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| Zagreus, devoir n°1 [Ambre Melifol] | |
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zagreus
Nombre de messages : 33 Age : 36 Date d'inscription : 28/03/2008
| Sujet: Zagreus, devoir n°1 [Ambre Melifol] Mar 8 Avr - 18:15 | |
| Sujet : Une grand-mère passe seule son après-midi chez elle. Racontez en faisant le plus d'allusions possible à des groupes connus, paroles de chansons etc. La grand-mère n'a pas de radio chez elle, ni de télévision, aucun moyen d'écouter de la musique de quelque manière que ce soit. Elle ne danse pas, et ne chante pas non plus. C'est seulement en décrivant ses faits et gestes que vous devrez parler de musique.
La musique dans la peau.
Comment en suis-je arrivée là ? La vie, si éphémère mais tellement merveilleuse. Cette vie, dont on m’a fait cadeau pour le meilleur et pour le pire. Ma vie, dont la fin se rapproche, mais de laquelle on ne retient que le si doux voyage. Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d’un lac, je m’étais endormie, quand soudain, semblant percer mon être, et venant de nulle part, surgit une pensée. Et si tout était possible, s’il m’était donnée de changer quelque chose à mon passé ? Si l’on devait mourir demain, qu’est-ce qu’on ferait de plus, qu’est-ce qu’on ferait de moins ! Si je devais mourir demain, moi j’écrirais pour transmettre mes histoires, mes souvenirs, ma vie. Il est 13 heures, Paris s’éveille. Il est 13 heures, je n’ai plus sommeil. Le voici, me voilà près du moment tant attendu. C’est maintenant ou jamais qu’il me faut faire le point.
D’un pas lent mais sûr, j’atteignis mon Pleyel. Le ciel gris du dehors s’effaçait devant la beauté éclairée du dedans. La quiétude, cette sérénité sans pareille, laissa bientôt place à la deuxième valse de Dimitri Chostakovitch, donnant ensuite la sienne à Debussy, les sons et les parfums tournent dans l’air du soir. Le tempo fluctuant constamment. Le rubato renforçant l’ambiguïté temporelle. Quelle stimulation fantastique de notre imaginaire ! La voluptueuse atmosphère se reposait sur ce terrain conquis, faisant voltiger les soirs d’été. Qu’aurait été ce prélude sans l’âme que lui a insufflée ce célèbre vers de Baudelaire ? Une terre sans lumière, un être sans âme, une maison sans fondations.
Je jouais du piano très doux, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut dire que j’étais libre, heureux d’être là malgré tout. Car oui mon Charles Augustin, vieillir est ennuyeux, mais c’est le seul moyen que l’on ait trouvé de vivre longtemps. Alors chante, la vie chante, comme si tu devais mourir demain, comme si plus rien n’avait d’importance, chante oui chante. Un jour j’ai eu dix-sept ans. Mes cheveux volaient dans le vent. Et souvent je chantais : Oh ! Yesterday ! Et à dix-huit ans, j’ai quitté ma province, bien décidée à empoigner la vie. Le cœur léger et les bagages minces, j’étais certaine de conquérir Paris. Je travaillais tous les jours, toutes les nuits, sûre d’avoir du talent. Ah, quelle naïveté ! Oui, le poids des années qui passaient, m’a fait prendre conscience de la dureté de ce métier. Baignée par du Piaf et du Marilyn, j’avais eu moi aussi l’envie de me hisser au rang star. J’ai à la place, par désillusions, chuté de mon beau nuage rose. La solitude est à présent mon quotidien. Moi qui suis l’art du temps, je me divise et m’organise : ma pulsation me régule, ma mesure me regroupe, mes accents me mettent en relief. Je suis représentatif de chaque époque et chaque époque a une conception particulière de mon art. Toi mon unique, mon seul amour. Je n’ai aimé que toi et n’en aimerais pas d’autres. Musique hétérogène s’il en ait, populaire à tes heures et savante dans ton cœur. Je suis fou de toi, de l’intensité que te donne une Fender Stractocaster dans Purple Haze, comme de la lutte de pouvoir dans un quatuor de Beethoven, ou encore le renouveau par le dodécaphonisme de Schoenberg. Te souviens-tu de cette soirée à Bayreuth, de la surprise qui fût la mienne. De cette œuvre sublime qu’est le Ring des Nibelungen de Wagner. De cette musique dont ma chair frissonne encore. De ce Siegmund qui tombe amoureux de sa sœur, et de Brünnhild voulant sauver ses jumeaux contre la volonté de Wotan. Que faire alors après Wagner ? Tu me susurre à l’oreille que rien n’a jamais égalé cette splendeur perdue, ni la musique impressionniste de Debussy, et encore moins l’atonalité de Schoenberg. Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi c’est toi. Mais la fatigue s’empare de mon corps de vieille femme. Je suis las de vivre ainsi, de penser à agir, et fatiguer de réfléchir. Je prends conscience de mes mutations, de la fusion de mon être dans le Tao. Le vide frappe à ma porte, il calme mon esprit et libère mon corps. Mon but est l’illumination comme à chacune de mes méditations. Mon cerveau concentre sa force. Je la dirige et la contrôle : j’arrive enfin à me lever.
