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| Cassiopée - Devoir N° 6 [Ambre Melifol] | |
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Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Cassiopée - Devoir N° 6 [Ambre Melifol] Dim 25 Mai - 4:08 | |
| Sujet : le choc d'un événement heureux. Obligation d'une happy end et de la description d'un bonheur inattendu. Pas d'emploi des conjonctions de coordination, obligation de deux relectures dont une à voix haute et de l'emploi d'un système de temps présent tout au long du récit.
Peu importe ma vision des choses, je ne suis pas un individu très causant. Les discours, je les conçois dans ma tête, ils prennent la forme d’images parmi lesquels les souvenirs de mes lectures se mêlent. Si je choisis aujourd’hui de vivre en marge du monde, ce n’est pas pour le fuir, il est juste un peu trop grand pour moi. Je préfère marcher dans le bois. Les arbres centenaires me rassurent. Ils m’apportent la sérénité dont j’ai besoin. Il me suffit de lever le regard pour me sentir en union avec eux. J’apprécie leur calme et leur protection. Leur immobilité me permet d’en supporter le nombre. Ils représentent les seuls moments de bonheur que je m’accorde encore. Lorsque je rentre chez moi, la maison est vide. Il y a bien longtemps que ma famille ne me manque plus. Cependant, la solitude me pèse parfois. Dans ces moments, l’isolement m’apparaît redoutable, j’ai l’impression de devenir une bête sauvage, incapable du moindre petit effort pour mes congénères.
Le facteur est sans doute la personne qui me fréquente le plus. Il vient, tous les matins, m’apporter mon journal, de temps en temps une facture, plus rarement une lettre. Aujourd’hui, le facteur ne m’amène pas de courrier, il vient accompagné. La fille est brune, très petite, extrêmement frêle, si menue avec sa petite frimousse de fille sévère, ses cheveux coupés courts qui la désignent presque du sexe masculin. Elle est là devant moi alors que le silence règne. Cette fille, c’est Lison, ma nièce, filleule d’une autre vie, dernière parente en vue. Elle aussi est seule, trop seule pour son âge, semble t-il. Elle vient habiter sous mon toit en attendant d’être majeure. Je trouve la situation incongrue.
Le salon prend des teintes rosées. L’aurore a fort à faire pour donner un peu de vie à mon environnement. Lison l’aide beaucoup. Elle brique chaque jour un des meubles cirés qui luisent, à présent, sous les rais du soleil levant. Elle est déjà debout, prête à prendre le car qui doit l’emmener vers son lycée. Sa présence dans la maison apporte une note de gaîté qui m’étonne. Les fenêtres s’ouvrent sur les champs, l’espace devant nous s’agrandit. Ce matin, elle fredonne un air que je ne connais pas. Je la regarde par-dessus mon bol de café noir, comme un chat surveille le poisson dans son bocal. Je me demande encore ce qu’elle fait ici, près de moi. Elle chantonne souvent bien qu’elle parle peu. Son silence est d’or. Sa présence seule suffit à éclairer ma raison.
Nous partons ensemble vers l’arrêt du bus. Sur le chemin, nous traversons le bois. Sa main, alors, se glisse dans la mienne, lui apportant une chaleur oubliée depuis tant d’année. Je lève mes yeux vers la cime des grands chênes, quêtant leur quiétude, appelant leur tranquillité. Pour la première fois depuis que je vis ici, je ne perçois pas la présence du silence des arbres. La paix est bruyante ce matin. Les oiseaux sifflent leurs chants mélodieux que j’entends soudain, faisant battre mon cœur plus fort, la main dans sa main. | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: Cassiopée - Devoir N° 6 [Ambre Melifol] Sam 14 Juin - 17:10 | |
| Le texte précédent ne présentant pas de happy end, j’ai poursuivi le récit… C'est donc la suite du précédent...
Rappel du sujet : le choc d'un événement heureux. Obligation d'une happy end et de la description d'un bonheur inattendu. Pas d'emploi des conjonctions de coordination, obligation de deux relectures dont une à voix haute et de l'emploi d'un système de temps présent tout au long du récit.
