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 Désert (en épisodes)

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D.A.
Redofre
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Redofre

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MessageSujet: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 13:00



Voici un petit favori personnel, sorte de récit initiatique métaphorique. Probablement un peu rebutant, mais la moitié a été rédigée sous alcool et j' y rentre plus facilement sous le même effet... Ouvert à tous commentaires, ça fait des années que je vois pas quoi améliorer ou retoucher, donc je le mets en vitrine directement, un peu par flemme aussi surement. Je dévoile pas les ficelles du truc, je vous laisse lire avant ^^. Par épisodes pour plus de clarté de lecture.


                                                   



        « Selon la conscience que j' en avais il y avait le désert, et je marchais. Newton écrivait en 1687: « un corps abandonné à lui-même (non soumis à une force) conserve son mouvement initial; c' est l' inertie. » Il s' inscrit dans l' élaboration de la théorie de la relativité comme Spartacus s' inscrit dans celle de la déclaration des droits de l' homme. Pas besoin de vent ici, juste un mouvement mental, humain. Lorsqu' un observateur est situé suffisamment loin de son objet, son mouvement est perçu comme constant et uniforme. Selon ce concept, l' historicité des idées, combinée à un peu de psychologie et de sociologie permet de conceptualiser un point de vue virtuellement éloigné des cultures afin d' en dégager un sens, de poser une hypothèse sur la direction de l' aventure humaine. Faire partie d' une de ces cultures est une condition sine qua none car sans référentiels, des points définis dans l' espace et le temps ( ainsi que dans un espace virtuel d' Idées et de concepts) aucune déduction ou observation valable n' est possible.
       Cependant, pour un homme le choix d' un but ou d' une direction dépend fortement, essentiellement même, de ces référentiels. Un artiste se positionnera sur un plan esthétique grâce à la culture qu' il aura de ce qui le précède et de sa contemporanéité, parfois en réaction, parfois en mimétisme ou en approfondissement d' un courant. L' application d' une volonté, d' une force à  une existence humaine dépend de références existentielles. La question que je me suis souvent posée - imaginons Einstein, Freud ou d' illustres inconnus dans un autre cadre de connaissance ou d' apprentissage, comprenant et tenant pour acquis à 20 ans plus qu' ils n' en ont déduit en une vie - est comment Jésus, Bouddha ou bien d' autres ont pu atteindre un certain stade d' éveil dans l' univers référentiel dont ils disposaient? Auraient-ils eu la renommée qu' on leur prête? En effet, pendant que certains hommes semblent dans leur recherche de pouvoir prendre position dans la grande roue du déterminisme, d' autres, par une action de grâce qui les touche paraissent atteindre la liberté - tout au moins faire pas vers elle. Ceux là on pourrait les croire sortis d' une utopie où la raison s' unit avec les élans et les pulsions, où science et spiritualité finiraient par se confondre; où les phénomènes, symptômes de l' être auraient enfin pris sens dans le raisonnement humain. A moins que ce que l' on nomme déterminisme soit un premier pas essentiel vers la liberté. Auquel cas même le mensonge et la réécriture de l' histoire par les (im?)puissants seraient un pas nécessaire vers la liberté...


       Le désert - point encore le néant - offre peu de référentiels. Ou plutôt la prolifération de ceux-ci nous les rend impersonnels, privés de spécifités, donc inidentifiables. Il faut aimer le désert pour s' y retrouver, car à ce moment là même l' impersonnel se vêtira de charmes uniques. Quoi qu' il en soit, ma marche pourrait tout aussi bien passer pour de l' inertie. En admettant que le mantra « tout est illusion » soit une énonciation de la réalité, toute notre vie, nos déplacements, nos actes sont les reflets changeants de cette inertie autour de laquelle notre point d' observation fait orbite, inertie intrinsèque à l' inconscience de cet état.
       Le désert n' offre pas de pommes, celles ci sont un luxe pour savants sur la voie d' un grand oeuvre. A l' homme qui refuse de savoir par peur de l' erreur, ce luxe n' est pas. Un arpenteur du désert sans pommes ne peut être illustre (toujours le manque de référentiels, et d' observateurs); c' est pourquoi je risque de disparaître de la route (sait-on seulement si on veut savoir, quand on sent la peur), sans grand oeuvre, une ligne évaporée faute de vecteur qui d' un hypothétique lointain observateur aurait sûrement constitué un trajet constant et uniforme. Plein de langueurs et d' hésitations pour moi. Plein de trahisons comme Clapton. Je voyais par ma guitare, tous mes autres sens étaient paranormaux, étourdis par l' impossible sensation de l' irréel. Certaines choses étaient un cinéma muet accompagné de la dégustation de sels inodores, de cristaux qui parfois rendaient une sensation de sucre. Le reste était lecture de l' entourage immédiat, du rêve de ce que je ne sentais pas du réel.
       Parfois je faisais l' amour à la terre, pris d' une illustre et subite soif d' enfanter, j' ôtais alors rituellement mes guenilles, embrassais le sol, m' y étendais et tentais d' enserrer la terre de mes bras, de la caresser. Je la creusais un peu de mes doigts et m' introduisais, langoureusement. Je sentais ses frissons, elle aimait ma tendresse et j' aimais la prendre, sans concessions ni hésitations, dans le pur acte passionnel, me fondant dans ses murmures silencieux. Une fois cependant, je connus le péché d' envie et de chair. Depuis ma passion s' épuise dans l' ascétisme. Pris d' une fièvre luxurieuse, je ne pouvais détacher mon regard de cette femme ultime, je la sentais friande, émoussée. J' arrachais alors mes loques, collai mes lèvres dans un creux en un mouvement de succion, puis au terme d' une agonie mentale, je remontai mon corps et la pris plein d' envie, ivre à ne plus sentir le réel. Nous étions chauds, fusionnés, merveilleux, je vins en même temps que lui. Je perdis mon souffle en même temps que ses dents s' introduisirent dans mon sexe, qui resta raide, enflé et douloureux trois jours durant. Par la suite je n' eus plus facilité à retenir des écoulements sanguins et décidai de m' abstenir, de ne plus me perdre ainsi sous les vents fantômatiques du désert. L' ascétisme semblait être la voie du sage et du survivant. Le lâcher-prise, le détachement m' a sauvé, comme la flamme m' a sauvé d' errances où la tendresse n' aurait plus parlé contre le besoin et la frustration. Je n' ai jamais giflé, parfois j' entends que je dois apprendre beaucoup encore. J' aime pas les philosophies ponctuelles, alors je garde peu de conseils.


