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 Bashang

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Mike001
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Cassiopée
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MessageSujet: Bashang   Bashang Icon_minitimeMer 17 Déc - 23:01

Bashang est un récit que j'avais entrepris voici deux ans pour répondre à Lilith qui me proposait d'écrire sur la dualité.
J'ai abandonné ce récit suite aux critiques qui avait été formulées et qui m'encourageait à reformuler mes phrases trop longues.
J'ai essayé de procéder à ce changement.

Aujourd'hui, j'ai envie de profiter de mes prochaines vacances pour reprendre ce récit car j'en aurai le temps, je pense.

S'il y avait des courageux pour m'aiguiller afin que ma reprise ne parte pas dans un mauvais sens, j'en serais ravie.

Je sais, par ailleurs, que je n'ai pas beaucoup commenté ces derniers temps. Mon boulot m'a beaucoup absorbée et je ne fais que l'indispensable.  Mais je ne compte pas poursuivre ainsi. Trop de boulot, c'est le mal.


Voici la première partie du texte, une deuxième est prête, mais je ne souhaite pas vous écraser sous le poids de la lecture.




1 - Taillefer



La salle des gras se perdait sous un nuage de fumées multicolores. Elles épaississaient l’air ambiant déjà lourdement chargé des odeurs fauves des hommes de mer. Le piano bastringue grinçait une chansonnette que reprenait quelque jeunesse à peine éméchée. Près du bar, le chahut des railleries et des discussions étaient tel que les chants se dispersaient dans les effluves de l'alcool.

Le gros rire de satisfaction de Bashang réussit à peine à s’élever au dessus du cri de rage des perdants. Les démêlés échauffés couronnaient toujours la fin d'une partie de corvette aux trois as. Il avait empoigné à pleines mains les fessiers charnus de la grande serveuse qui vidait le fond de son pichet de bière dans son verre. Comme Bashang s’était collé à elle et commençait à lui mordre le cou, elle se dégagea d’un geste las et lui fit face en le repoussant de sa main libre, son regard en disait plus long que le soupir d’exaspération qu’elle expirait.

C’est ce moment précis que la corvette de l’as de pique choisit pour se jeter entre les jambes de son concurrent de carreau et attraper l’as de cœur qui venait d’échapper aux regards vigilants des autres corvettes. Il brandissait encore son trophée en hurlant et trépignant sa victoire que les parieurs s’empoignaient déjà.

Méhaban se dégagea de la piste de jeu avant que les échauffourées ne dégénèrent en combat. Il se dirigeait rapidement vers son ami quand il fut alpagué par un gros moustachu à la mine revêche dont les bras lourds étaient cerclés de griffes :

-Hé ! Ho ! Tu files pas, tu me dois trois rançons !! Son regard menaçant prévenait Méhaban qu’il n’irait pas loin.

Mais le bras massif de Bashang vint s’interposer tranquillement.  Les yeux de l’homme s’arrondirent pour laisser apparaitre deux billes qui détaillèrent les motifs ciselés sur les muscles qui lui barraient le passage. Bien que peint à même la peau, le véritable entrelacs de gargouilles aux babines soulevées sur des crocs semblait presque réel. Il n'y avait pas un habitant de Taillefer qui n'eut reconnu ces tatouages.
D’abord agrandis par la crainte, les yeux de l’homme se plissèrent en un sourire qui s’accordait avec les mouvements de sa moustache.

-Hé ! Salut Bashang ! T’étais là ?

Alors qu’il parlait à Bashang, il était tourné  vers  Méhaban et  fronçait le sourcil pour lui signifier qu’il ne perdait rien pour attendre. Il se tapa le front en bredouillant :

-Faut que j’vois le Barbu, j’avais oublié qu’il m’attendait de suite à la fin du combat. J’te verrai plus tard.

Il s’éclipsa dans l’instant, baissant la tête pour ne pas intercepter les foudres de Bashang.  Méhaban sourit en attrapant le bras de son collègue tout en suintant sournoisement :

-Le gros Pegroll espère encore que j’lui paye son pari. Mais c’est un gros foireux. Ses trois rançons, il peut se rincer l’œil avec ! Et il éclata d’un grand rire. La proximité de Bashang le soulevait toujours vers des hauteurs où il se sentait le maître du monde.

Méhaban connaissait Bashang depuis si longtemps qu'ils formaient un duo inséparable où il était le petit frère. Il se reposait sur lui et bénéficiait de sa couverture protectrice. La réputation de Bashang lui valait un respect qui l’éclaboussait. Leur entente s’était bâtie sur des contrastes qui faisaient de l’un le faire valoir de l’autre et les rendaient complémentaires sur bien des plans. Autant Méhaban, fluet et l’esprit alerte savait se placer pour être à tout moment là où l’attendait Bashang, autant la haute stature et la force musculaire de Bashang, associées à ses performances d’aéropêcheur les rendaient tous deux invulnérables en affaires.

Il n’était pas facile de se lancer dans le commerce sur ce morceau de caillou qu’était Taillefer, perdu au bout d’un monde envié pour ses richesses naturelles mais déserté à cause de ses dangers.

Taillefer n’était qu’une excroissance sombre et monobloc sur les hautes parois verticales des falaises d’Estranglade. Les longs murs du fort surplombaient l’océan et ses vents en ne leur laissant aucune chance de l’atteindre.  Les ouvertures réduites au minimum nécessaire ne laissaient circuler que les aéromoteurs et les quelques voyageurs qui se risquaient vers les contreforts. Il était bâti pour résister aux vents violents. Ils soulevaient les eaux en si peu de temps que la mer, rageuse et dévastatrice devenait le cimetière de ceux qui s’y attardaient. Sur le haut plateau qui longeait la côte, les tempêtes rasaient sur leur passage toute trace de végétation et celle-ci se réduisait au brin d’herbe. Les tornades arrachaient toute plantule qui aurait tenté de survivre, ne laissant que table rase sur une bonne centaine de kilomètres dans les terres.

Pêcher en mer était un exploit et les pêcheurs des héros. Le ciel éternellement bleu ne prévenait pas le marin qui s’aventurait sur l’océan. Pour survivre aux coups de vents instantanés qui survenaient sans s’annoncer, certains se procuraient des registres de pêche qui détaillaient les combinaisons de lieux et de récoltes lors de retours de pêche réussis. Ces véritables bibles se vendaient à prix d’or et étaient conservées dans des coffres cadenassés et camouflés. Ils permettaient à quelques rares pêcheurs de s’élever au rang de surhommes. Cependant, la mer et son ami le vent leur conservaient des surprises qui leur étaient parfois fatales.

