Polaroïds

Tous droits protégés

Du style japonais ?

Du style Japonais ?

Pas forcément, bien qu'en effet cela peut y faire penser à cause des formes courtes et condensées. Comme le nom l'indique, ce sont des "Polaroïds", des sortes d'instantanés qui tentent de conserver les traces et les impressions d'une journée, comme des clichés. Ici c'est une journée à la mer.

Pour ma part j'aime bien. C'est court,frais. C'est vrai ça fait comme une photo. Clic,une image. Pour ma part la poésie n'a pas forcément besoin de sens,c'est une impression. Jtrouve d'ailleurs que les meilleures poèmes sont ceux qu'on aime sans savoir exactment pourquoi.

Merci Xupinette !

Certains clichés sont plus ou moins réussi que d'autre, dans le "sens".

Hum et c'est quoi pour toi une poésie egorann?
il y a toujours de la description dans un poème, dans un texte, description d'un sentiment, d'une opinion, d'un objet..
Il a pas dit non plus, là c'est moi avec Vivi sur la plage on avait ramassé un coquillage
il y a de la construction, de l'introspection

Tous droits protégés

Je suis partagée d'un côté j'aime bien cette "poésie du quotidien" et en même temps ça me gêne car justement c'est du quotidien et que souvent la poésie tend à le sublimer ou même à l'inverse, mais elle ne le rend pas totalement idem. Bien sur que tu nous le rend à ta sauce et le "romance" mais je trouve que ça le fait moins que dans le premier échantillon que tu nous a donné. après c'est peut être moi qui est plus transporté par la mère que par la machine à laver.
Un e de trop à sol il me semble.
Hum en fait je l'ai relu et j'aime bien! lol
mais je trouve la seconde partie mieux réussie, le début on a du mal à être pris, les phrases accrochent je trouve, la sonorité est dure.
J'aime beaucoup :


Fragments de
mémoires mouillées
au cœur du linge
s’entremêlent

°

On se silence dans la durée

Je préfère nettement cette nouvelle série de clichés à la précédente que tu nous avais procurée. Je les trouve plus poétiques. Les autres me paraissaient plus froides.
Simple impression de lecture sans analyse réellement effectuée.

Comme Xupi , j'aime particulièrement :

Citation :

Fragments de
mémoires mouillées
au cœur du linge
s’entremêlent

Mais aussi celle-ci : j'aime beaucoup cette idée de "mangeuses" qui ronronnent tout en dévorant... et "silence" qui devient un verbe que je définirais d'état.

Citation :

On se silence dans la durée
Le ronronnement des mangeuses
couvre tout

J'aime aussi beaucoup le mouchoir de poche trouée... On se demande ce qu'il a bien pu devenir^^.

Tu peux continuer tes prises de vues. Si elle continuent dans cette veine et s'améliorent encore, n'hésite vraiment pas!!

Merci à vous ! Et merci Xupinette pour la coquille.

De courts morceaux d'impressions qui ne sont pas sans intérêt : le côté collier, ou alors collectionneur de coquillage ne me déplaît pas. Il y a toujours une sensation semi-percutante à l'écoute de la forme courte mêlée à un style simple et musicale. La fugacité et la souplesse du dit priment sur le sens, le lecteur reconnait et partage un lyrisme qui ne saisit pas personnellement, il est beaucoup plus sensible aux rythmes, aux mots, à leur son qui se heurte forcément à du sens - puisque l'esprit a cette tendance -, un demi-sens saisit à la hâte. Une sensation bizarre comme l'a remarqué Xupi. C'est pourquoi on peut être bouleverser après avoir lu la première fois un poème (ceux à vers courts et à forme fixe) d'Aragon, sans forcément saisir tout le sens.

Merci Questo !

Je n'aime pas trop m'étendre, ça fait un peu racoleur : d'un autre côté je ne fais pas un secret de mes commentaires? Je reproduis ci-dessous les commentaires que j'ai pu faire en privé sur Polaraoïds.

Goldmund a écrit:

Je découvre Sebastien_K que je n'avais jamais lu jusqu'ici et je suis tout simplement sur le cul, j'en ai les yeux mouillés. Beaucoup de simplicité, d'humilité, de sensibilité. Je vois de grandes qualités d'écritures. Ces vers extrêmement brefs, dont chaque mot est à sa place, tranchant, sont autant de coups de projecteur sur un monde interlope, bizarre et fascinant à la fois. Les images sont surprenantes, efficaces, elles expriment toute la richesse d'un univers intérieur fécond. Enfin, ce poème est assez régulier : il n'y a pas de moments creux, on va de trouvaille en trouvaille, il y a une certaine densité poétique. Somme toute, personne ne parlera mieux de ce poème que son propre auteur :

Citation :

Détendus
à l’écart d’une poésie sans rêves
nous singeons l’horizon

Goldmund a écrit:

Je ne peux pas résister, mes passages préférés :

Citation :

Un banc de sable
scindé de bleu

L'espace, perçu d'abord dans toute sa matérialité (un banc de sable), n'est soudain plus que couleur : il n'en faut pas plus, le monde s'est métamorphosé. Cette transformation est d'autant plus belle qu'elle tient en peu de mot.

Citation :

À une autre échelle
nous sommes des brindilles
dans une flaque d’eau suspecte

Beaucoup de finesse dans ces trois vers. Tout d'abord un ton dogmatique, quelque chose qui tient de l'aphorisme biblique, de la sagesse populaire : "Nous sommes des brindilles dans une flaque d'eau". La circonstancielle du premier vers ("A une autre échelle") renforce, avec ce que je crois être une touche d'ironie, le côté décisif de cette déclaration somme toute un peu plate, lui donnant un côté très sérieux, très précis, et de fait, assez comique. C'est alors que tout bascule avec l'adjectif "suspecte" : tu étais parti d'une affirmations banale, et tu te projettes tout à coup dans l'insondable. Humour, densité, sobriété. Et poésie.

Citation :

Dans le bleu
les néréides abrègent leur micro-voyage
le soleil écrase tout

A nouveau, le monde se réduit à de larges aplats de couleur assénés par tout une tribu de néréides mécaniques, il se trouve comme simplifié : c'est d'abord du bleu, à perte de vue, c'est ensuite la lumière de ce soleil "qui écrase tout".

Citation :

Ultime baignade avant disparition
le ciel se courbe en nuit
les nuages s’enguimauvent

Un dernier pour la route. La nuit est une courbure du ciel, c'est une matière ; les nuages aussi sont matière, de cette substance sucrée et collante dont on fait les lieux communs. Seulement ici on s'en amuse, on se moque de tout. Le monde entier est soumis à la torsion de ce discret éclat de rire qui serpente d'une image à l'autre : on modèle les éléments, on applique de la couleur aux choses qui bientôt ne sont plus que couleurs, on exhibe, on occulte, on crée et on détruit. Tout en légèreté bien sûr.

Au plaisir de te relire.

Merci à vous deux !