Conciliabule avec soi-même

Ceci n'est pas un texte structuré, ni à vocation littéraire. J'avais besoin cette nuit d'évacuer. Je vous livre du brut, qui ne sert à rien, d'une inutilité flagrante et d'une plume médiocre : le rien, mais le besoin. Bise à tous, ce n'est pas dans mon habitude de partager mes nuits avec les autres.

Conciliabules avec Moi


Tu me contredis toujours c’est dans ta nature. C’est exaspérant et ça me fait péter un plomb à chaque fois. Tu ne m’écoutes pas, je dois me répéter dix fois. C’est exaspérant et ça me fait péter un plomb à chaque fois. Nonchalant alors que je suis dynamique, nous n’avons aucun point commun. Trouve ! Donne moi des arguments. Tu es immature dans tes relations sentimentales, tu n’as jamais vécu avec une femme au quotidien. J’ai l’impression d’avoir été ta première copine au début. On n’est pas fait pour être ensemble.

Argumentaire violent.

Et moi je me tais. J’affirme mes efforts pour changer, évoluer, être grand. Non mais bordel, je suis grand. Je ne me suis pas construit et remis sur tous les sujets en question depuis trois ans pour des cacahuètes. Elle se permet un jugement bourré de certitudes. Et moi je me tais. J’acquiesce en justifiant l’injustifiable. J’acquiesce sans même savoir pourquoi, submergé par la peur de la perdre. Dieu qu’elle mériterait… Oh que oui elle mériterait d’être remise en place. Dieu qu’elle mériterait. La critique est facile. Ce ton de reproche, cette façon supérieure d’avoir la science infuse et des avis si tranchés sur mon caractère et mon Moi. Elle n’écoute pas non plus, elle réagit dans l’instant, sans même me laisser le temps de méditer, de voir, de comprendre, d’analyser les causes et les conséquences dans le dialogue. Et je dis bien dans le dialogue. Oh si elle me laisse du temps à l’extérieur, mais c’est le dialogue qui m’importe, les réactions humaines, la façon générale que nous avons de parler ensemble avec chacun nos torts. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’elle cherche quand elle me reproche les choses. Un rapport dominant dominé ? Que je me casse ? A-t-elle quelqu’un d’autre ? Autant de questions qui me font perdre la confiance que je devrais placer en elle. Avec ses amis elle peut être dure mais elle le fait tout en finesse ; avec moi elle est directe. Quoi que... Elle ne dit pas tout, elle enrobe… Oh non je n’ai nullement peur du changement. Oh non je suis plutôt dynamique et j’organise ma vie. La jeunesse veut du concret, du palpable, du direct, bercé par les carcans de cette société pourrie. Il faut que ça aille vite. C’est naïf et très immature dans la réalité, malgré cette carapace de grande dame. En fait ça ne sait pas mener sa vie sans angoisse, et ça va droit dans le mur dans toutes ces relations. Je le sens. J’ai souvenir de comportements similaires : la recherche du conflit par manque de confiance en soi, pour avoir l’impression de se reposer sur les épaules d’un homme intransigeant. Je me trompe peut être, je ne suis pas omniscient mais j’ai l’impression que derrière ces certitudes, il y a une petite fille qui a peur d’un gros paquet de choses dans la vie. Ca exagère parce que c’est trop sensible, à fleur de peau. S’en rendrait-elle compte de ces défauts ? Je concède volontiers mes défauts et j’essaie les corriger. Je me remets chaque jour en question mais la corde devient raide. D’ailleurs est-ce la bonne façon de réagir ? Bien sûr que non. Le bon virage à prendre c’est d’imposer ses envies, de dire ce que je veux, et de ne pas transiger avec ce que je suis. J’aimerais qu’elle se remette en question. Ah oui il lui faut un mec qui dirige. Ce n’est pas très adulte dans une relation ça, pas très sain non plus, les décisions et les propositions se prennent à deux. Et pourtant… Il suffit que le rapport s’inverse et elle s’attacherait. J’ai encore gueulé hier mais contre deux autres caractères forts avec qui je baigne depuis tout petit. J’ai vu ma sœur agir comme E. A reprocher d’insignifiantes choses à son copain, à la limite du tolérable. Lui il est dans la justification permanente. J’ai remarqué qu’elle faisait ça aussi avec ma mère. Elle ne le fait plus avec moi, elle m’a sorti le « si tu n’es pas content du t’en va », alors que j’étais chez ma mère. Et bien je suis parti. Je ne me ferais pas marcher sur les pieds par des gens qui sont dans la critique permanente des gens qu’ils aiment. Ou n’aime pas, car au final, E ne m’aime tout simplement pas. Elle n’aime sincèrement personne car elle est vide et égocentrique. Maintenant je domine aussi et je mets la distance suffisante que j’ai apprise avec le temps entre les personnes. Je ne fais plus le petit amoureux fusionnel en quête d’une Juliette (même si je l’ai fait, on croit toujours à ses rêves). Je fais ce que je crois bon pour moi avant de penser aux autres. Je projetterais alors cette image de ce que je souhaite devenir et que j’arrivais à être sans elle. Au moindre reproche, ma sœur part dans le gouzi gouzi habituel pour éviter le vrai conflit où elle a tort et son copain se fait avoir. Il se fait manger comme pas permis. La différence c’est que je vois ce jeu maintenant et que je ne me ferais plus avoir. Je ne pensais pas ce rapport là si courant, mais à force d’en parler et d’en discuter autour de moi, c’est quelque chose de très commun chez les gens. Dans ma conception du couple, tout est juste, équilibré, plein de concessions et de partage, d’envies constantes de faire plaisir à l’autre. Si l’on est toujours sur l’autre, on ne lui laisse pas l’occasion de vous montrer quoi que ce soit, certes. C’est donc quelque chose que je dois corriger. Quand on commence à aller trop loin dans le reproche, dans la façon dont je fais les choses, on se place en adversaire ; il n’y a qu’une réponse possible : je fais