Un instant de bonheur

Cet après-midi, j'ai découvert non loin de chez moi un petit coin.
Ou peut-être devrais-je dire un haut lieu ?
Haut lieu de tranquillité.
Haut lieu de sérénité.

La source coule vers l'est.
Avec le bruissement dans les feuilles, ce sont les seuls sons qui parviennent jusqu'à moi.

Vallon vert, pierres moussues qui entourent la source, les arbres centenaires
et moi, étendue entre l'ombre et la lumière.
Un livre à mes cotés, je ne l'aie pas ouvert.
Pas besoin.
Ce lieu se suffit à lui-même.

Sous les arbres, j'aperçois le rose des cyclamens nains.
D'entre mes doigts monte l'odeur de la menthe sauvage que j'écrase
Qui avec l'odeur des foins juste coupés, me donne le parfum de l'été.

Le temps est lourd ne me laissant que le courage de ne rien faire.

Soudain, une goutte de pluie tombe et glisse sur ma peau.
Perle de fraîcheur.
Caresse pleine de douceur.
La nature est parfaite.
Un après-midi dans ce cadre enchanteur
me semble un instant de bonheur.


Soudain un couple de hérons s’élève dans les airs.
Je les observe un instant.
Et, surprise, les vois redescendre brutalement vers le sol.

Le vent s’est brusquement levé.
Le ciel s’est obscurci.
On se croirait la nuit.

Je me lève, ramasse mon livre
Et courre vers la grotte qui abrite la source.
Encore une tempête
Le temps est vraiment détraqué.

Dans cet asile de pierre
J’attends la pluie d’orage.
Elle ne vient pas.
Le vent déracine un arbre puis deux.
La beauté de l’endroit s’est vraiment évanouie.

Subitement, une immense cacophonie
éclate à mes oreilles.
Je me retrouve à terre dans un silence total.
Plus de bruit.
Plus de vent.
Plus de jour.

Le couperet est tombé.
La bombe a éclaté.
L’horizon rougissait
Et la chaleur augmentait
Et ma vie disparut
Après avoir connut

Un instant de bonheur.


HRP : je reposte à la demande de Dounette