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| [Votes] Trophée Zola | |
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+11lyconide gaba Tr0n Haalysse Aikoh kote Aligby Goldmund Lilith Grendelor D.A. Mike001 15 participants | Auteur | Message |
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Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: [Votes] Trophée Zola Lun 14 Sep - 16:49 | |
| Nicolas est à l'image d'un dresseur pokémon : il veut tous les trophées. Juliette sera-t-elle son Régis ? C'est à vous de décider !
Le thème était le suivant : « C'est l'histoire d'un type ou d'une meuf dont c'est le premier jour de son nouveau job. »Les votes débutent maintenant et se termineront le lundi 28 septembre 2015, à 23h59. Texte n°1 : - Citation :
- OBLIGER DE VÊTIR LE CASQUE
L'alarme de mon portable me réveille en sursaut. Le radio-réveil indique 9h40. Et je suis dans mon lit (?!) Angoisse. Qu'est-ce que... l'alarme de mon portable me réveille en sursaut. J'expire, fais le vide. Le carnaval s'arrête : c'est la réalité, cette fois. 7h50. J'ai l'impression d'avoir dormi un quart d'heure. Mes yeux rouges brûlent. Qu'est-ce que c'est dur d'à nouveau se lever tôt ! Je m'empare du sac à dos Happy Meal qui m'a servi de coussin. Ça va : le costume n'est pas trop froissé. Je retire mes deux couches de pulls, mon jean, et je l'enfile, ainsi que mes souliers. J'ai l'impression d'être déguisé, d'être un agent infiltré. De la poche du jean, j'extirpe un post-it qui me rappelle les étapes pour un nœud Windsor. Difficile, sans glace. Je mange mes quatre pains au lait, bois en grimaçant ma canette de Fanta citron frappé (idée stupide d'avoir pensé à ça pour un petit-déjeuner). J'époussette les miettes, range mes affaires dans le sac à dos. J'entends des pas sur le gravier. Je presse le bouton vert qui ouvre la porte du wagon et cours au petit trot jusqu'à la sortie de la gare. Terminus RER C : Dourdan - la Forêt. J'étais tellement paniqué à l'idée d'arriver en retard pour mille et un impondérables à mon premier jour que j'ai préféré passer la nuit dans un train à quai, à frissonner, à échouer à trouver une position confortable sur la banquette. Je suis exténué. Mais j'y suis. Et à l'heure.
L'entrepôt est à huit-cents mètres, dans la zone industrielle ; j'y suis déjà allé en repérage. Deux fois. De toute façon, il n'y a qu'à suivre le ballet des poids-lourds. Merde ! Une chose à laquelle je n'ai pas pensé : ce sac à dos ridicule, rouge et jaune, contrecarre tous mes tentatives d'être pris au sérieux. Je dois m'en débarrasser. J'avise un massif de ronces derrière le fossé qui jouxte les voies ferrées. Je le lance, mais il s'accroche gracieusement à une branche à portée de tous. Je dois franchir le fossé pour le camoufler un peu plus efficacement dans les ronces ; ce faisant, je déchire la couture du bas de mon pantalon, mais je ne m'en rends compte que deux-cents mètres plus loin. Mortifié, je tente de me convaincre que personne ne le remarquera. Et si j'essaye de rentrer ce pan de tissu dans la chaussette... Aucune solution honorable : je suis condamné à être un clown, avec ou sans sac à dos Happy Meal. Une berline aux vitres teintées de vert s'arrête à ma hauteur.
« C'est vous le nouveau ? » Une femme blonde, la cinquantaine, me transperce de ses yeux glacés. Elle a baissé sa vitre à mi-hauteur et tient relevées ses lunettes de soleil. J'acquiesce timidement. « Monte. Je t'amène. Mathieu, c'est ça ? » Je jurerais qu'elle m'a adressé un clin d'œil entendu mais ça doit être dû à l'absence de sommeil. Je lui réponds en contournant l'avant de la voiture : « C'est pas Mathieu, non. Je m'appelle Toni. » Je pose ma main sur la poignée mais j'entends le bruit sourd du verrouillage centralisé. Elle abaisse la vitre du côté passager. « Tu n'es pas le nouveau stagiaire en compta ? — Ha ben non, j'ai été recruté comme contrôleur de gestion. Par monsieur Danzale, Landaze, quelque chose comme ça. » Son visage se crispe et elle laisse retomber les lunettes sur ses yeux bleus. Puis la vitre automatique se relève et la voiture démarre à toute allure. Accueillant. Suave.
