Lames

Je voudrais

Une main sur mon dos
honteusement caressante

blessée je plie la nuque
mutisme douloureux

Je crèverais
Pour une main
là
dans le creux de mes reins

silence à-propos
trois larmes dans le cou

Je donnerais tout
Pour
des bras autour de moi
une voix dans mon oreille
des caresses sur la joue

trois lames, pour le coup

Je suis assez mitigé à la lecture de ce texte.

Autant le manque de réelle construction me chagrine, autant j'éprouve un certain plaisir à ce jeu des phrases

Citation :

trois larmes dans le cou
trois lames, pour le coup

J'aime beaucoup aussi le honteusement caressante qui sonne très juste et très réaliste.

Pour le reste, et c'est un peu ce que je retiens de ces derniers jours sur TA, c'est le manque de trame à tout ceci. Je regrette les histoires, les contes, les narrations, les constructions classiques ou à contre-pieds.

Du coup je ne saurai dire si j'aime ou pas.

Ceci dit, ça ne laisse pas totalement indifférent, ce qui est déjà un bon point

Ouf, j'euzu peur que ce temps ne tombât dans l'oubli (euh... laissez tomber la concordance des temps, je m'amuse). Merci d'avoir pris le temps de lire et de commenter !
Alors, oui, un manque de construction... enfin, un manque de construction narrative car je t'assure que mon poème a un schème de construction !
Comme tu as pu le lire, je m'essaie à des textes plus longs et narratifs. Je ne compte pas m'arrêter à Con-frontation. Tu auras donc peut-être l'occasion de lire des trucs qui te font plus envie...

C'est marrant que tu apprécie "honteusement carressante", un ami qui a lu le texte a détesté ce passage. Comme quoi, l'égout et les couleuvres...

"il est tôt"... espèce de... d'étudiant !

Tu vas rire (ou pas) mais en écrivant ce poème j'ai d'abord parlé des lames. Puis je me suis dit que ça manquait de symétrie et de résonance et j'ai rajouté le coup des laRmes. Donc les lames ont leur place dans le texte, selon moi, plus que les larmes.
Alors, pourquoi des lames ? Parce que ce désir qui tenaille la narratrice est vécu comme un asservissement. Elle a besoin d'un amant mais l'accepte mal. Ca, plus la douleur générée par le manque de contact physique, justifient l'emploi du mot lames : un désir à double tranchant, qui perce et blesse. Le manque lui fait mal mais son assouvissement aussi car elle le vit comme une faiblesse.

Merci d'avoir donné ton avis, en tout cas

C'est toujours très intéressant de connaître l'opinion de l'auteur et le sens qu'il a voulu donné à son texte.

Merci pour les éclaircissements

La grande question étant : l'auteur a-t-il atteint son but ? (oui oui, je vous pose la question...)

Oui je pense que c'est assez bien réussi (en relisant ce matin ça me parait plus clair, ça a eu le temps de macérer un peu).

L'ambivalence du vocabulaire expose bien l'ambiguïté de cette envie.

Bien sûr que tu as atteint ton but puisque je l'ai lu ainsi dès la première lecture.
J'aime assez ce poème car tu as opté pour une écriture tranchante qui convient bien aux coups que tu veux porter.
Les mots sont clairs, nets et précis.

Par contre, je ressens moins l'asservissement. Pour moi, il n'y a pas asservissement, il y a envie, il y a besoin jusqu'à en avoir mal mais pas forcément servitude.

Merci pour ton commentaire, Cassiopée.

Hum... l'asservissement. Effectivement, j'ai peut-être parlé un peu vite. Je le vois surtout dans "blessée je plie la nuque" et "honteusement caressante"... cependant ce n'est pas là un point de vue d'auteur mais de lectrice. C'est ce que m'évoque mon poème quand je le lis. Une question de sensibilité personnelle donc.
En écrivant ce texte, c'était avant tout la douleur et le besoin que je voulais transmettre.