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 [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~

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Mido
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MessageSujet: [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~   [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta  ~achevé~ Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:34

Ecrit du ?.05.2007 au 30.08.2007







Le vent soufflait. Les cheveux au vent, le visage blême, Esta se tenait au bord de la falaise, le regard dans le vide. Des gouttes d'eau sur son visage ? Non des larmes, coulant sur ses joues blafardes, ruisselant tels des fleuves sur une terre aride. Sa robe violette, légèrement transparente, voletait autour de ses mollets frêles, fantômes translucides et tiges blanches. Qu'allait t-elle faire ? Elle ne savait pas, mais l'air maritime faisait du bien à ses sinus, lui faisant oublier pour quelques moments sa réalité, sa triste réalité. Elle fit un pas en avant, un pas vers le vide, quand un bras la rattrapa, la tirant en arrière, l'arrachant à ses pensées lointaines.

- Esta !

Elle s'était retrouvé à terre, se maintenant assise à l'aide de ses bras, les yeux clos. Elle savait qui était son « sauveur », mais ne voulait le voir. Elle ne pouvait se résoudre à lui donner raison, à le laisser la sortir de sa torpeur, de sa léthargie qui lui était si douce.

- Laisse moi ... Va t'en ...

Sa voix était implorante, presque un déchirement, mais le garçon qui se tenait devant elle ne bougea pas. Il attendit que son interlocutrice recommence à faire tonner sa voix, à faire vibrer ses tympans. Esta avait comprit son manège, et se tu. Il se résigna, et l'implora encore :

- Esta ! Ne fait pas ça, laisse-moi t'aider ...


- Va t'en je t'ai dis ! Où c'est moi qui m'en vais !


- Je ne bougerais pas !


Ces paroles furent ses dernières. La jeune femme, s'éveillant d'un coup, se releva comme un diable sort d'une boite, et s'en alla en courant. Elle était pieds nus, et s'écorchait contre les arbustes. Elle sauta par-dessus les fils barbelés, arrachant le bas de sa tenue, et se retrouva sur la route. Elle attendit qu'une voiture passe, donnant un coup d'oeil de temps en temps, voyant son poursuivant la rattraper en criant son nom. Une clio rouge arriva au bout de la route nationale, et s'arrêta devant Esta.

- Vous pouvez me prendre ? Vite c'est urgent !


Le chauffeur acquiesça. La jeune femme grimpa dans l'automobile et disparu bien vite aux yeux du jeune homme qui venait de la rattraper.

- Esta ...


La voiture roulait vite, un peu au-dessus de la limite de vitesse. Esta baissait la tête, toujours légèrement vêtue, n'osant pas adresser la parole à un parfait inconnu, bien qu'il fût son sauveur. Ce dernier, qui avait accepté en pensant prendre un boulet, se retrouva bien heureux à la vue des formes délicates de l'auto stoppeuse. Depuis qu'elle avait grimpé, il la regardait de travers, essayant de suivre la route en même temps. Esta le remarqua, et une teinte rosée lui monta aux joues, tout à l'heure blanchâtre.

Après quelques dizaines de minutes de route, le conducteur s'arrêta sur une aire de pique nique, n'ayant toujours pas parlé avec sa passagère. Il se détacha, puis se tourna vers la jeune femme. Il la dévorait littéralement des yeux.


- Alors ma petite, qu'est-ce que tu fais ici, habillée comme ça, et à monter dans la voiture de n'importe qui ?


Le ton se voulait amical, rassurant, mais ne fit que frémir Esta, qui se demandait de plus en plus si elle n'aurait pas mieux fait de continuer à pieds ... Peut être l'aurait t-on fauché, et elle serait enfin sortie de ses infinis problèmes.

- Je ... Je veux pas en parler je ... Merci de m'avoir prise comme ça...


Un rictus, une grimace, qui se voulait être un sourire, se dessina sur les lèvres de l'homme. Il devait avoir la quarantaine, mais des rides déjà marquées lui donnaient un air vieux et fatigué. Ses yeux avides ne cachait pas le désir qu'il ressentait :

- Mais de rien, je suis sûr que tu sauras me remercier ...


Il avança une main, qu'il plaça sur la cuisse gauche de la jeune femme, qui gifla violemment le conducteur, en reflex.