Je fais une fois le tour de l'entrepôt sans trouver quelle pourrait être l'entrée réservée aux employés. Je me résigne à passer par l'aire de déchargement des camions, au milieu de palletistes qui me regardent avec circonspection. Je murmure des bonjour presque assurés et j'avance avec une résignation feinte à travers ce dédale de manutention. Finalement, après cinq minutes à tourner en rond dans une zone réfrigérée au milieu de piles de poulets reconstitués, je suis pris en pitié par l'un des hommes qui me guide jusqu'au bureau de monsieur Danzèle (j'avais presque le bon nom !) Un bureau assez classieux aux parois et à la porte en verre. Je reconnais instantanément l'air bonhomme de celui qui m'a engagé lors du stage d'immersion entrepreneuriale de la cellule de reconversion et de réacclimatation professionnelles issue d'un partenariat expérimental entre Pôle Emploi et la Chambre de Commerce et d'Industrie à des fins de formation et d'intégration au monde du travail. J'avais obtenu l'entretien en recopiant mot pour mot la lettre de motivation du jeune homme asiatique du groupe. Les conseils de rédaction de curriculum vitae de Pôle Emploi s'étaient révélés extraordinairement efficaces : j'avais indiqué en hobby, au hasard complet, être fermement passionné de maquettisme de chars d'assaut soviétiques de la Seconde Guerre Mondiale, et ce monsieur Danzèle avait rebondi sur cette ligne comme un diable à ressort pour s'écouter parler pendant une heure des extraordinaires dons de son fils cadet pour l'origami. Je m'étais contenté de le regarder en souriant, en hochant la tête avec douceur, de presque applaudir ce prodige de 6 ans qui faisait des grenouilles en papier. Puis j'étais recruté. Comme contrôleur de gestion. Sans vraiment savoir ce que recoupaient ces trois mots mis à bout à bout. « Entrez. »
« Ah, vous voilà ! Enchanté, jeune homme. Mathieu, c'est ça ? — Non, monsieur. Je suis Toni Filiberti. Vous m'avez recruté pendant... — Mais oui, Toni ! » Il m'interrompt en frappant du poing son accoudoir et fait traîner le i de mon prénom pendant plusieurs embarrassantes secondes. « Toni, Toni... comment allez-vous, jeune homme ? Bienvenue. Bienvenue à bord ! Il regarde sa montre. On ne va pas traîner : la réunion de sensibilisation à la sécurité pour les nouveaux employés va bientôt débuter. Je vous invite à repasser ici après, que l'on s'occupe de toute la paperasse et de vous faire un badge, hein ? » J'opine, mais j'ai du mal à détourner le regard du cadre sur le bureau où Danzèle porte sur ses épaules un colley adulte déguisé en bébé. Il se lève et me guide jusqu'à la sortie du bureau, puis en referme rapidement la porte. Je pensais qu'il allait m'accompagner. Il voit mon air désarçonné et tend le bras vers la gauche. « Au fond, par là. » Je réponds maladroitement en levant le pouce sur mon poing serré. N'importe quoi.
