JACK A DIT
Tous les participants songent à un certain nombre d'éléments à prendre en compte dans la rédaction d'un texte. Exemple : « Tu devras écrire sur le thème du vieillissement, avec pour inspiration cette photo : (...). Ton texte devra contenir ces trois mots : cachette, pomme, truite ; et inclure une fin ambiguë. »
Puis, le MJ mélange les ordres d'écriture et les distribue au hasard. Vous devez utiliser vos 10/15 min pour écrire un texte remplissant ces critères.
Participants : 15 minutes : Aillas, Chikoun, D.A., gaba, Shuvii
Règles imposées par les participants (le destinataire était ensuite choisi au hasard) :
Aillas à Jack a dit :
Tu devras rédiger un texte sur le thème du crachin, dans lequel la fille du général est alcoolique.
Chikoun à Jack a dit :
Tu devras rédiger un texte sur le thème de la course poursuite, sans utiliser un seul adjectif de vitesse.
D.A. à Jack a dit :
Tu devras rédiger un texte sur le thème de la route, ce texte devra être un morceau de script de cinéma.
Gaba à Jack a dit :
Tu devras rédiger un texte sur le thème d'une visite à une sorcière vaudou, dans lequel seront citées au moins trois marques de produits vaudou, inventées ou existantes.
Shuvii à Jack a dit :
Tu devras rédiger un texte sur le thème de l'enfance, en conjuguant tous les verbes au présent.
Texte n°1 :En tant qu'enfant, je témoigne.
Rien de plus fort que l'émerveillement que je porte.
Tout ce que j'approche est nouveauté et délice.
Dans mon esprit se mêlent mes sentiments.
Dehors près des miens se dressent mes fondations.
Sûr de mes lendemains, j'avance sans calme.
Incertain de l'amour, j'hume attentivement.
Mais en tant qu'enfant, je témoigne.
Car en tant qu'enfant, je m'éloigne.
Entend qu'enfant.
Texte n°2 :Elle pénétra dans la boutique à 15h43. L'horloge entourée de squelettes l'indiquait clairement sur le mur. Aussitôt elle fit l'inventaire des noms de marques qui trônaient sur la plupart des produits mis en vente et les replaça dans sa mémoire à ceux qu'elle connaissait déjà.
Les cigarettes Mortadi, aux filtres illustrés de têtes de morts. Les pattes de poulet serrées en lots par une ficelle et un petit rectangle de carton à l'effigie d'un masque effrayant et de la firme Bilanzi. Et les cosmétiques Mahala Kuhi...
Elle se pencha sur l'étal poussiéreux où étaient empilés les flacons de parfum brunis et les tubes de rouges à lèvres aux couleurs exotiques. Ils avaient une allure d'authentique qui aurait donné envie à n'importe qui. Les touristes devaient tomber dans le panneau sans arrêt. Dilhyue esquissa l'ombre d'un sourire. Elle repoussa ses tresses blanches en arrière sous le regard curieux de la sorcière-vendeuse. Derrière son comptoir, elle jouait à une console de jeu très moderne et mâchait un chewing-gum.
Dilhyue savait qui était cette femme.
Les imposteurs montent des spectacles grandiloquents. Les authentiques sont parmi nous. Cette pensée la fit sourire davantage.
Jusqu'aux objets les plus clichés à l'effigie de masques rituels façon comics, de femmes noires au visage peinturluré de blanc, tout dans cette boutique était réuni pour donner une image cliché de cette culture. C'était un commerce comme un autre, et les apparences devaient demeurer intactes.
Dans un coin, la photo d'un sorcier qui sortait de sa bouche une langue sectionnée en deux et lui faisait un geste qu'elle prit comme une insulte libidineuse, mais qui avait sans doute une toute autre signification.
D'épais rideaux rouges cachaient partiellement ce qui semblait être une terrasse au magasin. Du bruit provenait de derrière cette mince ouverture de lumière qui attirait naturellement son attention.
Dehors, une célébration semblait en cours. Elle pencha la tête pour tenter d'aperçevoir ce qui se tramait derrière la porte-fenêtre. La vendeuse barra d'un coup sa vue de son corps. Dilhyue se sentit coupable d'avoir laissé traîné ses yeux, mais elle ne cilla pas devant le regard froid de la sorcière. Elle y distingua des nuances ocres et des tons chauds. Un goût de café brûlant lui titilla la langue, inventé de toutes pièces.
Texte n°3 :Je remballe ma chevrotine. Touché. Ce sale fils de pute l'aura bien cherché. Une belle pluie de balles, un joli crachin d'automne. Un ciel de plomb, qu'il aurait dit, l'autre poète. C'est mon père qui serait fier de ce tire. Bam, pleine poire. Je vous l'accorde, il y a au moins une dizaine de pastilles rouges sur le corps de ce bonze. J'y suis pas allé de main morte. Mais cet enculé m'avait volé mon whisky. Comme si, parce que j'étais une femme dans ce régiment de troufions, j'allais me laisser faire. Comme si, parce que mon père est le général, j'allais aller pleurer dans son complet. Je me mouche dedans. Je le dégueulasse. Mais jamais je chialerai ni déshonorerai le paternel. Une gorgée de plus. J'ai récupéré ma bouteille. Papa sera fier, j'crois. Le général sera en colère, le papa aura les yeux qui brillent. Comme moi en ce moment. Une gorgée de trop. Une putain de flotte qui me bat les tempes. T'as pris ça, bel enculé. T'as un nouveau sourire de clown. Je rigole. Mon rire secoue ma poitrine. La sienne est pleine de trous. Et dedans, le crachin du ciel rejoint celui de mon fusil. C'est rigolo.
Texte n°4:On paraît toujours immobile dans l'espace. Pas de vent. Pas de vibrations. Pas même le bruit d'un moteur en marche. C'est comme glisser à ski sur une pente neigeuse parfaitement rectiligne. Mais sans montagne et sans neige, avec juste le soleil qu'il faut filtrer.
Tout est immobile, mais la navette de police qui nous poursuit se rapproche petit à petit.
« Faut qu'on décarre d'ici et vite ! » dit Lesp. « Mets une poussée. »
Je secoue la tête. Lesp est un des meilleurs braqueurs de banque du monde, mais il n'y connait rien en spationautique.
« Tu fous quoi mec ! Ils nous rattrapent ! Les astroflics nous rattrapent bordel !
- On a cinq tonnes d'or de plus qu'à l'aller. On dépenserait trop de carburant, et on va en avoir besoin pour la suite. À moins que tu veuilles te débarasser du lest ? »
Il ne moufte pas.
« Tu peux me faire confiance, Lesp. je suis le meilleur astro du monde, le temps qu'ils fassent les sommations d'usage on sera dans les eaux des îles Caïman avec une ouverture de compte à faire. »
Texte n°5 :Le pied enfoncé sur l'accélérateur, Henry jette des regards vers l'arrière nerveusement.
La police, le poursuivant: Monsieur, veuillez-vous arrêtez sur le champs !
Henry panique et tente de les semer.
Il se rend ensuite compte qu'en face de lui, se trouve un barage de police qui l'oblige à freiner violemment.
Un policier ouvre la portière et lui jette un regard noir en le sortant avec force de la voiture.
Le policier: Vous êtes en état. Vous pouvez garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous.
Henry tente de se débattre: Je n'ai rien fait ! Je suis innocent ! Je n'avais pas vu... La route n'était pas bien indiquée ! Je me suis perdue... ! Je n'ai tué personne ! Je suis innocent !
Le policier coffre l'adolescent et le ramène chez ses parents.[/center]