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| Fin de printemps. | |
| | Auteur | Message |
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C'Biz
Nombre de messages : 13 Age : 37 Date d'inscription : 06/04/2008
| Sujet: Fin de printemps. Ven 16 Mai - 19:24 | |
| Il faisait beau au dehors, en ce midi du mois de mai. Par la fenêtre ouverte s'engouffrait un air frais revigorant, gage de beau temps pour les jours à venir. La chaleur déjà craquelait la peinture sur les rebords en bois et le vent nettoyait l'ouvrage ainsi décrépit par les prémices de l'été. Au sol bourgeonnaient les fleurs nourries par la rosée du matin, caressées par les souffles frais des montagnes de l'est, si bien que jamais personne n'eut à s'inquiéter d'arroser son jardin en ces temps ensoleillés. La bicoque ne payait pas de mine, surplombant les champs de blé et de maïs du haut d'un large talus, qui donnait aux environs un goût de prestige, telle un château en ruine décorant ce paysage vosgien. Au premier étage elle vivait, sans vraiment oser descendre le bout de son nez sur le pas de sa porte : de sa grande fenêtre elle avait vue sur le jardin, devenu jungle grouillante à défaut de soins, et apercevait de temps à autres ses jeunes voisins gambadant entre les tiges de maïs avec l'innocence qui ne caractérisait déjà plus les gens de son âge. Tournée vers le lever du soleil, les petits carreaux étaient lavés précieusement pour pouvoir apprécier, aux premières heures de la journée, les doux rayons qui pouvaient lui effleurer le visage. Combien elle aurait voulu être mariée pour pouvoir savourer ce plaisir à deux, un matin, dans les draps rafraîchis par l'étreinte frissonnante de la nuit. Sous la fenêtre se trouvait une petite commode, qui servait accessoirement d'étagère à photos, rangées là comme par devoir de mémoire pour qu'enfin elle se leva et y jeta un regard nostalgique empli de douleur. Des hommes, des femmes. Des enfants, qu'elle avait par ailleurs eu nombreux mais dont les préoccupations les avaient depuis longtemps menés hors de l'ancien domaine familial. Il n'en restait que les portraits, alignés en arc de cercle sans qu'ils ne purent jamais empiéter les uns sur les autres, tant sur le bois usé de la commode que dans l'esprit de la génitrice. De l'autre côté du lit, une imposante armoire posée là, à côté de la porte, cachait une bonne partie du papier-peint vieillissant qui recouvrait alors les murs de sa chambre. D'après la taille du rangement et celle des battants, elle aurait pu y disposer les vêtements accrochés au dos de la porte, dont cette magnifique robe blanche qui semblait n'avoir jamais été désunie de son cintre. Elle ne servit de fait qu'une fois sans que l'usure ne l'eut marquée, celle de son mariage, lorsque la folie les emportait : il n'y eut pas de plus belle demoiselle qui fut conduite à l'autel ce jour-là. Ses amies s'usèrent à le lui rappeler sans cesse, flattant dûment son indicible beauté d'un instant par les photographies, les tableaux de peintres, les portraits de cire. Alors que les toiles trônaient encore fièrement, retournées pour l'occasion, sur les quatre murs de sa chambre, seul un buste exhibait encore les vestiges du passé, résistant tant bien que mal aux accès de mélancolie de son égérie qui redoublaient d'intensité à l'approche de l'été. Sur la coiffeuse en face du lit, la sculpture semblait porter un regard inquisiteur à la tournure que prenaient ces choses, celles qu'elle n'eut pas dites, même au bon Dieu en confession. Elle s'était alors assise devant le miroir, entreprenant de s'embellir de la plus belle des façons. Un sourire lui tira les traits du visage comme elle se rappelait la première fois qu'elle s'y vit, fière d'une si belle acquisition encore plus vieille que sa défunte mère. La table de maquillage avait été recouverte d'une nappe en dentelle blanche, brodée à la manière de sa longue robe suspendue au dos de la porte. Sur le bord qui accueillait habituellement son matériel se flétrissait un bouquet de cérémonie, enrubanné du même blanc de circonstance qui illuminait alors l'évènement. Elle vérifia que le lit fut ainsi fait qu'elle attendait encore son retour, la porte fermée et la robe en évidence, puis elle ouvrit ,résignée, le tiroir de sa coiffeuse.
