L'errance commence...

Depuis son départ de la cité blanche, Tàranis Linwëlin marchait droit devant elle, sans se retourner, comme pour ne rien regretter. Et pourtant...

Au bout de plusieurs jour de marche, elle rencontra une caravane pleine de têtes plus ou moins connues, mais qui venaient toutes du même endroit: Aëringor. Ils avançaient, tous, toujours tout droit, vers l'avenir. Tout en avançant, ils construisaient leur rêve. Un rêve qu'ils partageaient, un rêve qu'ils bâtissaient de toute pièce.

Mais sur la route, certains s'arrêtèrent tandis que les autres en étaient encore plus soudés. Tout doucement, petit à petit, la communauté se renforçait, avançait, encore et toujours.
Etape par étape, ils approchaient de leur but.
Certains partirent au devant, laissant les autres marcher seuls, pour mettre sur pied le projet commun.

Les autres regardaient avec avidité ces montagnes qu'ils voyaient à l'horizon, où ils savaient qu'une cité était en cours de construction, où ils savaient que les pionniers de leur petite communauté s'affairaient.

Et leurs espoirs furent enfin récompensés, après des mois de marche et d'espérance. Ils arrivèrent enfin à la lisière du pays des 5 cités. En Ter Aelis, leur terre, leur rêve.

Ils se dispersèrent alors un peu partout, certains refirent surface, d'autres sombrèrent un peu dans l'inconnu, le temps de s'adapter à ces nouveautés tant espérées.

Tàranis Linwëlin ne choisit pas tout de suite de ville fixe. Elle commença son errance à travers les cités de Ter Aelis, dormant dans toutes les auberges, passant ses jours en visites.

Depuis que le petit groupe d'anciens habitants de la Cité Blanche avait élu domicile à Ter Aelis, tous s'étaient dispersés dans les différentes cités encore en construction. Parmi toute celles-ci, Atalante avait élu domicile de le coeur de la jeune gardienne elfe.
Idrial ne cessait les allers-retours entre Bethil et Atalante. La cité de l'Eau se développait tranquillement mais le Collège graphique quant à lui était en pleine ébullition et il restait encore tant de choses à faire qu'elle ne savait plus où donner de la tête.
De manière similaire, chaque Aelissien s'installait dans une des cité et entamait une nouvelle vie si on peut dire. Cependant, beaucoup restait indécis.
Elle ignorait si c'était encore la déception d'avoir perdu Aëringor qui poussait la belle Tàranis a parcourir Ter Aelis en long, en large, en travers sans jamais passer plus de quelques jours dans une même cité. Bien sur, cette pensée ne l'avait effleuré que très brièvement alors qu'elle retrournait à son Collège mais maintenant qu'elle avait un peu de temps, l'elfe décida d'aller à la rencontre de Tàranis. Elle s'avança doucement vers elle et fit mine de s'éclaircir la gorge pour inciter l'elfe à se retourner.

C'est un plaisir de vous voir ici Tàranis..., entama-t-elle le plus simplement du monde

Perdue dans un rêve sans limite, Tàranis laissait ses pieds la guider où bon leur semblait. Elle ne voyait pas les gens qu'elle croisait, n'avait plus conscience que de son existence. Même Nolëwen, qui la suivait tant bien que mal, n'existait plus dans son esprit.
C'est dans cet état qu'elle croisa Idrial, qu'elle ne vit d'abord pas. Celle-ci tenta d'attirer son attention en vain, mais quand elle parla, Tàranis eut un sursaut et leva brusquement les yeux. Elle porta sa main gantée à son cœur battant la chamade entre ses côtes et appercu enfin l'objet de sa frayeur.
Idrial se tenait devant elle.

Oh Idrial... je... toutes mes excuses, je ne vous avait pas vue!!

Les battements de son cœur reprirent peu à peu leur rythme lent habituel tandis que le renard blanc se frottait à ses jambes. Elle baissa les yeux vers lui, se rendant compte de sa présence, puis se pencha pour le caresser. Un murmure s'échappa de ses lèvres:

Décidément, il faut que j'atterrisse moi...

Elle se releva et s'adressa à Idrial en riant.

On peut dire que votre arrivée m'aura remis les pieds sur terre! Comment allez vous?