La pêche gardait pourtant son attrait pour les marins qui regardaient les masses sombres comme le papillon est attiré vers le feu. Chaque pêche réussie était la certitude de rapporter un trésor potentiel car le poisson de mer était un met de luxe dont raffolaient les citadins des terres intérieures. Malgré la disparition des lieux de pêche, Taillefer était resté un site viable exceptionnel, encore accessible quand seuls quelques rares audacieux osaient encore prendre la mer. Mais le cours du poisson était monté en flèche.

Deux types d’aéro  étaient devenus maitres des lieux : ceux, qui comme Bashang osaient prendre la mer entre deux tornades et ceux qui rejoignaient chaque jour la mégapole pour y vendre à prix exorbitant les pêches de leur associé.

Méhaban était un marchand dont les dons de duplicité étaient si peu reconnus qu’il accaparait de juteux marchés sans donner l’impression d’une quelconque manœuvre manipulatrice. Le duo inséparable qu’il formait avec le marin était connu et envié de tous. Ils avaient bâtis leur renommée sur la bonne fortune de Bashang. Ce dernier avait le don de sortir en pêche quand plus aucun volant ne sortait. Il savait anticiper la venue du vent de manière innée, à l’odeur disait-il. La tempête dégageait à son nez un parfum particulier qui prévenait son arrivée.
Ils achevaient le transbordement de la cargaison toute fraiche de la pêche du jour, quand Bashang annonça à Méhaban :

-Tu peux partir ce soir si tu veux. L’air est sain pour la nuit. Si tu pars ce soir tu seras de retour pour la cérémonie juste à temps.
-Tu es sûr que je peux partir maintenant ?

Méhaban avait beau faire équipe avec l’aéropêcheur depuis une bonne dizaine d’années, le doute le prenait à chaque fois que Bashang l’envoyait en course. Le monde extérieur lui paraissait si dangereux qu’il n’aurait jamais osé s’y aventurer seul sans l’admiration profonde que lui inspirait son ami.
Bashang ne releva pas la question mais poursuivit sur sa lancée.

-Si tu ne pars pas ce soir, tu seras condamné à attendre la nouvelle porte météo et elle aura forcément lieu après le tatouage et la cargaison perdra de sa valeur.
-Tu te sens prêt pour demain ?

Bashang claqua la porte de l’hydravion et plaisanta :

-Je vais peut-être écoper d’une hydre à huit têtes cette fois. Si c’est le cas promets moi de m’éviter, je serai peut-être aux portes de l’enfer et tu pourrais t’y perdre avec moi.

Méhaban doutait à moitié de cet éventuel futur pour son ami. Bashang était le seul du fort dont le quinzième tatouage s’était étendu sur l’ensemble des deux bras. En général, il n’excédait pas la hauteur d’une seule épaule, mais le faucheur de songes avait été particulièrement inspiré lors de la précédente cérémonie. Bashang en était sorti grandi. Les dieux avaient parlé en sa faveur. Le faucheur, transporté dans ses songes fervents avait illuminé les images déjà inscrites dans le corps du marin. Ces images n’étaient pas toutes expliquées, elles animaient seulement le destin d’un homme. Les tatouages révélés par le faucheur suggéraient les signes d’un avenir autant que les marques du passé, mais ne régentaient aucune conduite.
Chaque homme, chaque femme du Fort se préparait pour la cérémonie comme pour un sacre. Tous les deux ans, le jour de leur anniversaire, les enfants de Taillefer étaient convoqués par un faucheur de songes. Le premier tatouage était reçu à la naissance, pour tous le même : un simple cercle autour du poignet qui les attachait au fort en une longue chaine dont ils formaient les chainons inaltérables, sinon offerts aux éléments. Les cercles suivants grimpaient le long des avant-bras de la jeunesse, avec des variantes qui apportaient quelques pistes sur les dangers encourus. Mais qui dit danger ne dit pas forcément drame et chacun vivait marqué par la destinée sans se préoccuper d’interférer dans le futur qui lui appartenait.

Quand Méhaban décolla, son aéro lourdement affrété, Bashang se dirigea vers la grande salle des gras. Il attrapa un verre de rhum sur le plateau mobile tenu dans un équilibre précaire et jeta négligemment une pièce en paiement. Puis il se dirigea vers la table de Karamb, son principal concurrent en mer. Le collègue, vautré sur une banquette, le nez à proximité d’un décolleté avantageux, lui faisait signe.

- Salut Karamb, tu te prépares pour demain ? Parti comme tu es parti, c’est d’une couronne de sirènes qui te sera sculptée dans la peau. Avec un peu de chance, le faucheur t’y mettra un petit cœur. Tu m’offres un coup à boire ?

Karamb pouffa en empoignant le sein de sa compagne et le rembarra en riant :

-Toi, tu risques fort de te retrouver avec un trou noir à la place du cœur vu qu’il n’y a plus de place sur tes bras.

Il vida un fond de bouteille dans le verre vide de Bashang et le compléta avec les verres à demi entamés de leur tablée. Le mélange d’alcool était incertain mais sembla satisfaire  Bashang qui trinqua avec Karamb avant de se vautrer à son tour dans le giron des femmes pour le restant de la soirée. Le lendemain serait un autre jour.
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeDim 28 Déc - 4:49

Tu as une écriture soutenue que j'apprécie beaucoup. Malgré cela, il reste encore quelque phrases trop longues.

Citation :
Comme Bashang s’était collé à elle et commençait à lui mordre le cou, elle se dégagea d’un geste las et lui fit face en le repoussant de sa main libre, son regard en disait plus long que le soupir d’exaspération qu’elle expirait.

Un point à la place de la virgule après "sa main libre" serait plus agréable à la lecture.

Citation :
C’est ce moment précis que la corvette de l’as de pique choisit pour se jeter entre les jambes de son concurrent de carreau et attraper l’as de cœur qui venait d’échapper aux regards vigilants des autres corvettes.

Je suis essoufflé à la fin de cette phrase Bleu

Citation :
Leur entente s’était bâtie sur des contrastes qui faisaient de l’un le faire valoir de l’autre et les rendaient complémentaires sur bien des plans.

Tu peux alléger la phrase en supprimant tout simplement la partie en bleu.

Citation :
Autant Méhaban, fluet et l’esprit alerte savait se placer pour être à tout moment là où l’attendait Bashang, autant la haute stature et la force musculaire de Bashang, associées à ses performances d’aéropêcheur les rendaient tous deux invulnérables en affaires.