- Qu'est-ce que vous faites ?!


- Petite pétasse !


Il lui prit le bras, et la tira vers elle. Esta se débattit, donnant toutes ses forces, le peu qui lui restait, dans cette lutte sans espoir. Dans un dernier soubresaut, elle arriva à se libérer de l'étreinte de l'homme, et sauta à l'extérieur de la voiture. Elle se mit à courir. Courir aussi vite qu'elle le pouvait, ne regardant pas derrière elle, essayant d'échapper à ce violeur potentiel. Elle entendit des brindilles crisser derrière elle. Un bois ! La jeune femme fit un écart sur le bas côté, et s'enfonça entre les arbres, rouvrant les plaies fraîchement cicatrisées de ses pieds.

Le sol était tapissé de feuilles mortes, et laissait un peu de répit à ses jambes. Mais elle ne pouvait freiner sa course, entendant derrière elle les bruits de pas de l'homme qui la suivait. Les arbres étaient serrés, laissant peu d'espace pour passer, et Esta devait avoir plus de facilité que son poursuivant à se faufiler entre eux. Mais un doute grandissant commençait à se former en elle. Le paysage se dégageait, et la jeune femme pénétra dans une clairière, un cercle au milieu d'une masse sombre. La lumière lui fit plisser les yeux. Elle ralentit un peu sa course, et aperçu une cabane au loin. Elle reprit une cadence élevée et, en se retournant, fit le visage tordu du chauffeur. Un sourire carnassier se forma sur ses lèvres quand il la vit ici, dans ce terrain vide. Elle s'élança le plus vite qu'elle put, et atteignit la petite maison. Elle frappa comme une furie sur les murs et la porte, qui s'ouvrit toute seule. Elle sauta à l'intérieur et s'enferma dans le premier placard qu'elle trouva. Son coeur battait la chamade. Qu'allait faire ce fou ? Elle n'osait pas l'imaginer. Elle entendit les chaussures de l'homme se rapprocher, ainsi que sa respiration.


- Où tu te caches ?


Elle du retenir un cri. Si jamais il la trouvait, se serait la fin pour elle. Elle essaya de se coller un peu plus contre ses jambes, mais la petitesse de la cachette ne lui permettait pas. Elle s'était installée dans la cuisine, sous l'évier, juste à côté de la porte d'entrée. Cette dernière battait depuis que le conducteur était rentré. Il fouillait, retournant tout ce qu'il trouvait, ouvrant chaque porte, mais ne si dirigeant pas encore vers la cachette d'Esta. Il finit par s'en approcher. La jeune femme tenta de retenir sa respiration, sans succès. Elle réussit quand même à calmer un peu son pouls, mais ne savait pas si c'était suffisant pour être dissimulée.
Le placard s'ouvrit, l'éclairant totalement. Elle vit le visage épuisé de l'homme, qui avait prit un air de victoire et d'appétit féroce. Il la sortit avec violence, projetant son corps frêle sur le carrelage de la pièce.


- Pitié ...


Il partit dans un grand rire moqueur. Il ne semblait pas résigner à partir sans son du. Quand il fut calmé, il reprit la parole :

- Pitié ? Mais tu rêves petite ...


Il se mit à genoux, et arracha la robe déjà en lambeau de la jeune femme. La jeune femme se retrouva complètement nue et sonnée sur le sol. Elle frissonna d'effrois quand elle vit l'homme retirer sa ceinture ...

La buée avec recouvert les vitres …


Dernière édition par le Dim 25 Nov - 0:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~   [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta  ~achevé~ Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:35

Esta et le chauffeur sortirent, la fille titubante, le conducteur réjouis. Ils reprirent le chemin inverse, l'un tenant l'autre par le bras, l'empêchant de partir. Ils remontèrent dans la voiture, le violeur installant sa victime sur la banquette arrière, allongée. Elle avait les yeux dans le vide, comme au bord de la falaise, mais pas pour les mêmes raisons. Il démarra. La voiture s'ébranla. Ils repartirent, et approchèrent de la ville après une dizaine de minutes. Là, sur un parking, il fit descendre Esta, et il la laissa, prostrée sur le trottoir, vêtue du haillon déchiré, et seule, terriblement seule. Elle s'évanouit.