Les ombres peuplent aujourd’hui ma demeure. La lumière qui filtre au travers de la fenêtre entrouverte vient déposer des flocons de poussières sur les meubles patinés. Ce léger rai de soleil éclaire les silhouettes sombres qui enveloppent ma vie, bibelots abandonnés, souvenirs de lieux lointains. Lison a, elle aussi, laissé quelques traces de son passage sur les murs. Une grande aquarelle illumine par sa transparence le seul coin de la pièce que je peux apercevoir de partout. Lison me manque. Voici maintenant six mois et bientôt une semaine qu’elle est partie suivre des études à Paris, loin de nos forêts, loin des grands arbres, loin de moi...
Je n’ai même plus envie de parcourir seul le chemin qui mène à la bétulaie. Ces grands êtres de bois ont libéré leurs bourgeons telles des papillotes tremblotantes. Toute cette animation encombre le ciel en bruissant trop fortement pour mes oreilles malheureuses. Même les oiseaux semblent ne pas vouloir s’arrêter. Leurs chants évoquent avec mépris les moments chaleureux que je ne souhaite maintenant plus entrevoir parce qu’ils soulignent combien la solitude aujourd’hui me pèse. Ils me paraissent excentriques, déplacés parmi les bouleaux frissonnants.
Je préfère diriger mes pas vers la pinède. Là, le ciel s’obscurcit sous les ombres enveloppantes des grands pins sombres. Aucun écho ne vient perturber le rythme régulier de mes pas. Je me retrouve avec moi-même, témoin du temps qui passe lentement. Il est vrai que sur le chemin du retour, je sens mes épaules se voûter sous la charge des ans. Mes pas remuent le sable du chemin comme s’ils dissipaient les cendres après le feu, guettant la moindre braise, éteignant la plus petite étincelle rougeoyante.
Je pense aux dernières lettres que Lison m’a envoyées. Elle y exprime son chagrin et son dégoût de la ville. La savoir abandonnée et triste me rend encore plus malheureux. Ma vie a perdu son sens. La solitude encombre mon corps qui refuse de se laisser aller mais qui ne veut plus avancer aussi vite qu’avant… Cette longue marche lente en fin de journée me ramène à la maison. C’est la plus belle heure du jour, une lumière ocre teinte chaque fleur du jardin.
Soudain, le portillon du potager s’ouvre avec violence. Une ombre s’élance… Une ombre svelte et fine, aussi légère qu’une biche ! C’est elle ! C’est Lison ! Lison est revenue !
Mon vieux corps semble doubler de volume. Ma cage thoracique cherche l’air capable d’apporter le souffle nouveau dont il a besoin. Je m’élance à mon tour. Comme chaussé des bottes de sept lieues, je parcours l’espace nous séparant sans percevoir d’autres mouvements que les siens. Nous nous retrouvons dans les bras l’un de l’autre, aussi enchâssés que la glycine sur la tonnelle de la terrasse. Je la serre si fort dans mes bras que je sens sa chair s’écraser. Nos larmes se mêlent sans pudeur libérant les rancoeurs et la douleur.
Nous restons un moment ainsi, sans plus bouger, écoutant battre nos cœurs et respirant la douce chaleur de nos êtres enlacés.
Puis, Lison s’écarte doucement, gardant dans ses petites mains mes grosses pattes déformées. Ses yeux noirs étincellent d’une vie tumultueuse, tout l’or du ciel semble avoir rejoint ses pupilles. Son sourire lumineux se met brusquement en action et un flot incessant de paroles claires et fraîches se déverse sans fin comme les chants des oiseaux le matin au réveil. Je ne comprends rien à ce qu’elle me dit, les mots n’ont aucune signification. Pourtant un bonheur euphorique m’envahit et je ris sans plus pouvoir m’arrêter pendant que nous rejoignons, main dans la main, la maison. | |
| | | Ambre Melifol
Nombre de messages : 401 Age : 34 Localisation : Dans ton coeur Date d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Cassiopée - Devoir N° 6 [Ambre Melifol] Ven 20 Juin - 15:04 | |
| Suuuurpriiiiiiise... La voili, la voilou enfin... La correction ! - Cassiopée a écrit:
Peu importe ma vision des choses, je ne suis pas un individu très causant. Les discours, je les conçois dans ma tête, ils prennent la forme d’images parmi lesquels les souvenirs de mes lectures se mêlent.