Tu devrais retoucher un peu cette phrase, ou au moins mettre le passage "associées à ses performances d'aéropêcheur" entre point-virgule.

Citation :
La pêche gardait pourtant son attrait pour les marins qui regardaient les masses sombres, comme le papillon est attiré vers le feu.

La virgule n'est pas de trop ici.

Citation :
Il vida un fond de bouteille dans le verre vide de Bashang et le compléta avec les verres à demi entamés de leur tablée.

Je ne sais pas si la répétition du mot "verre" est vraiment gênante, mais elle a tout de même retenue mon attention.

Voilà une petite aide pour t'aiguiller vers le résultat que tu cherches à obtenir.


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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 6 Jan - 22:51

Merci LIS. C'est très gentil d'avoir pris le temps de lire et de commenter. Je vais tenir compte de tes remarques et reprendre mes (encore) trop longues phrases. Je vais aussi essayer de continuer.
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeLun 27 Avr - 20:15

Cassiopée a écrit:





1 - Taillefer



La salle des gras se perdait sous un nuage de fumées multicolores. Elles épaississaient l’air ambiant déjà lourdement chargé des odeurs fauves des hommes de mer. Le piano bastringue grinçait une chansonnette que reprenait quelque jeunesse à peine éméchée. Près du bar, le chahut des railleries et des discussions étaient tel que les chants se dispersaient dans les effluves de l'alcool.

Le gros rire de satisfaction de Bashang réussit à peine à s’élever au dessus du cri de rage des perdants. Les démêlés échauffés couronnaient toujours la fin d'une partie de corvette aux trois as. Il avait empoigné à pleines mains les fessiers charnus de la grande serveuse qui vidait le fond de son pichet de bière dans son verre. Comme Bashang s’était collé à elle et commençait à lui mordre le cou, elle se dégagea d’un geste las et lui fit face en le repoussant de sa main libre, son regard en disait plus long que le soupir d’exaspération qu’elle expirait (« [...] en disait plus long que son soupir. »)

C’est ce moment précis que la corvette de l’as de pique choisit pour se jeter entre les jambes de son concurrent de carreau et attraper l’as de cœur qui venait d’échapper aux regards vigilants des autres corvettes. Il brandissait encore son trophée en hurlant et trépignant sa victoire que les parieurs s’empoignaient déjà.

Méhaban se dégagea de la piste de jeu avant que les échauffourées ne dégénèrent en combat. Il se dirigeait rapidement vers son ami quand il fut alpagué par un gros moustachu à la mine revêche dont les bras lourds étaient cerclés de griffes :

- (il manque une espace) Hé ! Ho ! Tu files pas, tu me dois trois rançons !! Son regard menaçant prévenait Méhaban qu’il n’irait pas loin.

Mais le bras massif de Bashang vint s’interposer tranquillement. (espace en trop) Les yeux de l’homme s’arrondirent pour laisser apparaitre deux billes qui détaillèrent les motifs ciselés sur les muscles qui lui barraient le passage. Bien que peint à même la peau, le véritable entrelacs de gargouilles aux babines soulevées sur des crocs semblait presque réel. Il n'y avait pas un habitant de Taillefer qui n'eut reconnu ces tatouages.
D’abord agrandis par la crainte, les yeux de l’homme se plissèrent en un sourire qui s’accordait avec les mouvements de sa moustache.

- (il manque une espace) Hé ! Salut (il manque une virgule) Bashang ! T’étais là ?

Alors qu’il parlait à Bashang, il était tourné (espace en trop) vers (espace en trop) Méhaban et (espace en trop) fronçait le sourcil pour lui signifier qu’il ne perdait rien pour attendre. Il se tapa le front en bredouillant :

- (il manque une espace) Faut que j’vois le Barbu, j’avais oublié qu’il m’attendait de suite à la fin du combat. J’te verrai plus tard.

Il s’éclipsa dans l’instant, baissant la tête pour ne pas intercepter les foudres de Bashang. (espace en trop) Méhaban sourit en attrapant le bras de son collègue tout en suintant sournoisement :

- (il manque une espace) Le gros Pegroll espère encore que j’lui paye son pari. Mais c’est un gros foireux. Ses trois rançons, il peut se rincer l’œil avec ! Et il éclata d’un grand rire ((introduction malhabile de l'incise de dialogue). La proximité de Bashang le soulevait toujours vers des hauteurs où il se sentait le maître du monde.

Méhaban connaissait Bashang depuis si longtemps qu'ils formaient un duo inséparable où il était le petit frère. Il se reposait sur lui et bénéficiait de sa couverture protectrice. La réputation de Bashang lui valait un respect qui l’éclaboussait. Leur entente s’était bâtie sur des contrastes qui faisaient de l’un le faire valoir de l’autre et les rendaient complémentaires sur bien des plans. Autant Méhaban, fluet et l’esprit alerte savait se placer pour être à tout moment là où l’attendait Bashang, autant la haute stature et la force musculaire de Bashang, associées à ses performances d’aéropêcheur les rendaient tous deux invulnérables en affaires.

Il n’était pas facile de se lancer dans le commerce sur ce morceau de caillou qu’était Taillefer, perdu au bout d’un monde envié pour ses richesses naturelles mais déserté à cause de ses dangers.

Taillefer n’était qu’une excroissance sombre et monobloc sur les hautes parois verticales des falaises d’Estranglade. Les longs murs du fort surplombaient l’océan et ses vents en ne leur laissant aucune chance de l’atteindre (problème de temps sur la seconde partie de la phrase). (espace en trop) Les ouvertures réduites au minimum nécessaire ne laissaient circuler que les aéromoteurs et les quelques voyageurs qui se risquaient vers les contreforts. Il (qui est « il » ? et pourquoi le sujet change dans la phrase suivante ?) était bâti pour résister aux vents violents. Ils soulevaient les eaux en si peu de temps que la mer, rageuse et dévastatrice (il manque une virgule) devenait le cimetière de ceux qui s’y attardaient. Sur le haut plateau qui longeait la côte, les tempêtes rasaient sur leur passage toute trace de végétation et celle-ci se réduisait au brin d’herbe (« [...] de végétation, la réduisant au simple brin d'herbe. »). Les tornades arrachaient toute plantule qui aurait tenté de survivre, ne laissant que table rase sur une bonne centaine de kilomètres dans les terres.