Je trouve assez facilement la salle en question : c'est la seule devant laquelle attendent deux types qui semblent aussi perdus que moi. Personne n'a vraiment envie d'engager la conversation. On se grogne quelques monosyllabes de présentation. L'attente est longue. Un groupe de trois femmes passe devant nous. Une fois qu'elle nous ont dépassés, sans se retourner, l'une d'elles roucoule un « Mathieuuu » en imitant des gémissements de plaisir. Elles éclatent de rire. C'est donc ce grand type à l'air niais qui, sous l'effet de la gêne, passe sa main sous ses cheveux bouclés, avec qui tout le monde me confond. Sans nous regarder, un avorton au costume trop grand déverrouille la porte et nous exhorte à le suivre. Par précaution, nous nous installons à plusieurs chaises de distance les uns des autres. « Je me présente : Anton Politz. J'interviens dans plusieurs entreprises afin de sensibiliser les employés au respect des cadres de sécurité. Allons, rapprochez-vous ! » Nous nous exécutons de mauvaise grâce. Personne dans cette pièce ne semble vouloir être là. « Je ne vais pas vous imposer un Powerpoint que vous aurez oublié d'ici une heure, ha ha. Il nous gratifie du sourire le moins sincère que l'on puisse faire. Non non, je suis partisan de l'acclimatation ludique aux problématiques du travail. » Il sort de sa mallette des petits tuiles en carton et nous en distribue deux à chacun. « Sur l'une des cartes se trouve une situation à risque et sur l'autre un dispositif de sécurité. À vous de les distinguer et d'expliquer sur quoi vous avez basé votre choix. » Mon dieu que ça a l'air compliqué et chiant ! Je regarde mes deux tuiles, respectivement Des portes coupe-feu et Je ne porte pas mon casque de sécurité pour ne pas défaire ma mise en pli. Ça ne peut pas être aussi débile que c'en a l'air, si ?! Mais mes deux autres camarades ont l'air de sérieusement se creuser les méninges. Spontanément, Mathieu me montre ses deux cartes, demandant mon avis. Il a Je joue au football avec une brique en chaussures de sécurité et Un jet d'eau directionnel pour se laver les yeux en cas de contact avec des produits chimiques. « À mon avis, le plus sûr, c'est les chaussures de sécurité. Et sur l'autre, il y a quand même chimiques. » Je lui réponds que je pense qu'il est sur la bonne piste, en effet. « Alors, jeune homme, me demande Politz, vous pensez avoir trouvé ? » Je lui explique mon choix en montrant mes cartes. Il m'écoute distraitement et note sur son cahier la référence des deux tuiles, la 015 et la 112, puis il consulte à la hâte les dernières pages. « Cent-douze, cent-douze... ah voilà ! Hé bien, oui c'était la bonne réponse. Bravo ! » Mathieu est toujours plongé dans ses abîmes de perplexité et le dernier des nouveaux semble sur le point de s'endormir. Politz regarde sa montre. « Une demi-heure. Hé bien, on va s'arrêter là. Faites circuler les petites cartes jusqu'à moi, s'il-vous-plaît. Vous trouverez dans ces brochures tout ce qu'il reste à savoir sur la sécurité. » Il dépose devant chacun de nous une trentaine de fascicules, dont certains sont en anglais ou en allemand. Il y en a même un douloureusement traduit et intitulé Obliger de vêtir le casque : sécurité par-dessus le peuple.
Je repasse par chez Danzèle mais il n'y a personne dans le bureau. Je ne saurais être plus livré à moi-même. Mes intestins gargouillent sous l'effet du stress accumulé ces trois derniers jours. « Si tu cherches les gogues, mon gars, c'est là-bas » me glisse en passant un ouvrier rigolard. Visiblement, il est apparent à tout le monde que je suis sur le point de me faire dessus. « Merci... connard ! » Je prends soin de l'insulter de façon inaudible, mais ça lave un peu mon honneur. Ces toilettes sont démesurées. Les urinoirs se perdraient presque à l'horizon. Je localise une poubelle et me débarrasse des deux kilos de prospectus de Politz. Je rentre dans une cabine. Sans surprise, la meilleure façon de faire des économies d'ampleur pour une grande boîte, c'est de rogner au maximum sur la qualité du papier hygiénique et j'ai l'impression de m'essuyer avec du buvard. J'en regretterais les fascicules sur la sécurité. Soudain, dans la cabine juste à ma droite, quelqu'un se met à chanter à pleine voix. « Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir ! Et les hommes, tranquilles, s'endorment. Le lion est mort ce soir ! » Encore plus fou : une autre voix s'élève spontanément et à l'unisson pour les awimbowe awimbowe awimbowe. Et le récital continue alors que je reste stupéfait, le pantalon déchiré sur les pieds. Ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais pour un premier jour. Oh, et puis à quoi bon lutter ? Je les rejoins à mi-couplet : « Viens ma belle ! Viens ma gazelle ! Le lion est mort ce soir ! » Les autres voix s'interrompent. L'une d'elle, mi-inquiète, mi-menaçante, glapit. « Qui est là ? Qui chante ? » L'autre, plus hostile, aboie. « Mais qui est là, putain ?! » Je me rhabille à la hâte et me précipite hors des toilettes. Je cours au hasard dans les couloirs et trébuche sur ma ceinture que je tiens à la main. Des escarpins s'arrêtent devant mon visage. « Mathieu ? — Oui, dis-je, résigné. C'est moi... Mathieu. »
« Enchantée. Galina Janssens. Nous allons travailler ensemble. » C'est un ange qui m'aide à me relever. Ses yeux bleus comme le ciel des publicités d'Air France se plissent avec bienveillance alors qu'elle prend ma main dans la sienne. Ses longs cheveux blonds semblent si fins que la lumière se contente de les caresser. Et si je fermais les yeux, la persistance rétinienne conserverait son sourire imprimé sous mes paupières. Je suis debout. Je la contemple. Porté par n'importe qui d'autre, ce tailleur à carreaux semblerait vieillot, ridicule, mais elle sublime tout ce qui l'entoure sur un mètre et demi. Même la plante en pot presque desséchée qui fuit sur la moquette semble sexy aux côtés de Galina. Qu'est-ce ce qu'une femme aussi belle fiche ici ? Et comment une femme aussi radieuse peut sembler si authentiquement réjouie d'être ici ? Elle me guide par la main à travers le labyrinthe des couloirs. Mes pieds ne touchent plus le sol.
Elle me fait entrer dans un bureau dont les stores ont été baissés. Elle en verrouille la porte. « Les filles, je l'ai trouvé. C'est lui. Mathieu ! » Dans la pénombre, je vois des formes humaines se mouvoir, deux, non, trois paires de jambes interminables s'avancer vers moi. Galina m'a contourné et s'est penchée sur mon oreille. Elle susurre qu'elles m'attendaient avec impatience. Elles sont toutes les trois aussi séduisantes, faites dans le même moule que Galina. Athénaïs, la rousse, Nam-Kyu, l'Eurasienne, et Gloria, l'Antillaise. Leurs mains courent sur mon corps. Elles geignent de languissants Mathieu. Je me laisse faire. Une alarme tonitruante se met à sonner. Les détecteurs de fumée se mettent à pleuvoir sur nos corps à moitié dévêtus. L'eau colle leurs chemisiers à leurs poitrines, les rendant plus provocantes.
Je me réveille en sursaut. L'alarme de mon portable retentit. J'ai de l'eau qui me coule sur le visage. J'ouvre les yeux. Un clochard est en train de m'uriner dessus. « Ah ben tu t'réveilles ! Tu vas pouvoir arrêter ta sonnerie, là, parce qu'on veut dormir, nous ! » A l'autre bout du wagon, son camarade braille : « Mathieu ! Mathieu ! Arrête de lui pisser dessus ! Il va l'éteindre, son bip-bip. » Texte n°2 : - Citation :
- Impossible de dormir. Trop d’excitation. Tant pis, j’irai au boulot après une nuit blanche, je rattraperai ce soir. Rien à foutre. Trop d’enjeu.
Ça y est, je suis journaliste. Enfin. J’aurai même ma carte de presse et tout. J’ai réussi à ne pas passer par le stade bâtard de pigiste. Merde, je suis JOURNALISTE, putain ! Dans une vraie rédaction, majeure en plus ! Après mon DUT, après ma LP, les stages innombrables, le semestre à l’étranger, je vais enfin couvrir de vrais sujets et pas juste de la PQR - ou presse quotidienne régionale, tous les faits divers à base de chiens mouillés qui font du ski nautique et les résultats de ces équipes de foot locales dont tout le monde se fout. Moi c’est prévu, je ferai du journalisme d’investigation. Ma spécialisation ? La politique. Ça, c’est du sujet. Mais je suis prêt. Au taquet. J’ai sorti les crocs, je vais les massacrer tous ces pourris. Ils vont même pas me voir venir.
