Egoïsme

Egoïsme

Tant d’années à me construire, à apprendre à me connaître, à ériger des protections, à devenir stable à défaut de forte. De longues années pour découvrir comment dépasser, parfois même comment survivre, aux déceptions, à ces douleurs qui m’entraînaient vers une lassitude, vers l’abandon.

Un certain équilibre me gouvernait et pourtant, par un mot, par un geste, en étant tout simplement toi, tu anéantis ma stabilité. Tu es le précurseur de ma déchéance, l’initiateur de ma folie.

Je désire du plus profond de mon être que tu pleures pour moi. Non pas de larmes de sollicitude, car je veux que tu souffres. Ce désir honteux est également inavouable, il est la preuve d’un sentiment dont je cherche à nier l’existence.

Je n’étais pas lâche avant notre rencontre fortuite, mais il n’est pas agréable de perdre la maîtrise de ses sentiments, de se savoir à la merci d’un autre. Je deviens folle car tu m’emprisonnes. Je deviens folle car tu me détruis.

Je suis généreuse, je ne suis pas cruelle, je désire seulement que tu ressentes l’agonie que je subis à tes côtés. Je dois l’admettre, tes larmes de douleur seraient pour moi le plus magnifique des cadeaux.

Je te hais, c’est pourquoi je pleure. Je te hais, c’est pourquoi je veux que tu souffres de la même maladie et qu’aucun espoir de guérison ne te soit possible.

Je suis égoïste, c’est pourquoi je rêve que tu sois atteint par l’amour.

Je veux que tu m’aimes désespérément.

Puisque j'ai dorénavant beaucoup de temps libre, j'ai décidé de devenir active sur TA. J'essaye donc l'écriture. Il se trouve que c'est une activité agréable (je viens de le découvrir).
Voici mon premier texte, ne me mangez pas tout cru, pitié!

*prépare le sel et le poivre*

Spoiler:

Sur le fond je ne m'attarderai pas : on a déjà maintes fois lu ce sentiment et il n'est parfois pas évident de bien le poser par écrit...

... ce que tu as assez bien réussi je trouve, puisque tu intègres bien la généralité du propos à l'égocentrisme de ta narratrice. Tu la fais parler avec sincérité et ce soupçon de certitude feinte qui prouve bien que son équilibre intérieur est vacillant.

Et puis la litote assumée de ce texte est suffisamment subtile pour que le message passe : il ne s'agit pas de haine, mais du mépris de l'amour qu'on porte à celui qui nous obsède.

Pour un premier essai c'est assez concluant.

J'aimerai te voir dans un autre registre, moins personnel et plus narratif pour voir Heureux

Je ne suis pas convaincue par ce texte.
Je trouve le sujet un peu facile et les propos parfois contradictoires.

En effet tu dis:

Citation :: Non pas de larmes de sollicitude, car je veux que tu souffres. Ce désir honteux est également inavouable, il est la preuve d’un sentiment dont je cherche à nier l’existence.

Donc tu ne veux pas avouer mais tu en parles. Et reconnaitre soi même ce genre de désir est la manière la plus symbolique de leur donner vie.
De même un peu plus loin, tu répètes:

Citation :: tes larmes de douleur seraient pour moi le plus magnifique des cadeaux.

Cela confirme que tu (ou ta narratrice, ce n'est peut etre pas toi après tout ^^) est consciente de ce désir.

Je ne comprends pas cette phrase non plus:

Citation :: Je suis égoïste, c’est pourquoi je rêve que tu sois atteint par l’amour

Sinon, la construction est cohérente est bien amenée, ça se lit. Et j'ai beaucoup aimé ces deux phrases, qui me parlent Heureux

:

Citation :: Je deviens folle car tu m’emprisonnes. Je deviens folle car tu me détruis.

Keep going Salut

Je te remercie pour ton commentaire, qui est le premier, et donc a une importance certaine pour moi, d'autant qu'il est encourageant! J'avoue avoir eu peur.

Je veux bien écrire dans un autre registre, mais je manque cruellement d'idée, à moins de suggestions, je pense que ca me prendra du temps pour trouver un fil conducteur.

J'en profite pour remercier cassi qui a été une précieuse conseillère!

+ edit: j'étais en train d'écrire ma réponse quand tu as répondu lilith.
Pour moi, avoir connaissance d'un sentiment et vouloir le nier n'est pas contradictoire. Et dans l'idée, c'est aux autres que le personnage ne veut pas admettre qu'elle l'aime.
Pour moi, elle se parle, elle ne parle pas à quelqu'un, c'est une sorte de lettre qu'elle lui écrit, mais qu'elle n'aura jamais le courage de lui envoyer.
A la fois une lettre pour lui, et une lettre aussi pour elle, car ainsi, en écrivant ce qui la tourmente, elle se sent soulagée.

Ensuite, j'ajouterais (puisque je reçois également la question par d'autres moyens que le forum), elle est en effet inspirée de moi, mais il ne s'agit pas réellement de moi.

Spoiler:

Ce texte m'a été agréable à lire. Même si le sujet est très commun, on écrit le plus souvent en puisant en soi même l'inspiration, dans ses joies et ses peines et beaucoup n'écrivent qu'avec ça. C'est un très bon catharsis que j'affectionne particulièrement.

Un amour qui se veut réciproque, qui se veut une souffrance partagée et une certaine rancœur vis-à-vis du lâcher prise engendré par cette attirance.

Ce texte, s'il n'est pas original dans son thème est plutôt bien pour un premier essai.

Au plaisir de te relire. Complice

Citation :: à ces douleurs qui m’entraînaient vers une lassitude, vers l’abandon.

Article indéfini pour lassitude, mais défini pour abandon ? Ca manque un peu de cohérence.

Ce texte n'est pas mal du tout.
En fait, j'ai mis un peu de temps à vraiment accrocher, parce qu'on découvre une introduction assez classique, et le sens du texte est un peu long venir. Mais une fois qu'on a saisi le truc, ça va mieux. La deuxième partie est bien emballée pour conduire à la chute, qui tombe joliment, même si ça n'est pas de l'inattendu non plus.
Je trouve aussi que tu rends assez bien le côté aveu et auto-culpabilisation avec les euphémismes qui accompagnent.

Bon premier essai.