comme ça, et c’est pas autrement, si tu n’es pas contente, regarde ton nombril et ce que tu fais bien ou mal. Mais ça n’est pas l’important, elle est suffisamment intelligente pour le regarder justement son nombril et se rendre compte de son comportement vis-à-vis de moi. Suis-je trop sensible ? Merde… Même dans l’excès il faut apprendre à relativiser ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. Rien n’est sûr dans la vie surtout à propos de soi, donc encore moins des autres (je sais je fais souvent cette erreur). On peut voir certains traits flagrants, mais c’est avec le temps qu’on se forge une opinion, souvent différente de la réalité de l’autre. On a en général une perception relativement différente de l’image qu’on offre aux gens. Ses défauts sont évidents : elle réagit dans l’instant, souvent violemment. Elle évite le conflit une fois qu’elle l’a réellement déclenché sans en assumer l’entièreté des conséquences. C’est facile de gueuler, d’être excédée, de trépigner, mais il faut aussi savoir pourquoi on le fait, dans quel but et les conséquences sur l’autre. Elle fait la même chose avec sa maman. En fait, c’est flagrant, c’est juste parce que maman n’a pas de caractère apparent, maman ne dit pas « non ». Et Nico que je suis ne sait pas dire non, non plus. Mais ça c’est en vivant qu’on apprend à le faire. Les seuls « crises » que j’ai entrevues sont sur des détails d’une futilité déconcertante. Des détails qui excèdent car ils sont la somme d’une façon d’être de sa maman qui ne lui plaît pas. C’est très freudien en fait, sa réaction inconsciente est d’aller droit dans le mur pour que maman réagisse. Mais maman ne réagit pas. Enfin ce que j’en ai vu évidemment (peu donc). Maman devrait savoir faire la part des choses entre l’amour de sa fille (car il est clairement sûr à 600% qu’elle adore E, ça j’en ai discuté un peu plus en profondeur lors d’un déménagement), l’aspect copain/copine qu’elle doit lui accorder, et ses envies à elle. Et à la moindre crise ça pète du côté d’E surtout. Pourquoi ? C’est peut être cette angoisse de solitude, puis par la suite elle se sent rejeter ou en porte à faux avec sa famille. Tout pourrait être d’une simplicité déconcertante malgré les erreurs de chacun. C’est à sa maman de faire l’effort d’imposer son « non » d’une manière juste, adulte et surtout parental. Quant à moi, il est évident que c’est pareil, la princesse et le prince charmant dans la totale égalité avec des fleurs partout, ça n’existe pas. Il faut malheureusement et c’est ce que je craignais sans doute, être un peu « connard » et « macho » pour que les nanas ne s’ennuient pas – enfin celles qui m’attirent, rectifions. Le rapport dominant/dominé c’est un pseudo jeu ; l’équilibre il doit venir du fait que dans le couple les rapports puissent s’inverser. Donc je n’ai qu’un choix : viril, macho, intransigeant tout en gardant mes qualités (le risque étant de les perdre car on concilie rarement la serviabilité, la gentillesse et l’intransigeance dans ses choix). Mais c’est pire en fait, elle ment par omission pour éviter de faire du mal et concilier tout le monde. Personne n’est dupe, ça marche avec les autres, pas avec moi. Je déteste cette façon de se comporter surtout quand on se donne l’étiquette de la franchise. Je préfère être froissé que d’entendre des phrases fausses. C’est flagrant et peu vivable comme situation. Je n’ai que le choix de répondre en m’énervant et en gueulant, ou d’éviter l’affrontement par le silence. Et quand je m’énerve, j’ai l’impression bizarre qu’elle se calme… Ce n’est pas sain. Je cherche le partage dans une relation, la complicité, et pas ce type de hurlement quotidien pour des broutilles. Pour moi ce n’est pas avoir du caractère que de réagir ainsi et encore moins me bouffer. Elle ne me bouffe pas, elle me fait du mal par son absence de principes ; la jeunesse n’excuse rien. Adulte ? Affirmer ses certitudes et ses envies pour passer outre le paquet de doute qu’on a ? Avoir des étoiles dans les yeux face à ceux qui réussissent c’est souvent un énorme manque de confiance. J’ai bien dit souvent, pas de généralités. En creusant j’ai un doute. Un adulte c’est un Homme qui relativise et qui sait ce qui est bon ou mauvais pour lui et ceux qu’il apprécie, capable de dialoguer sans crise en étant ouvert, recherchant dans ses relations une évolution et une stimulation constante, vivant sa vie avec des buts et des désirs. Ce n’est pas juste soit penser aux autres et se prendre des murs ou penser à soi et se prendre des pavés. Qu’est ce que je lui reproche ? Le fait de ne pas me regarder, le fait de sans cesse me reprocher la moindre petite chose et pas forcément que sur mes défauts, le fait de confondre l’amour avec l’attachement ; elle est bridée, elle se bride toute seule et elle croit qu’en s’amusant les choses passeront d’elle-même. C’est vide à l’intérieur. Elle se sent amoureuse avec des cons qui lui font du mal, c’est un attachement malsain. C’est ça qui m’a fait sortir avec elle, c’est ça que je sens chez les gens qui m’attirent : un manque, un manque que j’ai envie de combler et qui me bouffe ; l’image de mon propre manque affectif. Elle a beau dire avec ses grands discours de conseillère à une amie « mais oublie le » ou faire genre elle passe à autre chose facilement, c’est un voile énorme de mensonge. Elle n’a toujours pas oublié son premier vrai amour. Il faut plusieurs années pour l’oublier et ça je le sais ; c’est un travail psychique qui consiste à vaincre la déception et grandir réellement. Elle n’a pas ce petit plus de l’expérience comme elle a l’air de le croire. Vivre ne remplace pas l’analyse de ses propres problèmes et de leur véritable compréhension. Elle ne s’est pas trouvée et elle se perd par son besoin constant de l’autre.