Une chambre. Blanche, vide, et dépeuplée. Où était t-elle ? Elle essaya de se relever, mais une douleur lui transperça le crâne. Elle était tenaillée par une migraine terrible, le moindre mouvement la faisait souffrir horriblement. Elle trouva un interrupteur sur le bras en fer de son lit. Elle appuya aussi fort qu'elle le put, et se laissa retomber. Une femme, de la même couleur de la chambre, s'approcha d'elle doucement, lui passa une main sur le front, et s'approcha d'un porte manteau ... Ce n'était pas un porte manteau, mais un support pour perfusion. Elle releva le sachet vide, et en remit un nouveau. La douleur s'évapora doucement ....

Esta resta ainsi plongée entre sommeil et douleur. Deux hommes et quelques femmes passaient de temps en temps, la touchait, et s'en allait, sans lui adresser un mot. Elle avait tenté de parler, mais sa gorge ne semblait pas vouloir fonctionner. Elle avait beau essayé, un son rauque sortait, ne laissant pas la place à sa voix habituelle. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'elle réussit enfin à adresser la parole à quelqu'un, et elle balbutia des bribes de phrases. Elle parla en premier lieu à un homme, la cinquantaine, qui revenait le plus souvent.


- Je ... Où ... Où suis-je ?


Il paru surpris, et ne répondit pas tout de suite. Il semblait se persuader qu'il n'avait pas rêvé, et bien entendu cette patiente parler.


- Euh ... Vous êtes à l'hôpital mademoiselle ... On vous à retrouvé errante dans le centre-ville. Vous hurliez, et un patron de buvette à appelé la police. On ne sait rien à part votre prénom ... Esta c'est bien ça ?


Les yeux de la jeune femme s'embuèrent. Des larmes chaudes commencèrent à rouler sur son visage, humidifiant ses lèvres gercées. Elle fondit en sanglot, et l'homme du aller chercher une infirmière qui aida à calmer la patiente.

- Calmez vous ... Je suis le médecin de ce service, j'aimerais que vous m'expliquiez ce qu'il s'est passé ...


La voix d'Esta était à nouveau bloquée, et elle n'arrivait plus à répondre. Ses sanglots redoublèrent d'intensité, et elle plongea sa tête entre ses mains. L'homme sortit, et revint avec une nouvelle pochette, qu'il fixa. Esta se calma un peu, et tourna son regard vers le docteur, en lui mimant un stylo. Il lui apporta un bloc note et un crayon. Elle commença à griffonner dessus ...

Le stylo parcourait la feuille à grande allure, alignant les mots sur les grandes lignes. Elle ne s'arrêtait plus, et le médecin se demandait quand elle aurait fini. Elle stoppa son écriture, arracha la page, et la tendit à l'homme.


« Merci de vous être occupé de moi, mais je ne peux pas rester ici, trop de monde me cherche, et me faire retrouver pourrait m'être fatal. Je ne peux vous dire pourquoi, je ne peux vous dire par qui, mais je vous remercie. »

Le docteur finit, et regarda la jeune femme. Cette dernière était rouge pivoine, terriblement gênée d'être ici. Elle tenta une nouvelle fois de se lever, mais la même douleur la tenailla. Elle se laissa retomber sur son oreiller, dans un abattement le plus complet. Le médecin prit une voie réconfortante :

- Ecoutez mademoiselle, vous êtes en état de choc, et sûrement très fatiguée. Essayez de dormir, nous verrons demain si vous êtes capables de marcher.


Esta acquiesça, et s'éloigna, encore une fois, peu à peu du monde réel. Ses rêves étaient peuplés de monstres difformes qui la poursuivaient, pour finir par tomber du haut de la falaise où elle était allait. Une dernière personne était présente. Le garçon, qui lui tendait la main, mais elle ne pouvait pas la prendre.

Elle se réveilla en poussant un grand cri. Une infirmière arriva en courrant, et lui posa une serviette humide sur le front.


- Je vais chercher de quoi faire votre toilette, et puis, des vêtements. Nous avons du jeter votre robe, car ce n'était plus qu'un tas de lambeaux.


L'évocation de sa tunique la fit frissonner. Elle se remémora les gestes violents de l'homme qui lui avait arraché sa tenue, et retint un sursaut. Elle réussit à se mettre assise, l'oreiller dans le dos, puis attendit que la femme revienne. Cette dernière revint avec un pull et un jean usagé. Sûrement dans les réserves de l'hôpital.

