candidature pour raconter des sornettes aux rats

A mon tour de venir fanfaronner dans
cette drolatique chambre d'admission.




Chers mentors, le temps d'affuter ma
faconde et je vous fais part des raisons qui me poussent à
briguer votre fonction.




En réalité, je ne
déploierai ni artifices, ni verve inépuisable pour
aller directement à l'essentiel. Vous le savez peut-être
ma présence sur ce forum incombe à Aligby et vous me
connaissez sûrement en tant que journaliste. Aujourd'hui, je
désire m'investir d'avantage dans ce mirifique forum dont vous
représentez le corps oligarchique.




Je me permets d'envisager un poste de
mentor car je nourris des desseins que je projette d'atteindre par le
biais d'un élève. Peu me chaut de m'ébaudir des
progrès éventuels qu'un tâcheron dévoué
pourrait faire sous ma gouverne. Par contre, je me figure des profits
qui m'échoiront à l'insu de son contact. En effet, si
je daigne m'avilir auprès d'un élève ignare,
c'est que j'espère que ma supériorité
professorale et que l'exaltation du sadisme obsessionnel qui la
dénote me conférera la rigueur qui, je pense, manque à
mes productions personnelles ; et enfin, la perfection, ou presque !
Grace à ce médiocre assujetti, j'élèverai
ma souillon d'âme jusqu'à lui faire picorer quelques
grains dans la main de Dieu ! Bref. Vous dites « égoïste, »
je réponds oui, mais hypocrite : non. Et où
trouveriez-vous plus grand dévouement à cette fonction
que chez celui qui s'y voue objectivement pour sa propre cause ?




Je crois par ailleurs que ceci
constitue à la fois la raison mais aussi la plus notable des
dispositions qui m'orientent vers le mentorat. J'y adjoindrai une
dyade inégalable. Tout d'abord,.mon insatisfaction invétérée
qui contraindra l'élève à se surpasser. Ensuite,
mes connaissances profondes en mortification que je ne manquerai pas
d'utiliser pour tout élève récalcitrant à
ma propension précédente.




Exécrant profondément ce
genre d'exercice, chers mentors je vous conchie. Restant toutefois à
votre entière disposition, je vous prie d'agréer
l'expression de mes salutations les plus respectueuses.

Le plus vieux mentor, Aligby ? Le monsieur n'oublierait-il pas les mentors aeringoriens ? Pour ne citer que ceux qui vivaient à mon époque reculée: Dounette (que j'ai moi-même enrôlé) et Ambre. Pauv' jeune...

Et puisque nous en sommes à aborder ce sujet: le corps oligarchique, il t'emmerde, poussin blanc :bounce:

Citation :

je ne déploierai ni artifices, ni verve inépuisable pour
aller directement à l'essentiel.

Alors ça, j'ai bien pris note, mais l'essentiel je cherche encore... par ici, entre deux adjectifs peut-être ?

Citation :

si je daigne m'avilir auprès d'un élève ignare,
c'est que j'espère que ma supériorité
professorale et que l'exaltation du sadisme obsessionnel qui la
dénote me conférera la rigueur qui, je pense, manque à
mes productions personnelles

De toute évidence: non. Tu as tout de même le mérite de me faire découvrir un mot, le mot "dyade" que j'extrais tant bien que mal de cette épaisse bouillie pour troisième âge, percluse de retours à la ligne aussi arbitraires qu'inopinés. J'ai aussi un petit faible pour les rebelles à la petite semelle: ça joue les Ar(p)agon, ça vous conchie tout ça joyeusement, mais ça reste bien gentiment à votre disposition. Les courbettes et les aménités, tu peux demander autour de toi: j'adore.

OK. File-moi ton adresse MSN via message privé, on va en discuter avec les autres mentors, tu veux ?

Quoi qu'il dise, cette candidature est on ne peut plus artificieuse. Il ne fait que flatter les instincts dominants des mentors, en n'oubliant pas quelques phrases alambiquées pour faire littéraire. Une personne qui commence par dire qu'elle ne déploiera aucun artifice, est de celles dont on ne saurait trop se méfier. Le profit qu'il espère tirer de la fréquentation d'un élève me paraît des plus illusoires, et il est étonnant de voir ces niaiseries pédagogiques et humanistes mêlées aux poncifs du S.M.

Face à ces premières
réactions, je me confère un droit de réponse.




Pour les retours à la ligne,
veuillez voir avec le code source du forum ; tout particulièrement
Goldmund qui ne manquera sûrement pas une occasion de savourer
de la succulente « épaisse bouillie. »
Pour ma part, je me défends toute explication avec quiconque
ou quoi que ce soit qui ne s'exprime pas sous forme grammaticale et
qu'importe les conséquences. Je regrette néanmoins que
l'originalité de la puissance créatrice du hasard, ne
soit pas appréciée à sa juste valeur.




