Jardin d'automne

Ce jardin
est un sanctuaire de pardons
silencieux sous la voute des cieux
les racines tendues
vers le ventre de la rime
le tronc noueux du pommier en ombre
sur la lune qui chantonne son cidre
en pétillement d’étoiles
sur le fumier des rêves
perdu
sous les ronces de la mémoire
le liseron entortillé sur les rosiers
dans l’isolement ou la paix
en attendant l’été
et le matou furtif sur la margelle du puits.

J'arrive pas trop a analyser ce poème.
C'ets très embétant. Tu joues sur des registres très différents que tu emmèles à loisir.
L'absence de ponctuation aussi, autant ça permet d'envisager plusieurs lectures et plusieurs interprétation, autant on ne sait pas laquelle tu souhaites nous transmettre.
Etrange donc.

Nombre de messages : 505 Age : 50 Date d'inscription : 14/08/2009

De mon point de vue, c'est aussi ça la poésie : permettre au lecteur d'interpréter à sa guise tout en le guidant, grâce à une écriture personnelle, riche en images et en glissements.
Mis à part les trois premiers vers qui ne me parlent pas, je trouve que de ce point de vue, ton poème est réussi.

Citation :: les racines tendues
vers le ventre de la rime

J'apprécie ces deux vers où la terre devient le lieux de conception du poème, et que celui-ci est donc en contact direct avec les éléments de la nature.

Citation :: le tronc noueux du pommier en ombre

Excellent ! Une image à la fois simple et mouvante.

Bon, je pourrais continuer sur tout le poème comme ça, car je le trouve parlant.
En lisant ton texte j'ai pensé à un recueil : Éphéméride, de Chantal Dupuy-Dunier. Flammarion 2009.
Dans celui-ci l'auteur met en poésie son quotidien, à raison d'un poème par jour. En voici un, ci cela t’intéresse :

Spoiler:

Étrange poème en effet, mais justement, cette construction peu banale et l'ambiance un peu floue me plaît. C'est vrai que tu as rendu quelque chose d'intéressant au niveau du traitement de la nature dans ton texte. Les images sont sympas à lire et plutôt originales. La lecture est coupée par ta mise en page particulière, mais je trouve que ça renforce le mystère du poème.

Merci pour vos commentaires. Je les entends tous.
J'ai voulu concevoir autrement cette fois.
Je voulais ce texte sans ponctuation pour qu'il ne s'arrête pas, pour qu'on s'essouffle peut-être.
Pour que ce jardin d'automne soit une transition entre un réel et un autre. Un été et un hiver. Un repos sans fin peut-être, sans être la mort. Un mélange de vie et d’irréel.

J'aime beaucoup ce poème.

Ca me fait beaucoup penser à la Bretagne. En tout cas, c'est une très belle composition féérique, avec cette animation de tous les éléments, et la nébuleuse métaphorique faite d'astres et de rêves (deux éléments qui se rejoignent, puisque la nuit est le moment des rêves, mais aussi des étoiles).
En fait, j'ai l'impression que ce poème parle de simplicité, c'est abstrait, c'est lyrique, c'est champêtre aussi.

C'est beau.

Et tu as réussi, il semble infini, comme si on "s’essoufflait", tes métaphores sont riches, parfois lointaine, mais c'est justement ce qui a capté mon attention, ce décalage que tu imposes ici, cette forme d’'irréel' où tu nous mets la tête à l'envers.

» C'est un jardin secret.