L'infirmière aida Esta à se lever, avec succès, puis fit sa toilette. L'eau fit du bien à la jeune femme, qui sentit la vie revenir peu à peu dans son corps. Ensuite, elle enfila les vêtements, et alla s'asseoir dans le couloir en attendant le médecin.

Une quinzaine de minutes plus tard, l'homme apparut enfin. Elle lui fit un signe. Il s'approcha de la jeune femme, lui souriant, et s'installa à côté d'elle.

- Je vois que vous allez mieux.


- Oui merci, et j'aimerais bien sortir.


Le docteur fit une grimace. Il n'était pas sûr que la jeune femme soit en état de partir seule, mais il n'avait pas le droit de s'opposer à la volonté d'une personne, qui était à peu près en forme.

- Eh bien soit, mais je dois vous mettre en garde. Vous êtes fragile. Promettez moi d'être prudente, d'accord ?


- Pas de problème.


Esta se leva, et prit la direction de la sortie, sans repasser dans la chambre. Elle n'avait pas d'affaires de toute façon.
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MessageSujet: Re: [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~   [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta  ~achevé~ Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:35

Il faisait froid dehors. Le ciel était chargé, comme les autres jours, mais il y avait une odeur spéciale dans l'air. Une odeur chaude, de nourriture, réchauffante même. Elle chercha des yeux dans l'avenue une provenance à cette douceur, et aperçu un marchant de friandises. Elle s'y rua, aussi vite qu'elle put, et demanda un pain au chocolat. Le médecin lui avait donné 50€, pour qu'elle ne soit pas démunie. Elle paya le vendeur, et mordit à grandes dents dans la pâtisserie. Elle se dirigea ensuite vers le centre, là où elle passait le plus clair de son temps, là où était sa vie.

Elle tourna juste avant les grands magasins, et se retrouva dans une petite ruelle sombre, où personne n'osait s'aventurer. Elle ouvrit une porte sur sa gauche, et pénétra dans le bâtiment. C'était sombre, mais Esta connaissait l'endroit par coeur. Elle alla vers le fond, et grimpa un vieil escalier en bois, grinçant à chaque appuie sur une de ses marches. Elle rentra dans une petite pièce, les fenêtres barrées, et s'avança.

Il y avait pour seul mobilier un lit de camp, une caisse, un lavabo, et des toilettes. Elle s'étala sur le lit, les bras en croix. Elle resta ainsi pendant quelques heures. La nuit était tombée, et la jeune femme bougea. Elle alla près de la caisse, et en sortit une plaque de métal, un sachet transparent, et un billet de 20€. Elle fit une ligne avec la poudre blanche qu'il y avait dans le sachet, et inspira ....

Planer ... Ne plus rien sentir, être comme en apesanteur, ne plus savoir ce que l'on est. Voilà pourquoi elle faisait cela. Pour ces sensations. Voilà des mois qu'elle y avait touché pour la première fois, pour ses vingt ans, et depuis une passion démente s'était formée entre Esta et la drogue.
Elle avait tenté de se dire que c'était mauvais pour elle, mais rien n'y faisait. L'appel d'une seringue remplie d'un liquide bien faisant la faisait toujours craquer. Et elle avait fait de belles rencontres grâce à ça, d'après elle bien sûr. Plusieurs fois elle avait cru être amoureuse, mais ce n'était en fait que des junkies, qui en voulait à ses fesses plus qu'à elle. De plus, les macs étaient très présent dans son petit monde, et on avait voulu la faire travailler pour l'un deux plus d'une fois. Comment elle s'en tirait ? Elle n'en savait rien, de toute façon elle ne s'en souvenait plus.

Elle lâcha le billet, se pencha en arrière, et s'écroula sur le sol, reprenant la position qu'elle avait juste avant. Un sourire se forma sur ses lèvres, et ses épaules se détendirent. Elle replia ses jambes contre sa poitrine, se refermant sur ce qu'elle avait de plus cher ... Sa vie. Elle resta ainsi toute la nuit, ne se souciant pas du froid et de la pluie qui s'infiltrait par les fenêtres colmatées.