6h30. Faudrait peut-être que je me bouge. C’est bien sympathique de regarder le plafond, mais j’ai quelques heures de RER devant moi et besoin d’un café. Ou cinq. Ou cinq-cent. J’espère qu’ils ont une machine à la rédac. Est-ce que je devrais prendre un thermos ? Ou ça fait vraiment trop mec qui prend ses aises dès le premier jour ? En même temps, si on s’attend à ce que je me déplace et que je fasse le pied de grue, autant que je sois bien réchauffé non ? Bon je ne prends rien, je regarderai comment font les autres et je m’adapterai. Pareil, est-ce que je ramène à manger ? Mon ordinateur ? Est-ce qu’on s’attend à ce que j’ai mon propre carnet et stylo ? Merde, est-ce que j’aurais dû acheter un de ces carnets à spirales en haut ? Comment ça s’appelle ? Est-ce que je suis censé savoir comment ça s’appelle ? Arrête tes conneries Julien, tu débutes, t’as le droit de faire quelques petites conneries, ce sera pas la fin du monde.
Comment je suis censé m’habiller ? Pas en costard évidemment, c’est pas le genre, mais est-ce que je sors la chemise ? Le jean, s’il est pas trop délavé, ça passe ? Les belles chaussures ou les baskets ? Okay c’est un métier de terrain mais à quel point je devrai rester debout ? J’aurais dû demander, j’ai jamais travaillé dans une rédaction comme ça moi ! Bon allez, souffle. C’est pas bien grave si tout n’est pas cent pour cent parfait dès la première seconde.
Rappelle-toi de tes profs Julien. Et de tes stages. Comment ils étaient habillés, tous ? Okay, je vais me baser là-dessus. Ca va aller.
7h. Il est temps d’y aller. Vivement que j’ai mon propre appart, vivre chez ses parents en banlieue y’a quand même rien de pire. Enfin. Au moins ça ne me coûte rien. Bref.
J’ai acheté le journal à lire dans les transports, histoire d’être le plus aligné possible sur leur ligne éditoriale. Il ne faudra pas que j’oublie de le jeter avant d’arriver par contre, ou de le cacher dans mon sac histoire de ne pas faire trop lèche-bottes. On ne m’a pas encore dit ce que j’étais censé faire. J’ai pris mon ordinateur et mon bloc-notes au cas où, au pire ils resteront dans mon sac. Ce sera un peu lourd, mais ça ira.
8h45. Ca y est, j’y suis. On m’avait dit 9h, mais mieux vaut faire bonne impression. Tout le monde n’est pas encore là, je me calquerai sur les horaires de tout le monde à partir de demain, c’est décidé. Qui je dois trouver ? Il faudrait peut-être que j’aille me présenter non ? Ah, l’assistante RH m’attend. Noémie. Il faut que je m’en souvienne. Noémie, Noémie. Elle me fait faire le tour des bureaux - les toilettes, l’open space, la machine à café … YES, y’en a une ! Mon bureau. Faisons une pause 30 secondes : j’ai un bureau ! Trop bien ! Bon faut pas trop que j’aie l’air d’un débutant, reprend-toi Julien putain. Papiers à signer, photo, carte de presse, ok. On me présente le patron - Roger. Roger, Roger. Et ça c’est Lisa, de la compta, d’accord. Trop de nouveaux prénoms d’un coup.
Aujourd’hui je vais suivre Laure, l’experte politique. Pas besoin de retenir son nom à elle, je suis ses chroniques religieusement depuis des années. Un monument de l’écriture, celle-là. C’est génial. Je suis trop bien, c’est génial. Génial, génial, génial. Le plan de la journée m’est présenté : j’accompagne Laure aux questions à l’Assemblée, puisqu’on est mercredi. Elle a quelque chose de prévu sur la majorité, elle doit vérifier qu’ils tiennent bien leurs promesses électorales, notamment sur la question de l’avortement, ça devrait être passionnant. Et moi j’ai le droit de préparer un petit article récapitulatif qui lui servira d’introduction. Je vais être publié, dès mon premier jour !
