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| Enfermée. | |
| | Auteur | Message |
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Scarlet Hurricane Chromatique
Nombre de messages : 3124 Age : 34 Date d'inscription : 30/11/2007
Personnages RP Pseudo: Maerenn Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Enfermée. Sam 3 Avr - 15:15 | |
| Je suis née pour vous rendre fiers, et des tréfonds de ma déchéance j'arrive encore à vous dominer. Pathétique. Enorgueillissez-vous, enfin, d'avoir l'immense pouvoir de vous auto-satisfaire. Ah ! Je ris et je vous écris, vous succombez et cela m'enchante. Ah ! Maudis soyez-vous, immondes hyperboles aux aveux factices. Je vous exècre de mots, je vous noie dans l'amer. Apprenez, mes amis, que la vie n'est belle que quand elle me plaît. Je veux vous détruire de la pointe de ma rancoeur qui aujourd'hui se déploie insidieusement.
Je coule. Mon ire ne suffit plus à effacer mes tourments. Je ne suis rien. Ni personne. Je ne suis pas. Je suis un jeu, tourné en dérision, massacré par la seule force de ses dés. Je suis truquée, trouée, effacée. Je suis absente, cherchez à 'abonnés', il paraît que j'en faisais partie avant mais que désormais j'ai oublié jusqu'à ma propre existence. Mes maux. Ah ! Ah. Mes. Mots.
Oui mais vous trichez, tous autant que vous êtes, à me regarder d'aussi loin sur vos balcons de cristal. Vous me faites rire à ainsi me lapider, éclaboussés par mes sens. Hués par ma pitié. Je vous abhorre, tous autant que vous êtes, dans vos parures d'or et vos atours de bohème. Je vous regarde, laissez-moi rire, synonymes absents de volontés dissimulées. Vous n'êtes qu'envie et déraison. Comme s'il vous suffisait d'être pour pouvoir respirer, engoncés que vous êtes dans votre vanité.
Je vous déteste.
Allez crever.
J'ai l'impression de ne pas avoir écrit depuis des millions d'années. Et ça ne ressemble à rien de ce que j'ai pu écrire auparavant je crois. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: Enfermée. Sam 3 Avr - 18:16 | |
| Waow ! Je te confirme : tu n'as pas écrit depuis fort longtemps, et ceci n'a rien à voir avec ce que tu as fait jusqu'ici. Perso j'ai vraiment aimé. En l'ouvrant je me suis dit "c'est vachement court dis donc !" Et puis je me suis vite aperçu que le contenu compense largement le format. J'ai adoré l'alternance entre tes phrases courtes, tes énumérations mitraillées et tes constats froids et bouillonnants à la fois sur cet "entourage" épiant et jugeant, comme une masse inerte de gens bien comme il faut, n'attendant que ce cri de rage pour pouvoir exulter et laisser déborder leurs certitudes adipeuses ("ah ! tu vois ! je te l'avais bien dit qu'elle était pas bien cette fille ! la pauvre : elle se prend pour une artiste, mais elle ne réussira jamais sa vie. Elle va tous les rendre malheureux, c'ets certain. Tu vas voir si j'ai pas raison !"). - Citation :
- je vous noie dans l'amer
Mes maux. Ah ! Ah. Mes. Mots. Je savais pas que tu savais aussi bien jouer avec les mots ^^ Belle dextérité | |
| | | Aillas Coordonnateur Rôliste
Nombre de messages : 3785 Age : 35 Localisation : Utopie flagrante des Arts. Date d'inscription : 23/12/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| | | | Fylgja
Nombre de messages : 66 Age : 36 Localisation : Au fond d'un trou noir, dans un lieu rempli de Lumière Date d'inscription : 06/07/2008
| | | | Scarlet Hurricane Chromatique
Nombre de messages : 3124 Age : 34 Date d'inscription : 30/11/2007
Personnages RP Pseudo: Maerenn Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Enfermée. Sam 1 Mai - 18:17 | |
| Merci pour ces commentaires : ) (J'y crois pas, Aillas, je ne suis même pas obligée de te forcer pour que tu commentes !)
Alors pour répondre un peu plus précisément : Je ne sais pas si le style est différent au niveau des mots et de l'écriture elle-même, qui se rapproche beaucoup de mes Pérégrinations à mon sens. Ce qui pour moi différait était le thème. Plutôt que de continuer à débiter mes niaiseries dramatiques, j'ai essayé d'utiliser mon côté sombre (LOL) de manière moins … Pathétique (Bouh le pathos, bouh !)