Au petit matin, des coups furent portés à sa porte. Elle se réveilla en sursaut, en sueur, et se leva avec difficultés. Ses jambes étaient lourdes, et ne lui obéissaient que très mal. Elle s'agrippa à un clou sur un mur, et ouvrit. C'était lui. Ron. C'était un jeune garçon, qu'elle avait rencontré dans une soirée, au visage très fin, les cheveux bruns presque noirs. Il se tenait dans l'embrasure, un jean bleu marin délavé, une chemise chiffonnée, et un sac en lambeau. Elle l'aimait bien, mais depuis qu'ils avaient couché ensemble, il ne la quittait plus, et empiétait sur sa liberté si chère.


- Qu'est-ce que tu veux ?


Son ton était sec, claquant, laissant paraître un léger agacement. Le jeune homme ne bougea pas, et attendit pour répondre. Il semblait observer la tenue étrange de son amie. Il était vrai qu'Esta ne s'était pas changée, et portait encore les vêtements qu'on lui avait donné à l'hôpital. Elle passa une main dans ses cheveux emmêlés. Ce garçon, c'était celui de la falaise, et elle était toujours résignée à ne pas le laisser revenir dans sa vie.


- Ecoute, si tu as un problème, dis le, parce que je n'ai pas tout mon temps !


Ce coup-ci, il bougea. Elle vit, à travers les trous de la chemise, la chair de poule se former sur son bras. Elle sourit, le trouvant attendrissant.


- Je peux entrer ? J'ai des trucs pour toi.


A penser qu'il avait peut-être de son fluide vital, Esta retira le loquet, et ouvrit grand la porte. Ron rentra dans la pièce, toujours aussi lugubre, et posa sa mallette sur le lit. Il ouvrit les deux loquets en fer, et retira un sachet, semblable à celui qu'avait utilisé la jeune femme avant.


- J'ai ça pour toi ... Mais tu vas d'abord m'expliquer où tu étais passée.
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MessageSujet: Re: [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~   [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta  ~achevé~ Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:36

Esta grimaça. En pensant se procurer de quoi planer, elle allait devoir se débarrasser d'un envahisseur. Elle s'avança doucement, toujours en tiraillant sur les noeuds de ses cheveux, et s'installa sur le cageot, en ayant retiré ce qu'il y avait dessus préalablement. Elle tentait de se concentrer sur la situation, mais son esprit vagabondait, et n'arrivait qu'avec difficultés à assimiler les paroles du jeune homme.

- Je n'ai pas envie de t'en parler, ne me force pas.


Sa voix était éraillée, et le ton ne s'éleva pas une seule fois dans la phrase. Esta avait les genoux repliés contre sa poitrine, les yeux hagards. Ron se leva doucement, laissant ses biens sur la couchette, et s'avança vers son interlocutrice. Il s'accroupit à côté d'elle, et lui prit ses mains dans les siennes.

- Pourquoi ? Que t'ai-je fais Esta, je pourrais t'aider à t'en sortir ; Mais je ne peux te forcer à rien, je n'en ai pas la force.


Des larmes commencèrent à couler sur les joues de la jeune femme. Elle aurait voulu se lever, et se jeter dans les bras si attirant du visiteur, mais ses membres refusaient de lui obéir. La drogue ingurgitée avait encore emprise sur ses mouvements. Elle déplia avec douleur ses jambes, et posa sa tête sur l'épaule de Ron.

- Tu ne comprends pas ... Tu ne comprends rien ... Je veux ... Je veux juste voler. Au-dessus des problèmes et de ma vie de merde, ne plus penser à tout ce qui m'arrive.

Un sanglot ébranla son corps. Le garçon s'agita et prit Esta dans ses bras. Cette dernière se laissa faire, totalement prostrée. Elle ne savait pas quoi faire. La chaleur du corps ami lui redonna quelques forces, lui permettant de s'écarter un peu. Elle se leva, et s'affala sur le lit de camp, à côté de la mallette. Elle retira un des sachets transparents posés dedans, et l'ouvrit. Elle humidifia son doigt, et le plongea dans la poudre. Aussitôt après, elle suça la poussière qu'elle avait récupéré. Ses épaules se détendirent, et elle sourit à Ron :

- J'ai une meilleure idée pour te payer. Elle ... Elle est vraiment bonne hm ?