10h, on arrive à l’Assemblée. Ah ces politiques, langue de bois sur langue de bois. Je vois Laure prendre des notes sur son carnet. Je fais pareil sur le mien - elle me chuchote que je devrais en demander un à Noémie, le mien n’est pas aux normes du journal. Déjà j’apprends quelque chose !
12h, on retourne au bureau. Laure s’achète un sandwich et bosse devant son écran. Je vais faire pareil, ça doit être comme ça que ça marche. Elle tape tellement vite, c’est dingue ! Bon, il faut que je les impressionne. Je vais être le plus sévère possible. Ce député de gauche qui propose des mesures qui frôlent l’extrême-droite ? Je vais lui faire sa fête, à coup de références Mitterrand. Petite pique sur le régime de Vichy, et hop ! Je suis plutôt fier de moi. Laure s’est déjà absentée depuis un moment, mais comme elle ne m’a pas dit de la suivre, je reste à mon bureau et j’observe. Mail à l’assistante de rédaction avec mon article, et hop je suis tranquille ! Quelle efficacité !
15h. Et si j’allais faire un tour à la machine à café ? Les journalistes sportifs sont tous agglutinés devant, pas de résultats à reporter avant ce week-end. J’ai vraiment bien choisi mon département. J’essaie de discuter un peu ou j’observe ? Je vais me taire pour l’instant, j’aurai tout le temps d’entrer dans la conversation un autre jour, mais vaut mieux pas faire de bourde dès le premier jour, je ne maîtrise pas du tout les sujets abordés.
16h. On m’a renvoyé mon article. J’ai peur d’ouvrir le mail … Mais c’est pas mon article ça ! Les piques, les sarcasmes, tout a disparu ! A la place, il ne reste qu’un résumé plat et édulcoré. Je ne sais même pas s’ils ont gardé un mot sur dix. Je vais voir l’assistante de rédaction. Carine, elle s’appelle. Elle me dit qu’elle est désolée, mais que le député que j’ai éclaté est en fait extrêmement proche de Roger. Roger ? Ah oui, le grand patron. Donc on n’a rien le droit de dire. Sérieusement ? Elle essaie de me soutenir. C’est pas facile au début, mais on apprend vite ce qu’on peut et ne peut pas faire. Laure aussi en a fait des conneries. D’ailleurs, est-ce qu’on m’en a déjà parlé de Laure ? Incapable de sortir une phrase sans au moins trois fautes d’orthographe. Ses articles, c’est une suite de bullet-points. C’est aux AR (assistants de rédaction, donc) de tout reprendre à chaque fois. Eux qui ne seront jamais crédités.
17h. J’ai une légère nausée. Carine a eu beau essayer de me rassurer, je me suis rarement senti aussi mal.
18h. J’ai envie de dormir. Je vois que Laure n’est pas revenue (d’après Carine, elle enchaîne les pauses café avec ses potes des cabinets de ministres), moi je vais me barrer. Noémie me propose de rester pour voir un bouclage, mais honnêtement ? La flemme. Je veux juste rentrer. Prendre un bain. Ecrire dans mon journal intime. Au moins je peux y mettre ce que je veux. Et si je créais un blog ?
Merde. Merde, merde, merde. | |
| | | D.A.
Nombre de messages : 667 Age : 32 Date d'inscription : 30/04/2013
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Lun 14 Sep - 17:46 | |
| Je vote pour le texte n°1. Il déborde de drôlerie, d'absurde, de détails... La quantité de détails dessert d'ailleurs bien la fin : je ne m'attendais pas à ce qu'il s'agisse de ça. Il est parfait dans sa forme : un peu étouffant, un rythme rapide qui participe à l'ambiance de rush du premier jour. Il m'a fait sourire à bien des reprises. Une réussite.