                               Je crois que la dauphin a sauté dans le garage vers la deuxième lune des vents froids. Je n' ai jamais été doué en sentiments, mais c' est ce que j' ai ressenti. Marchant sur une sorte de sentier semé de rocailles, j' ai vu une masse marronnâtre sur la route. Ca semblait couvert de peau, entre le blouson de cuir et la protection rudimentaire d' un chasseur des cavernes. Des mouvements frais comme les vents du désert ont amusé les pointes molles et fines dépassant de la masse principale, rocailleuse. Rien n' existe dans cet univers, qui ne respire d' une manière offerte, dont l' origine est dangereuse à concevoir. Un homme en ville s' approche de moi. Il a les cheveux longs, barbu.
- « Une petite monnaie, c' est pour un diner? »
- « Non désolé je n' ai pas de monnaie ».
La fureur passe, un vent froid carresse mes nuages, cheveux brisés. Un jour du sang sur la route, le lendemain un éclat. La chronologie n' existe plus en ces terres, il y a des évènements, inventer une cause c' est s' arranger d' un hasard inexistant, c' est de la fiction. Je vois du sang, la minute d' après, je vois un corps, qui ne saigne pas, il n' y a aucun lien. Le vent passe et caresse les choses, comme une plume vaguement relie les pages d' un script, il n' y a rien d' autre. L' amour est une chose nue, qui voyage. Comme l' on se prête une valise, vide, pour la remplir de choses que l' on voudrait garder, et qui partent. Des cascades de fleurs aux yeux de brumes, des corolles abandonnées au sang du ciel, il n' y a de couleur que dans le rêve, la réalité est trop conceptuelle pour que je puisse la prendre en mon sein. Les concepts sont trop durs pour aimer, pas pliables, pas malléables, ils courrent, c' est tout, et je suis seul dans mon concept, il n' y a qu' en aimant que je deviens la pluie.
               La masse se lève et jure. Il n' y a rien d' irréel, juste une masse qui se lève et jure. Ca ressemble à du De Niro retravaillé par un singe cubiste dont les intérêts financiers seraient remplacés par un désir de ne pas être. Moi j' ai toujours aimé le désert. - « Bonjour tu es une femme? »
- « Non, juste un passant »
- « ah alors passe ou casse »
- « ... ».
Je continue ma marche. Le vent se lève encore, une nuée dans le ciel, devenu vert pour l' occasion, et la lune tombe s' effrite en touchant le sol, mini explosion enfermée dans un cloaque de silence. La lune fait toujours ça. Il n' y a de rêve que dans la réalité, et rien n' est assez parfait pour permettre ce genre d' interactions. Sans réalité il n' y a pas de rêve, l' imagination est un outil pour créer ce qu' on perçoit. Il n' y a pas de perception sans imagination. La cinesthésie est un nom complexe pour expliquer la communication entre un concept (l' être) et une hallucination collective. J' ai vu une fille à Noël, son odeur était un solo de jazz entre Davis et Parker, et une comptine de noël, fascinante, celle qui répand la liberté dans l' esprit. C' est un son qui deviendra peut être anonyme, bruit, avec le temps. Le temps fait des cases de BD, la réalité est séquentielle, il faut imaginer pour voir la narration.
- « Mon Dieu, quel bordel »
- «  Je ne te le fais pas dire, ne m' accuse pas de détourner tes sens ».
Je marche. Je repense à la fille, c' est très bien que les solos de jazz soient courts, elle peut changer de son, je crois que je l' aime, je vais laisser rentrer le sentiment. Je continue à marcher, il ne faut pas s' abreuver à une source, malheureusement on est pas des champignons. La moisissure n'est pas un bon signe, ça transforme une source en renfermé. Les odeurs de bouchon, ça craint. A bientôt.
          La masse rocailleuse se rapprochait. Je me dis que comme le joueur de flûte et ses rats je devais avoir un charme qui faisait que les masses rocailleuses me suivaient. Bah je m' en débarasserai à la prochaine falaise...
- « Eh dis, c' est où Paris? »
- « Qu' est ce que j' en sais, je ne suis pas une carte, et j' en rigole... »
- « Moaips eh connard, le rhum, tu sais où c' est le rhum? »
- « Laisse moi marcher, il n' y a rien dans ce désert et tu n' en reviendras pas. »
Les bruits de pas grattant les graviers jaunâtres de la route improvisée, étouffés par les loques de cuir trainant derrière les talons du suivant. Le bruit, le bruit, rien d' autre. Je pénètre la sphère de l' instant perpétuel, ennuyeux, tout roule, le type qui a descendu les chutes du niagara dans un tonneau était à peu près sur la piste de cette sensation. Le soleil explosa sur les rochers, sans éclat lumineux particulier, un peu de feu, puis des flammes noires qui embrasèrent le ciel. Le soleil en fait toujours trop. Mes jambes se soulevèrent, et je passai dans la transe. Silence et bruits de l' âme.


