Rancoeur

DSl de faire du tord à ma tobine en postant au dessus d'elle mais bon... =/
Voilà, c'est un autre poème, j'espere que les lettrés (héhé) sauront m'expliquer ce qui cloche. Une sorcière devrait passer par là. Ou tout au moins l'espère je.

« A la haine diluant les foules,
Moi je crie à la liberté ! »

Au détour d’une rue, j’ai croisé mon orgueil.
Que dis-je ? Vanité ! Ô sage fait ton deuil
A l’ombre d’un cyprès.
Grotesque personnage à la gloire des lentes,
Monstre de narcissisme à la folie naissante,
Vois mon cruel reflet !

De l’ignorant troupeau, je vante les mérites,
Hypocrisie patente aux intérêts tacites,
Complexe d’impuissants !
Sous mes pas érudits, ma tunique de brave,
Ma prose rhétorique et ces paroles graves,
Est déguisé Satan !

Maître de perfidies et de duplicité
Au royaume des fourbes, à l’heure je serai
Le suzerain des faux.
Mon âme maladive, acariâtre Dame,
Accule ma pensée aux rivages infâmes
D’un titanesque ego.

Ma plume est une hache et mon encre un venin,
Qui, violemment, tache un autre parchemin,
Que celui de ma vie !
Tolérance n’est pas l’apanage des sots,
Ce monde m’appartient, qu’importent tous vos mots,
Murmures abrutis.

La modestie n’est pas, sincérité ne fut,
Costumes d’apparats d’un royaume déchu,
Elles dépouillaient mon âme.
Je m’en prendrai à toi, si menaces sommeillent,
Découperai ton corps et ta bouche vermeille,
De ma perfide lame.

Règne de la raison substitue ma folie !
Timide cohérence de la sociopathie,
Serre mon idéal !
Satanique cervelle aux contours idiots,
Claquemure bonté et autres idéaux
D’une farce fatale !

Je brandis katanas, sabres et Daïshos,
Impose violemment le dictat de mes mots,
En scabieux érudit.
Je suis un samouraï, qui marche dans la brume,
Je vole au grès du vent, qui égraine les plumes
D’un cerisier pourri.

PS: il y a un vers a 13 pieds qui est justement fait pour être bancal, afin d'atirer l'attention du lecteur dessus. M'enfin, je doute que ce soit le seul donc dites XD

Voici un poème que j'aime à voir figurer au sommet suite aux débats fièvreux qui ont allumé Ter Aelis ce week-end.

Il me semble qu'il a sa place aujourd'hui.

Kensei écrit toujours avec un vocabulaire si riche que ses poèmes me sont parfois difficiles à appréhender.
Ici, c'est encore le cas, mais je réussis toutefois à tout comprendre après quelque étude du texte. Cet effort est pour moi un regret.

J'entame ici le commentaire et j'espère que d'autres viendront le poursuivre car cette poésie mérite une écoute attentive.

Sincèrement je vois pas où tu trouves un vocabulaire trop soutenu...

Et c'est un des poèmes les plus clairs de kensei... Un très beau, je te l'accorde.

Il n'est déjà pas compréhensible à toute personne n'ayant pas connu .A., donc à quoi bon le remonter ?

Oui il est beau. Non il n'est pas compliqué.

C'est juste un magnifique pamphlet contre .A.

Nombre de messages : 133 Date d'inscription : 06/01/2008

Je ne sais pas qui est A., en tout cas, dans l'accumulation de mots un peu rares, il y a selon qu'on soit bien ou mal luné, un parti pris esthétique, ou une pose qui frise la prétention.
Enfin, finalement cette enflure est peut être préférable à la misère de certains autres écrits, mais je pense néanmoins qu'un peu d'allègement serait bienvenu. J'ai aussi une impression d'éparpillement.

Le premier grave défaut du poème, c'est le fait qu'il soit centré. Ceci est une faute de goût. Il est d'usage d'aligner à gauche, et de varier le retrait selon le mètre, de sorte que la régularité métrique est palpable à première vue. Cela est d'autant plus dommage que sur le plan métrique, c'est globalement de bonne facture. Il y a des fautes (de métrique et d'orthographe) cela dit:

Que dis-je ? Vanité ! Ô sage fait ton deuil
fais

Maître de perfidies et de duplicité
Histoire de chercher la toute petite bête. Le "e" normalement doit se prononcer devant une consonne. Mais lorsqu'il suit une voyelle comme dans "perfidies", la restitution du e est excessivement artificieuse et insupportable. Du coup, en métrique classique, il est proscrit de faire usage d'un e final, qui suit une voyelle et précède une consonne. Enfin, j'avoue que moi même je ne respecte pas cette règle.

