La Foi

    Foi. Avez-vous la Foi? Moi oui. Ou du moins, je l'avais. C'est pour ça que je suis là après tout. C'est pour ça que je suis dans cet enfer. Pour rappeler aux gens, aux simples hommes la foi, pour absoudre leurs péchés, sauver leurs âmes. Ça m’avait semblé être une idée si... intéressante, la bonne chose à faire. Mon dieu, j'avais tort. Et j'ai même commencé à prononcer le nom du Tout-Puissant en vain, c'est pour dire. Y a t-il un Dieu après tout? Je n'en suis même plus vraiment certain. S’il existe, il a un humour bien noir.

    Le train m'avais déposé ici, confiant et plein d'espoir vis-à-vis de mes actions futures. J'ai dû les faire tristement sourire, quand j'y pense. "Peut-être qu'il y en a un" un soldat m'avais dit une fois, " un dieu, je veux dire. Mais pas ici." Au moins, j'avais une escorte, un prêtre parcourant les champs de bataille. Je courais à gauche et à droite, essayant désespérément d'absoudre leurs péchés, de sauver leurs âmes dans leurs derniers moments, puis, je ne faisais que de leur parler pendant qu'ils expiraient leurs derniers soupirs. J'ai simplement perdu courage, la foi en ce que je faisais, en ma mission. Leur âme; ils s'en foutaient éperdument, ils ne faisaient que d'hocher lentement de la tête tandis que je leur parlais de la foi. Mais pourtant, ils étaient attentifs quand je leurs racontait des histoires, j’étais un homme qui se souvenait du monde de l'autre coté de l'océan, de l'autre coté des vagues tumultueuses. Je devins leur lien avec cet univers et je me devais de rester calme et de leur présenter un visage souriant, triste peut-être, mais on ne pouvait m'en demander plus.

    Le suppose que ce jour là, j'ai retrouvé ma foi, si ce n'était que pour quelques instants, mais je vais trop vite, attendez un moment. Ah oui, voilà; on était en train de se déplacer vers un nouveau campement, on avait une routine, un cycle dans la région. L'endroit en question était déjà surexcité par mon arrivée, je le savais bien, ils m'attendaient avec une fébrile impatience. À tout jamais.

    La terre elle même se souleva sous les roues de la jeep tandis que la mine s'activa sous nous.

    Je ne me souviens pas très bien comment ça s'est passé ensuite, juste que le soleil s'était couché et que je courais. Je n'arrivais pas bien à voir et je n'arrêtais pas de trébucher sur des rochers et des arbustes. Mes oreilles sonnaient toujours et j'avais l'impression de pouvoir entendre des gens m'appeler. Les tirs de fusil faisaient de légers petits 'pop' dans l'air tandis que les balles ricochaient autour de moi. Mon corps entier était trempé mais je ne savais pas si c'était du sang ou de la sueur. C'est alors que je vis la lumière.

    Juste un point brillant au loin, elle s'approchait, blanche, glorieuse, sainte, je le savais. Je ressentis une douleur aigue dans ma jambe mais ça m'importait peu, ça m'aida même à me mettre à genoux. La lumière s'approchait encore et toujours et je priai, pleurant à chaudes larmes. J'avais retrouvé ma foi. Je l'avais retrouvé.

    Si j'avais pu comprendre ces hommes qui me criaient dessus, j'aurais compris qu'ils me suppliaient de revenir. Ils me connaissaient. Ils m'avaient tiré dans la jambe pour m'arrêter et le regretteraient à tous jamais. Après tout, j'étais le doux hérétique.

    Mais je ne pouvais comprendre leur langue, je ne pouvais que voir la lumière, conforté dans ma foi. Mon audition était encore faible mais il me semblait entendre un son lointain. La lumière se rapprocha. C'est alors que je compris. Je savais ce que cette lumière blanche était. Je savais ce qu'était ce bruit étrange et strident et je soupirais tandis que la lumière m'engloutit.

    C'était un sifflet. Un sifflet de train.

    Merci beaucoup pour le temps passé à trouver mes inombrables erreurs. Dans un effort pour me faire pardonner certaines grossières erreurs et aider à corriger celles de ce textes et futures, j'aimerais poster la version originale de cette histoire:


    Faith. Do you have the faith? I do. Or at the very least, I did. That’s why I was there after all, in the first place. That’s why I was in that hell-hole. To remind people of the faith, to absolve their souls. It had seemed such an interesting idea, the right thing to do. Hell, I was wrong. Worse, I even started cursing. Is there a god here after all? I’m not even sure. If there is, he has an awful sense of humour.

    I came by train, full of hope, confident in the good of my doings. I must have made them smile, in a sad way. “There might be,” a soldier once told me, “a god. But not here.” At least I was escorted around, a priest walking a battlefield. Running from place to place desperately, absolving soldiers in their last moments, then just talking to them as they breathed their last breaths. I simply lost courage, hope in the use of it all. They didn’t care about their souls in the least, so they just nodded when I talked about the faith. Yet they listened when I told stories, a man who remembered the world on the other side of the sea, across the raging waves. I became their link and kept a calm smiling face for them, sad nonetheless, it would be asking too much of me after all.