                    Le soleil s' est relevé, tout blanc, désert couleur pisse, il y en a qui ne manquent pas d' imagination. La lune m' a parlé de sordide je crois. Il y a un chien dans la niche, paraît il. Je ne sais pas. On me dit trop de choses que je ne comprends pas. Je compris mon sac et repartis.
- « La vie s' étale ce matin, il y a des pulsions malsaines dans l' air, il risque de chuter des grenouilles »
- « GGGGroooouuumpphhhh »
Je me retournai, la masse rocailleuse trainait pas loin, apparemment en phase de réveil, oui les rochers dorment on dirait. Mes vocalises poétiques s' arrêteraient là ce matin, je ne suis pas exhibitionniste pour les animés. Il y a des éditions de minuit pour ça. Je me mis à marcher vers le jour. Des nuées d' oiseaux flambaient le pré d' une ombre persienne. La neige couvrait de douces ombres, des femmes mortes, je repensais à Rome. Il est paraît-il une ville céleste où le rhum coule à flot, et les pirates sont ritals. Je ne sais pas. Je marche encore. Il y a des sons de guitare dans l' air, des jus de claviers, du roland 380. Je ne sens rien, la cigarette des temps adolescents, quand il y avait encore des villes. Mais je suis mort à cette époque. Je suis les oiseaux et la couleur de la neige, droit sur la couleur pisse qui entoure, les reflets verts du ciel sur la cornée. Un goût de sang dans les lèvres. J' ai envie de boire quelqu' un. Ca fait longtemps que je n' ai croisé personne. Je repense à la vampiresse, celle qui m' a laissé à demi mort, au rhum et à Rome. Je rentre dans l' horizon qui ne me repousse que du bout de la couleur pisse et de ses reflets verts. « La vie est un loto, une grande loterie qui flambe ses jetons sur un tapis vert achetez, achetez » « augmentez vos chances » Je réalisai que la tête à l' envers je pourrais sûrement y participer, mais je marche sur le plafond jaune pisse, pas sur le tapis vert. Il est des choses liées au sens que l' on ne peut changer. Je n' ai jamais su voir le vert derrière l' endroit. Juste une gauche improbable. Le rocher marron couvert de cuir roula juste à côté de moi. - « Tiens je connais une blague, y' a un type qui marche, et qui se retourne pas, alors il voit pas ce qu' y a derrière ».
J' éclatais de rire. Pour ne pas vexer le rocher.
- « Allez, t' as du feu? Steuplé, j' ai besoin de fumer un pastis le matin »
Une envie de vomir me vint. Tout ce jaune autour. Je savais qui rencontrer, il me fallait un sens à ce vert et ce jaune.
- « Prends à droite pour ça. »
Je me retournai vers la masse rocailleuse, dont les nuages brisés se courbaient sur une cicatrice latérale.
- « Quoi? » demandai-je.
- « Van God, tu le trouveras à droite, sinon il te reste le vert ou la gauche. »
Je continuai à marcher. Bruit de pas foulant les graviers de pastis sale, relents de trainées de cuir derrière les pas du rocher. J' attendais que la question se forme dans ma gorge, mais rien ne vint, juste une envie de pisser. Mais je n' avais pas de sang à pisser, un jaune gris qui surplombait la vallée des rêves décédés, juste ça que je déversai sur une colonie de fourmis, noires. Mais il n' y a pas de fourmis dans le désert. Va pour Van God. Je tournai à droite au prochain croisement de noeuds dans mon ventre. Ma gorge articula:
- « Allons ».
             La route fut en effet pleine de grenouilles, et comme je n' avais nullement envie de parler, eh bien je voyais( voyageais) rouge. Des grenouilles sur fond rouge donc. Fascinant. Et toujours ce jaune pisse partout jusqu' à l' horizon, le vert aveuglant du ciel, la masse blanche jaunissante du soleil au fur et à mesure que la journée avançait. Le soleil à force de regarder le désert était pollué par lui, il avançait, puis il finirait comme la plupart du temps, imbibé de pisse pastaga par se plonger sur les rochers de l' horizon, exploser en silence, se désagréger en pierres de pastis, quelques flammes, puis les grands jets noirs qui prendraient le ciel. Le soleil en fait toujours trop. Je comptais bien savoir un jour s'il possédait un foie, s'il était éternel comme semblait être l' errance, ou si lui aussi se fatiguait, parfois désirait la terre, se faisait mordre par un serpent, puis choisissait la subsistance, l' abstinence.
         La route.
