoir qu'il y a dix étages, faut les grimper. Et ça, ça va être coton…
Il sortit son lance-grappin et le pointât sur une fenêtre.
- S'agit de pas se louper…dixième étage, troisième fenêtre en partant de la gauche…c'est bon!
Son grappin venait de se fixer sur la rambarde de la fenêtre. Il commença alors son ascension vers la chambre de sa cible…et vers la gloire!

Arrivé à hauteur, il se hissa sur le rebord et ouvrit la fenêtre préalablement déverrouillée par l'indic. Il regarda sa montre: 00h43 heure planétaire, c'était parfait. Il entra alors dans la suite de "luxe" de l'hôtel, idée difficile à admettre, tant l'établissement repoussait toute allusion se rapprochant au mot luxe.
- Quand j'aurais touché la prime, faudra vraiment que j'investisse dans un grappin auto tracteur! Ce truc est une vraie …
Il interrompit subitement ses pensées. Quelque chose le mettait mal à l'aise. La pièce avait beau être dans l'obscurité la plus totale, hormis la faible lumière de la lune qui filtrait par la fenêtre ouverte, il sentait qu'il n'était pas seul.
- C'est gentil d'avoir fait tous ces efforts pour venir nous voir!
Jerk se retourna brusquement vers la direction dont semblait venir la voix mais ne vit rien sur le moment. Puis il distingua vaguement une forme humaine et surtout un sourire. Un sourire qui semblait luire dans l'obscurité. Il sortit alors son arme en direction de la silhouette souriante.
- Pas de ça avec nous mon grand!
Jerk eut juste le temps de tourner la tête à gauche qu'il se retrouva nez à nez avec un colosse Nakaji…et surtout face au double-canon de son fusil plasma!
- Bhou!
La décharge plasmique jaillit de l'arme. Le sang gicla et on vit le corps de Jerk traverser la pièce pour percuter le mur, non sans un bout de torse en moins. Il allait mourir… en fait, il était déjà mort. Le sourire brillant se brouillait devant lui. La pièce devenait floue.
- Foutue…connerie….
Il avait oublié le principal obstacle dans l'affaire…La concurrence.

# # # #


Le géant à la peau grise s'approcha du corps inanimé, un rictus mauvais au coin des lèvres.
- Dis donc, on peut dire que je l'ai pas raté celui-là! T'as vu comment j'l'ai dézingué?
Il passa une langue râpeuse sur sa joue, lapant le sang de sa victime qui coulait le long de sa face scarifiée.
- J'adore ce boulot. Il retournât le corps à moitié carbonisé: la surprise mêlée à la douleur se lisait encore sur le visage immobile. Je suis près à parier que ce blanc-bec est mort avec la certitude qu'on voulait lui piquer sa prime. Vas-y "gueule d'amour", prends-y sa tête. On a tout notre temps de toute façon.
- Crétin…
- Quoi? Qu'est c'que j'ai fait encore?
L'homme sortit de l'ombre et se dirigea vers le corps, une machette a la main et saisissant la tête, la trancha d'un coup sec.
- Faudra que tu m'expliques pourquoi tu tiens tant à cette antiquité rouillée. Tu sais qu'il existe des lames lasers beaucoup plus pratiques?
- LA FERME, CRETIN! Je t'avais dis d'utiliser le silencieux que je t'avais filé!
-Mais je préfère ce joujou là, c'est nettement plus marrant quand….
- Le tir a du s'entendre dans tout le quartier, et dans moins de cinq minutes, on aura tout ce que cette planète compte de représentant des forces de l'ordre sur le dos! Allez Joran, balances moi ce corps dans le cagibi, avec ce qui reste de l'indic.
- Ok Reed, te fâches pas, j'y vais.
Il ouvrit la porte du placard et jeta le corps décapité de Jerk sur le cadavre en lambeaux du chef de service. Le corps n'était vraiment pas beau à voir. Joran réprima un haut-le-cœur.
- J'comprends pourquoi, malgré tout, tu me laisses descendre les cibles. C'est vraiment moche quand c'est toi qui t'en occupes. Mais on avait vraiment besoin de buter ce gars, "gueule d'amour"?
C'était la goutte de trop. Reed se retourna promptement et s'approcha de son acolyte. Il tenta de rester calme mais c'était vraiment difficile avec Joran.
- Pour la dernière fois, il avait vu nos visages! Si les Cops l'avaient choppé, il aurait pu les guider jusqu'à nous. Et une dernière chose…
Reed se rapprocha encore plus de la figure balafrée du Nakaji, un sourire cruel se dessinant sur son visage. C'est là que Joran se rendait compte que son associé n'avait vraiment rien d'un humain. De loin on pouvait le prendre pour un homme normal avec ses cheveux brun, sa belle gueule et son corps massif (bien que comparé au Nakajis, tout humain, aussi baraqué soit-il, ressemblait à un vieillard chétif). Mais de près on discernait parfaitement ses yeux, occupés par deux minuscules fentes, et surtout les dents que laissait transparaître le sourire dont il se fendait la plupart du temps. Ses dents n'avaient presque rien d'humaines: une rangée de canines a faire mourir de jalousie les plus dangereux prédateurs du coin, qui luisaient étrangement et qu'il ne valait mieux pas voir a l'œuvre. C'est à ces moments là que Reed lui fichait vraiment la trouille, car il ne savait alors plus ce qu'il avait en face de lui.
- …la prochaine fois que tu m'appelles "gueule d'amour", je te jure que tu rencontreras ma lame plus près de ta gorge que tu ne l'as jamais sentie, compris?
- Je pense bien…
-Parfais. Allez, bouge le tas qui te sert de corps et filons d'ici. On a encore cinq étages à monter avant le vaisseau et j'aimerais bien partir discrètement pour une fois.
A peine eut-il fini de parler que les sirènes retentirent dans la cour d'accès de l'hôtel. Joran se précipita à la fenêtre.
- Merde, les Cops!
La voix automatique d'un robot sentinelle répétait sans interruption:
# ICI LES FORCES DE L'ORDRE DU SYSTÈME. RENDEZ VOUS SANS RÉSISTANCE OU NOUS OUVRIRONS LE FEU. JE RÉPÈTE, RENDEZ VOUS SUR LE CHAMPS#
- C'est ça, compte là-dessus, conserve!
Pour illustrer ses paroles, Joran vida son chargeur sur la sentinelle qui avait eu le malheur de se mettre a découvert.
- Arrête de jouer pauvre con! On a plus le temps! Fous le feu à la chambre et tirons nous d'ici!
- Pourquoi mettre le feu?
- FAIS CE QUE J'DIS, beugla Reed!
Joran envoya sa grenade incendiaire dans la chambre et sortit, collant les talons de Reed dans une course effrénée au milieu des couloirs du bâtiment.