Le texte n°2 m'a moins plu dans ce qu'il a choisi de raconter. Il prend un parti pris de technicité et d'immersion dans un univers qui, personnellement, m'était inconnu. J'ai donc au moins apprécié la découverte même si l'intérêt n'était pas au rendez-vous. Il n'y a aucune obligation d'avoir une chute non plus, mais l'absence ici lui porte préjudice : j'ai eu l'impression qu'il s'arrêtait avant de trouver sa fin - comme s'il s'agissait d'une page de journal intime. La vie n'est pas toujours intéressante à vivre et on sent bien la déception du héros dont la joie tombe en chute libre, un bon point. Merci vous deux ! | |
| | | Grendelor Rôliste
Nombre de messages : 3940 Age : 44 Localisation : Dans son coeur Date d'inscription : 25/12/2007
Personnages RP Pseudo: Grendelor Pseudo : Lùthien Pseudo : Pr. Lim
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mar 15 Sep - 11:09 | |
| Je vote pour le 1. Troublant et réaliste, ce rêve dans un rêve dans un rêve, j'aime beaucoup.
Le 2 est puissant dans sa rapidité, on est pris dans un flux ininterrompu, c'est le vertige. Ce que je trouve dommage c'est de casser ça avec une "révélation", même pas vérifiée par le mec, qui fait tout retomber. J'aurai plutôt continuer dans l'excitation jusqu'au dégonflement du soir quand on relâche toute la pression de la journée.
Très bons textes tous les deux, merci pour ce moment de lecture. | |
| | | Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mar 15 Sep - 15:04 | |
| Franchement c'est trop dur! Genre carrément trop dur. J'ai aimé le texte 1 pour son coté cynique et sa chute qui m'a bien surprise à sa façon. Je me doutais qu'il allait se passer qqchose de l'ordre du rêve/fantasme mais j'ai bien rigolé pq malgré ça, il a réussi à me prendre au dépourvu. Malgré tout, j'éprouve une tendresse particulière pour le texte 2, que j'ai lu en premier (ne me demandez pas pourquoi). Je pense que ça tient principalement au fait que je me suis bcp reconnue dans le personnage principal, très angoissé et avide de bien faire, de faire ses preuves. Donc pour ça, ce qui est un ressentit absolument et définitivement subjectif (car je pense que le texte 1 est plus maitrisé) je vais voter pour le texte 2. Bravo mes chouchous, vous avez envoyer du lourd | |
| | | Goldmund
Nombre de messages : 2123 Age : 36 Localisation : Plus loin qu'ailleurs Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mar 15 Sep - 17:55 | |
| - Lilith a écrit:
- le texte 2, que j'ai lu en premier (ne me demandez pas pourquoi)
Parce qu'il est plus court. J'ai eu le même réflexe. Les deux textes sont vraiment de bonne facture, mais ils ne sont pas comparables. Je vote pour le texte 1. | |
| | | Aligby Héliaste
Nombre de messages : 4758 Age : 37 Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mar 15 Sep - 18:01 | |
| Le premier texte est vraiment prenant. L'écriture est maîtrisée, les effets itou. Parfois, ça tire un peu trop sur la corde de l'absurde (le sac à dos happy meal), même s'il est normal que l'absurde tire un peu sur la corde. Il y a un côté hyper-réaliste dans la description des scènes : on ressent très précisément le malaise qui est décrit ; et en même temps, on est dans la caricature. Bref, j'ai adoré lire ça.
J'ai apprécié le deuxième texte également et surtout pour son style - c'est un bon texte. Il a quand même quelques défauts : une jeune journaliste engagée va rarement dans le grand bain politique dès son premier jour, enfin, je suppose.
Je vote pour le premier texte. | |
| | | Aikoh kote
Nombre de messages : 733 Age : 33 Localisation : Finistère Date d'inscription : 14/12/2011
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| | | | Haalysse Rédactrice en chef
Nombre de messages : 1002 Age : 34 Localisation : Bagnolet Date d'inscription : 04/11/2014
Personnages RP Pseudo: Nuage rose ? Pseudo : Algol Daling Pseudo : Béta virginis zaridjan
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Lun 21 Sep - 15:18 | |
| - Ali a écrit:
- une jeune journaliste engagée
mais qui s'apelle Julien ? ^^ Dans les deux cas le narrateur est un homme ^^ J'ai vraiment aimé les deux textes. Le premier est très drôle et la fin géniale. L'intrigue est maitrisée du début à la fin, et c'était agréable de le lire. Le 2ème est si vrai. Cette peur de ne pas savoir quelle est sa place, que faire, etc. Et la déception de la fin est bien menée. Je vote toutefois pour le texte 1 car il m'a plus touché et plus fait rire. Le second est "bien, mais", même si je ne saurais pas décrire le "mais" qui m'a fait préférer le premier texte Bravo aux deux participants | |
| | | Tr0n
Nombre de messages : 3306 Age : 44 Date d'inscription : 13/03/2008
Personnages RP Pseudo: Sucedebout Pseudo : Grocube Pseudo : Tron
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mar 22 Sep - 23:48 | |
| Les deux textes sont incomparables. Le premier est meilleur.