          Je savais parfois, par flashes que je verrais des choses, parfois quand je les voyais, je savais que je les verrais avant de les voir, alors je n' étais pas surpris. Parfois je jouais le jeu; parfois je ne le jouais pas. Je connaissais le frinigro interstellar avant d' entendre Keziah Jones. Je connaissais le sens des choses avant de renoncer à le trouver. La chronologie n' existe pas. On s' arrange avec le hasard qui n' existe pas non plus. Il n' y a pas de sens à trouver, alors il est bon de le connaître avant de renoncer à le trouver. Les dauphins s' entasseraient dans le garage, on le viderait, ou il serait submergé. Les dauphins survivent dans l' eau, leur désert est aquatique, fait d' ondes viscéralement dérangeantes. Certaines que l' on produit, d' autres non. Les gens emmerdent les dauphins, pas étonnant qu' ils s' entassent dans les garages. L' humanité n' a pas de sens, elle le connait, puis le cherche ou renonce à le trouver. Ca occupe les dimanche de certains, la vie d' autres, le mépris de tiers. Je comptais bien rencontrer Jeanne D' Arc, lui demander si elle entendait mon ventre lui sussurer des choses gentilles, ou obscènes, ou des lieder politiques. Je l' aimerai sûrement. Je sentirai le sang dans mes lèvres, mais je ne la boirai pas. On ne boit pas le sang trop cuit.
        Je commençais à avoir soif de pastis, je m' arrêtai, posai mon sac qui disparut aussitôt, pris un verre, un canon de l' ancien temps - il est bon de boire au canon les preuves ( pervers) de l' inexistence -  pris quelques graviers jaunâtres, les effritai puis versai de l' eau de mer. Je bus. La masse rocailleuse roula à mon côté. Relents de traînées de cuir sur les graviers.
        Ma gorge s' inanima encore sur les mots à ne pas dire. Il faut être honnête, je ne voyais pas quoi dire à une masse rocailleuse qui dégageait des relents de cuir. Vraiment pas. Fut-elle comme il le semblait un panneau directionnel me poussant vers Van God. Qui était Van God? Ca demande sans doute une longue description, et je vais faire l' effort de l' articuler: on ne savait trop quoi. Mais on savait, psychotiques, schyzophrènes, bipolaires, paranoïaques et messies que certains le cherchaient, pour cette raison. Et du jour où on ne le cherchait plus, on savait que personne ne le cherchait. Certains disaient qu' il peignait, d' autres qu' il buvait du pastis maison, d' autres qu' il créait le désert et foutait le feu aux derniers buissons en parlant trop fort pour être intelligible. Van God habitait, puis n' habitait plus selon que l' on était sa recherche, ou pas. Si on le trouvait, on l' oubliait vraisemblablement parce que seuls les gens bourrés à la bouche pourrissante de pastis poudreux et sale disaient lui avoir parlé. Le pastis dans ses formes les plus sablonneuses ravivait parfois des choses étranges dans la mémoire.
           Un vent se leva. Faible, puis chaud, tourbillonnant et froid, froid à glacer un sang déjà gelé de stupéfaction vampirique. Le sable seul ranime le sang des vampires. Il passa, entouré de vent, d' une fumée sablonneuse, ligne droite sans doute, toute tordue et sautillante pour une fourmi s' il y en avait eu dans un désert. « Le souffleur est passé ». C' est - on croit - un type penché sur le sable, le nez calé sur les dunes qui est en aspiration constante. Il recycle le sable en énergie, puis tombe paraît il un jour et se transforme en gélatine, où il a deux choix, s' évaporer et souffler un dernier vent sablonneux à l' explosion de soleil suivante, ou se transformer en rocher.
           La masse rocailleuse roula à mon côté.
- « Tu parles dans le vide, ça fait deux jours que j' ai pas fumé de pastis. »
J' ai sorti une boîte d' amulettes. J' en ai craqué une. La cicatrice se tordit, et il sembla qu' un sourire tournait derrière les visages brisés, nuages évaporés de la masse rocailleuse. Elle prit du pastis en morceaux, les roula dans une feuille de palmier séchée, agrippa la boîte d' amulettes et grilla un bout. Un nuage de fumée sablonneuse s' éleva, en forme d' antenne, une de ces antennes du JAG d' avant la destruction. Les circonvolutions douteuses s' offrirent au ciel, le pochèrent en deux ventouses et des couleurs peu ordinaires descendirent vaguement. Du mauve, du rose, le vert du ciel semblait pisser des ondes étranges dans l' entonnoir de fumée à deux ventouses. La masse rocailleuse se gela. - « T' es pas de mauvaise compagnie mais t' es lent pour filer du feu, je suis pas sûr que tu croises beaucoup de gens passionnants... »