Le véhicule du divisionnaire Keller s'arrêta à quelques mètres de l'hôtel. Il sortit la tête juste à tant pour voir la sentinelle se faire déchiqueter par un tir venant du haut du bâtiment.
- Monsieur le Divisionnaire, venez vous mettre a couvert!
Sans se faire prier, le petit homme se jeta derrière sa voiture et fut rejoint par l'officier menant la brigade d'intervention.
- Quelle est la situation, lieutenant?
- Je pense qu'ont est tombé sur un 105-2!
Keller réprimât un soupir. Il détestait le code des brigades…
- Ce qui donne, en clair….?
- Un échange de coups de feu dans un espace semi-public. Sûrement des trafiquants qui ne sont pas d'accord entre eux. Ne vous inquiétez pas, on a l'habitude de ce genre d'opération, c'est le plus fréquent dans les bas…
Le lieutenant n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une explosion secoua tout le bâtiment, des flammes sortant de la chambre d'où provenait les tires.
- Merde! On est tombé sur du lourd! ON PASSE EN DEFCON 5! , criât-il à ses hommes. ON A UN 10-1 SUR LE DOS, PASSEZ A L'ASSAUT IMMÉDIATEMENT!
Keller déglutit. Le niveau d'alerte venait de passer de 2 à 5 et ça, c'était vraiment mauvais.
- Ça ne peut pas être des narcotrafiquants, ils n'emploient jamais d'explosif, de peur de bousiller la camelote!
- Alors c'est un quoi à la fin!? , repris Keller, passablement énervé par le manque de précision du lieutenant.
- Un événement terroriste impliquant des usages d'explosifs incendiaires ou incapacitants en zone semi…
Le lieutenant s'interrompit en regardant le visage agacé du divisionnaire
- Un très gros problème, en clair. De plus on doit aussi s'occuper du 157-…euh, de l'incendie, pour qu'il ne se propage pas aux autres bâtiments.
- Et vous avez aussi l'habitude de ce genre d'intervention?
Préférant ne pas avoir à répondre, le lieutenant se joignit à ses hommes pour lancer l'assaut.

Les deux chasseurs de primes venaient d'atteindre le dernier étage lorsque Reed s'arrêta brusquement devant le dernier virage avant l'accès au toit. Joran failli lui renter dedans mais parvint à conserver son équilibre grâce à un remarquable coup de pied de son partenaire dans l'estomac, ce dernier manquant de faire ressortir son mécontentement face à cette méthode efficace mais brutale.
- Ça va pas non? Qu'est ce qui te prend de t'arrêter comme ça?
- Ferme-là!
Reed passa discrètement la tête de l'autre côté du mur.
- Hum…Deux Cops et une sentinelle. Ces petits malins ont du arriver par planeur et ont verrouillés l'accès au toit.
- Et alors, où est le problème? On fonce et puis c'est tout! , répondis Joran avec des spasmes d'excitation tandis qu'il chargeait son arme.
- Non, il y a plus discret. On va passer par la chambre voisine et atteindre le toit par la fenêtre, ainsi ils nous croiront toujours à l'intérieur et on pourra…
- YAAAHAAAAAAAA!!!
-… Et merde…
Le Nakaji venait de céder à l'excitation. Dans un état second, il se rua dans le couloir et ouvrit le feu sur les Cops trop abasourdis pour réagir. Le premier chargeur se vida sur la sentinelle et l'agent qui se tenait juste derrière, arrosant les murs d'un mélange de métal fondu et de sang. Le deuxième Cops réussit à sortir son arme et tira sur le géant possédé, le touchant a l'épaule dans une impressionnante gerbe de sang, ce qui eu pour effet de le rendre encore plus fou de rage. Il jeta son arme sur le Cops qui la reçu en pleine tête et s'affala sur le sol. A moitié assommé, il ne comprit pas vraiment ce qui ce passait quand Joran le souleva du sol, ni quand il passa à travers la fenêtre, et encore moins lorsqu'il percuta le béton froid de la cour de l'hôtel, quinze étages plus bas. Pendant ce temps, le Nakaji c'était enfin calmé et son remarquable système immunitaire cicatrisait déjà son épaule. Reed, quand à lui, sentait que ça allait être à son tour d'exploser mais se contint tant bien que mal.
- Bon, c'est foutu pour la sortie discrète, surtout avec ton petit colis pour ceux d'en bas. Vaut mieux se magner d'atteindre le planeur avant que d'autres renforts n'arrivent.
- Ok j'te suis, répondit Joran en récupérant son arme.
- Cela vaut mieux pour toi, car la prochaine fois que tu piques ce genre de crise, je ne réfléchis plus : je t'abats.
- Ouais, ouais je sais…N'empêche…
- Quoi encore?
- …j'adore vraiment ce boulot, dit-il en admirant le chaos qu'il avait laissé derrière lui.

