Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Colère. Mer 21 Oct - 23:51 | |
| On a voulu me faire croire que la colère était chaude ou froide. Volcanique ou glaciale. Il n’en est rien. Ma colère à moi est rouge sang. C’est la vie qui m’entrechoque. C’est tous ces espoirs que je place dans les autres et en moi même, toutes ces attentes qui se heurtent à la réalité. Toutes ces déceptions qui me bouffent comme un cancer. Ma colère est une tempête qui gronde dans mes artères, qui creuse dans ma chair. Elle enfle sans jamais s’arrêter et je ne peux que la nourrir car si je la laisse vivre alors elle détruira tout sur son passage, un ouragan vengeur. Je la nourris et elle me nourrit. Je la laisse me porter avec elle, dans les vents furieux qu’elle ressasse, fait de mots et d’émois bafoués, d’absences et d’illusions salées. Je regarde la route désertique qu’elle laisse sur son passage, le silence de mon orgueil me pétrifie. Je plaide coupable. Mon égo est trop puissant, ma colère trop excessive. Sa rage est un cataclysme que j’abats sur le monde. Et je regarde les gens autour de moi plier ou casser dans la tourmente.
Je voudrais m’arrêter, faire cesser la pluie qui tombe sur ma ville, adoucir le sifflement du vent mais toujours la colère rugit dans mes veines. Je ne céderais pas. Je n’écraserais pas l’émotion qui me fait tenir debout, l’orage qui fait vibrer ma peau et cogner mon cœur plus fort. Soudain je suis prise dans une forêt de mots. Ils tournent en boucle autour de moi. Toutes ces phrases que j’entends, toutes ces lettres qui dansent sans cesse devant mes yeux, dans une ronde folle et lancinante. Je perds le nord, je m’égare mais toujours la colère me remet sur le bon chemin. Je les effleure du bout des doigts, les serre entre mes ongles, les fourre dans ma bouche en griffant ma gorge. Je les avalerais tous, ces mots douleurs dont vous m’abreuvez. Ils sont la terre meuble où pousse ma belle colère, ma colère-vie. Je ne céderais pas devant vos gifles et vos faux-semblants. Mon courroux sera plus fort encore. Il télescopera vos faibles attaques et les assimilera pour mieux rendre les coups. Je ne céderais pas.
Je laisse ma colère prendre racine en moi car à travers elle je peux ressentir toute la force de ma voix. Je la câline comme un enfant chagrin, lui donne la force de grandir un peu plus pour qu’en échange je puisse tenir debout, affronter les pitoyables bourrasques que vous m’envoyez. Oui, je vis de rage contenue, de convulsions et de bouillonnement. Chaque mot est un drame, un déchirement. Vous déchirez mon âme avec vos pâles copies de sentiment. Mais je ne céderais pas. Je ne troquerais pas ma fureur pour la mer d’huile où vous vous complaisez. Je veux vivre vrai et fort, dans mon orgueil s’il le faut mais sans me cacher. Je suis la colère comme un flux trouble et brillant qui emplit l’espace le temps d’un instant. Et oui, j’ai mal et je saigne dans mon indignation. Plutôt la colère que la tristesse de vos mensonges. | |
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D.A.
Nombre de messages : 667 Age : 32 Date d'inscription : 30/04/2013
| Sujet: Re: Colère. Lun 26 Oct - 12:16 | |
| Je le trouve agréable, aussi surprenant que ce soit. Parce que l'émotion transparaît correctement à travers les mots, c'est imagé, c'est rouge et gris comme une tempête qui laisse des morts derrière elle. J'ai remarqué une ou deux tournures de phrases qui mériteraient selon moi d'être revues : « car si je la laisse vivre alors elle détruira tout sur son passage, un ouragan vengeur. » --> La formulation me fait tiquer. « Plutôt la colère que la tristesse de vos mensonges. » --> Cette phrase mériterait plus de force en tant que dernière. Elle me parait un peu pâle en comparaison du reste. « Je ne céderais pas. Je n’écraserais pas l’émotion qui me fait tenir debout, l’orage qui fait vibrer ma peau et cogner mon cœur plus fort. [...] Je les avalerais tous, ces mots douleurs dont vous m’abreuvez. [...] Je ne céderais pas devant vos gifles et vos faux-semblants. [...] Je ne céderais pas. »J'ai toujours de grands doutes quand il s'agit de quelqu'un d'autre, mais ça ne devrait pas être du futur ? Je ne céderai ? Je les avalerai ? (http://www.les-verbes.com/conjuguer.php?verbe=c%C3%A9der&submit.x=0&submit.y=0) Après ça, je pense qu'il n'y aura plus rien à dire de ce texte. Il est fini. A bientôt Lilith-chou | |
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