Cassiopée & Lis : Souriceau

Souriceau

Souriceau n'aimait pas l'eau. Mais pas un seul petit vermisseau pour calmer sa faim d'animaux. Il décida d'aller prier Le Grand J pour qu'il apaise ses maux stomacaux.

Brûler de l’intérieur sans afficher sa douleur. Vouloir étancher la soif de sa faim sans fin. Mélange de saveur, mille et un parfums de son cœur. Souriceau est tombé dans l’eau.

Sorti de l'eau, la bestiole famélique prit le chemin initiatique qui le mena vers la relique du maitre aussi félin qu'antique. Mais, pris de panique s'enfuit sans réaliser ses rêves chimériques.

Course effrénée, totalement épuisé, trempé ou peut-il aller ? L’essence de ses sens brûle au contact de la flamme de ses émotions. Tel le Sphinx d’Egypte il se dresse au soleil, regarde à l’horizon et s’émerveille.

Quand la nuit surprit l'infatigable, ses désirs étaient devenus palpables. Sur ses babines, il pourléchait le suc de l'érable et le sable lui offrait des gourmandises désirables.

Souriceau n’a pas peur des maux. Le vent lui projette le sable, lui fais fermer les yeux un temps. La marée grandit vers cet être si petit. Mais il ne bouge.

Face aux étoiles dans le ciel, il sent la brise torrentielle mouiller ses bottes de ses dentelles, l'écume soufflée à ses oreilles chante une mélopée suave au son grave d'une vielle.

De ses yeux brillants, il fixe la noirceur du large tout en priant. Le temps passe et seule sa tête de l'eau dépasse. Il se laisse emporter par la vague, conscient d’être devenu ce qu’il n’avait jamais pus être. Libre. Souriceau aimait peut-être finalement l’eau.