Comment dois-je réagir ? En gueulant et continuant mes conneries ? Beh oui, je vais à l’encontre de ce que je suis par désir de lui faire plaisir. Ce n’est pas très mature ni de ma part, ni de la sienne… Mais… Sans doute un besoin fusionnel. Difficulté à m’imposer peut être car je ne suis pas habitué à avoir ce genre de personne dans mon entourage. J’apprends donc. Rien de gamin là dedans que de découvrir une autre façon d’être, différente de la mienne, mais tout aussi intéressante. C’est là qu’elle ne me regarde pas vraiment. Les efforts j’en fais des tonnes : je ne suis plus sur son dos, je prends ma vie en main comme je l’ai toujours fait, je dis ce que je pense quand je le pense. Petit à petit je deviens juste un mec au sens strict du terme. Je commence à me reforger : passions, sorties etc. Je sais quand je veux voir mes potes, et quand je veux la voir elle. Je sais quand je suis jaloux, je saurais lui dire d’une façon juste, mais je sais aussi la laisser vivre sa vie sans l’étouffer. Au mauvais moment ? Il n’y a pas de bons moments pour dire ce genre de choses, ça n’a rien à voir avec la bienséance. C’est qu’à force de tirer sur une corde, elle lâche parfois et on ne sait jamais quand elle rompt. A force de faire des choses qui sont déplaisantes et parfois irrespectueuses de ma personne, j’ai du mal à faire entièrement confiance. La seule chose que je ne changerais pas c’est mon côté introverti, très solitaire en fait. Côté qu’elle ne pouvait pas voir quand nous étions de simples amis. C’est la résultante de notre comportement et non de notre nature. J’aime en fait la voir seul à seul, je me sens plus à même de parler. En groupe, j’aurais plutôt tendance à m’effacer, je ne sais pas pourquoi, une sorte de freudisme que je perçois et dont je n’ai pas envie de parler. Mais la question se pose trop tardivement.