Le lieutenant et ses hommes s'apprêtaient à rentrer dans le bâtiment après un rapide rappel des ordres, phase ennuyeuse mais nécessaire vu la bande de têtes brûlées qu'il commandait.
- Bon je vous rappelle qu'il nous en faut au moins un de vivant, compris? Pas de bavures comme la dernière fois. Vous ne les abattez qu'en cas de stricte nécessité, du genre si on a vraiment à faire à de vrais psychopathes! Mais sinon, en aucun cas vous n'avez l'autorisation de…
Le lieutenant fut interrompu par la chute violente d'un corps sur l'asphalte, manquant d'assommer l'un de ses hommes. L'officier resta sans voix pendant quelques instants, le temps d'identifier le corps de l'un des Cops posté au niveau du toit.
- Sacré nom de … Je retire ce que j'ai dit! Foncez, et descendez-moi ces ordures! Aller!
Les Cops se ruèrent dans le bâtiment. Le lieutenant s'apprêtait à les suivre quand une deuxième explosion retentit, des flammes venant cette fois du toit de l'immeuble. Il parvint à peine à distinguer un planeur sombre, qui fila rapidement vers les quartiers chauds de la ville.
Encore raté, songea-t-il. Pas la peine de rappeler les hommes, dix étages d'escaliers dans les jambes les aideraient sûrement à accepter la nouvelle de la fuite des criminels. En revanche, le visage de Keller n'envisageait rien de bon. Lui, il en faudrait beaucoup pour le convaincre de ne pas tous les rétrograder…


Dernière édition par Exodus (...) le Mar 3 Mar - 23:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Le Sourire de la Mort   Le Sourire de la Mort Icon_minitimeLun 16 Fév - 19:59

# # # #


Le planeur filait a présent dans les grands boulevards du quartier industriel. Reed emprunta la ruelle menant dans la cour de l'appartement qui lui servait de planque. Joran sortit en premier, portant un bac cryogénique dans lequel était stockée la tête du chasseur de prime. Reed préférait généralement que se soit son coéquipier qui se montre en premier, un tir mal intentionné pouvant toujours arrivée. Après quelques secondes, il sortit à son tour et se dirigea vers ce qui semblait être un simple locale à fournitures. Mais dès le code de sécurité tapé, la porte s'ouvrait, révélant un appartement spacieux et tout équipé en matière de technologie.
La porte blindée se referma juste derrière eux et tandis que Joran s'occupait de ranger le matériel, Reed se dirigea vers sa pièce privée, le bac à la main. A l'intérieur de cette pièce se trouvait un système de communication holo dernier cri qui s'activa automatiquement à son arrivée.
- Robu Dool.
A peine eut-il prononcé le nom que le visage d'un homme d'une soixantaine d'années se matérialisa au-dessus du projecteur. L'homme avait de longs cheveux gris coiffés en chignon, une fine barbe du même gris argenté et enfin un étrange tatouage lui prenant la moitié du visage.
- Ah, mon cher Reed! Avez-vous déjà terminé la petite commission pour laquelle je vous ai engagé? Si c'est le cas je suis très impressionné.
Le Parrain se fendait d'un sourire qu'il tentait amical mais Reed voyait bien qu'il manquait d'attraper une colique rien qu'en songeant à ses honoraires. Pour toute réponse, Reed ouvrit le bac et posa la tête congelée de Jerk devant le visage holographique, la machine s'empressant de procéder aux tests génétiques. Le test fut positif et Dool semblait satisfait.
- Excellent! Cette petite ordure m'avait coûté très cher en faisant sauter un bar entier m'appartenant, avec à l'intérieur au moins une vingtaine de mes hommes, et ce juste pour descendre une cible, le pire étant qu'il l'a manqué!
- Vous m'en voyez navré. Mais concernant mes propres frais…
- Les 50.000 pour ce petit merdeux plus les 200.000 de mon regretté comptable sont déjà crédités sur votre compte.
C'est vrai, Reed avait presque oublié la prime de Kurt Gide. Il s'en était occupé il y a maintenant deux jours et Dool avait voulu attendre qu'il ramène la tête de l'autre contrat avant de payer, soi-disant pour "simplifier la transaction" mais surtout pour pouvoir repousser le moment fatidique du paiement. Reed s'y était d'abord opposé mais d'un autre côté, cela avait laissé la prime affichée et avait ainsi permis de l'utiliser pour appâter Jerk.
-Vous me coûtez cher mais au moins vous êtes efficaces, je crois que jamais un chasseur de prime n'a atteint votre taux de réussite. Continuez comme ça et vous deviendrez une légende dans le milieu.
Une légende? Voilà bien le dernier de mes soucis, songeât Reed. La gloire, l'argent, toutes ces choses ne sont que des outils: le plus intéressant, c'est la mort. Apporter la mort à une autre créature, se sentir en pleine possession de cet immense pouvoir qui est de jouer avec la vie d'un autre. C'est seulement ainsi qu'il se sent vivre pleinement, qu'il se sent exister. L'argent, la gloire…Ils ne servent au final qu'à tuer encore et toujours, des manières les plus diverses possible. Et c'est pour pouvoir expérimenter toutes ces manières qu'il avait choisi ce métier, avec comme spécialité de s'en prendre aux autres chasseurs quand ceux-ci devenaient trop encombrant pour quelqu'un. Au moins ainsi il ne s'ennuyait jamais.
- Mais vous faites un métier dangereux, et vous finirez par en mourir. Vous me manquerez beaucoup lorsque vous viendrez à disparaître. Le personnel de qualité est rare de nos jours.
- Disparaître? Mais ce n'est pas du tout mon intention. Je compte bien vivre longtemps. De plus vous n'êtes plus tout jeune et je pense vous voir mourir avant moi.
- Qui sait, la vie est pleine de tellement de surprise. Le vieil homme ne laissait transparaître aucune émotion mais on ne pouvait s'empêcher de remarquer un léger sourire sur son visage. Pour en revenir à nos affaires, j'ai ici quelque chose qui, je pense, va vous intéresser.
- Une nouvelle prime?
- Exactement. Et d'après mes sources, vous ne devriez pas avoir de difficulté à vous en charger. Un visage suivi d'un nom s'afficha au dessus du projecteur, la fiche semblait être une sorte de casier judiciaire. Je me trompe?
Reed ne pût s'empêcher d'afficher un sourire satisfait. Il se leva, ramassa sa lame et fixa une dernière fois l'écran avant de quitter la pièce:
- Cela sera fait dans l'heure, je puis vous en assurer.


