Retrouvailles

Spoiler:

Je n'ai jamais réellement eu le temps ni l'envie de le faire. Le temps passe, on oublie l'essentiel et, soudainement, violemment, la vie nous fait un rappel à l'ordre. Tout le monde, ou presque, a un jour connu ce moment... Malheureusement ! Mais la vie continue malgré tout, les coups de massue de celles-ci sont douloureux mais ne nous tuent pas. Ils ne nous rendent pas plus forts, c'est un fait indéniable ! La vraie question qu'il faut se poser, c'est, pourquoi ? Pourquoi est-ce si cruel que de vivre ? Si Dieu existe, se nourrit-il de nos larmes pour nous infliger tant de douleurs ? Est-ce sa force, son essence de vie ? Je ne pleure pas bizarrement, j'ai l'impression que la douleur est encore trop vive pour que je puisse m'en libérer par les larmes. Je pourrais faire l'ultime connerie, prendre le pistolet rangé dans le tiroir et me mettre une balle. Mais pourquoi le ferais-je alors que tant de personnes vivent encore avec ce poids ? Suis-je si faible que ça ? Elle, elle était forte, courageuse, jamais elle n'aurait baissé les bras. J'ai honte d'être ce que je suis, honte de ne pas avoir était plus présent.

J'ai grandi si vite, je suis parti de chez-moi à mes 18 ans, je n'en pouvais plus du cocon familial. Je suis allé jouer de ma voix dans des bars et des cabarets à Paris, j'ai tenté de percer dans le monde de la musique. J'ai échoué. Maintenant, je monte les scènes pour de grands chanteurs. J'ai 39 ans aujourd'hui, et pas une seule fois je n'ai revu mes parents.

On nous dit souvent de ne pas oublier de dire "je t'aime" à ceux qu'on aime, et pourtant, nous ne le faisons jamais. Nous devenons pudiques avec l'âge, nous perdons notre insouciance. Votre enfant ne trouvera rien de plus logique que de vous dirent qu'il vous aime plus que tout dans ce monde. Pour lui, la vie n'est que bonheur, jeu et bons moments. Les petits bobos, comme les grands, se soignent par un simple "bisou magique". Aujourd'hui, je voudrais qu'elle m'en fasse un, quelle soigne mes bobos, mais elle si loin...

Je n'ai jamais réellement eu le temps ni l'envie de le faire, mais maintenant que tu es partie, je regrette : je t'aime maman !

Encore une fois : félicitation pour l'orthographe et la grammaire (il reste quelques fautes encore mais il y a vraiment un très net progrès de ce côté là).

Sur la forme : ça manque un peu de structure peut-être. On ressent des idées abordées, à peine effleurées, mais elles manquent parfois de liants ou d'organisation. C'est une des choses qu'on observe en lisant tes derniers textes : le format est trop court et tu ne parviens pas à développer assez certains pans de la narration. Il te faudrait un peu plus de corps, ou alors un peu plus de concision (si tu veux rester dans le très court).

Sur le fond : là aussi ça maque de force; Tu oscilles entre le constat universel du chagrin à maîtriser et dépasser, et la grande colère où se mêle sentiments d'impuissance et d'injustice.

Ce sont deux phases du deuil bien distinctes (et il s'agit d'un mécanisme psychologique quasi-universel au sein des sociétés). Ici, en abordant deux de ses aspects sans trop de "chronologie" (à vrai dire le paragraphe sur le curriculum du narrateur sème un peu la confusion au sein du texte), tu donnes l'impression de trop rester en surface.

Ce sont des sujets qui ne demandent pas de demies mesures. Et c'ets ce que je te conseille de faire pour tes prochains textes courts : n'essaie pas d'englober tout un processus ou une personnalité ou une déclinaison de sentiments. Va plutôt à l'essentiel en te bornant à un seul parti pris : un personnage, une situation, un ressenti.

Tout ceci tu peux le faire et le mettre en scène sur des formats plus longs ou avec plus de densité.