[Les nombreux edits sont autant de suppressions de fautes d'orthographes.
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| | | Goldmund
Nombre de messages : 2123 Age : 36 Localisation : Plus loin qu'ailleurs Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Re: Fin de printemps. Mer 21 Mai - 0:16 | |
| Ce texte souffre de nombreuses incohérences formelles, que ce soit sur le plan de la syntaxe... - Citation :
- celles qu'elle n'eut pas dites, même au bon Dieu en confession (détourner une expression toute faite est toujours dangereux: maladresse ou trait d'esprit, on hésite)
- Citation :
- porter un regard inquisiteur à la tournure que prenaient ces choses (porter un regard à une tournures, c'est pour le moins ambitieux)
... ou de la concordance des temps, qui est particulièrement farfelue... - Citation :
- Un sourire lui tira les traits du visage comme elle se rappelait la première fois qu'elle s'y vit (qu'elle s'y était vue)
- Citation :
- Elle ne servit de fait qu'une fois sans que l'usure ne l'eut marquée, celle de son mariage, lorsque la folie les emportait (les avait emportée)
- Citation :
- Sous la fenêtre se trouvait une petite commode, qui servait accessoirement d'étagère à photos, rangées là comme par devoir de mémoire pour qu'enfin elle se leva et y jeta un regard nostalgique empli de douleur. (qu'elle se lève, qu'elle y jette; ou encore qu'elle se levât, qu'elle y jetât, tout dépend du sens de ce "pour que")
- Citation :
- Il n'en restait que les portraits, alignés en arc de cercle sans qu'ils ne purent jamais empiéter les uns sur les autres, tant sur le bois usé de la commode que dans l'esprit de la génitrice. (sans qu'ils ne puissent, sans qu'ils ne pussent)
(je ne fais pas un relevé exhaustif)
Si l'écriture est soignée et ne souffre pas de lourdeurs, le texte semble cristalliser un grand nombre de lieux communs, qui loin d'éclairer le décor ou l'action en cours de déroulement, leur octroie au contraire ce flou métaphorique et cette impersonnalité propre au roman de gare. Confère des associations nom-adjectif séculaires et des thèmes pour le moins convenus... - Citation :
- un air frais revigorant
- Citation :
- les souffles frais
- Citation :
- temps ensoleillés
- Citation :
- un château en ruine
- Citation :
- jungle grouillante
- Citation :
- les vestiges du passé
... soit autant d'expression que l'on retrouve telles quelles, dans n'importe quel roman de la bibliothèque verte, dans n'importe quelle série estivale dotée d'une voix off. A vrai dire, le procédé est si caricatural que j'ai désespérément cherché trace d'une ironie flaubertine, une sorte d'autodérision: je suis passé à côté. Il y a bien l'ébauche d'une parole plus intime, il y a bien quelques répliques qui induisent un décalage intéressant, de brusques changements de tonalité... - Citation :
- La bicoque ne payait pas de mine,
- Citation :
- sans vraiment oser descendre le bout de son nez sur le pas de sa porte
- Citation :
- celles qu'elle n'eut pas dites, même au bon Dieu en confession
- Citation :
- Sur le bord qui accueillait habituellement son matériel se flétrissait un bouquet de cérémonie, enrubanné du même blanc de circonstance qui illuminait alors l'évènement. (j'aime bien cet emploi de l'adjectif "enrubannée")
... mais le phénomène reste très circonstancié, d'où l'impression d'un style qui se cherche, qui n'a pas vraiment abouti à une réel cohérence d'ensemble. Il n'y a du reste, selon moi, pas de tournures qui témoignent d'une virtuosité stylistique particulière dans ce texte. Pas de bon mot. pas de phrase à l'emporte pièce.
Que reste-t-il au final ? Une longue hypotypose qui n'en finit plus d'aligner des tableaux trop brassés pour être encore vus. La toile de fond est informe, stéréotypée, le motif inexistant. Ce texte respire tout entier la conscience - et peut-être l'angoisse - d'un vide persistant. | |
| | | | Fin de printemps. | |
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