Joran vérifiait une fois encore son arme. Il ne supportait pas la moindre tache ou bien rayure sur son outil de travail. Il vérifia une toute dernière fois que le chargeur connecté au magasin de l'arme soit plein: la jauge indiqua le maximum. Parfait. Avec ça, je peux bousiller jusqu'à un tank en moins de cinq secondes, pensa-t-il. Il détacha enfin ses yeux de son arme pour prendre pleinement conscience de l'endroit où il se trouvait. La planque de Reed avait beau être relativement petite par rapport à ce qu'il avait déjà vue, elle ne manquait pourtant de rien: la réserve contenait de quoi se nourrir pour au moins un an, l'armurerie était remplie de tous les types d'armes que l'on pouvait trouver dans la galaxie, allant du simple pistolet à silencieux, indétectable pour tout système de sécurité, jusqu'au lance-roquette de choc pouvant détruire un immeuble entier en un projectile. Et enfin dans l'autre section de la planque, un espace suffisamment large permettait de passer quelques temps au calme entre deux missions. Y a pas à dire, il l'avait super bien aménagé son petit coin. Mais un problème majeur titillait Joran : la promiscuité. L'endroit était un peu petit pour deux, et puis Reed n'aimait pas partager. Ça ce voyait aussi dans sa manière de partager le butin: 70% pour lui et juste 30% pour les autres. Le genre de calcul qui mettait Joran de mauvaise humeur. Surtout que lui non plus n'aimait pas partager. Non, franchement, ce serait beaucoup mieux si une seule personne disposait de la planque, de la prime et de la renommé. Et cette personne, ce serait lui. Il vérifia une dernière fois son arme, il s'agissait de ne pas le louper, sinon la tache serait bien plus ardue.
-N'empêche…tu me manqueras quand tu seras plus là, "gueule d'amour", dit-il pour lui-même en pensant à Reed.
-Toi aussi mon gros…
Joran eu à peine le temps de se retourner pour voir la lame de Reed s'abattre vers lui. La machette fendit l'air, sectionnant la nuque et séparant d'un coup net la tête de Joran de son corps massif. La tête roula jusqu'aux pieds de Reed, qui se fendit d'un petit sourire en regardant les yeux injectés de sang du Nakaji.
-…toi aussi.

Reed plaça la tête de Joran juste à côté de celle de Jerk, la machine bipant encore une fois positivement.
-Vous êtes décidément l'un des plus rapide de la profession, mon cher! répondit Doole à la vue de la tête sanguinolente.
-Disons que j'ai de la chance.
-Pas de ça avec moi, vous avez du talent et vous le savez. Les 60.000 crédits sont versés sur votre compte: votre journée a été plutôt bonne on dirait.
-Disons que j'ai connue pire.
-Vous n'êtes décidément pas très bavard. Au fait, j'ose espérer que vous n'avez rien à voir, de votre côté, avec la raison qui m'a poussé à vous proposer ce contrat?
-Pensez-vous. Bien sur que non. Au revoir monsieur.
Sans attendre de réponse, Reed désactiva la console et partit s'installer à son aise. Pauvre Joran. Qui aurait pu savoir que le Cops qu'il avait "accidentellement" défenestré était en réalité le neveu de Doole, placé en tant qu'informateur, et que la trace de sang sur les murs, échappée de sa blessure à l'épaule, allait permettre aux enquêteurs de l'identifier par ADN comparé? Et comme la mafia possède un accès complet aux banques de données de la police, ce cher Robu Doole apprit en moins de deux heures le nom de l'assassin. Et comme, bien sûr, la famille, c'est sacrée, la prime apparaissait une minute plus tard.
Mais un petit souci embêtait Reed: bien que sa présence ne fut pas soupçonnée, Doole savait qu'il faisait équipe avec le Nakaji, et les doutes sur lui deviendraient bientôt problématique. Mais bon, il n'avait rien à craindre: après tout, n'était-il pas "la mort souriante"? Celui que personne ne peut trouver et encore moins tuer? Il posa son regard une dernière fois sur la tête de Joran.
-Tu sais mon vieux, on était rarement du même avis, mais il y a quelque chose pour laquelle je suis bien d'accord avec toi…
Il se fendit de son plus grand sourire.
-…moi aussi, j'adore ce boulot.