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| | | Ambre Melifol
Nombre de messages : 401 Age : 34 Localisation : Dans ton coeur Date d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Zagreus, devoir n°1 [Ambre Melifol] Jeu 10 Avr - 1:47 | |
| La musique dans la peau.
Comment en suis-je arrivée là ? La vie, si éphémère mais tellement merveilleuse. Cette vie, dont on m’a fait cadeau pour le meilleur et pour le pire. Ma vie, dont la fin se rapproche, mais de laquelle on ne retient que le si doux voyage. (si tu relis attentivement ton paragraphe, tu constateras que tu as fait une sorte d'anaphore avec la reprise de « vie » en plus d'un rythme ternaire. Je pense que tu ne l'a pas remarqué, mais tu aurais dû insister sur cet aspect pour donner un rythme à ton premier paragraphe, dans un texte sur la musique c'est assez important. D'autre part, je pense que la première phrase de ton texte est inutile, elle n'est pas en lien avec la suite, ne serait-ce qu'au point de vue de la logique, même si je comprends ce que tu veux dire. Il aurait fallu soit que tu développes entre les deux premières phrases, soit que tu supprimes carrément la première) Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d’un lac, je m’étais endormie, quand soudain, semblant percer mon être, et venant de nulle part, surgit une pensée. Et si tout était possible, s’il m’était donnée (tournure impersonnelle : s'il m'était donné) de changer quelque chose à mon passé ? Si l’on devait mourir demain, qu’est-ce qu’on ferait de plus, qu’est-ce qu’on ferait de moins ! (je te conseille plutôt le point d'interrogation que d'exclamation ici) Si je devais mourir demain, moi j’écrirais pour transmettre mes histoires, mes souvenirs, ma vie. Il est 13 heures, Paris s’éveille. Il est 13 heures, je n’ai plus sommeil. (Là aussi, manque de coordination avec le paragraphe précédent, même si là ce sont des paroles de chanson. Tu aurais pu les faire précéder d'une phrase introductive, ce qui aurait donné plus de fluidité à ton texte) Le voici, me voilà près du moment tant attendu. (on a déjà parlé de cette phrase, mais j'aimerais ajouter que tu devrais choisir entre me et le et employer la même formule pour les deux, sinon ça donne une sensation d'incompréhension et de décalage) C’est maintenant ou jamais qu’il me faut faire le point.
D’un pas lent mais sûr, j’atteignis mon Pleyel. Le ciel gris du dehors s’effaçait devant la beauté éclairée du dedans. La quiétude, cette sérénité sans pareille, (ici, le « cette » me semble superflu dans la mesure où les termes « sérénité sans pareille » précisent le groupe nominal « la quiétude », je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, au pire, on en reparle sur msn) laissa bientôt place à la deuxième valse de Dimitri Chostakovitch, donnant ensuite la sienne à Debussy, (j'aurais plutôt mis un point là) les sons et les parfums tournent dans l’air du soir. Le tempo fluctuant constamment (évite les participes présents et conjugue plutôt tes verbes, le français n'aime pas trop ça, c'est plutôt une construction latine). Le rubato renforçant l’ambiguïté temporelle. (même remarque) Quelle stimulation fantastique de notre imaginaire ! La voluptueuse atmosphère se reposait sur ce terrain conquis, faisant voltiger les soirs d’été. Qu’aurait été ce prélude sans l’âme que lui a insufflée ce célèbre vers de Baudelaire ? Une terre sans lumière, un être sans âme, une maison sans fondations.
