Après un reve

Ton poème est bien travaillé, sa facture est romantique, peu originale dans les thèmes et les idées. Dans les trois premières strophes, on a une description d'un rêve enchanté et idéal, et dans la dernière une désillusion. La rêverie est assez statique et contemplative dans la première strophe, plus prophétique dans la deuxième, et même apocalyptique dans la troisième. Ce mouvement de précipitation est peut être ce qu'il y a de plus intéressant. La déconvenue finale est beaucoup trop banale dans l'expression et l'idée.

Venons aux détails :

Citation :

Je dormais un beau soir, je flottais dans les airs,
J’y avais le pouvoir d’être grand et petit ;
Je m’élevais par-dessus les mers la terre :
Grand mystères. J’étais plein de gloire et d’envie !

Il manque une syllabe au troisième vers.
Cela rompt l'harmonie, ce qui est dommage ici. Par ailleurs, le troisième vers ne respecte pas la césure, et "les mers la terre" est franchement curieux, une conjonction s'impose.
Les rimes sont toutes fausses, tu devrais faire des recherches là dessus, car visiblement tu ne sais pas trop de quoi il s'agit.

Citation :

Nous comprenons le monde, aussi loin qu’on le sonde.
Nous vivrons plus haut que les habitants des Sphères,
Nous vivrons, pareils aux Naïades, sous les ondes ;
Nous saurons, comme on connait la vie, les mystères.

Je ne comprends pas le passage brusque du présent au futur.
Le premier vers sonne bien.
Le deuxième manque de césure.
Pareil pour le troisième.
Pareil pour le quatrième, dont la construction est par ailleurs biscornue.
Enfin là du moins, il y a des rimes, à peu près.

Citation :

Tout se consumera sur l’aile du désir
Et un feu dévorant embrasera le monde !
La femme puissante marchera dans l’Epyre :
La folie, l’ivresse sera toujours féconde !

L'aile du désir : épargnez nous de tels clichés.
Le 3° vers n'a pas de césure. Que vient faire l'Epyre ici?
Pas de césure en 4°.
Les vers sont déréglés, mais on sent plus la nausée triste que l'ivresse féconde.

Citation :

Le bruit tout à coup m’éveille : aurai-je rêvé ?
Sans les menteries de la nuit, rien n’a changé :
On ribote et on rit, on crache et fait ripailles
Quand les autres crèvent et se bouffent les entrailles.

Le bruit : quel bruit?
aurais-je rêvé pitié, pas ce cliché, non...
2° vers : césure, toujours...
3° vers : le seul qu'on puisse garder dans cette strophe.
Dernier vers : 13 syllabes, c'est malheureux. On passera aussi sur la leçon de morale, trop générale et banale pour vraiment porter.

Encore à travailler.

En effet quelques petits problèmes de forme que je mets sur le compte de la fatigue (conjonction "et", empyrée pour épyre, aurais-je...). Je suis conscient de mes problèmes d'inspiration, et j'espère y remédier. Néanmoins tu dis que "Ton poème est bien travaillé" et tu finis par "Encore à travailler.", étrange...

aurore696 a écrit:

En effet quelques petits problèmes de forme que je mets sur le compte de la fatigue (conjonction "et", empyrée pour épyre, aurais-je...). Je suis conscient de mes problèmes d'inspiration, et j'espère y remédier. Néanmoins tu dis que "Ton poème est bien travaillé" et tu finis par "Encore à travailler.", étrange...

Aucune contradiction : du travail de fait, visible, et encore beaucoup à faire.

J'en suis (hélas) conscient. Je prends note de tes remarques, merci de critiquer, c'est comme cela qu'on avance.