Dernière édition par Exodus (...) le Mer 4 Mar - 0:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Sourire de la Mort   Le Sourire de la Mort Icon_minitimeMer 25 Fév - 13:05

Chapitre un: visite impromptue



Allongé sur le dos, l'homme laissait doucement ses rêves l'emporter. Des formes étranges et des sons à peine audibles laissèrent bientôt place à une image familière, accompagnée d'une sensation désagréable d'humidité. Un frisson parcouru le corps assoupi quand lui apparaît l'image d'un enfant, seul dans une rue faiblement éclairé par un lampadaire déficient, la pluie fouettant son visage amincit.

Il pleure. L'enfant pleure tant qu'il le peut encore.
Pourquoi les autres sont-ils si méchant? Les autres et pas que eux… Tout le monde en fait. Pourquoi ne veulent-ils jamais êtres avec lui, refusent-ils de rire en sa présence? Il a froid, il tremble de tout son corps. Quand a-t-il rit pour la dernière fois? Il ne s'en souvient même pas. Il ignore même s'il lui est arrivé de sourire une fois dans sa vie. Maintenant, la seule chose qui pour lui reste une certitude est le fait qu'il va mourir. A cause d'une petite erreur de conception, à cause d'une petite et insignifiante différence, il va mourir de faim, seul dans cette rue mal éclairée.
La pluie ne s'arrête pas. Elle continue, frappant avec obstination sur le sol dur et froid, le rendant encore plus glacial, transformant les murs gris d'une cité bâtie sur les faibles en gigantesques parois d'eau, infranchissables et écrasante par leur hauteur. La lumière semble elle-même reculer devant ce rideau glacé, chaque goutte emportant un peu plus loin la dernière étincelle de lumière encore présente. Il regarde alors une dernière fois son visage dans une flaque d'eau où trempe déjà la moitié de ses jambes: des cheveux bruns, habituellement coiffés en brosse mais rendus lisses par la pluie, des yeux noirs vaguement expressif, un nez tout ce qu'il y a de plus banal, outre le fait qu'il soit cassé. Rien d'anormal, il est comme de nombreux enfants de son âge. Certains pourraient même dire qu'il a un beau visage, si celui-ci n'était pas aussi creusé. Puis il regarde sa mâchoire.
Il ose à peine entrouvrir ses lèvres mais cela suffit largement. Il se retrouve devant ce qui fais à la fois de lui un exclu, un anormal et un garçon affreusement seul. Sa peine retranscrite en de fines et pointues canines, occupant toute sa mâchoire, composant toute sa dentition. Pas de molaires pour mâcher, ni aucune incisive pour couper, non. Juste des canines, effrayantes, faîtes pour mordre, uniquement. C'est sa punition se dit-il. La punition pour avoir commis le péché de naître. Il hait ses créateurs, ceux qui l'ont mis au monde puis abandonné dans cette citée de douleur. Savoir s'il s'agit d'un être supérieur, de deux parents ou même d'une bête éprouvette comme certains qu'il a déjà vu, il s'en fiche et il les maudit tout autant les uns que les autres. Mais il les comprend pourtant.
Après tout, qui voudrait d'une imperfection telle que lui, d'un mutant, d'un bâtard, d'une expérience ratée? Personne.
Et c'est pour cela qu'il est seul, qu'il se laisse mourir dans cet obscur cercueil d'eau et de béton.
-"Tu es seul petit?"
Il ne l'a même pas entendu arriver. Comme s'il venait d'apparaître entre les gouttes, qui semblent s'être écartés à sa venue. L'homme se tient debout, devant lui. Le haut col de son ciré beige lui cache en partie le visage et malgré la pluie, il ne porte aucun chapeau ni aucune capuche. L'eau ruisselle sur ses cheveux grisonnants et coupés cours, à la militaire. Puis il lui tend la main.
-"Si tu es tout seul, alors pourquoi ne pas venir avec moi?"
Il hésite. Il a peur de cet homme sortit de nul par. La tentation est grande: on l'a souvent poursuivis, battu, laissé pour mort. Mais jamais on ne lui a proposé une main pour se relever. Finalement il se décide: quitte à mourir, que se soit des mains de cet homme ou d'un autre, il s'en fiche, il veut le suivre. Il place sa petite main dans celle de l'homme qui semble alors satisfait.
-"C'est très bien. Maintenant, suis moi."
Ils marchent ensembles, main dans la main. Lentement, il lui fait traverser ce rideau de pluie qui les isolait il y a encore quelques instants.
-"Sais-tu quel âge tu as, lui demanda l'homme."
Il sera de sa petite main, honteux d'afficher son ignorance. Il refuse de répondre à voix haute.
-"Personnellement, je pense que tu dois avoir dans les huit ans. Mais tu es si maigre que tu pourrais en avoir neuf ou dix sans que l'on s'en rende compte. Nous verrons cela une fois arrivé."
Arrivé? Où? Il n'ose lui poser la question et l'homme ne semble pas près à lui donner la moindre information. Ils arrivent maintenant dans une rue mieux éclairée, toujours écrasée par la pluie mais moins oppressante, plus vaste.
-"As-tu déjà tué, lui demande-t-il alors sur le ton de la conversation."
Le garçon se met à trembler tout en marchant. C'est un test? Une demande dont la réponse risque de le renvoyer à la rue? Il n'ose pas parler, ne préférant pas parler de cet enfant qu'il a un jour quasi-égorgé dans une bagarre de rue. Il ne l'avait pas tué sur le coups mais on lui avait rapporté sa mort les jours qui suivirent: trop de sang perdu, le reste étant infecté par la marque qu'il avait laissé. Mais l'homme ne cherche pas à savoir d'avantage. Pourtant, à la lueur d'un lampadaire, il lui semble voir un sourire se dessiner sur le visage couturé de son guide, lorsque celui-ci le regarde droit dans les yeux. Ils viennent de s'arrêter devant un planeur assez récent: c'est la première fois qu'il en voit un de si près sans se faire chasser à coup d'injures.
L'homme ouvre la portière et l'invite à monter. La chaleur qui s'en dégage est telle que l'enfant veux se jeter dedans, échapper enfin à cette pluie incessante et glacée, près à brûler s'il le faut pour oublier toute idée de la d'où il vient. Mais au dernier moment, il lui resserre la main.
-"Au fait, tu as un nom?"
-"Oui. On m'en a donné un, un jour…"
Sa propre voix l'étonne, lui semble affreusement éraillé. Depuis combien de semaine n'a-t-il pas parlé?
-"Et c'est?"
Au dessus du haut col, l'enfant voit les yeux de l'inconnu le fixer, avec ce qu'il voudrait identifier comme de l'affection.
-"Reed…"