Pêcher en mer était un exploit et les pêcheurs des héros. Le ciel éternellement bleu ne prévenait pas le marin qui s’aventurait sur l’océan. Pour survivre aux coups de vents instantanés qui survenaient sans s’annoncer, certains se procuraient des registres de pêche qui détaillaient les combinaisons de lieux et de récoltes lors de retours de pêche réussis. Ces véritables bibles se vendaient à prix d’or et étaient conservées dans des coffres cadenassés et camouflés. Ils permettaient à quelques rares pêcheurs de s’élever au rang de surhommes. Cependant, la mer et son ami le vent leur conservaient des surprises qui leur étaient parfois fatales.

La pêche gardait pourtant son attrait pour les marins qui regardaient les masses sombres comme le papillon est attiré vers le feu. Chaque pêche réussie était la certitude de rapporter un trésor potentiel car le poisson de mer était un met de luxe dont raffolaient les citadins des terres intérieures. Malgré la disparition des lieux de pêche, Taillefer était resté un site viable exceptionnel, encore accessible quand seuls quelques rares audacieux osaient encore prendre la mer. Mais le cours du poisson était monté en flèche.

Deux types d’aéro (espace en trop) étaient devenus maitres des lieux : ceux, qui comme Bashang osaient prendre la mer entre deux tornades et ceux qui rejoignaient chaque jour la mégapole pour y vendre à prix exorbitant les pêches de leur associé.

Méhaban était un marchand dont les dons de duplicité étaient si peu reconnus qu’il accaparait de juteux marchés sans donner l’impression d’une quelconque manœuvre manipulatrice. Le duo inséparable qu’il formait avec le marin était connu et envié de tous. Ils avaient bâtis leur renommée sur la bonne fortune de Bashang. Ce dernier avait le don de sortir en pêche quand plus aucun volant ne sortait. Il savait anticiper la venue du vent de manière innée, à l’odeur disait-il. La tempête dégageait à son nez un parfum particulier qui prévenait son arrivée.
Ils achevaient le transbordement de la cargaison toute fraiche de la pêche du jour, quand Bashang annonça à Méhaban :

- (il manque une espace) Tu peux partir ce soir si tu veux. L’air est sain pour la nuit. Si tu pars ce soir tu seras de retour pour la cérémonie juste à temps.
- (il manque une espace) Tu es sûr que je peux partir maintenant ?

Méhaban avait beau faire équipe avec l’aéropêcheur depuis une bonne dizaine d’années, le doute le prenait à chaque fois que Bashang l’envoyait en course. Le monde extérieur lui paraissait si dangereux qu’il n’aurait jamais osé s’y aventurer seul sans l’admiration profonde que lui inspirait son ami.
Bashang ne releva pas la question mais poursuivit sur sa lancée.

- (il manque une espace) Si tu ne pars pas ce soir, tu seras condamné à attendre la nouvelle porte météo et elle aura forcément lieu après le tatouage et la cargaison perdra de sa valeur.
- (il manque une espace) Tu te sens prêt pour demain ?

Bashang claqua la porte de l’hydravion et plaisanta :

- (il manque une espace) Je vais peut-être écoper d’une hydre à huit têtes cette fois. Si c’est le cas promets moi (promets-moi) de m’éviter, je serai peut-être aux portes de l’enfer et tu pourrais t’y perdre avec moi.

Méhaban doutait à moitié de cet éventuel futur pour son ami. Bashang était le seul du fort (pourquoi « fort » n'a pas de majuscule alors que dans le paragraphe suivant il en a une ?) dont le quinzième tatouage s’était étendu sur l’ensemble des deux bras. En général, il n’excédait pas la hauteur d’une seule épaule, mais le faucheur de songes avait été particulièrement inspiré lors de la précédente cérémonie. Bashang en était sorti grandi. Les dieux avaient parlé en sa faveur. Le faucheur, transporté dans ses songes fervents avait illuminé les images déjà inscrites dans le corps du marin. Ces images n’étaient pas toutes expliquées, elles animaient seulement le destin d’un homme. Les tatouages révélés par le faucheur suggéraient les signes d’un avenir autant que les marques du passé, mais ne régentaient aucune conduite.
Chaque homme, chaque femme du Fort se préparait pour la cérémonie comme pour un sacre. Tous les deux ans, le jour de leur anniversaire, les enfants de Taillefer étaient convoqués par un faucheur de songes. Le premier tatouage était reçu à la naissance, pour tous le même : un simple cercle autour du poignet qui les attachait au fort en une longue chaine dont ils formaient les chainons inaltérables, sinon offerts aux éléments. Les cercles suivants grimpaient le long des avant-bras de la jeunesse, avec des variantes qui apportaient quelques pistes sur les dangers encourus. Mais qui dit danger ne dit pas forcément drame et chacun vivait marqué par la destinée sans se préoccuper d’interférer dans le futur qui lui appartenait.

Quand Méhaban décolla, son aéro lourdement affrété, Bashang se dirigea vers la grande salle des gras. Il attrapa un verre de rhum sur le plateau mobile tenu dans un équilibre précaire et jeta négligemment une pièce en paiement. Puis il se dirigea vers la table de Karamb, son principal concurrent en mer. Le collègue, vautré sur une banquette, le nez à proximité d’un décolleté avantageux, lui faisait signe.

- Salut Karamb, tu te prépares pour demain ? Parti comme tu es parti, c’est d’une couronne de sirènes qui te sera sculptée dans la peau. Avec un peu de chance, le faucheur t’y mettra un petit cœur. Tu m’offres un coup à boire ?

Karamb pouffa en empoignant le sein de sa compagne et le rembarra en riant :

- (il manque une espace) Toi, tu risques fort de te retrouver avec un trou noir à la place du cœur vu qu’il n’y a plus de place sur tes bras.

Il vida un fond de bouteille dans le verre vide de Bashang et le compléta avec les verres à demi entamés de leur tablée. Le mélange d’alcool était incertain mais sembla satisfaire (espace en trop) Bashang qui trinqua avec Karamb avant de se vautrer à son tour dans le giron des femmes pour le restant de la soirée. Le lendemain serait un autre jour.


L'univers du récit semble intéressant. Malheureusement, tu donnes trop d'informations de natures diverses sur celui-ci. Sur un si court chapitre, tu ne peux essayer de développer le monde et les personnages principaux de manière efficace. Personnellement, je préfère dans mes nouvelles commencer par développer les relations entre les personnages avant de disséminer les informations plus générales.

Par ailleurs, en ce qu'il s'agit de la forme du texte, il y a un peu trop de « qui » je trouve. Tu pourras certainement en enlever quelques uns. Cela est surtout dû à la façon dont tu construis tes phrases qui est un peu trop répétitive.