"Dans ma tête" donne un ton enfantin à la phrase, j'aurais plutôt choisi de dire "mentalement", mais après tout dépend de ce que tu veux communiquer. "Parmi lesquels" apporte de la lourdeur, "auxquelles" permet d'alléger un peu, et j'ai l'impression que c'est plus correct. De même, il suffit parfois de supprimer un verbe pour tout rendre plus fluide. Maintenant, ce n'est qu'une suggestion parce que le rythme de ta phrase en est changé. Ta phrase deviendrait donc : "Les discours, je les conçois mentalement, sous forme d'images auxquelles se mêlent les souvenirs de mes lectures."
Si je choisis aujourd’hui de vivre en marge du monde, ce n’est pas pour le fuir, il est juste un peu trop grand pour moi. Je préfère marcher dans le bois.
J'aurais mis un point entre "fuir" et "il", mais là aussi, ce n'est pas nécessaire, tout dépend de l'élément sur lequel tu veux insister.
Les arbres centenaires me rassurent. Ils m’apportent la sérénité dont j’ai besoin.
Là, inversement, j'aurais supprimé le "ils" et mis une virgule entre le "rassurent" et le "m'apportent", tout simplement parce que tu as un autre "il", impersonnel celui-là, qui suit ta phrase, et que donc lors d'une lecture orale, cela peut créer une légère confusion.
Il me suffit de lever le regard pour me sentir en union avec eux. J’apprécie leur calme et leur protection. Leur immobilité me permet d’en supporter le nombre. Ils représentent les seuls moments de bonheur que je m’accorde encore. Lorsque je rentre chez moi, la maison est vide. Il y a bien longtemps que ma famille ne me manque plus. Cependant, la solitude me pèse parfois. Dans ces moments, l’isolement m’apparaît redoutable, j’ai l’impression de devenir une bête sauvage, incapable du moindre petit effort pour mes congénères.
Et c'est ici qu'apparaît le magnifique, l'incontournable point-virgule ! Sisi, j'en mettrais bien un entre "redoutable" et "j'ai", cela te permettrait de supprimer la virgule après "sauvage", d'où l'entité quais fusionnelle de ta phrase (oh que c'est beau, n'est-ce pas ? ^^)
Le facteur est sans doute la personne qui me fréquente le plus. Il vient, tous les matins, m’apporter mon journal, de temps en temps une facture, plus rarement une lettre.
Très joli rythme ternaire, dis-moi donc ! Ca commence à venir Par contre, pour qu'on le ressente encore plus, je te suggère là aussi de supprimer la virgule après "vient", et même après "matins"
Aujourd’hui, le facteur ne m’amène pas de courrier, il vient accompagné.
Alors, le problème qui se pose dans cette phrase c'est que le mot facteur, tu l'as déjà employé un peu plus haut, et que ça fait redondant. Difficulté : ce serait tellement facile de mettre "il" à la place, malheureusement, il y a aussi un "il" après, et dans la même phrase. D'où l'astuce : "Aujourd'hui, il ne m'amène pas de courrier, mais de la compagnie." Je sais, tu n'avais pas droit au "mais", mais un "mais", justement, ça se remplace par "plutôt", ou "simplement", etc, tout plein de choses que je n'ai pas interdites et qui te permettaient de contourner le "mais" fatidique.
La fille est brune, très petite, extrêmement frêle, si menue avec sa petite frimousse de fille sévère, ses cheveux coupés courts qui la désignent presque du sexe masculin.