    I guess that on that day, I got my faith restored, if only for a few moments, but I am getting ahead of myself. I was being transported to a new camp, making a cycle in the region. The place was already abuzz with the excitement of my arrival and waited expectantly. We never made it.

    The very earth erupted under the wheels. The explosion threw the world upside down.

    I can’t remember well what happened but the sun had set and I was running. I couldn’t see much so I kept on tripping and stumbling around rocks and crags. My ears were ringing and I could faintly hear men shouting at me. Gunshots seemed like small pops in the air. My body was slick but whether it was with sweat or with blood, I wasn’t sure. And that was when I saw the light.

    Far away at first, coming closer, a brilliant white, glorious. I felt pain in my leg, but I didn’t care, it helped me to my knees. The light approached and I prayed, crying softly. I had found my faith once more. Had I understood the men shouting, I would have hear them yelling for me to come back. They knew me. They shot my leg to stop me and would forever regret it. To them, I was the gentle heretic.

    Yet I didn’t know I just saw the light, comforted by my faith. My hearing was weak yet there was a distant sound. The light grew closer. And that’s when I recognized it. I knew for sure what this white light coming upon me was. I knew what I heard.

    It was a whistle. Then it hit me. A train’s whistle.


J'espère ne pas avoir fait trop d'erreurs.

Les corrections minutieuses de Mike sont toujours des mines d'informations. Ses conseils aussi d'ailleurs.

Le fond est assez sommaire, mais il a le mérite d'être très rapidement énoncé et encadré d'un bout à l'autre de cette short story.

Sur la forme, je te conseille de commencer par travailler l'énonciation de tes idées : les enchainements sont souvent trop abrupts et les idées se télescopes ou ne trouvent pas leur place dans un développement harmonieux. A mon avis, tu as voulu trop condenser ton texte, n'hésite pas à faire des longueurs lorsque tu souhaites mettre en avant ou fouiller certains aspects de ton récit (en fait j'ai dû relire l'intro et la conclusion deux fois pour être sûr d'avoir bien compris la logique entre les deux).

Attention aussi à la syntaxe et à la concordance des temps (là c'est déjà plus technique, mais on en vient à bout assez facilement quand on a compris le principe et la logique).

Enfin, la ponctuation est un aspect très technique et obéit à des règles bien précises. Ca parait très accessoire, mais c'est en réalité un outil qu'il ne faut pas négliger car il constitue un luxe de confort pour ton lectorat. PAr exeple, dans ton texte, le fait d'ouvrir et de fermer les guillemets en mode random, ça parasite très vite et très fort tes paragraphes : on ne sait plus du tout si c'est du dialogue, de la narration, des incises ou de la didascalie :-S


Le désormais très célèbre article de Mike devrait beaucoup t'aider dans ce domaine :

https://ter-aelis.1fr1.net/t10194-les-regles-de-typographie


Quelques notes éparses :

Mon audition était encore faible => ouïe

exemple d'erreur de concordance des temps :

Citation :

La terre elle même se souleva sous les roues de la jeep tandis que la mine s'activa sous nous. passé simple/imparfait => impec, c'est ton choix initial

Je ne me souviens pas très bien comment ça s'est passé ensuite, juste que le soleil s'était couché et que je courais. présent/passé composé => rupture dans ton choix initial. Ca peut parait plus

Je n'arrivais pas bien à voir et je n'arrêtais pas de trébucher => retour au choix initial passé simple/imparfait

Ouah ! Tu as survécu au tir de batterie des correcteurs (et au mien par skype) et corrigé en grande partie ton texte. On critique quand c'est mauvais, alors quand c'est bon, on doit dire "bravo" alors bravo.

La correction a bizarrement donné une nouvelle erreur :
"Le suppose que ce jour là" au lieu du "Je suppose" originel.

Sinon, le texte en français paraît plus parlé qu'écrit, par exemple dans des phrases comme celle-ci :

Citation :

Je ne me souviens pas très bien comment ça s'est passé ensuite, juste que le soleil s'était couché et que je courais

Ici le passé composé donne vraiment un côté "déposition au commissariat". (mais là je n'ai pas de suggestion de remplacement)

Le style "parlé" peut être utilisé si tu veux t'adapter au narrateur que tu imagines, mais il faut vraiment dans ce cas qu'il soit homogène tout au long du texte.

Oui en effet, je devrai regarder un peu sous cet angle là. Pour autant, je pense qu'il serait profitable de tout simplement le réecrire avec l'histoire en tête et non faire une piètre traduction ligne par ligne. Le rendu en a franchement souffert, comme vous pouvez le voir. À vrai dire, le style oral est voulu, dans ma tête, le narrateur est réellement en train de nous parler.