Aujourd’hui c’est terminé. Elle m’a fait mal. Très mal en passant outre un principe élémentaire de vie en société avec les autres. Je n’ai même plus envie d’en parler. Je sais que c’est la nana dont je rêve et qui m’intéresse ; qui m’intéressera plutôt quand elle aura compris qu’il faut des rêves pour aimer l’autre, qu’une vocation d’assistance ça s’applique aussi à soi même. Donner ce n’est pas juste écouter et conseiller, donner c’est offrir une partie de soi, une vraie partie. Et ça, elle n’est pas prête à le refaire, ça n’a donc aucun intérêt pour moi. Elle n’a pas acquis la maturité sentimentale réelle malgré tout ce qu’elle affirme. Elle a 20 ans et elle a bien moins vécu que moi dans ce domaine. Ca, elle ne le sait pas, elle ne le conçoit pas. J’en ai peu parlé et j’en parlerais toujours peu. Je me suis bouffé tout seul pour de la merde au final, en croyant encore une fois que j’allais pouvoir par mon caractère naturellement gentil, donner et offrir une partie de moi à quelqu’un. Je l’ai fait, et encore une fois on s’est assis dessus. Ce n’est ni la première ni la dernière fois. Je ne suis toujours pas assez méfiant et je me donne trop, c’est ainsi.

