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| Un Génie | |
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Aillas Coordonnateur Rôliste
Nombre de messages : 3785 Age : 35 Localisation : Utopie flagrante des Arts. Date d'inscription : 23/12/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Un Génie Dim 9 Mar - 5:32 | |
| Jacquie ouvrit la porte, elle grinça, ou du moins, elles grincèrent. Ce fut d'abord un cri qui résonna dans la pièce, comme une tentative de fermer les yeux. Ce fut ensuite sa cavalcade dans le couloir, comme pour fuir l'horreur. Ce fut enfin une porte qui claque et le silence final.
je me sens laid, hideux et repoussant. Moi qui aime tant à regarder les autres et rêver de leur faire plaisir. J'ai une grande bonté et les gens me l'ont rendue, ils ont été gentils face à moi, ils m'ont permis de me refaire et de me reconstruire. Je leur dois beaucoup à ces gens, je suis juste un peu dépité aujourd'hui face à la réaction des gens quand ils me voient. Aujourd'hui, le facteur, la livreuse de lait et maintenant Jacquie, ma bonne amie, sont partis en courant en me voyant. Mais qu'ai-je donc de si horrible? Suis-je si différent d'hier? Moi qui ne change plus tellement à cet âge, pleine maturité, la cinquantaine passée, mon corps n'évolue plus tellement alors pourquoi? Je ne perds ni mes cheveux, ni mes dents, je ne pense pas avoir eu soudainement de grandes et disgrâcieuses rides... Alors quoi?
Je me nomme Gérard Drumeau, maçon de mon état et divorcé de ma condition, je vois toutes les deux semaines mes deux chers enfants, confiés à ma belle. Celle qui m'a abandonné... Mais tant pis, on ne refait plus sa vie à cet âge. Et puis il y a Jacquie, cette charmante femme, mature et pleine de sérénité, j'aime discuter avec elle. Mais elle vient de partir en courant, me fuyant déloyalement avant que je n'ai le temps de la retenir. Quelle tristesse, vraiment.
Je suis bien, dans ce petit patelin de campagne, un lieu de calme loin de la ville dans laquelle je ne me plaisais plus. Retour à la source, cette maison de Bretagne où les fleurs poussent entre les tempêtes et où les vieux marins racontent encore ces temps où les flots déversaient dans leurs filets des torrents de sardines. Cette petite ville du Finistère où le breton n'est pas le même que celui du village d'en face, là où les pierres levées sont murs de maisons. J'ai fui cette capitale qui me pourrissait de l'intérieur, coléreuse cité, promenant violences et injustices par delà sa couronne de lys fleurie.
La journée d'aujourd'hui m'a montrée qu'il me fallait montrer à tous mes dons, le petit maçon va éblouir tout le monde et chacun se rappellera même après sa mort, l'histoire de ce maçon qui changea la vie et resta ancré dans les esprits. J'aurai néanmoins aimé que la douce Jacquie ne fuit pas si vite, je ne comprends pas sa réaction, elle qui s'est toujours montrée si bonne envers moi. je ne comprends pas, décidément. Ni pour elle, ni pour le facteur et la livreuse de lait. Pourquoi?
Tiens, la porte se rouvre et laisse entrer de grands hommes tous vêtus de bleu, ils ont l'air sévères et maussades. L'un d'eux sort en courant dès qu'il m'aperçoit, ma création a du le subjuguer. Je pense que c'est ça. Sinon rien n'aurait de sens, c'est pourtant évident que je suis un génie. C'est quelque chose de sublime qui vient d'être fait, rappelez vous en! Ils me scrutent et notent sur des petits papiers de longues notes. Des admirateurs, ces gens sont géniaux. Ils me reconnaissent enfin à ma juste valeur, je leur explique comment j'ai procédé pour cette œuvre de toute beauté, mais ils semblent trop absorbés par leur étude pour m'écouter, tant pis, je les laisse faire. Ah! Le petit jeunot revient, et se met lui aussi à griffonner sur son papier. Et bien voilà, même lui comprend enfin le sens de mon œuvre. C'est admirable, génial et divin, je suis heureux pour la première fois de ma vie. Merci, public chéri. ¤¤ Rapport de Police sur le cas "Drumeau" n°12, corrigé et complété ¤¤
Nous sommes arrivés sur les lieux à 16h08 précises, tout était calme, l'objet de notre intervention était toujours à la place indiquée par Madame Jacquie Gueynard, au centre de la pièce.
