Arche de la zénitude [RP Fermer Angel Kaname & Kyara]

Ce n'est pas normal... Il aurait du être rentré à cette heure ci... Un pas. Puis un second. Dix. Cent. Elle doit se changer les idées avant de devenir folle. Alors elle erre. Sul-Nar. Wilwarin. Belthil. Fatigue. Le frêle corps de la demoiselle s'arrête. Son fiancé n'est nul part. Soupir. La semaine était passé sans qu'elle ne puisse le croiser, comme d'habitude d'ailleurs.

Solitude... On ne se refait pas après tout, il rentrerait certainement tard. Mais il y avait quelque chose dans l'air. Sentiment connu. Les pieds une nouvelle fois nus de l'enfant se précipitent vers le lieu de son arrivé. Connaissance.

Oui, connaissance. La même odeur qu'elle. Sens familier. Encore une pièce de son passé ? Peut être. Pourtant il fallait en être absolument sûr. Dans des mouvement ample et douloureux, la peau de sa voute plantaire commençait à laisser apparaitre un liquide chaud.

Les portes. Frêle, grande, douce. Le métal et le bois de la porte vient rencontrer ses doigts. Les dossiers sous son bras droit, elle tira de toute ses forces pour voir qui pouvait se cacher derrière les puissants battants. Bruit désagréable. La structure racle contre le sol en la faisant grincer des dents. Une mèche bouclée retombe. Instable.

Ange. Etait-ce une simple impression ? Bon sang. Il est là devant la porte. Ses yeux noisettes se fixent sur l'étrange personnage. Elle le connait. Même odeur qu'elle. Un ange ? Oui. Tête tourner vers le sol il ne la voit pas. Hésitante. Sa main s'avance doucement. Elle recule.

Sensation. Délicatement elle ose poser ses doigts sur son épaule. Bouleversée. Les dossiers s'éparpillent sur le sol. Il ne doit pas la voir. Pas sous cette forme. Sa paume bloque délicatement son visage.

- Mon... mon... Ange...

Larme. Elle ne peut s'en empêcher. Elle sait. Passé douloureux.

- Ne... S'il te plait. Ne me regarde pas.

Il le faudra bien pourtant. Pardon. Combien de temps ? Certainement trop. Douleur et pourtant joie. Chaleur. Il semble perdre tout ce qui fait qu'il est lui. Pourquoi ressent-elle tout cela ?

- Bienvenue et pardon.

Hésitation. Envie. Tentation. Finalement rien. Elle ne se souvient absolument pas de lui. Même sensation que pour ses frères. S'en est trop, l'ange est épuisée. Il a besoin de repos, Green ne dirait rien, après tout il y a deux chambres d'amis. Le soutenant douloureusement, pliant sous son poids elle le traine à l'intérieure de la cité. Bon sang ce que ça fait mal. Elle doit savoir, pourtant elle se tait.

Torture mental. Peut-on vraiment oublier toute une vie ? Certain en rêve au point de changer de vie. Mais elle, qu'en était-il d'elle ? Ses doigts avait essuyer les perles ayant filtré de son âme, et à présent il était venu chercher du réconfort tout contre elle. Que c'était-il passé avant ? Elle lui caressa les cheveux dans un geste délicat comme pour apaiser son esprit. Quel lien y avait-il entre eux.

Soupir. Promise ? Elle ? Ainsi il n'y avait pas eu que de l'amitié entre eux. La requête de l'ange fut écouté sans mot dire. Un long silence raisonna dans la pièce, pas même le vent qui agitait les rideaux d'habitude vint troubler cette chape de plomb. Une personne... Rien, pas le moindre souvenir. Une réminiscence réellement absente.

- Je ne me souviens plus.

Voix si dure qu'elle en briserait la glace d'un iceberg. Doucement le corps de l'invité fut relâche et la jeune femme s'appuya contre le mur blanc que certain tableau typiquement originaire de Sul-Nâr avait été accroché des années plus tôt. Soudain, son poing s'abattit contre la cloison en laissant une trace rouge. Un des tableaux c'était décroché et avait rejoint le sol dans un bruit de fracas. Kyara serrait les dents aussi fort que possible.

- Tu te rends compte de ce que tu me demandes là ?! Sa voix suffoquait de colère. Tu le sais ?! " N'essaie pas de te souvenir...", " Tu te souviens de cette personne ?" ... Tu crois que c'est facile ?

Douleur, colère, trouble et incertitude. Un éclair vert traversa ses iris normalement noisette, une aura froide enveloppa la pièce pendant qu'une paire d'aile de papillon d'une couleur sombre indéfinissable se déploya dans le dos de la demoiselle. Un coup de vent balaya la pièce en renversant un vase ancien. L'organza des rideaux ne semblait plus savoir vers quel endroit ils devaient voler.

- Je ne comprends plus rien. J'avais abandonné l'idée de savoir qui j'étais et voici que tu apparais face à moi. Tu es une pièce de mon passé, je te connais... Mais qui es-tu ? Qui suis-je ? Que c'est-il passé entre nous pour que tu ais se regard si particulier ?

Doucement, l'ouragan se transforma en douce brise d'été jusqu'à disparaitre. Les ailes de la jeune femme changèrent pour une teinte mélancolique. Ce corps si frêle se laissa tomber le long du mur. Tout était enfin redevenu normal. Seul cette lueur verte continuer de briller au fond de ses yeux.