Je suis dans une boîte tel un vulgaire dossier. Je serais d’un calme nonchalant, du style papy sur son fauteuil chez lui. C’est bien mal me connaître, très mal me connaître même. J’ai peur du changement, comme tout le monde à partir du moment où j’ai réussi à installer certaines choses dans ma vie : ça s’appelle grandir et réussir à atteindre les buts que l’on se fixe. Mais j’adore les choses décidées au dernier moment, l’aventure et tout ce qui s’ensuit, même si c’est parfois difficile. Je suis capable de partir du jour au lendemain selon l’opportunité : je l’ai déjà fait plusieurs fois. Je n’ai pas le désir de le faire en ce moment. Je serais plutôt à faire des sorties entre pote sans soucis. Elle n’aime pas mes potes et je me sens forcer de la suivre avec ceux qu’elle côtoie. Elle se trompe quand elle croit l’inverse. J’aime bouger, j’aime le dynamisme sinon je me sens mal dans ma peau. Mais j’aime aussi parfois me poser pour réfléchir et être au calme. De là à dire que je ne suis pas dynamique. Je suis quelqu’un de très tolérant, certaines choses glissent sur moi et ce n’est pas ma « nature » mais mon expérience qui fait ça. Et j’ai 30 ans, pas 20 : mes années festives sont derrière moi, j’avance. Je n’ai pas l’intention de devenir un vieux con bourré de préjugés. Je préfère me concentrer sur mes rêves même s’il est naturel parfois de faire passer d’autres choses avant, surtout au début. Je préfère m’asseoir quelques mois sur mes passions pour séduire comme je peux une femme. Le jeu en vaut selon moi la chandelle. Trouver la conciliation entre l’amour et ses propres passions qui sont chronophages est difficile. J’ai des passions qui si je les vis à fond comme j’aime le faire pour prendre du plaisir, prendront 100% de mon temps libre. Ecrire, faire du sport, jouer. J’ai aussi un besoin de rencontrer des gens assez fort, malgré le fait que je sois plutôt introverti. J’accorde difficilement ma confiance, ça prend du temps mais je m’entends et je crois être apprécié pour certaines qualités. Les copains comme ça, c’est plus ma tasse de thé, je m’entoure de gens que je pense être intéressant. Je ne morcelle pas mon cercle d’amis en petites cases. Mes connaissances sont nombreuses mais elle passe en ce moment après elle et après mes vrais amis. Bien sûr que je pourrais lui reprocher ça, son côté que j’appellerai toulousain dans ses relations. Je suis possessif mais pas excessif non plus. J’ai toujours laissé faire aux autres ce qu’ils voulaient malgré mon déplaisir. Je le signale. Je n’aime pas quand elle sort en boîte. J’ai peur de la perdre, mais je la laisse faire sans réel problème, elle a envi de s’amuser (c’est d’ailleurs très gamin et jeune génération ça, le fait de se dire qu’on est en couple et qu’on sort sans l’autre dans un endroit bourré de mecs là pour vous séduire). C’est pourtant simple à comprendre ce que je peux ressentir. Alors je ne demande jusqu’un effort, qu’elle dorme chez moi ou que je vienne la chercher. Ca me rassure juste. C’est un échange. Je fais une concession, elle en fait une. Le fait qu’elle soit rentrée un soir, m’a particulièrement touché. J’étais quasiment au point de rupture, elle ne serait pas venue, elle n’aurait plus eu de mes nouvelles. Elle est venue. Et j’en avais besoin de sa présence. Après je gère mal peut être. Une fille capable de faire cet effort… C’est sans doute pour ça que je voudrais qu’elle reste avec moi.