* *
*


A partir de ce moment, le rêve devenait vraiment agréable. Des gens dont il avait oublié le nom, visages anonymes et pourtant amicaux. Reed se plongea encore plus loin dans ses songes, fouillant sa mémoire, une foule de sensations l'envahissant alors. Joie, satisfaction, un sourire, un bruit réconfortant, chaleur, froid, sang… Sang? Pourquoi sang? Et surtout pourquoi froid? Il ne devrait y avoir dans cet univers que de la chaleur, pas de froid. Uniquement une agréable et réconfortante chaleur…
Et pourtant le froid est là. Il est présent, aussi glacial que la pluie noire, aussi glacial que du métal nu. Comme celui d'un canon. Le canon d'une arme.
Reed se réveilla doucement, sans mouvement, sans ouvrir les yeux. Rien ne pouvait indiquer qu'il s'était réveillé, hormis une respiration encore plus calme qu'auparavant. Il s'était endormi sur le canapé de sa planque, dans une sorte de salon situé entre sa chambre et l'armurerie, comme à son habitude. Mais cette fois, il y avait quelque chose de dérangeant, d'inhabituelle. Sans doute était-ce le contact froid de l'arme que l'on avait posé sur sa tempe, le même contact qui l'avait tiré de sa rêverie. Ce qui faisait deux raisons pour Reed d'en vouloir à celui qui avait créé ce contact sans doute dans le but peu appréciable de lui loger un projectile, potentiellement létal, dans le crâne. Mais il se contentait pour le moment de le braquer, ce qui laissait envisager deux possibilités: soit, pour une quelconque raison mais sûrement pas par pitié, celui (ou celle) qui le braquait le voulait vivant et auquel cas il allait le regretter, soit il avait du mal à opter pour le comportement adéquat à adopter devant une cible endormie, ce qui induisait une prise de décision rapide avant que l'autre n'ai fait son choix. Mais était-il seul? Des bruits semblèrent provenir de l'armurerie, confirmant l'hypothèse que son invité n'était pas stupide au point de tenter le coup tout seul.
"Au moins deux, peut-être trois." La pression de l'arme se fit alors plus forte, et dans un sens plus incertaine. Le type tremblait, ça se sentait. Il s'impatientait, ce qui n'était vraiment pas ce dont Reed avait besoin. Il avait besoin d'une ouverture, d'un moment d'inattention, ne serait-ce qu'une seconde…
-"Bon les gars, vous vous magnez?"
Maintenant. L'homme avait chuchoté, pour ne pas réveiller sa proie, et Reed était certain qu'il avait instinctivement tourné la tête. Il ouvrit ses yeux, révélant deux fentes noires qui se fixèrent immédiatement sur la forme encore vague qui se tenait devant lui. En un mouvement, il venait de décaler sa tempe de la trajectoire de l'arme, saisir le bras qui le maintenait en joue une seconde auparavant et décochait un violent coup de paume au menton de son opposant. Ce dernier était si surpris par le coup qu'il ne laissa pas échapper un son. Reed enchaîna avec un balayage qui fit perdre son équilibre à son adversaire avant de lui décocher son pied dans le visage alors que celui-ci tombait à terre, assommant son opposant. Puis il saisit le crâne de l'homme inanimé, ses mains passant sous la bandoulière qui maintenait le vieux casque anti-choc sur sa tête, et tourna violemment les bras dans un sens opposé, produisant un craquement des plus sonores.
-"C'était quoi ce bruit? On aurait dit…"
-"On s'en fout. Va aider Sult à emballer le colis et mettez le dans le fourgon."
Sans attendre, Reed s'empara de l'arme de poing que continuait à serrer le cadavre. Un pistolet mitrailleur compact, manquant singulièrement de classe mais parfait pour arroser les espaces clos comme celui où il se trouvait. Il fit alors trois pas en direction de l'armurerie, passa l'arme en mode coup par coup pour une meilleure précision, avant de s'arrêter à deux mètres de l'entrée, pistolet levé. La porte s'ouvrit sur le visage étonné d'un homme en armure de combat presque complète, un fusil à pompe entre les mains. Il s'affaissa presque aussitôt, un trou assez large pour laisser passer la main venant d'apparaître à l'arrière de son crâne, en contraste avec la minuscule ouverture ensanglanté faite par la balle sur le devant de sa tête. Le corps s'écroula en travers de la porte et Reed s'engouffra alors dans la pièce.
En face de lui se trouvait le troisième membre du groupe, en train d'armer un fusil d'assaut qu'il venait de saisir sur le mur. Il pointa le canon en plein sur la poitrine de Reed qui ne fit pas un seul mouvement pour s'échapper, se contentant de lever lentement le canon de son arme. L'homme pressa alors la détente, tandis qu'un point rouge illuminait précisément le point d'impact. Mais l'arme ne fit pas feu. Il pressa encore, écrasant la gâchette avec toute la force de ses doigts. Mais l'arme refusa de faire feu.
-"Reconnaissance digitale, le bleu."
Le premier tir fit voler l'arme des mains de l'homme. Le second lui transperça la main droite, la clouant presque au mur. Le troisième et le quatrième lui firent plus simplement exploser les deux genoux. A chaque tir, il cria comme s'il venait de mourir. Ses cris se turent lorsque la crosse du pistolet s'abattit sur son crâne.


