[Votes] [Trophée Verlaine] Effets à court terme / 1000 caractères

Nos deux duellistes, à savoir Chikoun, l'actuel détenteur du trophée mis en jeu et notre dragonne Cassiopée affirment être parés avant l'heure et très impatients de connaître votre verdict. Les votes pour le trophée Verlaine commencent donc dès à présent ! Je vous rappelle que le thème imposé par Cassiopée était :





N°1 :

Citation :

Trip et crack. Trouée de camée crispée de convulsions. Spasmes de tristesse enfouie dans la trahison féroce d'un drapé de colle.

Blanche est la neige. Envole moi dans le brouillard confus d'une éphémère gaîté où décollent les rêves de mes paupières gonflées. Brouille mes sens pour devenir informe et invisible à ce monde qui se délecte de mes joies inaccessibles. Accélère ma vie, ralentis le temps. Creuse ma peau sous le frisson de la jouissance interdite. Transpire le miel en une prise maudite.

Coke et sniff. Descente vers les sommets convoités. Croyance illusoire d'un chaos de simulacres et de forces cramées au vitriol.

Dans l'euphorie confuse d'un intense tremblement, sous la chaleur brûlante qui trouble mon corps, je perds la mémoire. Je ris dans le noir hostile jusqu'à mordre dedans. Je vomis ma haine en libérant ma chair et je crache mes regrets en griffant mes chimères. Tendue vers l'absolue limite, tordue de mon désir de fuite, j'expulse les dernières secousses en nausée de dégoût.

N°2 :

Citation :

La nuit livide à l'aurore laisse échoir les corps à leur solitude ; l'effort des heures et des habitudes, qui programme leurs pas, estompe les promesses d'un soir. L'alchimie s'étiole alors que les bras s'étirent, éventant les soupires fugaces de la veille avec la facilité qu'a chaque chose à revenir à sa place. Tout est en ordre, les dents ne mordent ; les lèvres oublient le miel et retrouvent un café noir. Dans le silence l'écho les sépare. Un bref regard rappelle à chacun les accords joués de concert à l’appeau de l'autre. L'espace d'un instant l'harmonie les surprend, les projette à nouveau dans un tourbillon de peaux glissantes, entremêlées, étirées sous les paumes les souffles les ongles les bras les paupières les cris les passions qu'on libère ! Les ! La ! Eux ! Moi... Absence. Les souvenirs se forment au matin sous les pas de celui qui s'en va, laissant à leur mémoire des stigmates rougeoyants, effets à court terme de leurs contraintes. L'autre se lève et déjà il est trop tard.

A vous de choisir lequel est le plus digne de gagner ce trophée violet ! Vous avez jusqu'au dimanche 21 septembre 2014 pour donner un coup de pouce à votre favori !

Premier test au niveau de la contrainte :

http://www.compteurdelettres.com/


Arf ! 1 006 contre 1 000 (et oui : caractères, donc à défaut espaces comprises, mais même en retirant les sauts de lignes on aboutit à 1 003).

Déjà la balance penche d'un côté.


Au niveau de l'esthétique pure, je trouve que les deux poèmes offrent deux variations autour du thème imposé. Et surtout, ils adoptent chacun des rythmes et des images qui collent parfaitement à leurs partis pris respectifs. Et je suis d'autant plus impressionné que chacun étudie et condense à la perfection leurs logiques propres. L'un comme l'autre sont impressionnants.

Même si dans ce type d'exercice je n'aime pas trop la reprise directe du thème ("effets à court terme de leurs contraintes") celle qui apparaît dans le texte n°2 est faite avec suffisamment de finesse et de subtilité pour que j'y adhère.

Ne sachant plus à quel sein me vouer, l'argument de la contrainte technique des mille caractères tout rond emportera au final mon vote.

Je vchoisis le texte n°2.

Bravo à tous les deux, ceci dit

Mon vote va au premier texte.

Si le second texte a un meilleur rythme, un vocabulaire plus recherché, les mots ne sont pas assez percutants à mon goût ; or ceux du premier le sont davantage.