Bref, d’un autre côté, j’ai réglé les problèmes de mon avenir proche en terme professionnel et ça n’a pas été un mince morceau. Je me pose au sens professionnel du terme même si je sais pertinemment que je changerais un jour. Pour le moment je m’entends particulièrement bien avec mon entreprise qui avance, qui construit et qui grandit, m’offrant plein d’opportunité dans divers domaines. J’ai cru avoir réglé mes problèmes avec les nanas en les ignorant tout bonnement et simplement pendant quelques années pour développer et penser à moi, à ma façon d’être, à ma façon de bouger, sortir et dialoguer. Le rugby m’a offert une ambiance et une façon de parler que je ne soupçonnais pas. J’y arrive facilement ; apparemment toujours pas avec les femmes. J’ai testé avec une petite gothique. Mes relations sentimentales sont très exclusives, je me donne à l’autre sans réfléchir. Un peu trop, je le sais, et par là même j’en demande beaucoup. J’ai failli faire l’erreur une nouvelle fois de m’abandonner dans quelque chose de très con. Elle a mis le ola directement et elle a eu raison de le faire. J’ai pu me rendre une nouvelle fois compte qu’avoir la conscience de ses erreurs c’est simple (mais ça je le savais depuis bien longtemps) et qu’en guérir était bien plus difficile que je l’espérais. Un manque affectif peut être ? On s’en fout de la cause pour une fois. Je cherche plutôt des solutions et j’en trouve petit à petit en fonction des caractères et des envies. En temps normal ce qui est assez amusant, c’est qu’aucune nana ne peut me toucher sans que je fuie. Je déteste le contact de mes amies. Mais dès que j’ai des sentiments réels et que l’autre en a, j’ai un besoin énorme de la sentir prêt de moi. Oh non je ne cherche pas à étouffer, c’est juste une sensation qui apaise toutes mes angoisses, même si tout ne se passe pas bien. Alors je me suis dit c’est pas bien grave, je vais continuer mon boulot, mes passions et revenir sur Bordeaux en fin d’année. L’occasion c’est présenté plus tôt. Et il y avait la petite E que je voyais de temps en temps. J’étais bien à ce moment là. Je disais ce que je pensais sans réfléchir. J’étais moi-même. Les femmes j’en avais tout bonnement ma claque. J’ai une gigantesque envie de vivre, de découvrir des centaines de choses. Tout m’intéresse, je suis fasciné par un nombre incalculable de sujets. Je ne me suis jamais intéressé à elle à l’époque, tout bêtement car elle sortait avec des mecs un peu macho, d’un caractère assez spécifique et ce n’était pas du tout ma façon de voir les choses. J’ai un certain nombre de principes immuables. La gentillesse, le respect de l’autre, le dialogue et la sérénité. Ne jamais faire à l’autre ce qu’on aimerait pas qu’il nous fasse. Pas de vengeance. C’est simple. Une règle de vie protectrice et qui me fait souvent passer pour quelqu’un de vieux jeu ou un peper. Ce qui en somme n’a rien à voir. Je me suis dit au bout de quelques mois, elle me plaît, c’est évident. Qu’est ce que je fais ? Elle a toujours un mec, souvent différent, ce n’est pas mon trip. Pourtant elle raconte qu’elle cherche à s’installer, qu’elle a un certain idéal familial. C’est amusant ce paradoxe. On sent un étrange tiraillement au fond d’elle lors des conversations. Ca va mal mais elle a l’air de se complaire là dedans. J’avais envi de lui botter l’arrière train. Ca me rappelait ma jeunesse. Et surtout j’avais envi de lui apporter tout ce que j’ai pu apprendre ces dernières années.

Je dois avouer je la prend un peu pour une gamine. Ses réactions me font penser à des choses vieilles de 10 ans, les peurs et les angoisses similaires que j’ai vécu, à faire souvent des crises de panique, à bosser au dernier moment. Ses avis sont souvent empreints d’un vécu très précis et elle ne sort pas de ces rails là. C’est dommage, elle a l’air plutôt intelligente. Puis elle a ce sourire de dingue. De toutes façons je suis nul pour engager la conversation à deux, J est tout le temps là, et à dire vrai, elle a un mec même si tout ne va pas bien. Et puis J est amoureux aussi. On ne va pas vers les nanas que les gens rêvent. Ca me ferait particulièrement mal qu’un pote me fasse ça, alors je tiens des distances naturelles. Je pourrais peut être, être le genre de mec dont elle a réellement besoin sur le long terme ou pour la faire sortir de ces rails. J’aimerais bien, elle a l’air d’en valoir le coup. Mais je zappe, j’ai d’autres choses en tête : final régional de rugby, écriture, début de reprise des bouquins de philosophie, sport. Ca c’était avant.

