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 Réecritures.

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Drystan
Rôliste
Drystan


Masculin Nombre de messages : 3758
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Localisation : A l'Ombre du Chêne
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Pseudo : Le Kaessendryn
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MessageSujet: Réecritures.   Réecritures. Icon_minitimeJeu 7 Jan - 17:44

Spoiler:

I.


Parfois, l’on croit connaitre autrui.
Parfois, d’autres croient vous connaitre -

Illusions.


- Connaitre quelqu’un, c’est posséder le plus grand de tous les pouvoirs sur cet être. Quand on comprend une personne, l’on peut anticiper ses réactions, connaitre ses blessures, savoir le rendre heureux. Quand il nous observe, nous pouvons lire dans ses yeux. Quand il nous parle, nous pouvons voir au travers de ses propos. Chacun de ses actes sont alors connus à l’avance. Par ce don de voyance, nous devenons omnipotents. Avec des mots bien placés, des regards appuyés, nous pouvons pousser dans la direction de notre choix. Influencer. Être influencés. Notre seule défense est la tromperie, la ruse, le mensonge. Pour survivre, il nous faut créer -

Des Illusions.

- Grace à elles, tout devient plus facile. Tous ceux qui tentent de nous connaitre se retrouvent perdus dans une route de faux semblants, de silences, de secrets. Un chemin glissant, mal pavé, sinueux. Aucune issue. Alors que l’on croit comprendre une chose, elle disparait. Mirages. Sur cette voie, il y a toujours du brouillard. Parfois clair, parfois sombre. Parfois si dense qu’il devient un mur. Une immense muraille, séparant le monde réel de l’esprit. Une paroi infranchissable, empêchant toute personne de franchir ce mur secret. Rares sont ceux qui trouvent la porte. Une petite porte de bois noir. Plantée en plein milieu, la serrure. Pour l’ouvrir, il faut la clé. Cette clé, un trésor si précieux, si rare, on ne la donne qu’à peu. C’est le passe de notre pensée, le chemin de la compréhension d’autrui. Il arrive de se tromper de personnes. De faire ce don de notre clé a ceux qui ne le méritent point -

Désillusion.

- Des fois, nous nous mettons à croire en des gens. De leur faire confiance, de le révéler une part de nous même. Puis, nous nous rendons compte qu’il ne la méritait aucunement. Qu’il veut s’en servir contre nous. L’amitié est une arme à doubles tranchant. Elle peut nous aider comme nous détruire. Ce qui importe, c’est de bien faire son choix. Un petit coup de marteau peut faire tomber n’importe laquelle des forteresses, à partir du moment où l’on frappe au bon endroit. Ce marteau peut être mot, Cette forteresse peut être esprit. Mais la plus grande blessure ne vient pas de l’attaque, mais de la trahison. Comment pouvons-nous penser qu’un ami, en qui nous avons confiance, puisse nous trahir ? C’est hors de nos compétences. Alors, si cela nous arrive, c’est un coup bien plus dur que toutes les piques verbales que nous recevrons. Ces choses arrivent souvent, jusqu’au jour ou nous comprendrons. Jusqu’au jour ou nous parviendrons à les éviter, ces -

Désillusions.


II.


Je vois gris.
Ni noir, ni blanc.
Gris.

Partout ou je regarde, je ne retrouve qu’un nuage tempétueux. Lui n’est point couleur. Ces dernières chatoient, brillent, illuminent. De toutes les teintes qu’avait le monde, le gris ne possédait point de beauté. Translucide, transparent, n’attirant rien ni personne. Une non-couleur. Lui n’était pas l’argent, ce cousin lointain qui fait resplendir les épées des chevaliers d’antan. Le gris d’aujourd’hui rappelle les murs de prisons. Cette peinture qui recouvre les établissements pénitentiaires, dans plongeant les condamnés dans un monde morose, sans âme ni existence.

Pourtant. Lui seul survécut.
Tout est gris. L’univers en son entier n’est qu’une infinie nuance du gris. Des routes immenses, des buildings par milliers, un ciel encombré de nuages. Les arbres ont, depuis longtemps, perdu leur couleur. Autrefois sublime, l’alliage d’or, d’émeraude, de saphir qui formait leur parure fut emporté par un vent glacial. Nul ne sut ce qu’il en advint. Seulement, au printemps suivant, plus rien. Seulement du gris. Les costumes se sont uniformisés. Personne ne porte plus de ces vêtements chatoyants, reflet de plages ensoleillées. Non. Il n’y a qu’un ensemble de Gris. L’astre lumineux à depuis longtemps abandonné notre monde, se voyant isolé par une majestueuse couche de nuages. Aujourd’hui, il n’y a plus de soleil, de fleurs, de lumières.

Gris.
L’on ne peut colorer un mot. Il est sans consistance, sans matière. Il n’est que de l’air. Mais aujourd’hui, eux aussi sont gris. Tous les propos sont automatisés. Chaque terme est recherché. Il ne doit pas s’échapper du lot. Pas d’intonation, de sentiments, de rebonds.