Enfin, quoi qu'il en soit, contente que cela vous ait plu. : ) Je vais ressortir la plume alors. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: Enfermée. Sam 1 Mai - 18:54 | |
| oui oui n'hésite pas, on est toujours preneur | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Enfermée. Jeu 20 Mai - 13:39 | |
| Quel texte ! Et surtout, quelle lecture. Quelques éclats d’arpèges cependant viennent briser la mélodie :
1. L’emploi du mot « ire ». Je pense que tu en as conscience, mais « ire » est un mot terriblement désuet et anti-moderne. Il n’est employé de façon légitime que dans les poésies les plus grandiloquentes, souvent pour parler de Dieu. Aussi, l’utiliser ici est assez maladroit ; au final, c’est un mot qu’on ne peut utiliser qu’avec ironie, sans quoi l’on passe pour pédant ou mal avisé. D’autant qu’une kyrielle de superbes mots existent en guise de synonyme de la colère, de la fureur, de la haine…Dans le genre, J. Giono se foutait plutôt bien de la gueule de ceux qui employaient ces grands mots sans ironie aucune. Son ironie à lui est palpable dans ce passage :
Mais, mouche-toi, morveux, j'en connais dont l'ire est plus vive que l'hirondelle (…) J. Giono, Naissance de l'Odyssée, in Œ. roman., Pl., t. I, p. 24.
2. Le jeu de maux a déjà été fait. Mots, maux, maudit, morne, tout cela : déjà pris. Oublie-les ou appliques-toi à les mettre en scène de façon très originale. Sinon, c’est du plagiat. Pire, du pastiche. Et comme on dit dans le Sud : « Un pastis oui, un pastiche non ! »
Car reprendre une image déjà faite, ce n’est pas la preuve d’une grande qualité d’écriture, loin de là. Comme l’a écrit Gérard de Nerval :
Le premier qui compara la femme à une rose était un poète, le second un imbécile.
Ces deux dissonance mises à part – et encore, c’est très subjectif - le texte est d’une incroyable fluidité : il est indéniablement esthétique. Pour autant, est-il juste ? Au sens non pas d’une justice morale, mais d’une justesse d’esprit ? Je n’accroche pas à cette thèse, ou tout du moins je n’accroche plus : peut-être avant trouvais-je l’esthétique suffisante pour palier au creux des images, plus maintenant. J’ai besoin qu’on m’explique pourquoi, qu’on aille au fond des choses ; et peu de gens le font, car peu de gens le savent. Le connaissent. Ce fond. Parexemple : Je vous regarde, laissez-moi rire, synonymes absents de volontés dissimulées
J’ai besoin qu’on m’explique. Je sens, je ressens même physiquement ce besoin. S’il y a une vraie pensée derrière, si cette phrase dénonce une vérité ressentie par l’auteur et ne se contente pas d’être un bibelot joliment tourné, j’ai besoin de la comprendre.
Car ce que tu as écris est véritablement hermétique. Non pas au sens où l’on ne comprend pas de quoi ça parle, ce qui est le propre de l’hermétisme. Mais au sens où l’on ne comprend pas comment tu en parles.
Ces balcons de cristal, pourquoi ? Ces parures d’or et ces atours de bohème, comment ? Quelles sont les clés du paradoxe ?
Bien sûr, je n’oublie pas qu’il s’agit d’art et, partant, d’esthétique. De ce point de vue là, le texte est excellent ; ne manquerait plus qu’une mise en page originale qui soit à sa hauteur pour sublimer l’ensemble.
Mais ton coup de gueule part dans le vide. Ton texte me rappelle la fin des Démons de Dostoïevski : Kirilov, pour apprendre à l’humanité toute entière qu’elle est libre, se suicide. Et il veut ce suicide pédagogique, comme le commencement d’un mouvement. Mais parce que personne n’est là pour le voir, parce que surtout personne ne le comprend vraiment, le pistolet claque seul quelque part en Sibérie. Et sa cervelle qui saute ne fera pas sauter les étapes à ses contemporains. Kirilov d’ailleurs qui, au moment de mourir, a ce mot aussi vieux que la souffrance humaine : « Tout est bien ».
C’est une très belle phrase pour mourir. C’est peut-être une moins bonne manière d’écrire. Je t’enjoins donc à reprendre le texte pour l’expliciter ou, si tu aimes trop son esthétique de touches, à rédiger une petite postface ou préface, selon tes goûts. Et de prendre en compte cette phrase du Fantasio de Musset: Quelle solitude que tous ces corps humains! Le lecteur n'est pas un serrurier; c'est à toi de lui donner les clefs, à lui d'ouvrir les portes. Je ne peux, à titre personnel, te comprendre sans ton aide; quelle solitude... En résumé…Un texte où l’esthétique avale, engloutit la pensée pure, où les mots transcrivent les maux de l’auteur qui se maudit lui-même en mornes et acerbes accusations. Un texte qui ressemble à un suicide : ces morts acides et corrosives, qui brûlent tous les linceuls d’oubli qu’on tente de leur jeter dessus. |
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| | | | Enfermée. | |
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