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 Au delà des hommes.

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Mido
Chromatique
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Mido


Masculin Nombre de messages : 2373
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Date d'inscription : 22/11/2007

Au delà des hommes. Empty
MessageSujet: Au delà des hommes.   Au delà des hommes. Icon_minitimeSam 12 Avr - 16:43

Nous marchions tous deux sous cette pluie battante, moi pelotonné contre son torse, les cheveux trempés, mais tellement heureuse d’être là. Cela faisait bien déjà une demi-heure que nous étions sortis de ce restaurant douteux. Aaron avait choisis l’endroit, je n’avais fait que de le suivre. L’endroit n’était pas propre, le personnel impoli, et la nourriture, indescriptible. Mais j’étais avec lui, et c’était ça l’important, et ça, ça comptait plus que tout.

Nos pas résonnaient dans ces ruelles pavées où les volets blancs étaient tous fermés. Il était tard il faut dire, et la vie de noctambule que nous menions depuis quelques temps n’était dans ces moments là, pas des instants de grandes rencontres. Il passa sa main de ma taille à mon épaule. Je me sentais en sécurité dans ses bras, j’avais l’impression que rien ne pouvait m’atteindre. Mes talons aiguilles faisaient échos à ses chaussures noires tandis que nos voix emplissaient ce silence envahissant.

L’averse cessa. Nous étions encore à deux bons kilomètres de l’appartement. Je regardais ma montre nonchalamment. On approchait des trois heures du matin et je n’étais pas encore au lit. Le lendemain, j’allais au travail pour huit heures. Aaron s’arrêta tout en me tenant la main, sous le porche d’une vieille maison en pierre. Il renforça son étreinte. Je sentis sa joue contre la mienne et l’embrassais tendrement. Je profitais de chaque instant avec lui, cet homme qui allait repartir tôt ou tard pour des mois, encore.


- Je t’aime Lisa.

Toujours, quand ces mots sortaient de sa bouche, je ne pouvais m’empêcher de frissonner. Sa voix grave mais chaleureuse transperçait mon cœur de part en part. J’étais totalement dépendent de lui, moi habituellement si solitaire, mais étrangement, pour lui ça ne me dérangeait pas. Il déposa sa main droite sur mon visage, tout en collant ses lèvres contre les miennes. Je tournais le dos à la rue, lui était collé contre la porte massive de la bâtisse. Soudain, ses doigts se crispèrent sur mon manteau. Les yeux exorbités, il fixait un point dans mon dos que je ne pouvais voir. Quelques gouttes retombèrent dans la rue. Sur le trottoir en face, quelqu’un traversa en courant vers nous. Je pris peur à la vue du rictus de mon amant.

Sentant toujours les membres tendus d’Aaron, je m’échappais de ses bras pour me retourner rapidement. J’aperçu un homme, capuche sur la tête et vêtements crasseux, nous fixant d’un air mauvais. Dans sa main gauche, un cran d’arrêt faisait des allez retours entre ses doigts. Pétrifiée, je ne pouvais plus sortir un mot de ma bouche. L’intrus s’approchait doucement maintenant, et il me regardait alors que je ne pouvais voir son visage. Ses yeux ressortaient de la pénombre par l’éclat reflété d’un réverbère. Il était presque à mon niveau quand Aaron me poussa contre la porte et couru sur l’homme. L’autre esquiva le coup de poing envoyé par mon amant et répliqua par un autre dans la mâchoire d’Aaron. Celui-ci s’écroula sur le sol, inerte. Je ne pu m’empêcher de pousser un cri. Il déchira le silence qui était brisé de temps à autre par les soubresauts de mon homme au sol.

L’agresseur prit une inspiration bruyante et attrapa mon bras violemment. Il me jeta au sol avec une brutalité impressionnante. Je sentis une douleur remonter le long de ma cheville. Impossible de se relever. Il était penché au dessus de moi. Son visage était tordu par la folie et l’alcool. Les cicatrices montraient qu’il n’en était pas à un coup d’essai. Je voulu hurler de toutes mes forces, mais rien ne sortit. Il prit à même la lame son couteau et le brandit au dessus de lui. Je ne pouvais plus faire un mouvement.

Le coup s’abattit sur mon ventre. Le sang qui en sortit me fit tourner de l’œil, pour ne jamais me réveiller. Je me suis alors relevée, et je l’ai regardé, les mains rouges. Il riait. Sa voix était tellement stridente que je du me boucher les oreilles. Le sang coulait toujours de ma blessure, mais je ne souffrais plus, de toute façon.

Quelque chose me frappa alors. Il est vrai que je n’avais pas mal, mais en contournant mon agresseur, je vis mon corps, au sol, inanimé.
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