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MessageSujet: Re: Le Sourire de la Mort   Le Sourire de la Mort Icon_minitimeMer 25 Fév - 13:05

Il se réveilla avec pour seule sensation une douleur intense, uniforme. Il essaya de bouger mais son corps tout entier refusait de se déplacer. Seul sa tête accepta de se lever et non sans un flot de douleur dans tout son crâne. Il voyait un peu flou mais réussi à distinguer celui qui se trouvait accroupi devant lui. Sa cible lui souriait, un air réjoui imprimé sur son beau visage et une machette se promenant d'une main à l'autre.
-"Tu as eu de la chance, tu sais? Tu aurais pu mourir de tes blessures si je n'avais pas été là."
Il pris alors un regard qui devait se vouloir compatissant mais où l'on pouvait voir apparaître un amusement certain. Sa machette était recouverte de sang. Il passa l'une de ses mains dans la poche de son gilet sombre.
-"Mais c'était une vilaine blessure que tu avais là, tu sais? Et le seul moyen qu'il m'ait été laissé, fut malheureusement l'amputation… Ne m'en veut surtout pas."
Il jeta devant lui une main blanche, exsangue, tranchée au niveau du poignet. Il ressentit à cette vision une fulgurante douleur lui provenant de sa main droite, ou plutôt du moignon négligemment enveloppé dans un tissu rouge sang. Il hurla alors de tout son corps plus par terreur que par douleur, devant cette partie séparée de son anatomie.
-"Putain… Ma main, gémit-il, les joues inondés de larmes, la voix tremblante."
-"Bon assez ri, maintenant tu me donne le nom."
Il respirait bruyamment, essayant de contenir ses cris et de ne surtout pas regarder son moignon immobile, vérifiant que sa main gauche était toujours intacte, à sa place.
-"Putain…Putain de -HAAAAAAAAAAAAAAA!
La machette venait de se planter dans sa paume restante, le tranchant placé en direction de son bras.
-"J'ai dis le nom… Pas des grossièretés: le nom."
-"Loyld… Je m'appelle Loy –GYAAHAAAAA! Bordel…"
La lame venait d'avancer de deux centimètre en direction de son avant bras, creusant toujours plus la ligne écarlate qui parcourait sa main gauche.
-"Pas le tient, idiot. Celui du mec qui vous a engagé". Reed approcha son visage encore plus près de celui de Loyld. Son visage ne reflétait plus aucune émotion. "Le nom de celui qui vous a fourni le matériel capable de forcer mon système de sécurité, le nom du mec assez fou pour envoyer trois bleus s'occuper de ma tête, et l'autre fou qui a mis ma tête à prix!"
-"Je sais pas! Je connais pas son nom, je le jure! On devait juste te livrer à ce type… et il nous filerai la prime, je le jure!"
Il contemplait avec angoisse la lame toujours plantée dans sa main gauche, incapable de détacher son regard de la lame pour l'instant immobile.
-"Continue. Si tu me dis ce que j'attend, je te laisse la vie sauve et ce qui reste de ton corps intact."
-"Il… Il nous a juste donné le lieu de ta planque et le matos. Même pas le nom de la cible, rien! On le connaissait pas! Je l'avais jamais vu avant, il venait juste de débarquer à mon avis!"
-"Tu veux dire que tu n'a pas été engagé par un maffieux? Ce n'était pas un parrain ou l'un de ses aide de camps."
Loyld semblait délirer. Ses yeux n'arrêtaient pas de s'agiter dans ses orbites, passant du visage de Reed à sa main gauche à une vitesse de plus en plus incontrôlable.
-"NON! Non, un chasseur, c'était comme nous un chasseur, ça j'en suis sûr! Pitié! J'ai tout dis!"
Reed resta quelques secondes immobiles, passant en revue toutes les possibilités que donnait cette information. Mais les sanglotements du bleu le ramenèrent à la réalité. Il se releva alors et retira avec violence sa machette de la main de son prisonnier, non sans élargir encore un peu le sillon sanglant qui s'étalait désormais du centre de sa paume jusqu'à son poignet. Il essuya la lame sur la jambe inanimé de Loyld puis se dirigea prestement vers le mur du fond de l'armurerie, où était encastré un terminal informatique qui s'alluma à l'approche de Reed. Il tapota rapidement une commande, avant qu'une série de *bip* ne se mette à ponctuer l'intérieur de la planque. Puis il saisi un sac de toile léger, y enfourna rapidement deux armes relativement compactes, quelques vêtements préparés à l'avance et une petite boite remplie d'objet que Loyld ne pu identifier. Et, sans accorder le moindre regard à ce dernier, il parti en direction de l'entrée de sa planque, sac sur l'épaule, lunettes de soleil ronde posée sur le nez et pour seul vêtement son pantalon, son maillot près du corps et son gilet sans manche.