Et puis je rentre sur Bordeaux. Le changement, le retour, les tentations de mes études qui reviennent. Tout ce que j’avais quitté pour changer. Le vrai test pour moi. Vais-je savoir être ce que je veux réellement être. J’ai la poisse dès le début. Voiture, appartement, ne parlons pas des choses qui fâchent et qui malgré ma relative sérénité commence à me peser sur le système. Elle est là, la petite. Mignonne comme tout. Et si c’était le bon moment ? Elle a l’air libre en ce moment. J’ai fait une chose que je n’avais jamais faite avant, inviter une nana à dîner. Derrière mes grands airs de j’ai plein de plans, oui j’en avais potentiellement un d’une autre nana qui m’intéressait et radicalement à l’opposée, j’ai fait mon choix. Le choix de quelqu’un qui semblait avoir des aspirations proches des miennes, qui n’était pas une gamine qui sort tout le temps mais qui le fait d’une manière réfléchi, d’organiser et de structurer dans sa vie. Une chose qui m’attirait particulièrement. J’ai été sur un petit nuage de môme pendant quelques temps et elle n’a pas vu évidemment de part mes actions ce à quoi j’aspirais. Je me suis dit qu’enfin tout allait me sourire dans la vie. Elle avait l’air d’avoir les mêmes envies que moi, alors pourquoi ne pas tenter. Je la savais différente, mais justement c’est bien ces différences qui m’attiraient et me permettraient d’avoir une nana complémentaire pour partager des façons de voir différente et avancer dans la même direction. J’ai fait des erreurs, peut être inconsciemment. Je le reconnais, mais le passé pour moi reste le passé, je m’adapte, j’évolue, je regarde devant et rarement derrière. J’ai appris à être dynamique malgré ma façon d’être plutôt cool. Dynamique dans le bon sens du terme. Je sais parfaitement bien le faire avec d’autres personnes, pourquoi ne pas y arriver avec elle. Je me suis laissé bercer par une relation. Je me suis forcé à sortir alors que j’aurais du rentrer chez moi me reposer pour garder mon énergie dans les moments les meilleurs. Je n’aurais pas du. Mais c’est assez difficile par rapport à son caractère de dire non à un joli sourire comme le sien, même si elle me disait le contraire. Je n’ai pas envi de la laisser comme ça quand elle s’amuse, mais c’est aussi au détriment de mon amusement. J’ai envi de diriger un peu plus une relation sans l’imposer non plus. En gros de quelque chose d’adulte. Mais ce tiraillement étrange au fond de moi qui m’impose d’être là comme si je voulais lui être indispensable, comme si je voulais être aimé plus que beaucoup de choses. C’est à moi de dire : non je vais dormir et d’arrêter de faire ce qui ne me plaît pas forcément et qui va à l’encontre de ce que je suis. Je sors sans problème, j’aime aller dans des petits concerts, dans des bars, et c’était à moi d’imposer le stop. Aujourd’hui je ne peux plus réellement le faire car on ne rentrera pas ensemble alors je la ferme en l’attendant. C’est naze je sais, mais je voudrais tellement qu’elle soit réellement avec moi… Une solution ? Passer outre ce problème et la laisser se démerder. Mais je suis fondamentalement trop gentil comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Elle l’a bien compris en se démerdant toute seule et en me disant non. M’enfin, ça c’est perfectible. Je le sais.