« Monsieur, L’ordinateur est en panne, revenez demain. »
« Monsieur, Les papiers sont dans le coffre fort. Je n’ai pas la clé. Revenez demain. »
« Monsieur, signez ici, ici, et ici. »

Un ton morne, sans joie, sans plaisir, sans tristesse.
Un vide. Du gris.

Partout ou je regarde, je ne vois que lui. J’ai visité le monde. Jamais je n’ai vu de ton joyeux. Un petit jaune, ou un bleu ? Un peu de verdure ? Non. La mer elle-même est un flot déchainé, sans profondeur, ni couleurs. Polluée par un flot de déchets, elle aura prit la couleur de l’humanité. Vint un jour où dépité par ce monde de néant, je me suis retourné en moi. La couleur y est cachée. Dans les rêves, dans les pensées. Si nous avons rongé notre monde, nous pouvons néanmoins nous en échapper. L’avenir n’est point caché par delà d’autres planètes. Il se trouve en nous. Dans un monde construit par notre esprit. Un univers ou nous sommes des héros. Un endroit ou le gris est banni.



III.


Nom féminin. Aisément reconnaissable par le « e » qui clôture le nom. Dans le cas d’un male, nous devons dire « un tortu » ou « un tourteau ». De là, nous pouvons déduire que le tortu est un crabe.

Cet animal - Nous traitons le cas féminin - à tête de faucon, à la forme de frisbee, est sans conteste une créature des plus étranges. Autrefois un modèle d’inspiration pour les stratégies militaires des Romains, l’animal se trouva fort ridiculisé quand les porteurs de jupes décidèrent de simplifier la célèbre formation de la tortue, lui arrachant d’un coup les pattes, la tete, et la queue… Ne laissant que la carapace. Pauvre animal. Malheureusement pour elle, la tortue se trouve être un animal comestible. Bouillons de tortues, soupes de tortues, carapaces de tortues farcies à la viande de tortue, tortue en salade : L’animal est accommodable à toutes les sauces. Un plaisir pour les gourmets. Pas pour les tortues. Oui, l’animal ne se laisse pas manger de son plein gré. Hélas, toutes ses tentatives pour échapper aux pécheurs ont échoués lamentablement. Pourquoi ? Peu gâté par la nature, c’est un reptile extrêmement lent. Les escargots ne se disent pas « Tu vas aussi vite qu’une tortue » afin de ménager leur ego ? Réciproquement, les tortues diront « Tu nages aussi bien qu’un escargot » pour exprimer leur ressenti quand à la vitesse d’un congénère. Infectes créatures. L’escargot n’a pas de nageoires ! Comment ce pauvre mobile-home pourrait t’il nager ? Lancez en un dans l’eau. Observez. Il ne ressortira point. Quoi qu’il en soit, la tortue peut aisément accéder à une place sur le podium des créatures les plus lentes de la terre. Seul Mr. De la fontaine jugea bon de féliciter l’animal pour ses performances au cent mètres. Scellant ainsi, sans le vouloir, l’avenir de l’espèce. Un malheureux concours de circonstances.

-

Il était une fois…
L’océan Atlantique. Immensité aquatique emplissant une bonne partie de notre monde. Fier navire voguant sur son dos, guidé par un intrépide marin. Profitant du bon temps, le concerné décida de lire un petit passage des Fables de la Fontaine. Il était arrivé au lièvre et la tortue quand soudain, la météo se dégrada. Bondissant sur ses voiles, il oublia le livre dans la cabine. Une vague, fourbe créature des océans, se faufila dans le navire, cherchant un homme à engloutir. Elle ne trouva que le recueil. Malheureusement non comestible. N’ayant aucun gout pour l’immangeable littérature, le liquide expédia l’ouvrage par-dessus bord, le projetant dans les profondeurs obscures de l’océan déchainé. Une tortue égarée le reçût en pleine figure. Sachant lire, elle prit connaissance du chapitre la concernant. Dans ce chapitre, il n’est point question de repas ou de carapace, mais de tortue intelligente capable de vaincre le fier lièvre à la course. L’animal crut que, par ce texte, s’illustrait la pensée de l’humanité. Jugeant que notre espèce s’était enfin civilisée et qu’une prise de contact ne serait pas vaine, elle communiqua l’ouvrage à l’immense communauté des carapacés. Celle-ci, après une assemblée particulièrement tortueuse, décida d’aller voir, afin de ne pas passer à côté d’une occasion. Les carapacés choisirent donc quelques explorateurs, pour les expédier vers la surface. Les reptiles nagèrent des jours. Aucune terre ne se profilait à l’horizon. Alors que les espoirs s’effaçaient, la malchance pointa le bout de son nez. Un chalutier surgit de la ligne d’horizon. Ce qui devait suivre suivit. Et les carapacés, ne voyant pas revenir les émissaires, se dirent que la « terre des hommes » était si parfaite que ces derniers, une fois arrivés, ne voulait plus repartir. Un immense exode fut organisé. Les tortues décidèrent de partir à la rencontre de l’homme. Seuls quelque unes d’entre elles, terriblement casanières, refusèrent de quitter leur océan bien aimé. Le peuple partit. Pour atterrir dans les filets de pécheurs mal intentionnés. Nous les voyons encore aujourd’hui, découpés en petit morceaux, dans les grands restaurants.
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