En tout cas, je me demande de quelles autres richesses dispose l'univers. J'en veux plus.
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeLun 27 Avr - 21:01

Merci Mike d'avoir pris la peine de lire mon début de récit. Je l'avais déjà repris pour raccourcir mes phrases. Cette fois je vais le reprendre différemment en faisant attention aux relatives.
Au moins, tu me donne envie de le retravailler. C'est déjà un progrès.
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Redofre

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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 28 Avr - 3:14

Hahahaha !!! Alors ça sonne bien tout ça, j' aime bien le décor, le petit mélange de récits de pirates à la sauce SF/dreampunk (ça doit pas exister mais ici je trouve que ça sonne mieux que steam ^^ ). On retrouve plein d' influences imaginaires, à la fois rassurantes (on est pas totalement étranger) et mystérieuses puisqu' on sait pas quelle référence ou quel aspect de l' univers va surgir (cthulu est jamais très loin, même dans les univers les plus rassurants... perso lovecraft est ce que je crains le plus de voir surgir dans tout récit... il fait trop flipper ^^) (disons après l' actualité et le beaufisme, ça c'est terrifiant aussi dans un autre genre, mais c'est pas ton truc, on est donc préservés ^^ ).

        Pour les influences je note avec plaisir le tribalisme qui fait de taillefer un espace qui se rattache autant aux cultures chamaniques qu' aux cultures technologiques. L' équilibre risque de pas être évident à maintenir entre description intellectualisée de la culture et fraicheur de l' action et des personnages, il me tarde de voir comment l' univers se développe, dans tous les cas le paradigme m' a déjà un peu happé...

        Un autre risque de déséquilibre est le sérieux/absurde, l' impressionnant/risible, qui sont pour ma part des terrains sensibles dans les univers imaginaires. Du gros bourrin qui a une attitude trop absolument bonhommique au raisonnement scientifique qui devient glissant comme un bidon d' huile de vidange mal bouché, je me fais très facilement avoir et j' ai vu plein d' oeuvres se planter sur cet écueil. Or jusqu' ici tu t' en sors très bien, tu sembles avoir un bon sens pour ça. Tout pareil, il me tarde de voir la suite. Dans les dialogues par exemple, l' équilibre que tu sauras maintenir entre tes descriptions et ce qui se dégage des dialogues, jusqu' ici ça passe nickel mais je suis curieux de comment tu vas gérer ça ^^.


        Passons au style et tes "phrases trop longues". J' aurais sûrement du commencer par ça, mais prenons des risques. C' est franchement bien écrit. Le style n' est pas désagréable, ça ne manque de fluidité à aucun endroit suffisamment pour décrocher. Donc excellent point de départ. Pour améliorer et répondre aux critiques qu' on t' a faites/tu te fais à toi même (je sais pas dans quelle mesure), je te propose ces règles et lois à prendre comme des dieux, sacrifices tous les jours, 30 prières, etc... :

              1 les adjectifs et les adverbes, c'est le MAAAaaaaaal !!!!!!!!!!!
              2 les relatives et autres compléments du nom... pareil (mais ça tu le sais déjà... et c'est plus compliqué à gérer)
              3 le participe présent au même titre que l' adjectif est un danger sanitaire, il se pointe avec des petits mots et formulations qui rompent le rythme de la proposition.

              Bien entendu rien n' est jamais absolu, les lois on s' en fiche, c'est fait pour être dépassé et les limites ça permet pas de grandir. Et puis les dieux, ben étrangement ils ressemblent vite à leurs fidèles et sont plus crédibles. Mais pour illustrer, je te propose ce petit schéma d' atelier d' écriture, tu prends une phrase où chaque nom reçoit au moins un adjectif et/ou complément du nom. Tu prends la même phrase et tu te prives d' adjectifs et compléments du nom. Au début ça fait très mal et on a l' impression de ne pas pouvoir user de "poésie", comme si la poésie était une petite flamme qui vibrait dans ces mots. Ben c'est un peu comme les prêtres en fait, si tu parles directement à dieu tu finis par les trouver lourds et convenus. Exemple classique, l' oxymore, la magie du procédé dans l' exemple du dico "obscure clarté", ou "soleil noir" naît de l' amour entre un nom et son adjectif. Mais ça reste un cas particulier un peu flashy, on peut très bien utiliser l' apposition, partir vers l' antithèse, ou glisser des éléments plus subtils dans le choix des mots et des notions.
              L' idée donc est d' être bien certain de son choix de nom (quitte à s' amuser à les décortiquer sémantiquement) et de peser l' intérêt d' un adjectif ou complément de nom dans le contexte. La plupart sont soit redondants, soit flashy, soit rapprochent simplement le premier nom d' un autre qui en ce cas deviendrait plus pertinent. Donc l' exercice qui fait d' abord un peu mal amène simplement à concevoir la poésie différemment. Elle est déjà dans le coeur de chaque mot et chaque nom. Passons à la pratique, des phrases relevées par axel.


    "Il vida un fond de bouteille dans le verre vide de Bashang et le compléta avec les verres à demi entamés de leur tablée."      peut devenir par exemple       " Il vida sa bouteille dans la coupe de Bashang, et compléta des fonds épars/disponibles sur la table."  on évite ainsi quelques ajouts devenus inutiles.

     ou    "Autant Méhaban, fluet et l’esprit alerte savait se placer pour être à tout moment là où l’attendait Bashang, autant la haute stature et la force musculaire de Bashang, associées à ses performances d’aéropêcheur les rendaient tous deux invulnérables en affaires."         devient            " Si Méhaban, (léger mais alerte) savait anticiper Bashang, la constitution idéale du dernier pour l' aéropêche les rendait invulnérables (en affaires)". Même "en affaires" est contournable suivant le contexte qui développe l' univers professionnel des deux hommes. et "léger mais alerte" peut devenir "si le léger/fluet/frêle Méhaban".

     Dernier exemple "La pêche gardait pourtant son attrait pour les marins qui regardaient les masses sombres, comme le papillon est attiré vers le feu." "l' écume (la mer et ses remous, la pêche et ses turpitudes) attirait pourtant les hommes comme les papillons autour du feu (le papillon l' est par le feu)."       L' idée étant que masse sombre est déjà un peu redondant, une masse est rarement translucide... les remous par contre offrent un contraste et restent angoissants. Tout est dans un seul mot. A toi de choisir celui qui convient le mieux à ton sens poétique, aux informations que tu veux faire passer.

