A toi.
Au final, le temps passe et j'en passe des meilleures, j'oublie des fois de signifier ce que je pense. Habitude en filigrane sur une vie que je tente de mener sans trop prendre l'eau. Barque qui sinue entre les entrelacs des laques figées d'un monde trop rigide. Alors quand ça va mal je me tourne vers toi et déverse ma bile acide jusqu'à te noyer. Pour ça je demande excuses.
Car ce n'est pas parce que tu es Sicile que nous sommes le pied prêt à frapper qui te suit. Ce n'est pas parce que tu es Damnée que nous sommes les juges qui créent ton enfer. Ce n'est pas parce que tout n'est pas dit que nous ne partageons pas tout.
Je me rends compte que j'évite souvent d'aborder les sujets personnels, pas parce que je n'ai pas confiance mais parce que se confier est chez moi quelque chose d'étranger. Comme un rocher bien posé qu'on aime pas trop soulever.
Alors j'aimerais que tu saches que tu ce que tu fais pour moi, ce que tu fais pour nous, est bien présent à mes yeux et ne saurait être rendu à pleine mesure faute d'avoir assez de vies pour l'exprimer. Si l'omission que je prodigue peut paraître vide, sache au moins que pour trop de choses je t'adore, bel esquif sur lequel on s'accroche.
Maternelle matrice qui de son mystère fit naître un mentor.