-"Hey! HEY! Reviens, t'as dis que tu me laisserai la vie sauve!"
Reed s'arrêta mais ne se retourna pas pour autant.
-"Et tu m'a cru", lui répondit-il d'un ton amusé.
-"Je…Je…"
Cette fois, Reed se tourna en direction de son interlocuteur, un sourire sur le coin des lèvres.
-"Tu m'as bien dis que tu ne connaissais pas mon nom, c'est bien cela?"
Il n'osa pas répondre, de toute façon trop effrayé pour prononcer la moindre parole.
-"Et bien tu n'as qu'à retenir ceci: dans le métier, on me surnomme "la mort souriante". Ravi de t'avoir rencontré Loyld."
Et il quitta la planque, souriant de toutes ses dents aiguisées, la porte blindée se refermant derrière lui.
Loyld resta silencieux quelques secondes avant de se remettre à crier. Il essaya de se déplacer par tous les moyens mais son corps refusait toujours de lui obéir. Ses cris couvrirent pendant quelques temps les *bip* du compte à rebours, avant que l'explosion de la pièce ne couvre à son tour ses hurlements.Reed avançait à grand pas en direction du véhicule que les bleus avaient utilisé. Les clés dans la poche, il se contenta de sourire lorsque le souffle de l'explosion fit voltiger la porte de son ancienne planque jusqu'à l'autre bout de la cour. Il sortit alors une télécommande de son gilet, qu'il pointa en direction de son planeur noir, garé à une vingtaine de mètre. Il appuya sur le seul bouton présent et le planeur s'autodétruisit dans une violente explosion, mais sans que Reed ne sentit la moindre brûlure. Puis il pris place dans le vieux fourgon dont il venait d'hériter, alluma le moteur et parti en direction de sa prochaine planque.
La vitre explosa alors en millier de fragment lorsque la balle passa au travers et toucha Reed en pleine poitrine.

*
* *

Le chasseur rangea son arme dans son étui, prenant soins de ne pas abîmer la délicate lunette de visée.
Trop facile, pensa-t-il. Aucune gloire à tirer, la cible n'avait aucune méfiance et même le mouvement chaotique du véhicule rendait la chose encore trop aisée. Mais il avait eu ce qu'il voulait: une confirmation. Les trois débutants qu'il avait dupés n'avaient aucune chance, il le savait bien. Mais ils l'avaient obligé à sortir, et l'avait rendue vulnérable. Or Reed ne supportait pas d'être vulnérable, pourchassé. Et ça, le tireur le savait très bien. C'était parfaitement prévisible: "la mort souriante" allait se mettre à chercher celui qui le prenait pour une proie et le tuer... Et surtout se ruer tête baisser, sans prendre garde à ce qui l'attendais. Et c'est exactement ce qu'avait attendu le tireur. Le résultat était devant lui: la cible était éliminée et la prime lui serait versé, sans preuve car lui n'en avait pas besoin. Il vérifiait à chaque fois que le travail était bien fais. Mais il ne pris pas la peine cette fois-ci de s'assurer que la cible était morte. Bien qu'au fond de lui, il souhaitait qu'il ait survécu à ce tir quasi parfait, il savait que les chances de survie oscillaient aux alentours de zéro.
-"C'est ça Reed. Cherche moi. Cherche le client. Cherche celui qui t'en veut au point de m'envoyer te chercher. Et en chemin, je me ferais une joie de t'éprouver à nouveau."
Sa voix était comme étouffée derrière un voile. Sans en rajouter, il contempla quelques instant les ruines fumantes de l'ancienne planque. Puis les sirènes retentirent à quelques rues. Il décida qu'il était temps de partir. Il passa la sangle de son étui sur l'épaule, réajustant son ciré beige, et partit en direction d'un endroit plus calme.
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