Melancholia

J’oublierai.

Sur les trottoirs il y a des mots qui se balancent, qui ne reviennent jamais. Et c’est là un étranger qui les ramasse et ne les rendra pas. Oubliez-moi, j’ai mal. Je suis à cette fenêtre où tout commence. Elle pleure. Dans un coin, prostrée ainsi qu’une enfant battue. Mon Ombre. Je rêve.

***

L’étoffe du soir quand il se couche pudique
Au creux des astres , embrasé peut-être
par des Rêves sans Musique

Elle traîne dans la poussière Unique
Les fibres froissées de l’Etre
La Fragrance des Romantiques

Meurs tu Nuit d’alcool extatique
Dans les entrelacs de ses songes ?
Mêlée aux couchants exotiques
Il y a Ta mémoire qui plonge

Et l’enfant sent dans la moire
Les heures tresser des Harmoniques
Coudre les larmes et le Soir
Au Linceul d’un Mélancolique

L’introduction, c’est le positionnement du poète, la place des lecteurs. Tout y est dit dans l’incompréhensible mixité des sens. On y sent la douleur, aux limites de la folie. Les mots se balancent…. On est à la fenêtre où tout commence…

Puis vient le poème.
On y retrouve tous ces mots. Les mots répétés par Sang dans presque tous ses textes : « le rêve, l’Etre, la Fragrance, les Romantiques, l’enfant… »
Ces mots sont portés par la majuscule, élevés au titre princier, ils mènent la poésie.
C’est comme un hymne à l’amour, d’une tristesse infinie.
Un poème chargé de contrastes : La tristesse et même la mort « Sans musique, Elle traîne, Les fibres froissées, Meurs tu, plonge, Coudre les larmes, Linceul » viennent s’affronter à l’harmonie et à la beauté : « l’étoffe du soir, les entrelacs de ses songes, les couchants exotiques, les Harmoniques, la moire. »

Les mots portent le lecteur dans toutes ces directions.

La dernière strophe est la plus sensible à mes yeux

Citation :: Et l’enfant sent dans la moire
Les heures tresser des Harmoniques
Coudre les larmes et le Soir
Au Linceul d’un Mélancolique

Mais si je cite les vers appréciés, je cite la totalité.

Comme tu le sais, j'ai été choqué à la première lecture par cette incursion de la musique par le terme "Harmoniques"... qui brise quelque peu l'ambiance...

Et c'est pas plus mal.

Comme dit ensuite, ça donne bien.

Des images intéressantes.

"Au Linceul d'un Mélancolique."

Ca c'est top :

Citation :: Meurs tu Nuit d’alcool extatique
Dans les entrelacs de ses songes ?

Ca aussi :

Citation :: Et l’enfant sent dans la moire
Les heures tresser des Harmoniques
Coudre les larmes et le Soir
Au Linceul d’un Mélancolique

En fait c'est tout, un peu comme Cassi.

Ce n'est plus commentable, sinon cela deviendrait répétitif.

Bravo.

Invité

Je lis ce poème encore, encore et encore, et je le trouve toujours aussi magnifique.

Je n'y connais pas grand chose en poésie, tout ce que je sais c'est que j'adore ce que tu fais.

Donc pour moi pas d'analyse de la forme, du respect des règles, du choix des mots ou autres, mais un simple remerciement Heureux Jaune

Tu es un bijou! ^^
c'est dommage que tu ne postes pas plus, si l'envie te dit n'hésite pas!
encore une fois très beau texte
je suis aussi emporté je crois par l'introduction en prose que par le poème en lui même
c'est deux conceptions que tu nous proposes, le poème est en lui même lyrique, indescriptible.