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 « REVEILLE TOI MADAME ! »

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Le capitaine Malouk

Le capitaine Malouk


Masculin Nombre de messages : 53
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Localisation : Drapé dans les ailes blanches de l'Hirondelle, vivant la mer et embrassant Eole.
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MessageSujet: « REVEILLE TOI MADAME ! »   « REVEILLE TOI MADAME ! » Icon_minitimeVen 1 Aoû - 17:27

[hrp] j’ai écrit ce texte (article de journal) pour un travail de rédaction lors d’un devoir de français, je l’aime bien, alors j’ai décidé de le poster. ( Je l’ai bien sur retravaillé ) Je suis ouvert aux avis ! [hrp]



[hrp] le sujet : écrivez un article de journal relatant une histoire qui vous semble inadmissible. Le devoir portait sur des extraits de Mélancholia et Les Misérables de Victor Hugo.[hrp]

[hrp] Je ne savais pas trop où mettre ce texte … alors … pourquoi pas ici ! [hrp]








15 Décembre 1985

« REVEILLE TOI MADAME ! »



Aujourd’hui, de cette année 1985, une femme âgée de quarante-deux ans est retrouvée morte dans une rue Quimperloise. C’était une orfèvre des mots inconnue, une S.D.F qui ne méritait pas une vie si funeste.



Une petite fille âgée de sept ans se penche à l’oreille d’une femme allongée de tout son long, sur ce trottoir si court.

-« Réveille toi madame ! » lui dit-elle.

Mais malgré d’incessantes répétitions, Madame ne se réveille pas.

La mère du petit ange remarque la scène, et réalise que sa fille baise la joue d’une défunte, de ce baiser tendre et angélique qui réveille en douceur, Madame ne se réveille pas, Madame ne se réveillera plus.

La police immédiatement prévenue, mène sa petite enquête. Elle est morte de froid, de faim et de soif. Sur elle, un immense cahier, fait de journaux rapiécés, sur ces torchons puants, la vie difficile de celle qui s’était endormie.



Marie X est née en 1943, c’était une enfant de la guerre, c’est une vie de misère qui se profile devant elle. Sa mère meurt en lui donnant la vie, Son père meurt, pour protéger sa vie.

Marie est envoyée dans un orphelinat, parmi les bonnes sœurs, et les mauvais pères.



« J’aimais me laisser vivre au grés de mes lectures, je me déguisais tour à tour en Hyppolite, en Sigismond, en Thésée, en Achille, quand les frères ne pouvaient me surprendre me travestir.

Je n’aimais pas me laisser vivre au grés des frères, qui tour à tour abusaient de mon intimité, qui s’ébattaient violemment sur mon petit corps d’enfant.

Je n’aimais pas non plus leur Dieu injuste. J’aimais le mien, juste, bon, et lui m’écoutait, et lui, il me répondait, et lui, me pardonnait de ne pas aimer ses fils, mes frères. »



Elle y resta jusque l’âge de quatorze ans, elle y apprit à lire et écrire, mais cela n’avait pas été suffisant pour lui trouver un père et une mère. Elle fut donc jetée à la rue.

Petit boulots, larcins et prostitution sont déjà son quotidien. Parfois, elle passe des heures innocentes dans la bibliothèque, à lire les grands auteurs, et pleure en lisant « Mélancholia » et « Les Misérables » de Victor Hugo. Elle aussi écrira, ce qu’écrit Victor Hugo, sans l’avoir vécue.



« Je rentrais pour la première fois dans cette forêt, dense, sombre, sourde, et déambulais, dans les corridors aux essences enivrantes. Dans ces ramures magnifiques, la vie bondissait d’époque en géographie, et j’aimais à entendre le bruit des feuilles, se renverser délicatement, pour me laisser boire leur substantifique sève, toute noire, comme mes mains. »



Dix ans plus tard, Marie se marie, à l’un de ses client habitué. Durant trois ans, elle n’écrit plus ; que faire d’un exutoire, quand nul soucis ne tourmentent notre vie.

Juillet de l’année 1970, son Sauveur se suicide. Il aimait les cartes, plus que Marie en tout cas, mais elle, elle ne les aimait pas, et surtout leurs conséquences fatidiques.

La pauvre veuve, se vit alors dans l’obligation de vivre à nouveau dans les rues.



« Je retrouvais mes racines, celles que j’avais laissé, arrachées dans le bitume, un carton pour couvrir mes branches fragiles. Le feuillage de mes cheveux prenait les couleurs de l’automne, et j’étais ballottée par les vents capricieux. »



Marie ère à nouveau, et retrouve la prostitution, malgré cette couleur bleue, tenace, que le froid impose à quiconque ose le braver, malgré ses traits décharnés, que la faim grave sur les corps, et malgré encore, son hygiène inexistante, Marie était belle, elle était désirable.

Elle découvre aussi l’alcool, ce velouté de larmes sucrées qui réchauffe le corps toute la nuit durant, mais qu’un court instant le cœur.



Un jour de Mai, de cette année, après une vie de malheurs, Marie se rend compte qu’elle est enceinte. C’est pour elle, un nouveau combat. Alors qu’elle se voyait mourir à petit feu, une nouvelle flamme grandit en elle, elle se surprend par sa capacité à survivre.



« Je ne vie plus seul, je lui parle, comme je lui aurais écrit, Je vie pour deux à présent, et j’en éprouve toute les difficultés. Tu es une fille, mon ange, Je le sais, c’est tout. Tu te nommeras Christine. Comme ta grand-mère. »



Le 10 Décembre 1985, La petite Christine est née. Elle l’enfanta dans une impasse, Dieu dit-elle lui envoya un médecin, qui par le plus grand des hasards, revenais de son tour aux putes ce soir là.

Le médecin lui offrit naturellement le gîte.



« Mon Dieu, tu m’as donné la force durant ces neufs derniers mois, je n’aurais jamais cru pouvoir survivre pour deux. Et aujourd’hui, tu m’envoie un médecin pour naître ma fille. Merci »



Au matin, Marie se lèvent pour contempler son ange, elle était si belle, belle et bien morte. Le corps de Christine était inerte, blanc et froid.



Marie, détruite, écrit dans la rue ses dernières phrases, sans doutes hier au matin.



« Les rares fois où je ferme les yeux, j’entend une voix douce et angélique, « Réveille toi madame ! » l’ange m’embrasse tendrement. C’est ma Christine qui vient me chercher, je veux m’endormir, pour mieux me réveiller. »
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