Au royaume des fourbes, à l’heure je serai
Par contre là, normalement tu n'as pas le droit de faire l'apocope du "e": fourbeuzàleur. De sorte que l'alexandrin est faux.

La modestie n’est pas, sincérité ne fut,
Voir la remarque sur perfidies.

Elles dépouillaient mon âme.
7

Timide cohérence de la sociopathie,
Je suppose qu'il s'agit du vers volontairement faux.

Claquemure bonté et autres idéaux
Que ce hiatus est vilain.

Impose violemment le dictat de mes mots,
La diérèse est obligatoire à violemment.

kensei... je t'aime...

c'est tout...

j'adore, tu me réconcilie avec les poemes...

et surtout quel crochet du gauche arrivé au menton...

imparable...

a mort les cerisiers

Je prends note à la place de kensei, ca te gène pas Irrumo ? Très Heureux

Et je plussoie le fait qu'un poème centré c'est pas forcément le pied, surtout quand on joue avec la longueur du vers comme il le fait ici $Clin d\'Oeil$

Citation :

Pourrais-tu s'il-te-plait m'expliquer pourquoi est-elle obligatoire?
C'est le genre d'erreur que tu pourrais m'éviter de comettre par la suite.
Merci.

Une diérèse est obligatoire lorsque le mot latin ou grec dont le francais provient comporte une consonne entre les deux voyelles concernées.

Ce qui m'étonne, c'est que violemment vient de violens, qui ne comporte pas de consonne entre le "i" et le "o" justement.

Et il me semble qu'hormis ces cas ci, il n'y a pas d'obligation, et que le reste est donc soumis à la licence poétique.

Mais je me trompe peut-etre $Clin d\'Oeil$

merci Chikoun!

Nombre de messages : 133 Date d'inscription : 06/01/2008

Chikoun a écrit:: Une diérèse est obligatoire lorsque le mot latin ou grec dont le francais provient comporte une consonne entre les deux voyelles concernées.

Ce qui m'étonne, c'est que violemment vient de violens, qui ne comporte pas de consonne entre le "i" et le "o" justement.

Et il me semble qu'hormis ces cas ci, il n'y a pas d'obligation, et que le reste est donc soumis à la licence poétique.

Mais je me trompe peut-etre $Clin d\'Oeil$

C'est incomplet. La diérèse est obligatoire quand en latin le "i" ou le "u" compte comme une voyelle quelle que soit sa position (devant voyelle ou consonne), et ce même si dans la langue parlée, il s'est relativement vite réduit en une semi consonne devant voyelle.

C'est pourquoi violentus (largement plus usité que violens), avec un i bref qu'il faut prononcer en scansion latine, donne vi-olent, avec un "i" qui se prononce systématiquement en vers classiques français.

Par contre, lorsqu'un "i" devant voyelle est issu d'une évolution phonétique, et n'était pas présent originellement, alors la diérèse ne se fait pas.
Ainsi, pour pied qui vient de pedem, la diérèse est proscrite.

Okay pas de problème $Clin d\'Oeil$

Tu as un devoir en stand by, dilettante. Il faudra bien que je me résolve à te taper.

Je reviens des Solidays et découvre avec surprise cet ancien poème au devant de la scène! Effectivement, il est tout plein de maladroitesse puisqu'il est "ancien", et que dans cet ancien temps, j'ignorais grand nombre de règles de versification! Longue vie à Nef Tys qui me les a faites comprendre et merci à Irrumo qui me les a exposées un beau soir de printemps.
Quoiqu'il en soit, cet écrit s'adresse en effet à .A., Alendil ou "celui-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom": nous ne nous sommes jamais entendus.

PS: Goldmund, je m'excuse d'avoir ce retard gigantesque, j'ai accumulé examens, concerts, sorties et j'en passe! De plus, je peine à étoffer le devoir. Ceci dit, il sera dans ta boîte d'ici jeudi, parole de loup.