Cornichon !

Une jeune peintre sans description ni d'elle ni des impressions du narrateur, sans toile tendue au fond, arbres volutes ou océans, niet, voilà qui engage. Simplement la jeune peintre dans toute sa présence, intime car non écrite, manque de moyens, manque de talent. Une jeune peintre sans peinture manque d'importance sauf que, non, ou plutôt, oui, sa peinture manque d'importance. Sa ? Ou, rien n'en est dit. Sans filtre autre qu'une table et chaise, elle devient majuscule et écarte sans peine ma rétine comme un voluptueux rideau de douche tout enfumé d'un sommeil désagrégé de sa nuit dans la nuit, à suivre de petits morceaux de plastiques roses blanchis, en retard, en retard... Une jeune peintre au poignet habile ? Stop ! Ouf, rien n'en est dit. Une jeune peintre à forme de souvenir et, quoique l'on soit indulgent, elle aurait pu mieux choisir. Une jeune peintre joue-t-elle au go ? Légo ? Sarko ? Aie, voilà la poésie de notre siècle, lumieuse, perfide, tellement vraie, engagée, profonde, caustique.

On vit toujours dans la pire des époques.
Et vous, où vivez-vous ?

J'aime bien. Sauf la fin : ça sent l'écriture automatique qui s'incruste parce que tu en avais marre avec la pseudo question philosophico-moraliste qui vient clore tout ça. En elle-même, j'aime bien cette question, mais je trouve qu'elle n'a rien à faire ici. Sinon, tout le reste est intéressant et bien écrit. Un peu touffu, peut-être.

J'ai aimé la solitude du modèle (ou peintre, selon le point de vue), le focus sur ses yeux et le plongeon que l'on a l'impression de faire derrière son regard. C'est très visuel, à la fois statique et emporté. J'ai aimé.

C'est très sympathique, comme monologue.

A force, j'aime de mieux en mieux ce style un peu fou, avec les interruptions en pleine réflexion, les virgules, les reprises, parade-riposte.
Certaines envolées métaphoriques contribue à cette ambiance de poésie sans direction, bien qu'on peut voir qu'il y en a finalement une.
Le fond demeure toujours un peu moins accessible que la forme, mais c'est aussi le plaisir de la subtilité.

Edit : En relisant le titre après coup par contre, je sèche complètement ^^ . Mais c'est peut-être intentionnel d'ailleurs.

J'avoue que je ne sais pas trop ou tu veux en venir avec ce texte.
Nous racontes tu la "jeune peintre" ?
A mon gout cela manque de cohérence pour le récit mais pas de poésie.

Mention spéciale pour:
"elle devient majuscule"
et
"voilà la poésie de notre siècle, lumineuse, perfide"

Euh bah, merci les amis !

Et sinon, je ne peux rien dire d'intéressant (faut dire ><'). Ah si, la question finale n'est pas une conclusion désespérée, enfin, pas vraiment. C'est qu'en fait, ce texte est un prologue a un petit texte plus long qui parle d'haiti et de la misère de ce pays, et de comment militer, revendiquer, alors que d'autres doivent se battre pour survivre, et du comment finalement c'est possible. Tout ça dans le cadre d'une pièce montée pour aider là-bas tout ça ça.

Bisous les gens, je vous aime !

Edit, je sors de six de heures de répèts, d'où une légère hystérie, passons.

Il n'y a pas à dire, je trouve que tu maitrises vraiment les coupures de phrase et le rythme qu'elles provoquent. J'ai été transporté par ta manière de faire fonctionner ta syntaxe et n'y retrouve pas quelque chose que j'ai déjà vu par ailleurs. Le ton est juste et tu le mènes avec aisance.

Mention à "Simplement la jeune peintre dans toute sa présence, intime car non écrite, manque de moyens, manque de talent. Une jeune peintre sans peinture manque d'importance sauf que, non, ou plutôt, oui, sa peinture manque d'importance. Sa ? Ou, rien n'en est dit. "

Par contre, comme mes comparses, j'ai la désagréable sensation d'une brisure sur la dernière partie (celle qui précède tes deux lignes de conclusion -ou d'introduction-) avec le go, les légos, le Sarko... C'est dommage, tu casses l'élan poétique par des choses qui n'ont aucun lien évident avec le sujet et qui n'ajoutent aucun sens transcendantal. Peut-être est-ce dû au choix même de ces mots que tu invoques : "go" et "légo", trop faciles comme rimes, si peu inspirants. De surcroît en y ajoutant le "Sarko" qui brise finalement un peu tout par le ton qu'il émet : de la familiarité mal-venue, je dirais.