      Silence
      Slience.


         
                  Van God m' attendrait. Il serait sûrement à l' entrée d' une caverne, attendant que je me présente et aille explorer le monde, depuis ses reflets, ses peurs. Je ne cherchais pas l' abandon, l' abandon était déjà parti, avec le dernier train pour mes affaires, loin, dans le monde d' avant la destruction. Il n' y a jamais eu de destruction. Il n' y a donc jamais eu d' abandon ni de monde d' avant, plus tard peut être. Il n' y a pas de chronologie. Je vois du sang, puis un corps, qui ne saigne pas. Il n' y a aucun lien. Chercher un sens, une cause, un effet, c' est s' arranger d' un hasard qui n' existe pas. Mais Van God m' attendrait.


            Explosion. Puis le silence.







Dernière édition par Redofre le Sam 25 Avr - 20:11, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 13:57

1) Déjà et comme je te l'ai dit, veille à ce que ta forme soit bien propette, au moins adaptée à la lecture.

2) 1er paragraphe : Pourquoi avoir mis une majuscule à "Idées" ?

3) "Nous étions chauds, fusionnés, merveilleux, je vins en même temps que lui." Si j'ai bien suivi, c'est de la femme ultime qu'il parle, donc il y a une erreur.

4) "J' aime pas les philosophies ponctuelles, alors je garde peu de conseils."
Bizarre, à cet endroit j'aurais plutôt lu "Je n'aime pas"

5) "Je marche. Je repense à la fille, c' est très bien que les solos de jazz soient courts, elle peut changer de son, je crois que je l' aime, je laisser rentrer le sentiment."
Je laisse rentrer le sentiment.


Alors, sentiment général... Je n'ai... pas saisi. Pas que je sois passée en surface, je l'ai bien lu, mais il reste fermé. Je pense qu'il faut les dispositions pour s'imiscer dans un texte de ce genre. Je n'ai pas compris. Je n'ai pas l'impression qu'il ait pour seule vocation de montrer une ambiance, un décor fantasmé. J'ai l'impression qu'il cherche à dire quelque chose mais que le message n'a pas été décrypté pendant la lecture.

J'aurais tendance à dire que c'est dommage car tu écris avec un rythme (un peu maladroit par endroit, j'aurais du les noter comme le reste), tu utilises des tournures et des alliages de mots intéressants, de jolies phrases. Tu vois, au premier abord, je ne l'aurais pas pensé étant donné les défauts de la forme. Je me disais que tu ne devais pas "savoir" écrire. C'est faux.

Autre chose au niveau de la forme toujours : l'aération est très importante dans un texte. Crois-moi, tu donneras davantage envie si tu espaces un peu plus, le rythme passe aussi par là.
Oh et très choquant aussi, mettre tes guillemets après les tirets. Oh là. Non, non.

Je trouve surprenant de passer d'un contenu qui tend à l'essai à la narration au je. Je ne vais pas te mentir, au delà du début qui est dur à lire (ou plutôt à suivre), il y a beaucoup de zones obscures. Plus la lecture progresse, plus ce sentiment prend de la place, plus on se sent exclu. Il serait intéressant que quelqu'un d'autre nous dise s'il a ressenti la même chose, ça dépend aussi du lecteur. J'ai aussi l'impression que plus on avance, moins tu t'es pris la tête. Ça produit un effet étrange. Au début, un essai, une traduction de la pensée, puis on passe au voyage intérieur et ça finit en délire.

Je n'ai pas encore fini de lire, je me suis arrêtée à cet endroit "Mes jambes se soulevèrent, et je passai dans la transe. Silence et bruits de l' âme."
J'essaierai de reprendre depuis le début une autre fois. J'ai du décrocher en route.


Hardcore, pour un épisode pilote.
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Redofre

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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 15:39

1)     Ok, je vais rééditer... comme je te disais, vieille habitude la grande majorité de mes textes sont écrits avec espaces après apostrophes et des choix typographiques subjectifs.
    2)  Idées pour les Idées platoniciennes, qui prennent une majuscule en tant que concept fixe contrairement au mot courant sujet à subjectivité et évolution.
    3)     Non, il s' agit plutôt d' une anacoluthe je crois ( sort d' ellipse ou d' asyndète qui rompt la construction syntaxique) , je ne précise simplement pas qui est "il". Cependant on peut le comprendre plus loin par le biais d' une référence.
    4)     Ici j' ai hésité... En effet la syntaxe attendue à cet endroit est "je n' aime pas". Mais j' aimais bien la couleur oralisante et "boudeuse/vexée" du "j' aime pas". Ca traduit un aspect du personnage. J' avoue hésiter encore. Je vais développer.
    5)     Ok. J' ai mis " Je vais laisser rentrer le sentiment" j' hésitais probablement entre les deux solutions et j' ai pas corrigé en relisant ^^

