J’ai un don.
Depuis toujours, j’ai un don.
On a découvert mon don à cause d’une série de coïncidences des plus étranges.
Tous mes proches sont en excellente santé ; à vrai dire, aucune maladie ne les as jamais atteint depuis qu’ils me connaissent : même leurs blessures guérissent rapidement.
Personnellement, je n’avais jamais fais attention à tout cela, bien que je m’en réjouissais, mais certains de mes amis, eux, ont commencé à créer un lien, comme si chaque personne que je connaissais, qui comptait pour moi, était immunisé contre toutes formes de maladies, de tout ce qui est néfaste pour le corps.
Après maintes expériences, j’ai été obligé de me rendre à l’évidence : j’avais bel et bien un don.
Mon erreur la plus stupide a aussi été celle qui a tout déclenché ; j’ai annoncé à des scientifiques que j’avais un pouvoir surnaturel, en leur présentant tous les rapports de mes essais et expériences.
Evidemment, j’ai du subir une nouvelle fois des tests, mais eux aussi ont du se rendre à l’évidence.
Il faut croire que la puissance du téléphone arabe n’est pas un mythe, ni celle de l’effet boule de neige.
En moins d’une semaine, je me suis retrouvé assailli ; médias, malades, et curieux scientifiques se sont précipités à ma porte.
Certains, plus subtils, ont tenté de m’aborder dans des cafés ou autres lieux publics, faisant mine d’avoir un cœur ouvert à n’importe quel inconnu sympathique, alors que ce cœur menace d’avoir une crise à chaque seconde qui s’écoule, cause d’une fatale conséquence ; la mort.
Au début, j’ai voulu aider tous ces gens, répondre à leurs questions ou les guérir.
Mais j’ai compris qu’un tel système ne pourrait pas tenir. On ne vend pas l’amitié ; c’est une chose naturelle, spontanée, qui n’a pas lieu d’être lorsqu’elle est forcée, ou alors, elle n’est pas sincère si elle l’est.
Au bout de quelques mois, j’ai abandonné.
Je me suis dis que, dans un sens c’était de l’égoïsme, qu’en me forçant j’aurais pu supporter tout cela mais que tout le monde est égoïste. Ou peut être était-ce une façon de me rendre moi-même moins cruel, d’avoir moins de remords, de durcir un peu plus mon cœur, de sorte à ce qu’il résiste à ce qui m’arrivait.
Il me semblait que mon entourage se servait de moi. J’avais l’impression presque paranoïaque qu’ils m’exploitaient. Je pensais que, pour eux, finalement, j’étais devenu une sorte de médicament de secours, d’urgence, j’avais l’impression qu’ils abusaient de moi à un tel point que leur amitié ne devenait plus sincère ; je pensais que je n’étais pour eux qu’un intérêt.
J’ai commencé à douter. Douter de tout le monde, tandis que je pouvais percevoir les larmes de désespoir versées à ma porte des mourants, devant mon refus qui les laissaient impuissant.
Se mêlait à cela l’exaspération qui montait en moins à la vue de scientifiques inhumains, émerveillés devant mon don, parlant de phénomènes extraordinaires ou de perfection.
Mes amis venaient avec un sourire qui donnait une impression d’innocence, mais la peur de la maladie a sûrement pris le dessus car, étrangement, ils se rapprochaient soudainement de moi.
Lorsque je m’en suis rendu compte, ils avaient tous au moins un rhume.
Je les aimais de moins en moins, tellement qu’un jour, je les haïssais, je les détestais, je les maudissais.
C’est ainsi que j’ai tué tous mes proches. L’enfer médical a déferlé sur eux, les rendant fous et malades, les paralysant, transformant leur corps en une infection toute entière dans laquelle se mêlait de terribles maladies.
J’ai commencé à sérieusement douter de moi-même. J’ai tué, beaucoup tué. J’ai rendu des personnes folles de désespoir.
L’ombre d’une dépression menaçait mon esprit ; j’étais sur le point de craquer, sous le poids de toutes les horreurs que j’avais commises.
Je me suis haïs moi-même. Mon esprit broyait le noir, mais le noir était issu de moi-même, et lorsque j’ai craqué, c’est contre moi.
J’en viens au moment ou j’écris ces lignes…
J’ai six cancers différents et je vais mourir dans moins d’une semaine. Peut être demain. Peut être tout à l’heure.
Il est trop tard, le processus est irrémédiable, car mon seul appui étaient mes amis. C’est quand j’ai commencé à ne plus croire en eux que je suis tombé.
Mais maintenant, je n’ai plus d’amis.
Je ne peux plus faire marche arrière.
Euh donc c'est pas super riche je le cacherais pas. Y a quand même un (ou deux) thèmes/sujets abordés là dedans à savoir la confiance en soi et l'appui que constituent les amis, les deux étant liés dans ce texte, je penche à dire que je n'aborde donc qu'un seul sujet.
J'espère que ce fut une agréable lecture
(zyva déchirent lé new smiley)