Le jeune homme reprit place au côté d'Esta et prit lui aussi un peu de cette substance blanche. Et ainsi, ils vidèrent peu à peu le sachet.

La chaleur avait monté de quelques degrés pour la junkie, qui décida de retirer son pull, laissant sa peau douce et laiteuse à l'air libre. Elle s'allongea quelques instants, en sous vêtement, regardant le plafond tapissé de toiles d'araignées et parsemé de trous. Elle avança une main sur le bras de Ron, qui n'avait plus conscience de ce qu'il se passait. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait un plan dans ce genre, et il se doutait bien de ce qu'il allait se passer.

Il se tourna, et se pencha sur elle. Les deux visages étaient presque collés, les lèvres à quelques millimètres seulement les unes des autres. Esta prit les devant et colla sa bouche contre celle du jeune homme. Elle passa sa main sur la nuque de son compagnon, et le fit s'allonger sur elle. Elle sentait son corps brûler d'une passion dévorante, et n'arrivait pas à la retenir. Ses doigts passèrent sous les vêtements de Ron, et celui-ci se retrouva torse nu, savourant les contacts avec sa dulcinée.

Le petit matin venait de se lever. Quelques rayons de soleil filtraient à travers les planches de bois, aidant Esta à se réveiller. Elle regarda autour d'elle, et vit le corps nu de son compagnon. Un frisson lui donna la chair de poule, et elle se leva bien vite pour prendre de quoi se couvrir. Une fois réchauffée, elle se dirigea vers le coin de la pièce, ou traînait une vieille cafetière totalement rouillée. Elle versa de l'eau dedans, provenant d'une bouteille sans étiquette, puis brancha la machine. Un bruit d'ébullition s'éleva dans la pièce, qui se calma après quelques minutes. Quand le silence fut totalement retombé, la jeune femme récupéra le liquide brûlant, et le versa dans un verre ébréché. La chaleur dans le torse revigora Esta et lui secoua l'esprit. Quand le récipient fut vide, elle se dirigea vers la couchette, déposa un baiser sur les lèvres sucrées de son amant, et sortit dehors, prenant au passage un manteau effilé.
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MessageSujet: Re: [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta ~achevé~   [Aeringor][Contemporain Dramatique] Esta  ~achevé~ Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:36

Elle descendit les escaliers doucement, tentant de ne pas faire craquer le bois, et sortit dehors. Immédiatement elle se dirigea vers le centre. Il était tôt, à peine neuf heures du matin, et déjà les rues grouillaient de monde, frigides et impolis. Plusieurs fois elle du jouer des coudes pour enfin arriver dans une rue un peu plus calme, avec peu de boutique et donc moins de personnes. Un immeuble chic se tenait devant elle. Esta retira son manteau qu'elle cacha dans un arbre, et ajusta sa jupe et son chemisier. Elle avait toujours quelques vêtements propres au cas où elle devait faire face à quelqu'un d'important. Sa tignasse était toujours en piteux état, et elle attacha le tout en une queue de cheval qu'elle démêla avec les doigts.

Après avoir soufflé un bon coup, elle appuya sur l'interphone. Une voix neutre lui répondit :


- Qui est là ?


- C'est Esta, Maman.


Un silence suivi les paroles de la jeune femme. La porte s'entrouvrit dans un bruit métallique. Elle pénétra par l'interstice, se retrouvant dans le calme et l'obscurité. Les murs et les sols étaient de couleurs sombres, tentant de reproduire une ambiance mystérieuse. L'ascenseur se trouvait devant elle. Esta avança, et vit une pancarte avec marqué « En panne ». Quelle veine ! Elle grommela et entreprit de monter les dix étages à pieds. Le souffle lui manquait. Elle était encore faible, et son crâne lui faisait un mal de chien.

Quand elle fut arrivée au bon palier, elle sonna une nouvelle fois. Le bâtant de chêne s'ouvrit presque directement. Une femme d'un âge moyen se tenait devant elle. Les cheveux gris, une bouche pincée et sèche, portant un tailleur de couturier. Elle lui fit un signe de tête, et elles rentrèrent toutes les deux, se suivant de près. L'appartement était spacieux, décorés très sobrement, et incroyablement calme. Les deux femmes débouchèrent sur un petit salon occupé par un canapé en cuir et une table basse ; Les murs remplis de tableau de maîtres. Elles installèrent chacune à une extrémité du sofa, se regardant avec un dédain grandissant. La mère prit la parole en première :


- Merci de donner des nouvelles ma grande, bientôt trois semaines qu'on se demandait où tu étais passé.

