J'avais déjà rapporté ce texte d'Aeringor, mais il faut croire qu'il a disparu! Alors le revoici, disponible aux critiques!
Qu’est ce qu’il se passe dehors ? On m’a dit que c’était la mode, les gens pleurent dehors. On m’a dit que c’était pour jouer, pourtant ça paraît vrai… Il y a du rouge sur le sol.
On m’a dit que c’était noël. Pourtant, il n’y a pas de sapin. L’an dernier il y en avait un, on l’avait mis dans la grande pièce. Mais elle est où la grande pièce ? Il n’y en a pas ici. Ici tout est petit. Ce soir, le père noël doit venir. Pourquoi les gens crient dehors ? Ils ont peur de pas avoir de cadeaux ? Il y a de la neige, il a neigé toute la journée, pourtant, tout n’est pas blanc. Pourquoi des gens sont couchés dehors ? On dirait qu’ils dorment. La neige peut saigner ? Elle est toute rouge la neige. On m’a dit de ne pas bouger. Je regarde par la fenêtre mais j’ai pas le droit. On m’a dit de me cacher. Il paraît que sinon il viendra pas le père noël. Je veux le voir moi ! Pourquoi il y a du bruit comme ça ? J’ai entassé des caisses pour atteindre la petite fenêtre là-haut. Il y a plein de gens dehors. On m’a dit que le père noël viendrait, alors pourquoi il est pas là ? Je vois maman là-bas mais il n’y a pas papa. Il est parti en voyage quand on a changé de maison papa. Tiens, mon grand frère dort lui aussi. Maman s’est mise à la mode, elle pleure au dessus de lui. Pourquoi ils crient eux ? Ils ont des longs bâtons bizarres dans les mains. J’en ai vu l’an dernier à la télé, avant qu’on parte. C’est des bâtons qui crachent et font des trous. Mais à la télé, c’est pour de faux les trous. Et là ? C’est un film aussi ? Il y a un monsieur qui a dirigé son bâton vers maman. Elle l’a pas vu et elle a posé sa tête sur le corps de mon frère. C’était des vrais les trous, je l’ai vu sur la tête de ma mère.
Je crois que j’aurais pas dû crier. Je tombe de mes caisses… Je verrais pas le père noël.
On a donné aux soldats l’ordre d’exterminer toute la population de ce quartier. L’homme s’est retourné vers l’origine du cri après avoir fait tombé la dernière mère encore debout . Une tête d’enfant dépassait par une fenêtre. Il n’y a plus maintenant qu’un trou circulaire, étoilé de fissures, et quelques tâches rouges… Les bulldozers arriveront demain.