|
|
| la chanson des lunatiques · | |
| | Auteur | Message |
---|
phlaurian
Nombre de messages : 37 Age : 36 Localisation : lyon Date d'inscription : 14/01/2010
| Sujet: la chanson des lunatiques · Lun 18 Jan - 4:37 | |
| j'aime, à me balader de par les sentiers, vagabon- -der, marcher et marcher et rencon- -trer, des gens fortunés qui me donnent leur for- -tune, qui montrent du doigt la lune en disant disant qu'ils l'ont zyeu- -tée, de plus près, l'ont touchée du bout des doigts… de pieds, et veulent la rapprocher de moi, qu'ils me disent que si je n'la vois pas, je risque de passer à cô- -té, je m'écarte en riant, pour mar- -cher, la lune je la foule du pied et s'ils veulent l'appe- -ler, terre, je peux leur accor- -der, mais c'est tout ce que j'puisse faire, les regarder gentiment, puis con- -tinuer gaiement, il est des salauds sur cette terre que j'aime, mais je n'les verrais jamais , puisqu'elle est là-haut dans le ciel…
CROQUE! Croquer la lune à belles dents, et de- -mander “pourquoi maman?”, on répondra toujours, que l'amour! et vlan! | |
| | | Ruby
Nombre de messages : 2216 Age : 36 Localisation : 221 B Baker street Date d'inscription : 04/04/2009
| Sujet: Re: la chanson des lunatiques · Mar 19 Jan - 0:20 | |
| Bon alors premier texte de toi que je lis. Bon j'aime beaucoup le titre, j'adore le mot lunatique il pétille dans la bouche. Bref Ca ressemble à une chansonnette, d'autant plus vu comment tu l'as structuré mais finalement ça fait moche aux yeux et tu pourrais garder la même tonalité en faisant comme ceci je pense j'aime, à me balader de par les sentiers, vagabon ' der , marcher et marcher et rencon' trer
, des gens fortunés ah tiens en le marquant je remarque la redondance.. pas super ça! qui me donnent leur fortune , qui montrent du doigt mais je pense que tu vas m'expliquer ce choix, mais je comprend l'idée de chute sonique qui revient mais dans un poème il me semble que la vision est aussi importante et là ca tique. Sinon c'est léger, amusant, j'aime bien | |
| | | phlaurian
Nombre de messages : 37 Age : 36 Localisation : lyon Date d'inscription : 14/01/2010
| Sujet: Re: la chanson des lunatiques · Mar 19 Jan - 2:28 | |
| Renverser, renversant, renversement, renversification... ma chère Xupinette, si je rajoute mes fins de mots en fin de vers, c'est une fractale, ce qui fait une syntaxe normale. Et Boum ! (accusatif singulier du boeuf en latin, ou bien je me goure, mais j'espère bien que non...) Et Boum ! Disais-je, parce qu'ici, ce qui compte, c'est que les mots soient sur les deux phrases à la fois. Je l'ai dit dans le commentaire que j'ai écrit tout à l'heure sur floraison ·, je réfléchis pas tout le temps, mais quand j'écris, c'est quand même souvent. Le texte n'a pas seulement vocation à être frais, les mots qui sont tellement rejetés qu'on ne comprend pas pourquoi parce que ça casse toute tentative d'effet rythmique doivent rappeler -rien du tout- et appeler à une autre pesanteur. Si tu lis ce texte d'un bout à l'autre, il est extrèmement court. Pourquoi ? Aucune idée, je devais avoir la flemme ce jour là. Mais . (Ouah ! Une phrase monoverbale ! J'en ai toujours rêvé !). Mais si tu lis ce texte vers par vers, et que tu cherches à comprendre chaque vers, l'arythmie te force un peu à chercher avec quoi tu pourrais jouer. Et puis, les répétitions sont le principe même de la poësie. Il en faut, tu vois toi-même que ce n'est qu'en décortiquant le texte que tu t'aperçois de la répétition du mot fortune (qui, au passage, a deux sens, j'espère ne rien t'apprendre...) et tu en manques une autre, (que je croyais avoir corrigée car je ne me souviens pas l'avoir voulue, c'est drôle ça... bon, tant pis, je ne la corrige pas, on verra si tu la trouves...) si le rythme est brisé on cherche à y pallier. (Je ne m'étalerai pas sur le côté mécanisant de la répétition qui suscite l'idée du rire selon Bergson, on est pas là pour dire des bêtises sans significations... comment ça je tape fort ?)
Attention, je vais essayer de revenir à mon propos !