Les mots claquaient dans sa bouche comme les pétards du 14 juillet. Esta fit une moue de petite fille, et lui répondit.

- Excuse moi, j'avais pas mal de choses à faire. Mais tu dois être contente, je suis en vie ... Faut dire que tu t'en ai pas beaucoup soucié aussi !

La tension était à son comble. Les deux femmes n'avaient jamais eut de points communs. La fille était plutôt calme, réservée, ne demandant rien à personne, et ayant en horreur toute formes de richesse. La mère était une grande bourgeoise, ne vivant que pour les dîners mondains et tout ce qui coûtaient cher.

- Je t'ai appelé plusieurs fois sur ton portable, mais ta ligne à été supprimée.


Esta n'avait plus payé sa facture pendant 2 mois. L'opérateur avait eut beau la rappelé une bonne quinzaine de fois, elle n'avait jamais donné signe de vie.

- Il y a eut un problème, et je n'ai pas encore prit le temps de reprendre un abonnement. Bon je ne suis pas là pour parler de ça. J'aurais besoin de toi.

Les yeux de l'interlocutrice s'agrandirent, et fondit dans un fou rire incontrôlable. Esta n'appréciant pas du tout qu'on se moque d'elle de cette façon, se renfrogna et regarda sa mère avec méchanceté. Quand cette dernière fut calmée, elle lui répondit :

- Moi ? Mais depuis quand as-tu besoin de moi ?! Toi, Esta, la grande modeste qui n'a jamais demandé d'aide, tu viendrais supplier ta mère ? Laisse-moi rire. Tu peux toujours demander, j'ai encore envie de rire.

La fille se détendit un peu, puis se tourna un peu vers sa mère.


- J'ai besoin du studio que tu avais acheté il y a deux ans, et que tu garde sans même le louer.


Elle attendit une fraction de seconde avant de continuer. Elle allait devoir mentir. Il fallait qu'elle trouve quelque chose qui force l'instinct maternel de sa mère à sortir. Une idée lui vint à l'esprit.


- Mon logeur veut vendre l'appartement où je vis, et je n'ai rien trouvé. Vous l'aviez acheté pour moi, pour que je puisse un jour l'utiliser. J'en ai vraiment besoin !


La dame ne ri pas cette fois ci. Elle semblait empêtrée dans ses réflexions. Soit elle refusait et elle n'aurait plus jamais de nouvelles de sa fille, soit elle acceptait et elle ne pourrait plus jamais être crédible à ses yeux. Elle hésita longtemps, regardant de temps à autre le visage de sa progéniture, qui avait reprit sa moue enfantine. Elle craqua.


- Soit... Si tu le veux, prends le, de toute façon à quoi servirait que je te refuse ça. C'est un poids ce studio. Les clefs sont dans l'entrée, avec les autres.

Elles se levèrent et revinrent sur le palier. Esta attrapa les dites clefs et les mit dans sa poches. Pendant ce temps, sa mère était partit chercher les papiers important qu'il fallait donner à sa fille. Cette dernière en profita pour glisser un coup d'oeil un peu partout. Rien n'avait changé depuis son enfance, sauf les meubles, un peu plus épurés. Et toujours cette odeur de perfection, absolument détestable. Son père n'avait pas supporté sa compagne très longtemps, et ils avaient divorcés après 6 ans de mariage, quand leur fille avait 4 ans. Est avait été élevée par sa mère, qui ne s'en occupait que très peu, laissant cette tâche aux nourrices, qui le faisait beaucoup mieux qu'elle. La jeune femme retourna près de la porte, quasiment au même moment où sa mère revenait. Elle lui donna une pochette bien remplie, et lui ouvrit la porte. La fille ne se fit pas prier et sortit sur le seuil. Les deux femmes échangèrent un regard farouche, et se firent la bise.


- Merci, a bientôt.


La dame fit un signe demain, et retourna à l'intérieur. Esta était heureuse, elle avait enfin prit le dessus sur sa famille.
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