A Irrumo, je vais préciser
certains points. Tout d'abord une petite définition du mot
artifice que j'emprunte au CNRTL : « Moyen habile,
ingénieux destiné à améliorer, à
corriger la réalité ou la nature. » Or, pour
tout ce qui concerne ma motivation, j'ai tenté de le traduire
avec le plus de sincérité possible. Je comprends malgré
tout ta défiance. L'incrédulité, qui vient d'une
personne aussi sagace (j'ose le supposer) que toi, exprime bien
l'aspect difficultueux de ma pensée. J'ai pour habitude
d'aller au fond des choses et je ne suis assurément pas le
seul à penser que l'égoïsme se trouve à
l'origine de chacun de nos actes. Ainsi, il est probable d'une
part que tu ne sois pas habitué à un aussi profond
degré d'introspection et d'autre part – mais ces deux points
sont sûrement liés – peut-être
éprouves-tu des difficultés à admettre l'idée
précédemment énoncée ; après tout,
n'est-ce pas inquiétant de se dire que même les plus
grandes vertus (comme l'altruisme par exemple) ne se résument
qu'à une forme détournée d'égoïsme,
plus insidieuse que celle qui s'avance à découvert ? (A
ce propos, je crois d'ailleurs que Nietzsche énonçait
qu'il valait mieux se situer dans ce dernier cas de figure.) Ceci
explique peut-être – encore une fois – que tu te
sois limité à un autre sens du mot artifice, qui, je le
consens, en admet pléthore.




Sur ce, des « niaiseries
pédagogiques » je le comprends également.
Même si de mon point de vue, je trouve au contraire ma façon
de concevoir la pédagogie, en plaçant le mentor au centre du processus, plutôt novatrice et
subversive à
côté des pratiques ordinaires. Mais ce qui me surprend
encore plus c'est l'adjectif "humaniste." Après avoir presque
fait l'éloge de l'égoïsme (et même si au
final je me trouve des valeurs communes avec les humanistes) je me
demande comment on peut taxer ma pédagogie d'humaniste.




Ensuite, en ce qui concerne les poncifs
du SM. Je suppose que tu fais allusion au sadisme obsessionnel et à
la mortification. Le sadisme obsessionnel, je l'emprunte à la
psychanalyse (le deuxième stade). La mortification, quant à
elle, est à la base une pratique religieuse. Contrairement au
SM, il n'y a ici pas l'ombre d'une jouissance quelconque. L'idée
en excluant cette notion de plaisir, était de préciser
ma conception du rôle d'un mentor devant, selon moi, avec
rigueur (obsessionnel) et fermeté, sans pitié (sadisme), impliquer son
élève au point de lui faire
ressentir des blessures d'amour propre (mortification) lorsqu'il
échoue à un devoir. On est loin du prétendu SM.





Enfin, je l'admets, mon style pompeux,
rend les choses plus complexes, qu'elles ne le sont en réalité.

Ceci, que j'avais entrepris il y a quelques temps déjà.

http://revolutionculturelle.blogspot.com/

A Goldmund,

Si le fond reste sérieux (en partie du moins), la visée de cette manière de l'exprimer était de le relativiser : je n'ai pas ce genre de prétention ; en faire trop dans le but d'obtenir quelque chose qui soit clairement inconcevable, tout en conservant une part de vérité afin de montrer que si mon sujet va être cette chose dont je parle et que j'ai la ferme intention de le mener à bien, cela ne m'empêche pas de le tourner en dérision pour dire que oui, je le fais sérieusement, mais qu'il y a plus important et bien plus essentiel.

De plus ce genre d'exercice, me sert à développer un langage que j'assimile au langage poétique qui selon moi est plus universel que le langage "pragmatique" ; même si ce n'est pas ce qui ressort le plus ici. Alors forcèment, si l'on prend les mots au pied de la lettre, ça donne des choses étranges. Mais je fais le pari de l'imagination humaine et c'est l'idéal vers lequel je veux tendre et qui ne concerne que ma façon d'écrire même si je reconnais que pour l'instant je n'y suis pas tout à fait.

Voilà, je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

J'ai 21 ans.

Pas de problème pour vos remarques, j'ai pris note du peu d'humanité du support.

Citation :

Mais je fais le pari de l'imagination humaine et c'est l'idéal vers lequel je veux tendre

C'est beau. Y en a qui ont intérêt d'acheter des lacets. Ca va couter bonbon c't'affaire.

Absolument, j'irais même jusqu'à le revendiquer. C'est peut-être une erreur, mais je pense qu'exagérer les choses permet de se rapprocher de l'universel.

Face à ces génies de la littérature, je ne peux que m'incliner. Contentons-nous de marcher dans leurs pas en tentant de les imiter.