Istaria, citée de Légende

Nombre de messages : 6 Age : 34 Date d'inscription : 24/02/2009

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Prologue : Une vie d'efforts.

- Non, non. Recommence. C’est mieux. Mais insuffisant. Trop complexe, encombrant, long à mettre en œuvre. Incorrect. Recommence.

Pour la quatorzième fois, Eliador chiffonna son parchemin pour en saisir un autre. Il n’en pouvait plus, voilà maintenant plus de trois heures qu’il recommençait, encore et encore, son système runique d’alarme. Xénophon était vraiment, vraiment très soucieux du détail. Trop ? Il n’avait aucun scrupule à être aussi exigeant avec ses élèves qu’il ne l’était avec lui-même. Une recherche de la perfection qui n’était pas étrangère à son statut de Maître incontesté des Runes. Et qui exaspérait beaucoup des étudiants présents à ses cours. Mais elle leur permettait aussi, pour ceux qui s’accrochaient jusqu’au bout, de devenir les plus grands experts en Théorie des Runes de la tour.

Un domaine aussi vaste, complexe et semé de difficultés qu’il comprenait de pouvoirs et de possibilités. Les combinaisons étaient déjà infinies. Et il restait tant à découvrir de cette discipline, que la plupart des Mages assimilent à un Art.

- Bon, arrêtez-vous tous. On n’y est pas là. Je sais que vous n’êtes qu’en deuxième année, mais vous avez choisi d’apprendre la Théorie des Runes de manière plus poussée que les généralités qu’on enseigne à vos collègues moins avertis. C’est un choix que vous devez maintenant assumer. Ici, vous apprendrez nous seulement à manipuler les encres pour guider les flux d’énergie, mais au-delà, vous deviendrez de bons magiciens. Car la Magie est autant un monde d’émerveillement, de recherche, de découverte qu’il est de rigueur, de discipline, de contraintes et de sacrifices. Nous ne serons pas, nous vos professeurs, toujours là pour vous dire où, comment et quoi faire. Prenez-vous en charge. Vous savez ce qui vous attend dans cette pièce, préparez-vous en conséquence. Ce sera tout, vous pouvez disposer.

Encore un discours… Il se passait peu de cours sans que Maître Xénophon n’en fasse un. Celui-ci traduisait toute sa personnalité : aller chercher encore plus, encore plus loin. Clairement, il demandait à ses élèves de 2ème année ce qui commençait à apparaître sur les parchemins de 4ème année dans les autres classes.

Mais le Corps d’Azur n’était pas conçu pour être une partie de rigolade. Une sélection attentive des trente meilleurs élèves de première année qui arboraient ensuite sur leur robe grise d’apprenti un fin liseré bleu, caractéristique de l’excellence. La sélection n’était que l’étape facile du parcours. A l’issu de la sixième et dernière année de formation générale, ils n’étaient généralement plus que quatre ou cinq. Une place au sommet se mérite…

- Tu n’as vraiment pas de chance, Eliador.

Plongé dans ses pensées, le jeune homme mit quelques instants à réagir. Il se retourna. Astarii l’attendait, ses affaires déjà rangées. Sa ravissante amie d’enfance l’avait suivi dans l’Académie des Mages d’Istaria, tout à fait par hasard. Ce n’était pas, à priori, sa vocation. Fille de commerçants, elle allait à l’encontre des traditions locales en rejoignant la Tour. Elle y avait cependant trouvé sa place, au grand désespoir de ses parents.

- Oui, je sais… Ce n’est déjà pas une matière facile, quand en plus on se fait épingler par le prof à chaque cours…

- Alors que tu es bien meilleur que la plupart d’entre nous.

- Justement, je crois bien que ça vient de là. On va déjeuner ?

- Allons-y.

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