         L' autre élément décisif pour le choix des mots après la "couleur" et le sens, c'est bien entendu les sonorités et le rythme de la phrase. Raccourcir à tout prix n' est pas intéressant, même si en général ça reste le travail le plus difficile et utile. Mais tu sais déjà utiliser les sonorités et sentir le rythme... Je t' ai aussi vue bien sentir les couleurs. simple rappel pour pas trop se prendre la tête sur le reste.

          Pour le développement de l' univers et des personnages, comme le dit Mike, je ne sais pas, si le récit est assez long, ça ne me choque pas trop. Si il n' y a que 2 ou 3 parties, peut être que tu peux simplement laisser filtrer l' univers comme à travers un voile Heureux

           En espérant que ça puisse te guider un peu ou te filer des idées de petits jeux pour te sentir plus à l' aise Heureux
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 28 Avr - 10:33

Cassi Salut

Je voulais enfin m'attaquer à ton récit et le commenter, mais après avoir lu les commentaires de Mike et Red, je n'ai plus rien à dire Larmoyant

Pour le début, je n'ai strictement rien compris au jeu. Et c'est quoi une corvette ? Quand je tape ce mot sur google, on me montre une voiture. Comment une voiture peut attraper une carte ? Fin bref, tu m'as perdue ^^

J'aime beaucoup ton univers, et j'ai tellement envie d'en savoir plus ! Kawaï Je ne trouve pas que tu vas trop dans le descriptif (en même temps c'est ce que j'adore : découvrir un nouveau monde Succès total ) et je trouve que ton écriture est très agréable, au delà de quelques expressions malheureuses ("le soupir d’exaspération qu’elle expirait" ...) et de la longueur de tes phrases. Mais pour cela, tu as déjà reçu pleiiins de conseils géniaux (je me sens tellement visée moi aussi par le commentaire de Red ^^) et j'attends donc ta nouvelle version, mais surtout : LA SUITE Dansant

Haalysse Salut
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 28 Avr - 19:43

Si avec tout ça je ne m'améliore pas, c'est que je ne le veux pas ! Merci, merci beaucoup.
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 28 Avr - 21:09

Hey Cassiopée !

Mes voisins du dessus ont déjà pointé les petites erreurs et soucis, je n'ai donc plus rien à dire sauf que ton récit est aussi digne d'être lu que les livres que j'ai lus, ton histoire est prenante même si au début, on a du mal à comprendre pendant le jeu de cartes, même question que Haalysse, qu'est ce une corvette ?

La description des détails des lieux et des personnages est au top, ni trop ni trop peu, cela nous permet une plus grande liberté niveau imagination, après, c'est selon les goûts.
On s'attache assez vite aux personnages, les lieux sont intéressants et cela nous donne envie d'aller voir de plus près Taillefer.
Tu maîtrises ton œuvre du début jusqu'à la fin, c'est excellent.

En gros bref, j'aime énormément la petite nouvelle, j'ai qu'une hâte, c'est de lire la suite !

Ps: très joli nom des personnages
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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 13 Oct - 0:46

Il m'aura fallu une soirée "cosmopolite" pour que je m'octroie le temps de retravailler ce premier chapitre de ma nouvelle. Il était temps. Merci encore une fois pour vos conseils.



1 - Taillefer


La salle des gras se perdait sous un nuage de fumées multicolores. Elles épaississaient l’air ambiant déjà lourdement chargé des odeurs fauves des hommes de mer. Derrière une piste de danse désertée, le piano bastringue grinçait une chansonnette. Près du bar, les railleries et discussions allaient bon train. Les notes se dispersaient dans les effluves de l'alcool.

Le gros rire de satisfaction de Bashang réussit à peine à s’élever au dessus du cri de rage des perdants. Les démêlés échauffés couronnaient toujours la fin d'une partie de corvette aux trois as. Victorieux, il empoigna à pleines mains les fessiers charnus de la serveuse et en profita pour lui mordre le cou. Elle se dégagea d’un geste las. Puis lui fit face en le repoussant de sa main libre. Le regard las en disait plus long que son soupir d’exaspération.

C’est ce moment précis que la corvette de l’as de pique choisit pour se jeter entre les jambes de son concurrent de carreau. Il en profita pour attraper l’as de cœur qui échappait aux regards vigilants des autres corvettes. Il brandit bien haut son trophée en hurlant sa victoire. La partie était à peine finie, mais les parieurs s’empoignaient déjà.
Méhaban se dégagea de la piste de jeu avant que les échauffourées ne dégénèrent en combat. Il se dirigeait rapidement vers son ami quand il fut alpagué par un gros moustachu à la mine revêche dont les bras lourds étaient cerclés de griffes :

- Hé ! Ho ! Tu files pas, tu me dois trois rançons !! Son regard menaçant prévenait Méhaban qu’il n’irait pas loin.

Mais le bras massif de Bashang vint s’interposer tranquillement.  Les yeux de l’homme s’arrondirent. Ses deux billes détaillaient les motifs ciselés sur les muscles qui lui barraient le passage. Bien que peint à même la peau, l'entrelacs de gargouilles montrait ses crocs. Il n'y avait pas un habitant de Taillefer qui n'eut reconnu ces tatouages.
D’abord agrandis par la crainte, les yeux de l’homme se plissèrent en un sourire qui s’accordait avec les mouvements de sa moustache.

- Hé ! Salut, Bashang ! T’étais là ?

Il parlait à Bashang, mais s'était tourné vers Méhaban et fronçait le sourcil pour lui signifier qu’il ne perdait rien pour attendre. Il se tapa le front en bredouillant :

- Faut que j’vois le Barbu, j’avais oublié qu’il m’attendait de suite à la fin du combat. J’te verrai plus tard.

Il s’éclipsa dans l’instant, baissant la tête pour ne pas intercepter les foudres de Bashang.  Méhaban sourit en attrapant le bras de son collègue tout en suintant sournoisement :

- Le gros Pegroll espère encore que j’lui paye son pari. Mais c’est un gros foireux. Ses trois rançons, il peut se rincer l’œil avec ! Il éclata de rire. La proximité de Bashang le soulevait toujours vers des hauteurs où il se sentait le maître du monde.

Méhaban connaissait Bashang depuis longtemps. Ils formaient un duo inséparable où il était le petit frère. Il se reposait sur lui et bénéficiait de sa couverture protectrice. Il profitait des éclaboussures de respect liées à la réputation de son ami. Leur entente s’était bâtie sur leurs contrastes. Il était le faire valoir de son protecteur. Son coéquipier aéropêcheur dépassait tout le monde par sa stature et sa force musculaire. Méhaban était son complément sur bien des plans. Fluet et l’esprit alerte, il savait se placer pour être à tout moment là où l’attendait Bashang. Sa ruse et sa rapidité pour traiter les affaires les rendaient tous deux invulnérables.

