Autiste.

N'étant pas déjà un fan d'Appolinaire et assez peu enclin à apprécier les jets d'arts brutaux tellement brutaux qu'on en vient à se poser la question si l'éclaboussure du pinceau a un réel intérêt artistique, il apparaît que je ne perçois pas ici d'idée fondatrice, de malaise, de joie, de folie. Rien, quelques mots sur un fond blanc, désordonnés et agencés d'une manière qui veut se donner l'illusion d'être chaotique alors qu'elle est très rationnelle. Bref, je ne suis pas emballé du tout par cette production.

L'occupation de l'espace laisse, selon moi, à désirer. Pas d'harmonie ou de disharmonie assumée, à peine un travail sur la taille des lettres, de vagues mouvements dans les phrases. Mais rien qui n'appuie sur leur sens. La phrase est de trop linéaire, tu n'as pas recherché les significations des mots, pas d'essentialisme dans un essai qui aurait dû, selon moi, en contenir. Car pour donner à ces brefs cris l'intérêt qu'ils méritent il faut que chaque hurlement, dégoulinement ou sanglot se transforme en idée, en image. Autant dire que le vocabulaire est trop employé, trop courant pour atteindre ce but. J'ai eu l'impression d'avoir à faire à un texte écrit par un auteur de courant qui voudrait faire du chaotique. Du coup on retrouve une cohérence très visible, pas de réel éclatement, pas d'enchevêtrements possibles ; simplement une trame à peine désordonnée qu'il faut suivre pour avoir accès à une petite phrase qui ne transcende rien. Va plus loin, beaucoup plus loin, quitte à perdre tes lecteurs, si tu veux aller dans cette voie.

M'enfin ce n'est que mon avis bien sûr.

... à l'autisme, en réalité, qu'en est-il ? Je ne perçois ni le sens ni la forme de ce poème bien que, pourtant, son thème m'intéresse profondément. Je ne refuserais donc pas quelques explications, si tu veux bien me les fournir.