Parce que l'avantage de faire un texte illisible, c'est que le lecteur le lit quand même, et trouve, soudain, autre chose... ce qui fait que, par exemple, la deuxième partie passe très différemment de la première. Le principe de rupture constamment répété est un anti-motif (je fais vraiment dans le jargonnage aujourd'hui, HuHu !) qui place, sous couvert de poësie, une simple idée de retournement au premier plan. En fait, je me balade, des mecs me montrent la lune et veulent me donner envie d'y aller. C'est bête, parce que j'ai envie d'y aller, oui, mais que c'est la terre. Manière de dire, que non seulement ces messieurs sont à côté de la plaque, mais moi aussi, parce que je refuse les invitations à y aller. Invitations qui, soit-dit en passant, viennent de gens fortunés qui ne peuvent donc donner que ce qu'ils ont, c'est-à-dire leur fortune, tandis que le je qui se croit écrire ne donne que ses larmes, la terre lui manque mais il la manque. Les pieds bien sur terre et la tête dans la lune, ou exactement l'inverse. Ce n'est pas plus une poësie qu'un personnage que j'ai vraiment essayé d'écrire ici, et si vous voulez tout savoir, je l'ai écrit à une époque où je cherchais à me définir, me redéfinir. Ce tableau est une partie de moi, de ce que j'aime être, tant à côté de la plaque que dessus.
Ce pourquoi la dernière partie, l'interrogation perpétuelle de l'homme en quête d'une réponse sur le pourquoi du comment de l'univers, le sens de la vie, 42, toussa, se traduit par l'interrogation sur l'amour (42 ça me botte, mais j'avoue que je me pose moins de questions dessus que sur les filles...). D'où ça que c'est une interrogation ? Bah c'est pas une réponse, non ? Et 42, (parce que le parallèle est pas si mal) tout le monde (ou presque) s'est un jour demandé pourquoi 42... bah la vie c'est pareil, l'interrogation c'est rigolo mais ça résoud rien. Ce qui compte n'est pas seulement le pourquoi, mais aussi le comment. À la demande d'une réponse ultime (entre parenthèses, même si le fait d'écrire entre parenthèses entre parenthèses est une jolie redondance, il y a le mot « maman » et... ben d'un côté strictement autobiographique c'est assez révélateur du côté Hyper-Méga-Ultime de cette réponse) on m'offre un regard neuf, on me dit presque : « fais-ça »
En fait ce que je dis me fait penser aux contes taoïstes, vous savez, ceux où un jeune homme empli de fougue veut découvrir la sagesse ultime et va voir un vieillard. Le vieillard lui dit : « Va fendre mon bois » et l'autre s'éxécute, au final il fait toutes les corvées, s'énèrve puis s'habitue. Vingt ans plus tard il est devenu quelqu'un de posé, plein d'humilité, empli de sagesse. Il retourne voir son maître et lui dit qu'il le remercie de son enseignement, mais qu'il doit partir faire profiter de cette sagesse à sa famille, etc. Le maître le regarde un peu surpris et lui dit : « Quel enseignement ? » Ce à quoi l'élève répond : « Et bien les tâches que vous m'avez faites faire, qui m'ont enseigné la discipline, l'humilité, l'organisation, j'ai même appris à prévoir comment gérer nos ressources et à les entretenir, les développer à mesure que le temps passait » À ceci le maître n'aura jamais que cette réponse : « Mais je ne t'ai rien appris, tu as tout appris par toi-même. Tout ce qu'il te fallait était l'assurance que tu apprendrais, et tout ce qu'il me fallait c'était de l'aide. Tu croyais que je pourrais fendre mon bois seul à mon âge ? ».
J'aime beaucoup cette morale, elle fait vivre deux hommes pendant vingt ans dans un instant magique, sans qu'aucun n'ait de véritable préoccupation. C'est presque toute la société qui se détache en ombre chinoises, on a besoin des autres, que ce soit pour s'appuyer sur soi-même ou que ce soit pour se nourrir.
Où en étais mon propos ? Ah oui ! Ce dernier paragraphe se voulait résumer tout ça. C'était donc loupé. Mais, moi j'aime bien louper ce genre de choses, ça me permet de les recommencer. Au fond, ce poëme ne vise qu'à être retourner dans tous les sens pour montrer que sous son apparence un peu biscornue il est en fait d'une grande simplicité.
___
Demain je sens que je vais me relire, gémir, me taper dessus en disant : « C'est pas ça du tout ! J'ai complètement divagué ou quoi ? » mais bon, je sais très bien que je suis beaucoup trop emporté par mes propos pour en revenir facilement. Ce commentaire aura donc très certainement une suite. | |
| | | Cordelia Melicerte
Nombre de messages : 2068 Age : 34 Localisation : Complètement à l'ouest, sous les épines d'un hérisson Date d'inscription : 12/10/2009
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: la chanson des lunatiques · Mar 19 Jan - 15:23 | |
| L'idée d'une déconstruction du mot est intéressante. Mais elle le serait encore plus si l'effet stylistique servait le positionnement défendu par le poème. Or, je vois mal le lien entre la surprise que tu veux provoquer chez le lecteur avec ce découpage et la thèse que tu défends dans le texte (cette idée de promesses d'ailleurs poétiques faites par des individus qui n'ont que la matérialité pour eux, si j'ai bien tout saisi, en opposition aux préoccupations plus sentimentales et rêveuses du poète). Alors, certes, ça marque bien la différence de style entre les deux parties et donc le changement d'approche : mais ça me semble une raison bien faible pour une déconstruction aussi radicale.
Voili voilou...
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: la chanson des lunatiques · | |
| |
| | | | la chanson des lunatiques · | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|