Il n’était pas facile de se lancer dans le commerce sur ce morceau de caillou qu’était Taillefer, perdu au bout d’un monde envié pour ses richesses naturelles mais déserté à cause de ses dangers.
Taillefer n’était qu’une excroissance sombre et monobloc sur les parois verticales des falaises d’Estranglade. Les longs murs du fort surplombaient l’océan et ses vents sans leur laisser de chance de l’atteindre. Les ouvertures, réduites au minimum, laissaient à peine circuler les aéromoteurs et les quelques voyageurs qui se risquaient vers les contreforts. La muraille était bâtie pour résister aux vents violents. Les eaux pouvaient en très peu de temps devenir rageuses et dévastatrices. La mer devenait alors le cimetière de ceux qui s’y attardaient. Sur le haut plateau qui longeait la côte, les tempêtes rasaient sur leur passage toute trace de végétation la réduisant aux brins d’herbe. Les tornades arrachaient toute plantule survivante sur une bonne centaine de kilomètres dans les terres.

Pêcher en mer était un exploit et les pêcheurs des héros car le poisson était leur seule source de protéines. Le ciel éternellement bleu ne prévenait pas le marin. Comme les coups de vents survenaient sans s’annoncer, certains se procuraient des registres de pêche. Ils détaillaient les combinaisons de lieux et de récoltes des pêches réussies. Ces véritables bibles se vendaient à prix d’or et étaient conservées dans des coffres cadenassés et camouflés. Ils permettaient à quelques rares pêcheurs de s’élever au rang de surhommes. Cependant, la mer et son ami le vent leur conservaient des surprises parfois fatales.
Les marins étaient attirés par les masses sombres de l'océan comme le papillon est attiré vers le feu. Chaque pêche réussie était la certitude de rapporter un trésor potentiel car le poisson de mer était un met de luxe goûté par les citadins des terres intérieures. Malgré la disparition des lieux de pêche, Taillefer restait un site viable exceptionnel. Quelques rares audacieux osaient encore prendre la mer, aussi le cours du poisson était-il monté en flèche.

Les aéropêcheurs allaient souvent par paire. Le téméraire prenait la mer entre deux tornades et le négociant rejoignait chaque jour la mégapole pour y vendre à prix exorbitant les pêches de son associé.

Méhaban était un marchand dont les dons de duplicité étaient si peu reconnus qu’il accaparait de juteux marchés sans donner l’impression d’une quelconque manœuvre manipulatrice. Il formait avec le marin un duo connu et envié de tous. Ils avaient bâtis leur renommée sur la bonne fortune de Bashang. Ce dernier avait le don de sortir en pêche quand plus aucun volant ne sortait. Il savait anticiper la venue du vent de manière innée, à l’odeur disait-il. La tempête dégageait à son nez un parfum particulier qui prévenait son arrivée.
Ils achevaient le transbordement de la cargaison toute fraîche de la pêche du jour, quand Bashang annonça à Méhaban :

- Tu peux partir ce soir si tu veux. L’air est sain pour la nuit. Si tu pars aujourd'hui, tu seras de retour à l'heure pour la cérémonie.

- Tu es sûr que je peux partir maintenant ?

Méhaban avait beau faire équipe avec l’aéropêcheur depuis une bonne dizaine d’années, le doute le prenait à chaque fois que Bashang l’envoyait en course. Le monde extérieur lui paraissait dangereux et il n’aurait jamais entrepris seul l'aventure, sans ses conseils. Il vouait une admiration profonde pour son ami.
Bashang ne releva pas la question et poursuivit sur sa lancée.

- Si tu ne pars pas dans l'instant, tu seras condamné à attendre la nouvelle porte météo et elle aura forcément lieu après le tatouage. Alors, la cargaison perdra de sa valeur.

- Tu te sens prêt pour demain ?

Bashang claqua la porte de l’hydravion et plaisanta :

- Je vais peut-être écoper d’une hydre à huit têtes cette fois. Si c’est le cas promets moi de m’éviter, je serai peut-être aux portes de l’enfer et tu pourrais t’y perdre avec moi.

Méhaban croyait à moitié à cet éventuel futur pour son ami. Bashang était le seul du Fort dont le quinzième tatouage s’était étendu sur l’ensemble des deux bras. En général, il n’excédait pas la hauteur d’une seule épaule à son âge. Mais le faucheur de songes avait été particulièrement inspiré lors de la précédente cérémonie. Bashang en était sorti grandi. Les dieux avaient parlé en sa faveur. Le faucheur, transporté dans ses songes fervents avait illuminé les images déjà inscrites dans le corps du marin. Ces images n’étaient pas toutes expliquées, elles animaient seulement le destin d’un homme. Les tatouages révélés par le faucheur suggéraient les signes d’un avenir autant que les marques du passé. Ils ne régentaient aucune conduite.

Chaque homme, chaque femme du Fort se préparait pour la cérémonie comme pour un sacre. Tous les deux ans, le jour de leur anniversaire, les enfants de Taillefer étaient convoqués par un faucheur de songes. Le premier tatouage était reçu à la naissance, pour tous le même : un simple cercle autour du poignet qui les attachait au Fort en une longue chaîne dont ils formaient les maillons inaltérables, offerts aux éléments. Les cercles suivants grimpaient le long des avant-bras de la jeunesse, avec des variantes qui apportaient quelques pistes sur les dangers encourus. Mais le danger n'est pas forcément synonyme de drame et chacun vivait  marqué par sa destinée sans se préoccuper d’interférer dans son futur.

Méhaban décolla, son aéro lourdement affrété. De son côté, Bashang se dirigea vers l'arrière salle des gras. Il attrapa un verre de rhum sur le plateau tenu dans un équilibre précaire et jeta négligemment une pièce en paiement. Puis il se dirigea vers la table de Karamb, son principal concurrent en mer. Le collègue, vautré sur une banquette, le nez à proximité d’un décolleté avantageux, lui faisait signe.

- Salut Karamb, tu te prépares pour demain ? Parti comme tu es parti, c’est une couronne de sirènes qui te sera sculptée dans la peau. Avec un peu de chance, le faucheur t’y mettra un petit cœur. Tu m’offres un coup à boire ?

Karamb pouffa en empoignant le sein de sa compagne et le rembarra en riant :

- Toi, tu risques fort de te retrouver avec un trou noir à la place du cœur vu qu’il n’y a plus de place sur tes bras.