              Donc petit développement pour expliquer les "choix" un peu déroutants (du 4) à ce que tu dis sur la globalité du texte), l' introduction sous forme "essayiste" sert à poser le décor. Le texte assume peu à peu (ce n' est pas tout à fait un quart de la nouvelle complète) qu' il soit "construit" par la langue et les logiques qui la justifient, la définissent. La forme de l' essai ne permet pas de se détacher de la langue et de sa logique, ni d' expliquer suffisamment les raisons qui y amènent. C' est donc la forme narrative/poétique qui est adoptée sur la majorité. En soi seule l' introduction est vraiment objective du coup, même si le langage essayiste ressort par endroits, il est déjà pris dans l' ambre de la subjectivité du perso, par la suite. L' introduction aussi forcément, mais de manière moins palpable. Du méta discours sur l' idée de la métaphore du désert on glisse à un méta discours sur l' existence sous forme narrative.
              Comme énoncé dans l' introduction on a affaire à une "recherche" de sens. Pour arriver à ce sens, comme un artiste on agit à la fois par mimétisme, rejet de formes déjà connues, ou assimilation. Donc on détruit parfois du "sens", en particulier un "sens" dont les bases épistémologiques sont pas perçues comme "objectives" ou "évidentes" par le narrateur (exemple les leitmotivs sur la chronologie et "s' arranger d' un hasard qui n' existe pas non plus"). Par suite donc il assimile ces doutes, transforme ses perceptions, et la langue subit aussi ces changements, en tout cas dans "désert" au niveau de sa fonction de représentation. J' ai triché, j' ai gardé tout du long le fonctionnement syntaxique et grammatical ainsi que le vocabulaire, disons qu' on assiste à des pliages plus ou moins violents de la langue pour coller le mieux possible au réel intérieur du narrateur, sans encore remettre l' outil "langue" en question. C' est une démarche qui se fait au fil du texte, en parallèle avec la recherche de sens existentiel du narrateur. Comme expliqué aussi dans le texte, le "réel" est défini par les perceptions qu' on en a. Donc au fur et à mesure de la réflexion, les perceptions changent etc...
                 L' intérêt de l' "ambiance" est qu' elle n' est pas vraiment hermétique. En fait puisqu' elle est l' outil le plus subjectif, elle devient le plus objectif comme outil de narration, elle décrit le chemin du narrateur dans cet univers "privé de référentiels", et le construit peu à peu dans son cheminement initiatique (la fameuse "ligne évaporée" mentionnée dans l' introduction).
                 Comme tu dis "ça dépend du lecteur", et c' est un peu ce que j' attends des retours, voir si des gens arrivent à rentrer intuitivement dans le délire (pour moi ça se fait assez bien, j' aime ce texte). Dans tous les cas, supposément comme dans l' existence, la logique intellectuelle ou le sens commun ne suffisent pas à rentrer dans le texte. Tel que je le reçois en le relisant, il y a une dialectique entre l' intuitif, le perceptif et l' intellectualité qui reste filée tout du long, "créant" la langue (oralité/essayisme/psychédélisme/raisonnement/violence/subtilité etc...) ainsi que l' univers d' images ou de sons dans lequel on évolue.
                Et le cheminement mène vers la quête de sens existentiel.

                C' est un énorme spoiler tout ça, et je ne l' ai pas inclus dans le texte pour cette raison. Au lecteur de le sentir et le deviner avec les outils mis à disposition.

                J' essaie en général de ne rien expliquer dessus parce que ça fait forcément pédant (à défaut de "fou") et ça revient à avouer que le texte ne fonctionne pas indépendamment de moi... Ce dont je ne suis pas certain. J' espère que ce n' est pas si hermétique que ça parait. Et que l' ambiance ou la parole n' est pas "désagréable" car c'est le seul outil qui maintiendrait le lecteur. Avec la curiosité et l' esprit de défi de décrypter un truc qui apparait mystérieux.

               Merci de la lecture et du commentaire, ça permet d' aborder tout ça et éventuellement de "décomplexer" si on ne comprend pas tout (comme tout être humain, le narrateur se contredit parfois, "évolue" dans ses raisonnements, même si au fond je pense avoir choisi une "période" narrative juste assez longue pour évoquer l' errance, et en même temps suggérer le "trajet constant et uniforme" relatif à la distance de l' observateur...).
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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 17:34

Citation :
Il serait intéressant que quelqu'un d'autre nous dise s'il a ressenti la même chose, ça dépend aussi du lecteur.

J'ai rien compris non plus ><

Bon, oui, l'explosion des règles de ponctuation n'aide pas à éprouver de la sympathie pour ce texte.

Pas plus que le parti pris de proposer un bloc compact de circonvolutions cryptiques.

J'ai commencé par lire, sauté certains passages, avant de me concentrer sur les "dialogues" pour lire le reste en diagonale et focaliser mon attention sur certains extraits.

J'en viens à la conclusion que c'est parfaitement imbuvable et que ça ne me donne pas envie de découvrir la suite.

Il y a pourtant quelques jolies tournures et des passages assez poétiques.


En conclusion :


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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 18:36

Quelques remarques, dans le désordre, avant de te donner un avis général.

1/ Je suis d'accord avec Anastasis : l'utilisation des espaces après les apostrophes ne donne vraiment pas un bon effet. Au contraire de l'utilisation des blocs et des sauts à la ligne qui ont des raisons subjectives, l'absence d'espace après les apostrophes contrevient à une convention d'écriture. Si elle n'est pas un choix volontaire de déstructurer la ponctuation... passe-t-en ! Surtout que tu le fais partout, dans ce texte, comme dans tous tes autres écrits et messages.