Aujourd’hui je ne sais pas pourquoi elle est restée avec moi. Elle aurait pu très bien me quitter sans état d’âme, je ne suis pas une pleureuse ou un gamin sentimental qui va pleurer des jours durant. Mon ego en prendra un coup, comme tout mec normalement constitué et je passerais à autre chose. Voudrait-elle que ce soit moi qui parte ? Elle n’a pas besoin de me dire que nous sommes différents. Je le sais. Pourtant je dis le contraire. Pourquoi ? Je ne sais pas. J’ai tellement envi d’y croire peut être. Mais ce n’est pas la bonne façon de penser, je me gourre complètement. Non. On est différent. Je peux lui apporter du calme et de la sérénité, elle peut m’apporter du dynamisme. Elle peut m’apporter une façon extravertie de m’exprimer, je peux lui apporter une façon d’être plus introverti envers certains. Et ça dans une relation de couple, pour moi, c’est hyper important. C’est un vrai partage qui apporte. Le problème c’est que je n’arrive pas à montrer, exprimer, transmettre ces envies là. Je ne suis vraiment pas doué avec les femmes dès que ça touche à l’aspect sentimental. Peur de blesser, peur de perdre, tout mélanger alors qu’en réalité je sais très bien que c’est simple. Ce serait un moteur fantastique et c’est ça qui me fait vouloir être avec elle. La possibilité d’avoir quelqu’un de différent, de partager avec lui et de vivre quelque chose d’intéressant et d’intelligent. Les nanas calmes, c’est moi qui me barre au final, celles qui pensent comme moi encore pire, ça ne me va pas du tout. C’est chiant. Là, je dois dire que c’est chiant aussi car on se prend la tête tout le temps pour des conneries en plus. J’ai peur de parler maintenant ou de déconner comme je pouvais le faire à cause de sa susceptibilité ou du fait qu’elle soit à fleur de peau. Je lui ai demandé une remise à zéro des compteurs, mais le passé et les certitudes semblent être trop grande chez elle. Je trouve ça dommage. Je suis mature, grand, conscient, posé et j’aime le dialogue constructif. Je suis peut être un peu moins mature dans ma façon de gérer les sentiments, mais je vois très bien le jeu. Pour une fois, je pense que les efforts valent la peine d’être fait pour elle, chose que je n’ai pas fait avec les deux dernières. J’aimerais qu’elle voit ce que je fais pour elle, qu’elle voit ce que je suis au fond de moi. J’ai des convictions, elles sont peu nombreuses, mais je sais où je veux aller dans la vie. Je reprendrais mes études dès que j’en aurais la capacité, et surtout le temps. Je sais que je le ferais, et ça prend du temps. J’ai cru que je pourrais le faire cette année. C’est peut être une erreur aussi de choisir la philosophie. J’ai une passion : écrire, écrire et encore écrire. Je ne lui montre pas, je ne sais pas, ça n’a pas l’air de l’intéresser réellement. Mais depuis trois mois je n’ai pas arrêté du tout… J’écris toujours autant dès que j’en ai l’occasion. Cette passion là, elle ne la perçoit peut être pas.

Tout est mort de toutes façons.

Elle me voit d’une façon et n’en démordra jamais. Elle veut s’amuser, vivre ses années étudiantes, nous n’avons pas du tout les mêmes attentes ni les mêmes principes dans la vie. Elle me gonfle par son manque de respect. Je ne suis pas un môme de 20 ans, j’ai une culture précise et j’aimerais qu’on en tienne compte. Je suis très conciliant… Plus depuis une semaine, je fais ce que je veux, quand je le veux et les autres vont se faire foutre. J’étais déjà aigri, amer, je vais devenir un vieux con petit à petit à cause de vous toutes. Elle en valait la peine, c’est surtout ça qui m’emmerde. Désormais je n’ai plus envie de la côtoyer et ça a du bon. Je reviens à mes fondamentaux. Escrime artistique, philosophie, écriture, sport et jeu. J’élargis mon cercle d’amis à des hommes et femmes qui partagent ma passion. Je zappe tout ce qui est mauvais pour moi, tout ce qui est proche de ces bassesses humaines. J’en ai ma claque des sourires hypocrites. Je bouche mes oreilles et je ferme les yeux. Je ne serais pas le témoin des conneries des autres. Allez tous vous faire foutre à moins de concevoir la vie avec un certain nombre de principes élémentaires de respect de l’autre.

Maintenant ne me restera plus, un jour, qu’à exprimer tout ça à l’oral.

Je me parle à moi même. C'est bien le titre ma chère Xupi. Quoi qu'il advienne, je ne lâcherais jamais mes principes de vie, même si celà doit me mener encore vingt fois dans le mur. Je n'ai pas une nature figée et j'évolue depuis des années, mais je ne passerais jamais outre ma morale, façonnée au cours du temps grâce à mon éducation, mes valeurs, dussé-je passer pour un vieux con aigri aux yeux de la jeune génération qui met le pied dans la grande vie. Je vomis l'amusement des uns au détriment des autres. J'ai des relents qui restent dans la bouche à chaque fois que je parle de femmes... Je ne suis pas parfait, mais j'ai la nette impression de chercher la souffrance, les souffrantes pour leur montrer la voix à suivre. Mon expérience sans doute, mes secrets de famille aussi...

Et j'en ai souvent cent fois plus dans la tête que dans la plume.

Choupi elle fume la moquette à Bristol