Je jouais du piano très doux, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut dire que j’étais libre, heureux d’être là malgré tout. (dommage que tu aies tenu à placer le « heureux », tu es en train de parler d'une femme, je te le rappelle) Car oui mon Charles Augustin, vieillir est ennuyeux, mais c’est le seul moyen que l’on ait trouvé de vivre longtemps. Alors chante, la vie chante, comme si tu devais mourir demain, comme si plus rien n’avait d’importance, chante oui chante. Un jour j’ai eu dix-sept ans. Mes cheveux volaient dans le vent. Et souvent je chantais : Oh ! Yesterday ! Et à dix-huit ans, j’ai quitté ma province, bien décidée à empoigner la vie. Le cœur léger et les bagages minces, j’étais certaine de conquérir Paris. Je travaillais tous les jours, toutes les nuits, sûre d’avoir du talent. Ah, quelle naïveté ! Oui, le poids des années qui passaient, (euh... il faudra que tu m'expliques pourquoi tu as mis une virgule ici, on ne sépare jamais un sujet de son verbe pas une virgule) m’a fait prendre conscience de la dureté de ce métier. Baignée par du Piaf et du Marilyn, j’avais eu moi aussi l’envie de me hisser au rang star.(tu as oublié un « de »... grand sourire) J’ai à la place, par désillusions, (singulier) chuté de mon beau nuage rose. La solitude est à présent mon quotidien.
Moi qui suis l’art du temps, je me divise et m’organise : ma pulsation me régule, ma mesure me regroupe, mes accents me mettent en relief. Je suis représentatif de chaque époque et chaque époque a une conception particulière de mon art.
Toi mon unique, mon seul amour. Je n’ai aimé que toi et n’en aimerais (c'est du futur, pas du conditionnel : aimerai) pas d’autres. Musique hétérogène s’il en ait (est), populaire à tes heures et savante dans ton cœur. Je suis fou de toi, de l’intensité que te donne une Fender Stractocaster dans Purple Haze, comme de la lutte de pouvoir dans un quatuor de Beethoven, ou encore le renouveau par le dodécaphonisme de Schoenberg.
Te souviens-tu de cette soirée à Bayreuth, de la surprise qui fût la mienne. De cette œuvre sublime qu’est le Ring des Nibelungen de Wagner. De cette musique dont ma chair frissonne encore. De ce Siegmund qui tombe amoureux de sa sœur, et de Brünnhild voulant sauver ses jumeaux contre la volonté de Wotan. Que faire alors après Wagner ? Tu me susurre à l’oreille que rien n’a jamais égalé cette splendeur perdue, ni la musique impressionniste de Debussy, et encore moins l’atonalité de Schoenberg.
Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi c’est toi. Mais la fatigue s’empare de mon corps de vieille femme. Je suis las de vivre ainsi, de penser à agir, et fatiguer de réfléchir. Je prends conscience de mes mutations, de la fusion de mon être dans le Tao. Le vide frappe à ma porte, il calme mon esprit et libère mon corps. Mon but est l’illumination comme à chacune de mes méditations. Mon cerveau concentre sa force. Je la dirige et la contrôle : j’arrive enfin à me lever.
Commentaire général : Bien, tout d'abord je signale au passage, c'est bien que tu donnes un titre à tes devoirs, j'apprécie beaucoup. Par contre, si un jour tu n'en trouves pas, ce n'est pas obligatoire.
Ensuite, le texte est bon, regarde un peu mes commentaires et fais attention aux fautes, mais pour le reste, ça va. J'aimerais juste porter ton attention sur la concordance des temps. Tu emploies une fois le passé, une fois le présent dans ton texte. Alors oui, je sais, ce n'était pas évident parce qu'il fallait que tu intègres les paroles de chanson, maintenant j'aurais accepté que tu adaptes un peu pour la respecter. Au niveau des références, elles sont bonnes et tu as su les placer en bonne quantité, tu as parfaitement répondu au sujet, pour ça, c'est bon. Pour le reste, je vais commencer à réfléchir au sujet de ton prochain devoir... Si tu veux plus de précisions, je suis à ta disposition sur msn. Bonne nuit ! | |
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