Je vote donc pour le texte numéro 2 par esprit de contradiction ou parce que je n'ai pas confiance en mon jugement. Sans doute mon côté naïf face à la maîtrise technique. | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Ven 25 Sep - 17:29 | |
| Vous avez encore jusqu'à lundi, 23h59, pour voter. | |
| | | gaba
Nombre de messages : 598 Age : 37 Date d'inscription : 28/11/2011
Personnages RP Pseudo: Abeline Lamesain Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Ven 25 Sep - 21:58 | |
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| | | lyconide
Nombre de messages : 140 Age : 35 Localisation : Le Mans Date d'inscription : 01/12/2014
Personnages RP Pseudo: Rhipe ARTEMHED Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Sam 26 Sep - 14:27 | |
| Je vote pour le texte 1 mais avec regret parce que j'ai adoré les deux | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Sam 26 Sep - 16:36 | |
| Je vote aussi pour le texte n°1. J'ai beaucoup apprécié la drôlerie des scènes. Ce texte ressemble à un film de Jacques Tati. Merci à celui qui l'a écrit. Le deuxième regorgeait un peu trop de questions. C'est une suite de questions et même si elles sont plus que réelles un premier jour et qu'elles posent de vrais problème, je trouve que la répétition interrogative alourdit le texte. Par contre, je pense que cette journée pourrait être une vraie.
Merci à tous les deux pour ce duel bien agréable à lire. | |
| | | Lepzulnag
Nombre de messages : 393 Age : 32 Localisation : Finistère Date d'inscription : 14/12/2014
Personnages RP Pseudo: Cheval Pseudo : Jean-Jules Pseudo : Frasec
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Sam 26 Sep - 20:13 | |
| Je vote pour le texte n°1. La scène des mecs qui chantent dans les toilettes était vraiment drôle. Je m'imagine tellement vivre ça en vrai un jour. | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Mer 30 Sep - 18:17 | |
| Nicolas retire son trophée à Juliette ! Avec son texte, le premier, il emporte 8 voix sur 12 et par conséquent, la victoire.
Félicitations aux deux participants et merci aux douze votants. | |
| | | Nicolas
Nombre de messages : 1504 Age : 38 Localisation : Tentaka Date d'inscription : 25/11/2007
Personnages RP Pseudo: Murène de Virtù Pseudo : Andy de Falque Pseudo : Antoine
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Jeu 1 Oct - 10:04 | |
| Merci à tous ceux qui ont voté pour moi ! Les autres je vous pardonne. J'espère juste que Tr0n croira plus à son jugement la fois prochaine. Et finalement, je préfère que Lilith soit arbitre plutôt que votante pour le défi contre Chikoun.Et félicitation à ma vaillante adversaire qui s'est dépatouillée d'un sujet qu'elle m'a dit détester ! La revanche quand elle veut. Trois trophées sur six ; la Reconquista est en bonne voie. Quoi qu'il arrive, j'ai eu la bonne idée de récupérer le magenta, le cyan et le jaune primaire. Je peux dorénavant virtuellement créer des trophées de n'importe quelle couleur. HAHAHAHA ! tout ça n'a ni queue ni tête ! | |
| | | Scarlet Hurricane Chromatique
Nombre de messages : 3124 Age : 34 Date d'inscription : 30/11/2007
Personnages RP Pseudo: Maerenn Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola Jeu 1 Oct - 22:41 | |
| J'ai lu ton texte et je me suis dit "Ouais, bon, okay, c'est fini."
Félicitations, et merci à tous les votants ! (Prépare-toi pour la revanche. Cette fois pas le jour de mon anniversaire) | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Votes] Trophée Zola | |
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| | | | [Votes] Trophée Zola | |
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