Alerte, alerte ! Une répétition ! Là aussi, on peut facilement l'éviter en transformant le "sa petite frimousse de fille sévère" en "sa petite frimousse sévère". Par contre, si le début de ta phrase est très bon, léger, toussa, la fin est vraiment lourde, tu te compliques la vie pour pas grand-chose. J'aurais plutôt vu quelque chose du genre "qu'on dirait un garçon", tout simplement.
Elle est là devant moi alors que le silence règne.
Ouhlalala c'est pas joli ça. "Elle est là, devant moi. Le silence règne." Tu es en train de parler d'une rencontre, de première impressions, tes phrases doivent donc être plus courtes, comme des flashs, ou plus développées si tu veux insister sur certains détails, mais pas entre les deux en rajoutant un "alors que" toulouuuuurrrr. Cette fille, c’est Lison, ma nièce, filleule d’une autre vie, dernière parente en vue. Elle aussi est seule, trop seule pour son âge, semble-t-il.
Ouuuh le vilain tiret qui maaaanque
Elle vient habiter sous mon toit en attendant d’être majeure. Je trouve la situation incongrue.
Le salon prend des teintes rosées. L’aurore a fort à faire pour donner un peu de vie à mon environnement. Lison l’aide beaucoup. Elle brique chaque jour un des meubles cirés qui luisent, à présent, sous les rais du soleil levant. Elle est déjà debout, prête à prendre le car qui doit l’emmener vers son lycée.
Pourquoi "vers son" ? Au lycée, tout simplement. Tu alourdis ta phrase en voulant la préciser. On s'en doute, qu'elle va à son lycée et pas à un autre, c'est dans la logique de la phrase.
Sa présence dans la maison apporte une note de gaîté qui m’étonne. Les fenêtres s’ouvrent sur les champs, l’espace devant nous s’agrandit. Ce matin, elle fredonne un air que je ne connais pas. Je la regarde par-dessus mon bol de café noir, comme un chat surveille le poisson dans son bocal. Je me demande encore ce qu’elle fait ici, près de moi. Elle chantonne souvent bien qu’elle parle peu. Son silence est d’or. Sa présence seule suffit à éclairer ma raison.
Nous partons ensemble vers l’arrêt du bus. Sur le chemin, nous traversons le bois. Sa main, alors, se glisse dans la mienne, lui apportant une chaleur oubliée depuis tant d’années.
Alors, tu vas tout de suite m'enlever cet "alors" ^^ Tu l'emploies trop régulièrement et sans qu'il ait de réelle utilité dans la phrase, fais-y attention.
Je lève mes yeux vers la cime des grands chênes, quêtant leur quiétude, appelant leur tranquillité. Pour la première fois depuis que je vis ici, je ne perçois pas la présence du silence des arbres.
"présence du" alourdit ta phrase. "je ne perçois pas le silence des arbres" communique ce que tu voulais transmettre, sauf qu'en insistant sur le silence, il se fait plus sentir, d'où une impression de présence plus forte que si tu la signales.
La paix est bruyante ce matin. Les oiseaux sifflent leurs chants mélodieux que j’entends soudain, faisant battre mon cœur plus fort, la main dans sa main. Commentaire général : Bravo. Un texte très joli, très sensible, pas trop dans le sujet mais comme tu as fait une suite, ce n'est pas grave. Tes points forts sont toujours les mêmes, tes points faibles aussi, mais les faibles s'effacent peu à peu, tu progresses rapidement. Continue le RP, à mon avis ça t'aide (non non, ce n'est pas un message subliminal pour que tu ailles poster la première, non, pas du tout )
J'aimerais parler avec toi de la relecture à voix haute, savoir si tu l'as faite et si ça t'a aidé ou pas. Et comme d'habitude, si tu as la moindre objection à formuler, ou un commentaire, je suis à ton écoute...
La correction de la suite peut-être dans la journée, mais je ne promets rien. | |
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