2/ "Selon ce concept, l' historicité des idées, combinée à un peu de psychologie et de sociologie permet de conceptualiser" => Selon ce concept cela permet de conceptualiser... c'est, au mieux une répétition malvenue, au pire une tautologie.

3/ "sine qua none" : les mots en latins et langues étrangères = à mettre en italique.

4/ "Les concepts sont trop durs pour aimer, pas pliables, pas malléables," : ce que tu plies en revanche, ce sont tes négations ! Bon, c'est sans doute un choix, de passer du positif au négatif sur un même verbe, mais l'absence de "ne" rend le tout très oralisé. Pourquoi pas ; pour ma part, je ne crois pas que ce soit vraiment pertinent : soit c'est trop, soit c'est pas assez oralisé.

5/ "si il était éternel" => si il => s'il. On contracte !

6/ "des lieder politiques" : Qu'est-ce qu'un lieder ?

Faut-il nécessairement tout comprendre d'un texte ? C'est hautement discutable. On peut en revanche avoir une lecture, c'est-à-dire un point de vue qui ne soit pas connaissance du texte mais relecture du texte... presque une réécriture... contre le texte lui-même : n'est-il pas platonicien ? l'Idée du texte en soi impose qu'elle existe alors que la relecture suppose la négation de l'essence du texte. Faut-il tout comprendre donc de la démarche de l'auteur ? C'est discutable. À cet égard, tes précisions sur ta démarche nous renseignent surtout sur ta volonté d'une écriture consciente, mais on l'avait déjà compris. La mise en abîme est subtile mais loin d'être absente, au contraire, elle est là tapie en filigrane tout au long de ton texte, qui s'écoule et s'expose à la fin de ton texte lorsque tu écris que "Chercher un sens, une cause, un effet, c' est s' arranger d' un hasard qui n' existe pas." D'ailleurs, cette phrase interroge : est-ce vraiment s'arranger d'un hasard qui n'existe pas que de rechercher un sens ? N'est-ce pas, au contraire, nier l'existence du hasard ? Chercher un sens, une cause, un effet, ce n'est pas s'arranger du hasard qui n'existe pas, c'est le nier. Face à ça, on peut choisir de dialoguer avec toi, et donc t'objecter ton manque de rigueur logique. Ou bien, on peut s'interroger sur ce piège que tu nous tends : le lecteur, qui a tenté de décrypter les sens, non-sens et contre-sens d'un texte dont le personnage principal marche... dans le désert, donc dans une direction qui peut être n'importe quelle direction, le lecteur donc n'est-il pas lui-même placé dans la situation du personnage principal ? Il a cherché un sens là où il n'y en a pas, il croit qu'il y en a un, il ne sait pas, il ne sait plus. Existe-t-il ? Nous sommes piégés, encerclé par le soleil éruptif de ton écriture qui nous noie dans une lumière obscure.

Venons-en a un avis plus personnel, ou disons, sur mon ressenti de lecture : j'ai eu du mal à accrocher avec la première partie du texte. Je suis absolument hermétique au raisonnement platonicien. Ça me glisse dessus. Mais j'ai beaucoup apprécié la suite. D'abord l'écriture est, en dépit de peut-être quelques maladresses volontaires, maîtrisée, superbe parfois. On ne sait pas où tu nous amènes, on ne comprend pas, mais on a pas besoin de comprendre, comme je l'ai dit. Plus j'ai avancé dans la lecture, et plus ton texte a retenu mon attention. Son sens ne s'est pas ouvert à moi, mais sa mélodie m'a sans aucun doute bercée. Je dis mélodie à dessin : doit-on comprendre la musique sans parole ? Certainement pas : son sens n'existe pas, le ressenti, c'est-à-dire la manière dont on la perçoit, et dont on la recompose, les sentiments et les idées qui rejaillissent, n'a pas de sens. Un texte peut très bien fonctionner comme cela, avec les mots comme des notes. Tu as une vraie écriture, un style. On peut trouver ça imbuvable et y être hermétique... pour ma part... j'adore !
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Redofre

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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeSam 25 Avr - 22:53

DVB, ok, je prends note, et lol pour la vidéo Clin d\'Oeil



Ambroise, 1/2/3/5 pas de commentaire, juste correction.