Le constat du médecin légiste est clair, Monsieur Drumeau s'est bel et bien suicidé à la suite du meurtre de ses deux fils. Malgré une reconstitution difficile des corps, il a été conclu que 78% de la tête de l'aîné avait été enfoncé dans le ventre du cadet et que les 22% restants étaient dispersés dans la pièce suite à un tir de chevrotine. Le cadet était intact si l'on excepte le fait que ses bras et ses jambes furent inversées, les plaies recousues grâce à du fil de fer, fruit d'un travail fastidieux et méthodique. Gérard Drumeau a quant à lui été retrouvé en un seul morceau. Un couteau de cuisine planté dans le poitrail. L'individu s'était confortablement installé en face de la porte dans un fauteuil large à coussins de velours. La comparaison des différentes tâches de sang ont démontré que le suicide a été opéré deux heures après le meurtre des enfants. Le temps de mettre en scène.
Une enquête est en cours sur Madame Gueynard pour découvrir la cause de cette folie.
Une enquête est en cours...
Une enquête est en cours...
Une enquête est en cours...
¤¤ ¤¤ Mais qui voudra bien expliquer cela? Drumeau n'est qu'un désespéré comme il en existe trop. La folie le ronge depuis qu'il est tout jeune et elle a fini par le détruire. Voici le fruit de l'humanité, une peuplade dégénérée... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un Génie Dim 9 Mar - 17:20 | |
| Comme je te l'ais déjà laissé entendre, dans ce texte, on sent trop vite l'absence de mouvement, et l'idée que le personnage est mort est sentie dès le début. Mais parallèlement, la folie de ton personnage est peu palpable, ce qui fait qu'on se trouve devant un texte un peu trop simple et sans réel rebondissement. En effet, comme je te l'ais dit, je n'ai pas pu voir ce problème de la folie du personnage, ou en tout cas je n'y ai vu qu'un élément secondaire, là où tu voudrais en faire un élément majeure de ton texte. J'ai relevé par ailleurs quelques passages qui me semblent un peu maladroit: - Citation :
- J'ai une grande bonté et les gens me l'ont rendue, ils ont été gentils face à moi, ils m'ont permis de me refaire et de me reconstruire.
Déjà, la formulation "face à moi" donnerait envie de te demander s'ils ont été méchant latéralement. De plus, gentil n'est pas un terme, je pense, utilisable dans ce genre de texte. Il rend le passage manichéen, enfantin. Ce n'est pas forcément mauvais, pour quelqu'un de fou, mais en ce cas, il faut allier avec le reste du texte. En effet, "disgracieuses" et "gentil" ça fait une sacré différence de niveau de langue qui fait qu'on s'y perd un peu, comme dans des montagnes russes de style. - et non des montagnes de style russe, parce que là, je ne serais pas contre - - Citation :
- La journée d'aujourd'hui m'a montrée qu'il me fallait montrer à tous mes dons, le petit maçon va éblouir tout le monde et chacun se rappellera même après sa mort, l'histoire de ce maçon qui changea la vie et resta ancré dans les esprits.
ici, deux fois montrer, et puis, "à tous mes dons", n'est-ce pas les dons qui sont montrés et non à montrer ? - Citation :
- Un couteau de cuisine planté dans le poitrail.
le poitrail n'est pas un mot utilisable dans un rapport de police à mon sens. Le côté didactique s'en ressent sur cette phrase. On perd un peu le fil. - Citation :
- La comparaison des différentes tâches de sang ont démontré que le suicide a été opéré deux heures après le meurtre des enfants
petite faute basique, c'est la comparaison qui démontre et non les tâches de sang. De plus, je ne crois pas qu'on "opére" un suicide. A mon sens, on le commet, ou alors il a eu lieu, mais opéré suggère plutôt une action sur un tiers. A part ça, l'idée est bonne. Pour revenir sur le texte en général, je dirais que c'est trop violent la manière dont tu as décris la fuite de la livreuse de lait, du facteur ou de Jacquie. En effet, tout porte à croire qu'il s'est passé quelque chose, et de grave. Il faudrait, à mon sens, orienté l'idée vers autre chose. Il ne peut pas croire, étant entre la folie et la mégalomanie, qu'on s'écarte de lui avec de la peur. Peut-être y verrait-il mieux du mépris ou autre. c'est le genre de chose possible. Quand à sa folie, il faudrait qu'elle soit plus lente à monter. Imaginer la mégalomanie, faire transparaitre la douleur, et la folie, mais dès le début. Pas au seul paragraphe numéro 6. Non, dès le début. A mon sens, il faudrait que ça monte lentement, beaucoup plus lentement. Que l'on voit sa basse condition et ses aspirations plus haute, et qu'on sente monter la folie, voire la folie destructrice. La fin, par ailleurs, est pas mal, j'aime assez la chute, mais elle est aussi à retravailler. Je pense particulièrement à la dernière phrase, la phrase nominal, qui est en dessous d'un ton du reste du dernier paragraphe. En tout cas, l'idée est bonne je trouve. Un peu cliché, mais aussi en dehors, c'est intéressant |
| | | | Un Génie | |
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