Il remplit la coupe vide de Bashang de tous les verres à demi entamés de leur tablée. Le mélange d’alcool était incertain mais sembla satisfaire Bashang qui trinqua avec Karamb avant de se vautrer à son tour dans le giron des femmes pour le restant de la soirée. Le lendemain serait un autre jour.

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MessageSujet: Re: Bashang   Bashang Icon_minitimeMar 13 Oct - 1:36

2 – Fauchage de songes


Il était totalement interdit de sortir de la nef durant les dix heures qui précédaient la cérémonie du fauchage de songes. Personne ne pouvait s’extraire du groupe. Les huit nés du jour et leur faucheur attitré formait une sorte de noyau. Dénudés et lavés de la tête au pied, ils étaient regroupés dans la crypte centrale. Le lieu diffusait la lumière naturelle et recouvrait les corps à faucher de son éclat tranchant.

Trois femmes accompagnaient les cinq hommes. Main dans la main, ils formaient un cercle parfait, illuminé par le soleil de midi. Les visages, concentrés, intériorisaient leurs contacts. Les masses corporelles, plantées dans le sable en une position immobile, paraissaient immuables. Les respirations soulevaient les poitrines dans un même ensemble que rythmait la musique sourde du chawoi. La note soufflée par la trompe de métal émettait un son grave qui s’égrainait sur un tempo lent. La sourde complainte atteignait les profondeurs des âmes.

Le regard de Bashang glissa sous ses paupières pour observer ses partenaires. L’une d’elle attirait plus particulièrement son attention. C’était une de ces femmes brunes et pulpeuses originaires des anses du Gobrisant. La Peau laiteuse de la femme contrastait avec la couleur sombre de ses longs cheveux qui lui cachaient presque entièrement le visage. Bashang détailla la centaine de petites spirales qui serpentaient sur son bras gauche. Les dessins raffinés se perdaient dans une foule petits détails méticuleux. Il remonta ainsi le long du bras pour deviner l’attache gracile de l’épaule avant de se perdre sur le sein lourd et onctueux qui éveilla vite ses sens.

Dans l’instant, il baissa les yeux et chercha à se concentrer sur le son lancinant qui les berçait depuis un moment. Nu comme il était, il ne souhaitait pas s’exposer à la vue de ses comparses qui le scrutaient autant qu’il les lorgnait.

Évitant les formes attirantes de sa voisine, il se contenta de lire les mondes tatoués sur les bras formant la ronde. Chaque individu portait une part de sa personnalité. Certains dessins restaient énigmatiques. La symbolique n'était pas toujours facile à deviner. Le tatouage de la toute petite femme qui lui faisait face le laissait perplexe. La ligne bleue linéaire, finement tracée, se dispersait en une myriade de bulles. Sur l’épaule, elles se fondaient dans un brouillard vert d’eau pour réapparaitre au sommet de la clavicule. Celui de Karamb n’était que le reflet de son quotidien. Les marins pouvaient lire sans problème le trait sans fin de la mer dans l’ondulation hachée et les écueils dentelés qui parcouraient la peau.

Les tambours se joignirent à la mélodie monotone. Ils rythmèrent de plus en plus vite le souffle de la trompe et la ronde se resserra presque instinctivement. Les pieds se mirent à frapper le sol. Par pur instinct. Le tempo s’accéléra et la cadence des pas souleva un nuage de poussière. Soudain, un long hululement rompit la percussion. En un même ensemble, tous s’arrêtèrent, le cœur battant dans l’attente. Les corps suintaient de sueur. Une interminable litanie se déversa de la bouche de l’homme roulé en boule au centre de la ronde. Les mots se répandaient dans le silence soudain. Sans signification distincte, ils n’étaient qu’un conglomérat de syllabes imprononçables qui éveillaient des remous sous les muscles des appelés.

L’esprit de Bashang s’était évadé au moment de tambouriner la terre. Chaque onde atteignait sa chair et piquait à vif les profondeurs de son être.  

Hors de la crypte, les habitants de Taillefer attendaient leur heure. Celle où sortirait de la Nef le premier tatoué. Chaque arrivée serait fêtée comme une nouvelle naissance. Le songe écrit sur la peau deviendrait le centre de toutes les interprétations possibles avant d’élever le tatoué au rang de messager des dieux le temps d’une nuit.

Lorsque Bashang émergea du lieu sacré, il se sentait un autre homme. Il avait laissé derrière la porte ouvragée qui fermait l’accès au nid du faucheur les dernières traces de l’enfance. Son esprit encore embué par l’excès d’introspection s’appliquait avec difficulté à prendre part à son environnement.

Guidé par les partitiennes qui l’avaient accompagné depuis son nouvel âge, il pénétra sur l’aire du "bleu". Il était sonné et avait envie de vomir. Son torse lui faisait atrocement mal.
Il fut soulevé, palpé, pétri par les mains d’une foule bruyante. Incapable de réagir, il se laissa porter contre son gré sans même chercher à se débattre. La chaleur dégagée par sa poitrine sculptée le brûlait de l’intérieur. Les doigts lui tiraillaient la peau et s’enfonçaient dans sa chair meurtrie. Les cris de joie se mêlaient aux cris d’effroi. Les piaillements des femmes cherchant à voir le dessin tatoué n’arrivaient pas à surpasser les commentaires sur le tableau.

Quelqu’un le fit boire. Il sentait le vin dégouliner le long de ses joues. Ses paupières lourdes le guidaient vers la somnolence. Une part de lui était ancrée ailleurs. Cet au-delà dans lequel il avait été trainé sans pouvoir y prendre part réellement. Lorsque le faucheur avait touché sa peau, il avait hurlé sous la brûlure. Jamais encore il n’avait ressenti pareille douleur. Les précédents tatouages ne lui avaient apporté qu’une simple sensation de chaleur.
Le rite avait permis l’extraction d’un songe lointain, mais il n’en avait pas encore vu le dessin.
Quelques phrases criées parmi le brouhaha des curieux agglutinés à ses côtés lui suggéraient des images : « On croirait du feu mais c’est gelé !» « On dirait que ça devient blanc ! » « Celui là fait vraiment peur ! »

Il fut tiré, entrainé vers les banquettes. Une main généreuse lui serra un pagne autour de la taille. Il était en sueur et le manque d’air de la pièce l’oppressait. D’un geste nerveux et rude, il écarta ceux qui le cernaient de trop près en émettant un grognement sauvage. Il entendit les rires de son entourage et s'effondra sur le siège offert.

Autour de lui, les verres dansaient pour célébrer le fauchage.
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