Brouille...
De la foule pressante
J'erre
Au milieu des Hurlantes
Qui s'enterrent en cris
Cris de Joie
Vagues perdus
Au passage d'un train du nord
Brouille
Peut être moi au centre
Au fond dans le mélange
Dans l'ivresse
Je suis le point immobile
Qui se retourne en lui même
Qui siffle de ses sailles solitaires
Et qui reste le point du vide
Au centre de la Foule
Brouillonne...
Je reste encore
Dans l'inachevé le jamais fini
Au bout des cordes qui glissent vers l'infini
Un pied en équilibre sur l'équilibre errant
Je reste à attendre le bout qui manque
Dans les jais de noirs et de rouge
Deux yeux, seulement deux yeux
Qui fixent l'Absence cruelle
L' attente...figée comme Jésus
Quand sa tête a rejoint son cœur
Christique...
Et les flammes petites et discrètes
Sur l'Autel de tous mes Silences
Dit...
« Tu n'iras pas jusqu'au bout, au bout de tes rêves ivres
Ton cœur est froid qui tremble dans sa peur souffrante
Tes mains reviennent déjà lentement sur tes genoux tremblants
Et tu recule un peu de bancs en bancs vers la porte
Qui attend tes pas velours, ton souffle, tes lèvres haletantes
Et sait aussi..dans sa stature immobile, sait..."
Que j'oublierai cet élan d'ébauche dans mes nuits
Pourprés de regrets
De silences coupés
Jeté dans un vase sous un lit en tas d'ombre
Pour oublier
Oublier mes heures mortes qui reviennent
Aux fond des rêves, en jappement singulier
Froisser mes couleurs et froisser les odeurs
Froisser l'eau avec des galets et renaître
Dans l'Angoisse des Nuits blanches.