            4) Oui, les négations j' en use et abuse, alignant les doubles, parfois pour le plaisir de la sonorité quand le sens reste ambivalent. ^^. Un peu imbuvable pour la compréhension fluide mais j' aime bien l'effet "désorienté" du coup. Et ça fait réfléchir, c'est le but aussi. Comme tu dis de "relecture contre le texte"  (ou avec, en fait), chercher à savoir si le narrateur a raison, ou tort, et normalement parfois arriver au point où qu'il ait tort ou raison n'est finalement pas le plus pertinent, puisque ça ne dépend que d'un contexte donné, d'un temps ou d'une perception éphémères. Négations et affirmations alignées comme la lune et le soleil, jusqu'à ce que le temps soit brouillé dans une perception de la continuité des lumières. "La réalité est séquentielle comme une bd". Les perceptions mises bout à bout font reconstruire une continuité qui à défaut d' avoir un "sens" a une unité.  Et une esthétique. La déconstruction des causes et conséquences, de la chronologie épurent la perception pour la garder brute ("je vois du sang, l' instant d' après un corps qui ne saigne pas, il n' y a pas de lien") et ne pas "l'habiller" de sens commun, de logique convenue. Pousser le lecteur à faire la même démarche que le narrateur, questionner ses perceptions. Du texte comme de l' univers, qui sont construits du même fil ici. Pour l' oralité... ben je sais pas quoi répondre Heureux. Parfois le narrateur passe par des "crises" (comme au final de ce passage) où clairement il nie à peu près tout. L' oralité rend la chose spontanée, elliptique, fait passer un peu de la colère comme de l' obsession de sa quête de sens "à tout prix". Mais c'est pas forcément adroit tout le temps... à discuter en détail si jamais.
             6) un Lied, pluriel Lieder, l'équivalent de la canzione italienne ou de la mélodie française mais dans la culture allemande (avec ses spécificités structurelles), poème chanté accompagné soit au piano soit par l'orchestre. Schubert en a composé un max par exemple.

             Ta métaphore musicale est plus que bienvenue, on n' est pas en reste de liens à faire. De "je voyais par ma guitare, tous mes autres sens étaient étourdis par l' impossible sensation de l' irréel" à "son odeur était un solo entre Davis et Parker" le texte est construit de références auditives ou de couleurs, de perspectives diverses épousant ou formant les raisonnements étourdissants. Je sais pas comment classer ce texte mais ça appartient à la poésie pour moi à cause de ça. C' est plus envisageable comme une musique ou une peinture que comme une narration type.

              Ce que tu dis sur le hasard est très vrai, et foncièrement "s'arranger d'un hasard qui n'existe pas" dans l'idée originale (les leitmotiv subissent des petites transformations régulièrement, équivalent de la série de jeux de mots sur l' envers et l' endroit) pourrait se lire " Trouver un sens, c' est s' arranger d' un hasard, qui lui non plus n' existe pas". Ou comme il dit "chercher (ou trouver des sens, puisque le sens commun l' entend) un sens, c'est de la fiction". Après l' idée n' est pas forcément de nier toute possibilité de sens, bien au contraire, mais bien de questionner la logique des mots et des concepts, voire par suite, de la syntaxe, de ce qui est "constructible" par la langue sans la creuser, la remettre en question, la confronter aux perceptions brutes.

              Bon je parle beaucoup trop, dans l' idéal le texte a pas besoin de son auteur ni de ses raisonnements biaisés. Heureux
              Je relève juste ton idée de dialogue contre questionnement. Ben dans l' absolu je perçois la littérature comme une communication. Non avec une entité précise, mais avec une sorte de photographie de la logique ou de l' univers reconstruit par un auteur lors d' une époque. D' où l' intérêt que le texte fonctionne "sans" son auteur. Qu' il devienne indépendant dans sa logique (même si les liens sont indéniables, comme en génétique entre relatifs). Le questionnement fait partie de la communication, sinon ça reste une sorte de discours à sens unique, de "propagande" textuelle. D' autorité disons. A priori tu arrives à communiquer avec le texte, ça fait plaisir et ça me rassure sur ma démarche comme mes "goûts" (de loin c'est le texte "narratif" que je préfère de toute ma production, dans son unité comme ses détails).

              Le reste est énormément flatteur, donc merci.
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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeJeu 30 Avr - 18:24

Gros sentiment d'incompréhension et d'être laissé-pour-compte, n'ayant lu même pas la moitié de ton récit, je n'ai pas réussi à lire jusqu'au bout malgré que tes phrases soit joliment tournées.
J'avais plus l'impression d'être dans un cerveau organisé mais maladroit dans ses pensées, qui tourne et retourne les situations qui lui écharpent.

Je n'en dirais pas plus, car seul le premier paragraphe à eu mon attention pour l'instant, je dis bien pour l'instant, car je compte bien le lire jusqu'au bout et je te donnerais mon avis complet ensuite.

Ps : Compliqué mais j'adore la manière que tu interprètes tes textes, elles sont toujours uniques et inoubliables, un côté rebelle en quelque sorte Salut
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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 20:32

Je commente sans avoir lu les commentaires précédents, à vif et sans spoilers.

J'ai lu sans trop chercher à comprendre, ou sans chercher à trop comprendre. Quand j'ai vu que tu l'avais écrit "sous alcool", je me suis dit "ne cherche pas trop la cohérence et profite de ta lecture". C'est sans doute ce qui m'a fait lire jusqu'à la fin et apprécier. C'est très poétique, dans le sens où la tournure des phrases, les mots utilisés, ont contribué autant que leur sens à la formation des images mentales que j'avais en lisant.
Je précise que j'ai lu en écoutant de la musique (Symphony X en particulier). Ça a sans doute influencé ma perception du texte, je relirais peut-être avec une autre musique. Mais je pense que ça m'a aidé à rentrer dans le texte.
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MessageSujet: Re: Désert (en épisodes)   Désert (en épisodes) Icon_minitime

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